※ THE TOUCH OF UR HAND SAYS U'LL CATCH ME WHEREVER I FALL JACKIE

Il était impossible d'avoir une histoire plus compliquée que Cody avec Joan, que Joan avec Cody. Quelle idée avait-elle eu de le quitter du jour au lendemain, tout ça à cause d'une Maggigarce qui n'avait pas hésité à raconter des conneries à Joan pour la faire fuir. Elle avait bien réussi son coup. Bleeker était persuadé que s'il n'y avait pas eu la Clayton, Joan et lui serait encore ensemble aujourd'hui, ils n'auraient pas perdu tout ce temps pour rien. Mais maintenant, tout avait changé et d'autres facteurs devaient être pris en compte, d'autres personnes en particulier. Le cœur de Lindley n'était pas tout à fait libre et Cody n'avait jamais été très fan de compétition pour une fille. Ou alors il jugeait qu'elle n'en valait pas la peine. Après tout, elle l'avait foutu plus bas que terre une fois, rien ne l'empêcherait de reproduire ce schéma. Il écouta les conseils de Jackie, les conseils d'une sage wesh. Ou alors les conseils de la meilleure amie de Joan. Et de Cody. Ça mettait Jackie dans une situation compliquée mine de rien et même pour elle, il souhaitait abréger cette conversation. « Elle tient à ce type et je sens que peu importe qu'on finisse ensemble elle et moi, avec lui ce ne sera jamais fini. » Si Bleeker avait Joan, il fallait qu'il l'ait que pour lui, pas qu'il vive un remake des dents de la mer, c'est-à-dire vivre dans la crainte d'être assailli par un requin qui tournerait autour d'elle.  « J'ai eu le cœur assez brisé la première fois qu'elle est partie. Tu le sais. » avoua-t-il la voix cassée. Elle le savait, elle avait vu ce qu'avait donné un Cody en pleine dépression – bien que ça ne l'ait pas empêché de faire amie-amie avec la Lindouille. Il se redonna un peu de consistance en buvant entièrement son verre. En parlant de musique, sa meilleure amie compara le DJ à celui de l'an dernier. « Sans doute. » s'amusa-t-il en constatant que Jackie avait sûrement oublié qu'il n'était pas là l'année dernière. Il faut dire qu'il n'avait pas tout à fait la tronche d'un première année, certes.

Joan et Cody, ça avait toujours été un mystère pour la Lowell. S’ils venaient tous les deux à se remettre ensemble, Jackie avait peur que cette espèce de jalousie qu’elle avait envers chacune de ses copines refasse surface avec Joan et elle ne tenait pas à revivre ça. Elle avait peur aussi, peur que si ses deux meilleurs amis se remettent ensemble qu’elle soit reléguée au second plan, et puis au troisième, et puis on se voit de moins en moins, et puis ça se résume à un texto de temps et temps.. et on fini par s’oublier. Et s’ils finissent ensemble elle et lui, avec toi ça ne sera jamais fini non plus. C’était un cercle vicieux, le serpent qui se mord la queue, et toutes les autres expressions qui veulent plus ou moins dire la même chose. Le cœur brisé de Cody, oh ça oui Jackie l’avait vu. Et c’était pas joli joli à voir. Vous savez ce que ça donne un Cody en pleine dépression ? C’était pire qu’une Jackie enceinte ! La Lowell avait réussi à supporter les sautes d’humeur du garçon, elle l’avait aidé à aller mieux, à sortir du temple de petites bouteilles de bières qu’il s’était construit… Ouais j’sais. Et j’ai pas envie que ça recommence. Alors quoi qu’tu fasses – ou pas d’ailleurs – avec elle, fait gaffe. Elle soupira, remettant instinctivement le col de Cody en place. Tout d’abord elle ne comprit pas pourquoi le Lowell avait l’air si amusé lorsqu’elle avait comparé le DJ à celui de l’an dernier, puis ensuite elle se souvint que l’an dernier, bah Cody il était pas là. J’veux dire.. il est mieux que l’an dernier. T’as rien râté l’an dernier. Elle se pinça les lèvres, soufflant rapidement. Ca s’voyait qu’y’avait un malaise là ? Si peu. Jackie remplit le verre de Cody qu’il s’était enfilé cul sec – il na narguait en plus quoi, ouais c’est bon Bleeker, j’ai compris que toi t’avais l’droit à l’alcool – et avala une petite gorgée de son coca. Le coca c’est bon aussi.

Vous voyez l'encyclopédie ? Malgré les 183737787 tomes qui ont été écrits, ça n'égalait pas le nombre de bouquins qu'il faudrait remplir pour expliquer clairement les liens qui unissaient Cody et Joan. Quoique le lien en lui-même tenait en un seul mot ; ex. Seulement, s'il fallait raconter de manière exhaustive les sentiments qu'ils partageaient et leur esprit torturé, on n'en avait pas fini. Même Jackie qui était certainement la personne la plus proche des deux cocos à la fois ne comprenait strictement rien. Et Bleeker commençait également à ne plus rien comprendre. Il savait que cette histoire ne finirait qu'à partir du moment où une autre commencerait et malheureusement pour Cody, il était loin d'être le Bachelor donc on ne se bousculait pas au portillon pour lui. Enfin bon, il s'était fait à cette idée il y a bien longtemps. « Sauf que lui, peut-être qu'il a plus le courage de se battre pour elle que moi. » Depuis le temps qu'il lui courait après, Cody s'était résolu à se dire qu'ils n'étaient peut-être pas faits l'un pour l'autre. Il était plutôt pessimiste quant à son histoire avec Joan. Jackie lui demandait de faire gaffe et Bleeker ne saurait que suivre ce conseil à la lettre. Maintenant qu'il venait de récupérer Jess, ce n'était pas le moment pour sombrer dans une profonde dépression. « Je te parlerais du DJ de l'année prochaine si tu veux. » Puisque lui, il serait encore là alors que Jackie s'envolerait loin loin loiiiin pour le monde de Disney. « On parle de Joan, mais toi, comment ça se passe côté cœur ? » Cody avait entendu des histoires par-ci par lààààà mais Jackie ne lui avait rien dit à ce niveau-là depuis la dernière fois qu'ils s'étaient parlés.

