Here with you (Elia)

Elia avait beau être à la même table que moi ce soir, entre ses petits échanges de piques avec Val, les présentations entre sa cousine et moi, notre discussion sur ma transformation si je voulais rejoindre les cabots, nous n'avions toujours pas pris le temps de discuter sérieusement. Pourtant, j'y tenais. Je voyais bien que quelque chose n'allait pas. Je n'étais pas un adepte des ragots en tout genre mais je n'avais pas pu m'empêcher de remarquer son nom dans le dernier article de Cambridge's Secrets. Je ne savais pas quel crédit accorder à ce torchon mais vu que la jeune femme n'était pas accompagnée de Théo ce soir, vu leur comportement étrange durant le car wash et vu l'air soucieux de mon amie, tout me menait à penser qu'il y avait du vrai là dessous et que quelque chose avait mal tourné entrainant la fin de leur couple. Je profitais donc d'un moment de calme, où je repérais Elia seule, pour m'approcher de la jeune femme. "J'ai même pas eu encore l'occasion de t'avoir pour moi tout seul ce soir..." commençai-je en m'installant à côté d'elle. "Comment tu vas ?"

"J'ai même pas eu encore l'occasion de t'avoir pour moi tout seul ce soir..." Voyant mon ami Priape, je lui fis un sourire. C'est vrai qu'on avait pas pu se retrouver en tête à tête pour un peu discuter. Depuis le spring break bien des choses se sont passés, pour lui surement comme pour moi. Les rôles c'étaient apparemment inversés. Lui qui m'avait appris être séparé de Calypso, il était avec elle au bal, moi qui était dans le bonheur total avec mon couple, j'étais séparée et pas avec celui que j'aime pour ce soir. C'est fou comme les choses peuvent vite changer en l'espace de quelques semaines. "Comment tu vas ?" Lui faisant un sourire, je voulais pas non plus lui montrer que j'allais mal au point de tirer la tête. Je dirais comme une hyène entouré de lions. Non je sentais pas qu'ils allaient tous me sauter dessus pour me manger, c'était juste histoire de dire que je me sentais pas à ma place ce soir. Que j'étais comme l'intrue et que surtout j'étais pas bien entouré de tout ce monde. J'ai connu mieux comme bal et toi ? Avec Caly ? Ils étaient à nouveau ensemble ou non ? J'avais pas repréré de signe montrant qu'ils sont à nouveau ensemble, mais peut être c'était pas trop leur truc entouré d'autant de monde, ou bien ils voulaient y aller en douceur et pas trop s''exposé à nouveau.

L’image qu’utilisa Elia pour répondre à ma question était suffisamment parlante et confirmait le sentiment que j’avais depuis le début de la soirée : Elia n’était pas au meilleur de sa forme et elle n’était pas du tout absorbée par l’ambiance du bal… Ca me peinait de voir mon amie comme ça. « J’avais cru remarquer… » répondis-je après qu’elle ait reconnu avoir eu de meilleur bal. Elle me retourna ensuite la question. « Oh tu sais, je n’ai presque pas vu Caly de la soirée… Mais bon, ça ne m'empêche pas de passer un bon moment...» C’était peut être mieux ainsi. Nous en étions au stade de la tentative de recyclage de notre couple en une amitié et c’était encore très tremblotant. Si déjà on ne se criait plus dessus, j’étais satisfait. Je revins alors sur ce qui m’avait amené jusqu’à elle. « Elia, faut que je t’avoue un truc : j’ai vu l’article de Cambridge's Secrets… » confessai-je en baissant les yeux. Je n’étais pas très fier d’accorder une once d’importance à ce ramassis de conneries mais vu l’état de mon amie, il semblait que pour une fois l’article avait vu juste. « Qu’est-ce qui s’est véritablement passé ? » demandai-je avec prudence en redressant la tête pour plonger mon regard dans le sien. Je trouvais ça plus correct d’écouter Elia me raconter ce qu’elle avait traversé avec Théo plutôt que de rester sur les –on dit que- qui m’étaient parvenus via des commérages sans grande valeur. « Tu sais que t’as toujours été un grand soutien pour moi, surtout durant cette année scolaire qui a été un peu… » Je marquai une pause, cherchant le mot qui pourrait parfaitement qualifier l’horrible année que j’avais passée entre le décés de mon frère Artémis, le départ du plus jeune Denys, les complications dans mon couple et finalement il y a deux mois cette rupture… Je repris : « …qui a été un peu compliquée, dirons nous. Mais je suis là pour toi aussi ma belle, tu dois pas hésiter à me le dire quand quelque chose te tracasse. » Je m’approchai un peu plus d’elle et posai ma main avec douceur sur son épaule.

