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Elia & Priape
« Je vois ce que tu veux dire… » acquiesçai-je après ses paroles. Je la comprenais tellement lorsqu’elle soupirait qu’elle aurait voulu être celle des deux qui avait perdu ses souvenirs. La position de Théo n’était surement pas enviable : il avait eu un accident, perdu la mémoire, une partie de sa vie manquait, cela devait être extrêmement perturbant. Pourtant Elia avait raison sur ce point : lui, au moins, il pouvait continuer d’avancer, elle, elle était bloquée avec ses souvenirs du passé ravivant à chaque moment la douleur de l’avoir perdu, le chagrin de ne peut être jamais avoir la chance de revivre de tels moments en sa compagnie. Je n’allais certainement pas laisser mon amie de côté, je comptais être présent pour elle et la soutenir. Puisque nous endurions tous les deux une rupture difficile, autant se serrer les coudes. « Oui voilà c’est ça, unis dans le malheur… » fis-je avec un petit sourire en coin. Un peu d’auto-dérision n’allait pas nous faire de mal. « C’est quoi l’expression déjà ? Malheureux en amour, heureux aux jeux ? » demandai-je avant d’ajouter avec une pointe d’humour : « On devrait aller jouer au loto je crois Elia. » Mon amie me tendit ensuite sa main en m’annonçant que je lui devais une danse… Je ne compris pas tout de suite, lui lançant un regard interrogateur. Mais lorsqu'elle m'appela son -élève- cela me donna un indice précieux de ce à quoi elle faisait référence. « La danse de l’année dernière ? » m’étonnai-je. J’avais complètement oublié cette danse. A la même époque l'année d'avant, j'avais demandé à mon amie de me donner quelques cours de danse, histoire d'impressionner Caly... Les choses avaient bien changé depuis. Mais c'était vrai, je n'avais jamais eu l'occasion de faire valser ma jolie prof de danse. Je saisis la main de la jeune femme avec une petite note d’appréhension, espérant ne pas avoir tout oublié des conseils qu’elle m’avait donné l’année passée, je n’avais pas beaucoup eu l’occasion de les mettre en pratique. Danser la macarena bourré avec Valentin ne constituait certainement pas un entrainement valable… Elle se leva alors et je l’imitai, comprenant que je n’avais pas d’échappatoire possible. « Je peux pas me défiler c’est ça? »
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