Cody, aka le grand pessimiste de l’amour. D’un côté, il avait raison, Jackie ne tenait pas à le ramasser en p’tits morceaux écrasés et piétinés à la p’tite cuiller. Et puis c’était un coup à s’prendre la tête avec Joan, et puis du coup avec Marika et pour finir avec Cody qui serait fortement capable de l’engueuler de s’être engueulé avec ses copines. Au final, Jackie se retrouverait toute seule. J’sais pas si t’as suivi, mais moi franchement j’trouve que c’est plutôt naze comme option. Non, l’option ‘on essaye de passer à autre chose’ était pas mauvaise. Pas la plus facile certes, mais la plus réalisable. Elle haussa les épaules en se pinçant ses lèvres, ne sachant pas vraiment quoi répondre. J’y compte bien tient ! J’attendrai surtout des nouvelles croustillantes de ta cavalière. Ou ton cavalier, on sait pas. Elle roula des yeux, le sourire aux lèvres avant de siroter son coca. Il galérait tellement avec les nanas qu’il pourrait bien finir par abandonner et tourner sa veste. M’enfin, Jackie n’y croyait pas, il aimait bien trop la gente féminine pour ça. Merde, elle aurait peut-être du continuer sur le sujet Joan/Cody en fin de compte, parce que voilà qu’il la lançait sur sa vie amoureuse à elle. Elle eut un petit rire nerveux tellement c’était pitoyable de ce côté-là. Oh, mais c’est palpitant ! Le parfait amour avec monsieur C. dit-elle pleine d’ironie. Monsieur C, vous l’aurez reconnu hein, le célibat quoi. Bref. Non vraiment, vaut mieux pas savoir. Et puis y’a rien à savoir de toute façon. Elle haussa les épaules. Ca la l’embêtait d’être seule la plus part de son temps, une présence masculine à ses côtés, ça lui manquait vachement quand même. Du muscle, d’la chaleur, des caresses… tout ça quoi !

Ahah. Peut-être que la vie serait plus facile si Bleeker rencontrait un mec comme lui, vous savez, avec un petit bide à bière et un goût invétéré pour les Pringles sur le canapé du salon. Cody avec un homme … Non, vision d'horreur. Des fois, avec Aidan, ils passaient pour le parfait petit couple tant ils se complétaient et, parfois, s'engueulaient parce qu'ils craignaient du cul avec les filles. Je sais pas si vous avez suivi les aventures de son coloc avec la Jackie rose, mais c'est biiiiiien compliqué comme il faut également. Que voulez-vous, c'est un truc de Lowell de se compliqué la vie. Après, on les prenait pour les gens sans histoire qui ne s'arrachaient pas continuellement les cheveux … Que nenni ! « Je me ferais un plaisir de te présenter mon copain. Je t'ai pas dit pour moi et Aidan … Désolé. » Il se devait de s'excuser, après tout, avec qui était-elle venue ce soir, hein ? Mister Présideeeeeeeent. Si Cody l'épousait, il deviendrait la première dame de la Lowell, youhouuu. Vision d'horreur. Bref, vous l'aurez compris, la vie amoureuse de Cody était aussi palpitante que le quotidien d'un escargot dans un périple sans fin au bord de la route 66. Il était déçu d'apprendre que ce n'était guère mieux pou Jackie. Il voulait des gossips, merde. « Vaut mieux pas savoir quoi ? » demanda-t-il en fronçant les sourcils.

On dit Aidan et moi quand on est poli vieux machin ! le corrigea-t-elle en lui donnant une tape sur l’épaule. C’était plus fort qu’elle, une déformation pas professionnelle parce que ça n’avait rien à avoir ses études et tout ça mais une déformation quand même. Elle avait tellement été reprise par sa mère quand elle était petite avec ça qu’aujourd’hui, c’était à son tour de lutter contre le moi en premier. Putain, quelle lutte quoi ! T’excuses pas, j’m’en remettrais va, j’t’assure. fit-elle en soupirant, une mine toute triste. Voila, remise ! Elle avait la banane jusqu’aux oreilles et venait de faire un p’tit saut ridicule qu’on lui connaissait bien. Quand Cody lui demanda ce qu’il ne fallait mieux pas savoir, elle avala le reste de son verre cul sec, pensant que ça l’aiderait à oublier sa misérable vie amoureuse. Sauf que c’était du coca, pas d’la vodka. Arrête ça.. dit-elle en montrant du bout de son petit index ses sourcils tout froncés. Ca t’fait des rides sur le front, puis du coup t’es pas beau. Elle pouvait dire n’importe quoi, espérant l’enmmener sur le merveilleux sujets des rides du front, tant que ça lui éviterait de parler de son p’tit fleuve d’amour à elle. Ouais, bah ça avait pas marché. Vaux mieux pas savoir à quel point c’est désespérant.. Ca fait deux ans que j’suis pas restée plus de trois jours avec un mec. Ca m’donne envie d’pleurer. A croire qu’elle n’arriverait pas à trouver une chaussure pour son pied alors qu’elle avait tout le magasin pour choisir. Et puis quand elle commençait à trouver une paire de chaussure sympa, POUF elle disparaissait ou une autre nana les arrachait des mains de la pauvre Jackie.