« J’avais cru remarquer… » Je fis un petit sourire. J'essayais tant bien que mal de cacher ceci, de cacher que je ne voulais pas être ici mais c'était compliqué, compliqué de le voir aux bras d'une autre puis d'avoir eu ce moment avec lui, cette danse ainsi que son baiser près de mes lèvres, ça avait été beaucoup pour mon état, mon petit coeur. « Oh tu sais, je n’ai presque pas vu Caly de la soirée… Mais bon, ça ne m'empêche pas de passer un bon moment...» Ah bon ? A son ton de voix et la façon de le dire je me doutais que ça devait pas être très joyeux de son côté non plus.. Décidément ce bal on allait tous s'en souvenir mais pas forcément en bien. Le pire c'est que leur bal l'an dernier avait pas été fameux non plus, ils auraient pu avoir au moins celui ci, mais non et ça m'embêtait pour eux. J'allais alors lui demander quel était son lien avec Calypso désormais mais il me devança. « Elia, faut que je t’avoue un truc : j’ai vu l’article de Cambridge's Secrets… » J'ouvris ma bouche pour mimer un oooooh que je ne prononçais pas. Qui n'avait pas vu cet article ? Cette personne qui s'éclate à se réjouir du malheur des autres en étalant tout ça sur le net. « Qu’est-ce qui s’est véritablement passé ? » Dans l'article , cette personne parle du fait que j'ai pas réussi à avoir Théo lors des enchères fasse à cette Cordélia avec qui il était actuellement au bal. Ca évoquait aussi son amnésie, foutue amnésie. « Tu sais que t’as toujours été un grand soutien pour moi, surtout durant cette année scolaire qui a été un peu… » « …qui a été un peu compliquée, dirons nous. Mais je suis là pour toi aussi ma belle, tu dois pas hésiter à me le dire quand quelque chose te tracasse. » Je fis un sourire en l'écoutant. Je savais qu'il était là et d'ailleurs il risquait de me faire pleurer en cet instant. Valait mieux que je lui dis now avant de pleurer et pas continuer. Le soir de mon anniversaire il m'a demandé en mariage et j'ai dit oui.. Mais ce même soir il a eut un accident et il a perdu la mémoire depuis fin août. Il se souvient pas de moi, notre rencontre, notre histoire, rien.. C'était un gros résumé quand même, entre temps je m'étais inquiétée pendant une semaine après mon anniversaire car il était dans le coma, donc il répondait pas à mes messages et personne savait pour lui, ni Wyatt. Du moins pas avant qu'il se réveil et qu'il contact son meilleur ami vu qu'il se souvenait de lui. Il veut bien retrouver la mémoire mais ça revient pas comme ça, pas d'un coup de baguette magique, alors il avance et j'essaye d'en faire autant. Je lui fis un petit sourire alors que le coeur n'y était pas.

Je commençais à connaître Elia. Elle était souvent cette fille pimpante, jolie, élégante, drôle et pleine d’énergie. Alors voir sa petite mine triste, ses lèvres qui s’ourlaient en un faible sourire comme pour essayer de berner tout le monde, comme pour cacher sa peine véritable, cela me fendait le cœur. Je voulais être là pour elle, qu’elle sache qu’elle pouvait compter sur moi. Je l’invitais donc à se confier après avoir avoué que j’avais lu l’article de cet horrible Cambridge's Secrets… L’article n’était pas très développé alors j’écoutais avec attention mon amie qui me confia avec émotion ce qu’il s’était vraiment passé : une demande en mariage le soir de son anniversaire. Un sourire attendri éclaira mon visage en entendant cette nouvelle et en imaginant déjà ma belle Elia dans une magnifique robe blanche… Bien sur que je savais qu’il y avait une suite à cette histoire, une suite qui allait beaucoup moins me plaire puisqu’actuellement les tourtereaux n’étaient pas venus ensemble au bal. Donc très vite, mon sourire se fana en écoutant la fin de son explication. La vie était vraiment une chienne… Ce qu’elle donnait, bien vite elle reprenait. « Elia, je suis vraiment désolé… » fis-je avec sincérité. C’était juste horrible. Elia méritait tellement d’être heureuse, se voir retirer son bonheur ça devait être terrible. J’étais étudiant en médecine alors j’avais souvent entendu parler de cas d’amnésie temporaire comme celui-ci. Je savais très bien que ça pouvait durer quelques jours, quelques semaines, quelques mois, ou que cela pouvait très bien être perpétuel. Le cerveau humain était plein de mystères. Elle m’adressa un petit sourire, comme pour me convaincre que ça allait et me dissuader de m’inquiéter, mais je n’était pas dupe. Pourtant pas fan des démonstrations d’affection, j’attrapai sa main et la tirai doucement pour attirer la jeune femme contre moi. « Viens par là ma belle. » L’entourant de mes bras, je la serrai affectueusement contre moi pour essayer de la réconforter là où les mots étaient impuissants.

« Elia, je suis vraiment désolé… » Son sourire quand j'avais évoqué la demande en mariage, il ne m'avait pas échappé, tout comme j'avais bien vu qu'il s'était fané quand je lui avais raconté le reste de l'histoire. Non pas toutes les histoires finissent bien. On était censé être parmi les contes où le prince et la princesse se marièrent et eurent plein d'enfants, sauf que cette fois ça se déroulait pas de la sorte. J'appréciais qu'il soit là et qu'il veuille savoir pas juste pour avoir un ragot, un truc croustillant à se mettre sous la dent mais pour me soutenir. & même si cela n'arrangeait en rien les choses, sa présence me faisait un bien fou. Ca faisait du bien de se sentir soutenu et entouré dans ce genre de moment. « Viens par là ma belle. » Je le laissais attraper ma main alors qu'il m'attirait contre lui. Le laissant me prendre dans ses bras, je serrais les miens autour de sa taille. Ca me faisait vraiment du bien, même si je pouvais sentir quelques larmes rouler sur mes joues. Son geste, simple peut être tombait au bon moment. & verser quelques larmes en toute discrétion durant cette soirée était ce que j'avais besoin pour ne pas fondre totalement en larmes. Merci murmurais je à l'oreille de mon ami. Puis après quelques instants je me décalais de lui avec un petit sourire alors que d'une main je chassais les gouttes d'eau qui étaient restés sur mes joues. & toi avec Caly c'est reparti ? C'était plus fort que moi, je pensais aux autres avant moi et parler de lui ça m'éviter de continuer à parler de moi. Y avait plus rien à dire. Théo continuait sa vie et moi je devais faire de même, je devais avancer et peut être me dire que je devais laisser le temps faire les choses, pas tout précipiter, pas vouloir à tout prix le reconquérir mais le laisser faire ses propres choix et laisser les choses coulaient. Cependant, je voulais que mon ami soit heureux, qu'il soit pas comme moi, être loin de celle qu'il aime. J'étais prête à l'aider, à jouer à cupidon une fois de plus. Ca me changerait surement les idées même si ça reste des histoires d'amours.

Je ne pouvais pas lui assurer que tout irait bien, lui dire que tout allait s’arranger, tout simplement parce que je n’en savais rien, je n’en avais aucune certitude. La seule chose que je pouvais faire, c’était lui montrer que j’étais là, présent pour elle. Et pour essayer de la réconforter, je la serrais contre moi avec douceur et tendresse. Ses mains s’enroulèrent autour de ma taille. Et elle me remercia. « De rien Elia, c’est normal. » Après tout, elle avait fait pareil pour moi lorsque j’avais traversé des moments difficiles durant l’année scolaire. Elle se recula ensuite et essuya ses joues avant de revenir sur le sujet qui semblait lui vraiment lui trotter dans la tête et la tracassait : Caly et moi. Je levais les yeux au ciel et avec un petit rire, je lui fis remarquer : « T’es vraiment pas croyable Elia. Même quand ton monde est complètement chamboulé tu peux pas t’empêcher de t’inquiéter pour moi… » Ca ne peinait un peu néanmoins de réduire ses espoirs à néant. J’aurais mieux aimé lui enlever un sujet de tracas en lui assurant que tout était reparti et que Caly et moi formions à nouveau un couple paisible et heureux mais ce n’était pas le chemin que nous avions pris. Je secouais donc la tête négativement : « Caly et moi, c’est bel et bien fini Elia. » assurai-je. Ce n’était pas la première fois que je prononçais ces mots et bizarrement avec le temps, ces paroles s’échappaient de plus en plus facilement de mes lèvres. Avec le temps, après plus de deux mois de séparation, je finissais par accepter cette idée. « Mais on a décidé d’être amis à présent. » expliquai-je. C’était la raison pour laquelle on était venus au bal ensemble. « Ce n’est pas encore tout à fait au point, mais je préfère l’avoir comme amie que ne plus l’avoir du tout dans ma vie. » Caly et moi avions eu une belle histoire. On se connaissait depuis l’adolescence, on avait beaucoup d’amis communs. Réussir à trouver un terrain d’entente et conserver un semblant de complicité était toujours plus satisfaisant que de devenir deux parfaits inconnus.

« De rien Elia, c’est normal. » J'étais contente qu'il soit là et de lui parler. On était pas méga proche au point de s'appeler quand l'un va mal mais on l'était assez pour se confier à l'autre sans aucune crainte. Je voulais toujours l'aider et je savais que je pouvais compter sur lui aussi pour m'épauler si j'en ai besoin. C'était vraiment un super ami. « T’es vraiment pas croyable Elia. Même quand ton monde est complètement chamboulé tu peux pas t’empêcher de t’inquiéter pour moi… » Je fis un sourire en l'écoutant. Il avait raison, même si moi ça allait pas du tout, je pouvais pas m'empêcher de m'inquiéter pour lui et à mes yeux c'était normal. C'est pas parce que moi j'étais pas heureuse que je voulais que les autres soient pas heureux aussi. Au contraire, savoir mes amis dans le bonheur total c'était un peu me rendre heureuse. Je voulais pas qu'eux aussi soit comme moi, je voulais pas que Priape soit lui aussi triste et malheureux loin de celle qu'il aime. « Caly et moi, c’est bel et bien fini Elia. » Mon sourire qu'il avait su faire venir peu avant, c'était alors estompé. Merde, ils étaient donc plus ensemble du tout ? Je comprenais pas pourquoi. « Mais on a décidé d’être amis à présent. » Je levais un sourcil. J'avais bien pu voir à sa voix ou son visage quand il avait annoncé qu'ils sont plus ensemble que c'était pas facile, que ça devait pas être ce qu'il veut. Puis sur la plage c'est ce qu'il m'avait laissé sous entendre, qu'ils avaient fait ce choix mais qu'il regrettait probablement. « Ce n’est pas encore tout à fait au point, mais je préfère l’avoir comme amie que ne plus l’avoir du tout dans ma vie. » En l'écoutant je ne pus m'empêcher de penser à Théo et moi. Quand il m'avait demandé qu'on soit amis c'est exactement ce que j'avais pensé. J'avais pas eu à lui donner une réponse puisqu'il était partit avant mais c'était en effet ce qui pèse dans la balance : garder la personne comme amie pour la garder dans sa vie ou bien la sortir et devenir deux inconnus. L'un comme l'autre c'est douloureux mais lequel fait le plus mal ? Lequel peut permettre de tourner la page plus facilement ? C'était ça la question. Tu crois qu'il faut que je fasse pareil ? Que je devienne son amie pour ne pas le perdre définitivement ? Il était pas à ma place, mais je crois que j'avais besoin de conseil, savoir quoi faire avec cette situation. Le laisser partir avec une autre et me contenter d'être son amie ? Ou bien le sortir de ma vie pour l'oublier plus simplement ? En tout cas je suis désolée pour vous. Si tu as besoin d'une soirée pour décompresser, vider ton sac, appelle moi hein, je crois qu'on se comprend assez bien vu nos situations. & pourquoi pas profiter de nos cas pour se soutenir et s'aider mutuellement a avancer ? A deux on est toujours plus fort non ?

L’expression de son visage changea. J’imagine que lorsqu’elle avait appris que Caly et moi venions ensemble au bal, Elia s’était imaginée que nous étions de nouveau en couple. J’étais navré de lui ôter cet espoir et son sourire par la même occasion… Je ne voulais néanmoins pas lui mentir, ni me mentir. Notre séparation était désormais quelque chose qu’il me fallait accepter. Je lui expliquais cela, en précisant que ma stratégie actuelle était d’essayer de recycler notre histoire d’amour en une belle amitié, parce que tout simplement je trouvais cela plus simple et moins douloureux que de voir mon ex grand amour devenir une parfaite étrangère pour moi. Je sentis que mes paroles ne laissaient pas mon amie indifférente, que cela la fit réfléchir. Même si nos ruptures respectives n’avaient pas eu lieu pour des raisons et dans des circonstances similaires, le fait que l’on se retrouve célibataires quasiment au même moment, et que cette situation nous fasse tous les deux malgré nous souffrir, cela impliquait forcément un parallèle et des comparaisons. C’est ce qu’Elia fit, me demandant si elle aussi ne devrait pas opter pour la solution de l’amitié… « Je ne sais pas Elia, c’est à toi de voir où tu en es. Tu sais si pendant le spring break tu m’avais dit que j’allais me rendre au bal avec Caly bras dessus bras dessous en mode bon copain, je ne t’aurais probablement pas crue. A ce moment là, notre séparation était trop fraiche, je crois que j’avais encore du mal à l’accepter et à l’époque j’imaginais encore pouvoir la reconquérir. » expliquai-je en essayant de me souvenir de mon état d’esprit durant les vacances de printemps. J’avais fait beaucoup de chemin depuis. Peut être que pour mon amie, envisager une amitié était encore trop tôt. « Ce n’est pas non plus évident de réussir à tourner la page et à être ami avec une personne qu’on a aimée, surtout quand on l’aime encore en fait... » C’était encore plus complexe pour Elia, parce que dans son cas, Theo avait carrément oublié leur histoire. Ce blanc dans sa tête avait créé un blanc dans son cœur et dans celui de mon amie, un vide qu’elle allait avoir du mal à combler, même avec une belle amitié. « Alors pour lui, j’imagine qu’avec ses souvenirs en moins, c’est plutôt simple d’avancer, de te voir comme une simple amie et de fréquenter d'autres filles. » Je l’enviais presque le garçon. Même si j’avais eu de bons souvenirs, de bons moments avec ma Caly, et que j'y tenais, c’était aussi eux qui me rendaient aussi nostalgique… « Mais toi, de ton côté, tu n’as rien oublié… Tu as toujours des sentiments pour lui j’imagine ? » J’avais formulé cela sous forme de question mais s’en était pas tout à fait une, parce que je savais déjà que la réponse était oui. Elia aurait probablement aimé elle aussi faire reset sur son cerveau pour effacer tout cela mais comme moi, elle allait devoir avancer, tourner la page avec tous ses souvenirs, bons et moins bons… D’ailleurs, elle m’informa alors que je devais pas hésiter à l’appeler si besoin, et un sourire attendri étira mes lèvres. « Je m’en rappellerai Elia et merci pour tout. C’est également valable pour toi. Je suis là si t’as besoin. » assurai-je. Nous allions surement en baver encore pendant un moment elle et moi, autant se soutenir et se changer les idées ensemble.

« Je ne sais pas Elia, c’est à toi de voir où tu en es. Tu sais si pendant le spring break tu m’avais dit que j’allais me rendre au bal avec Caly bras dessus bras dessous en mode bon copain, je ne t’aurais probablement pas crue. A ce moment là, notre séparation était trop fraiche, je crois que j’avais encore du mal à l’accepter et à l’époque j’imaginais encore pouvoir la reconquérir. » Oui j'imagine que durant le spring break il aurait pas été partant de se rendre au bal avec son ex copine, mais que depuis il avait bien réfléchit, peser le pour et le contre de tout ça. Je devais donc faire pareil de mon côté. Cependant ça faisait déjà deux mois presque que c'était comme ça, qu'il était amnésique et que j'étais plus avec Théo. Deux mois que la mémoire n'était pas revenue, que des petits détails lui revenait comme avoir acheté la bague ou des histoires de pokémon qu'on avait parlé sur la plage une fois, mais c'était rien de concret, de suffisant pour sauver tout ça. J'espérais encore à l'heure actuelle le reconquérir mais ce bal me faisait comprendre que je devais peut être enfin un peu lâcher l'affaire. Il était venu avec une autre, pas avec moi, lui il n'avait aucun souvenir de moi, aucun sentiment même amical. Il ressentait des trucs spéciaux en ma présence mais c'est tout. On devait rebatir même une amitié si on restait juste ami. On devait reprendre vraiment tout à zéro. « Ce n’est pas non plus évident de réussir à tourner la page et à être ami avec une personne qu’on a aimée, surtout quand on l’aime encore en fait... » Oui ça je voulais bien le croire que c'était pas simple mais avec Tyler j'avais vécu le cas contraire. On avait coupé tout contact pendant plus de trois ans après notre séparation et pourtant ça ne m'avait pas empêché de continuer à l'aimer tout ce temps là et à se remettre ensemble trois ans après car rien de nos sentiments n'étaient mort. Le sortir totalement de ma vie n'était peut être pas la solution.. « Alors pour lui, j’imagine qu’avec ses souvenirs en moins, c’est plutôt simple d’avancer, de te voir comme une simple amie et de fréquenter d'autres filles. » Ah oui pour lui c'est surement beaucoup plus simple de me voir juste comme une amie vu qu'il se souvient de rien, aucun souvenirs, aucun sentiments. « Mais toi, de ton côté, tu n’as rien oublié… Tu as toujours des sentiments pour lui j’imagine ? » Je hochais la tête pour approuver, c'était aussi visible que le nez au milieu du visage. Mes sentiments et mon amour pour lui se voit à des kilomètres à la ronde. Je pouvais berner personne avec ça. Parfois j'aimerais être celle qui a perdu la mémoire et que ce soit lui qui se bat pour moi. Je sais que c'est pas simple pour lui, ça doit être horrible de pas se souvenir d'autant de mois, d'avoir un trou noir, un vide mais d'un autre pour lui c'est plus simple de continuer à avancer, à recommencer sa vie là où il s'en souvient. Tandis que moi c'était douloureux de le voir agir comme tel alors que je voudrais juste être auprès de lui. « Je m’en rappellerai Elia et merci pour tout. C’est également valable pour toi. Je suis là si t’as besoin. » Je lui fis un petit sourire pour le remercier. C'est normal et je sais que tu es là. Je suis encore désolée pour ce qui t'arrive mais dans notre malheur on a au moins l'autre pour se comprendre, se soutenir. Oui c'était une bonne chose d'avoir quelqu'un qui sait ce qu'on traverse, qui nous comprend et peut nous aider car il est dans la même passe. En attendant tu me dois toujours une danse mon élève dis je en souriant alors que je lui tendis la main pour qu'il l'attrape et qu'on se rend sur la piste de danse. Je lui avais appris à danser l'an dernier mais j'avais pas eu le temps de voir en direct combien il était doué et combien mes cours lui avait servi. Cette année je comptais pas louper cette occasion. Je me levais donc de ma chaise pour l'inciter un peu plus et lui dire qu'il n'avait pas de moyen pour m'échapper et remettre ça à plus tard.