ATHINA&RUBEN. you're too important for me.

Le repas avait été délicieux, et ma fois fort copieux. C'était limite si Ruben se sentait tout serrer dans son smoking noir et blanc. Dans la salle il faisait chaud et il avait vite fait tomber le noeud papillon qu'il portait autour du coup en début de soirée, déboutonnant les deux premiers boutons de sa chemise. Il respirait enfin. La musique résonnait déjà dans la grande salle, faisant danser la plus part des étudiants. Ruben s'en était allé danser avec sa cavalière, la faisant tournoyer au rythme de la musique. Il ne pouvait s'empêcher de porter quelques regard à Athina, sa petite amie, seule sur la chaise autour de leur table. Le Dunster déposa un baiser sur la joue de son amie puis s'éclipsa de l'autre côté de la salle. En réalité, il fit touuut le tour afin d'arriver près d'Athina, par derrière et en surprise. Il releva ses cheveux et plaqua ses lèvres contre son cou. Il faut que j'te montre un endroit... lui murmura-t-il au creux de l'oreille, annonçant enfin sa présence oralement.

Venir au bal sans cavalier est pas la meilleure chose qui me soit arrivée. Mais bon, Ruben est à ma table et les gens sont très gentils, je m'entends plutôt bien avec eux. Je m'entends bien avec tout le monde de toute façon ! J'ai laissé Ruben emmener danser sa cavalière et je suis restée assise. En vérité, le repas avait été succulent et j'aurai bien ou piquer du nez. D'autant plus que j'ai quand même pas mal bu durant le repas. Mais j'ai une bonne résistance à l'alcool, donc pas de souci. Je ne me sens pas mal non plus ! J'observe les couples danser. Bon d'accord un couple en particulier. Mais je détourne les yeux quand Ruben le regarde pour ne pas qu'il ait l'impression que je le surveille ! Mais à un moment, je ne le vois plus. La meilleure amie de mon bel australien se retrouve seule sur la piste. Je le cherche discrètement, quand je sens une main dans mes cheveux, je sursaute. Jusqu'à ce que des lèvres se posent sur ma nuque. Ça ne peut être que lui, il est accro aux bisous dans le cou. Il veut me montrer un endroit, et moi je le suivrai jusqu'au bout du monde. Je me lève donc et pose un léger baiser sur ses lèvres. "Je te suis alors, à mes risques et périls !"

Pourquoi se contenter d'une cavalière lorsqu'on pouvait en avoir une seconde ? Certes, le Dunster était arrivé au bras d'Amara mais il n'en n'oubliait pas moins sa petite amie qui était venue désespérément seule. D'un certain côté ça le rassurait, au moins aucun mâle ne s'approcherait trop d'elle durant les slows à part lui. D'un autre, il aurait vraiment voulu que la Quincy trouve un partenaire pour cette soirée inoubliable. Sur la piste de danse, c'était plutôt drôle de constater que l'un épiait les moindres fais et gestes de l'autre. Finalement, Ruben avait laissé Amara aux bras d'un autre pour rejoindre sa jolie rousse, lui proposant de lui montrer un endroit qu'il aimait beaucoup. Il entremêla ses doigts à ceux d'Athina et zigzaggua entre les étudiants parfois fort alcoolisés pour se frayer un chemin jusqu'à la sortie de secours de la salle. Du calme, ça fait du bien ! C'est à quelques pas d'ici. Les musiques qui endiablaient la piste avaient laissé place au calme et au charme de la vie nocturne de Cambridge. La brise de vent dans les arbres, le chant des criquets et, quand même, la musique étouffée du bal de promo. On y est ! dit-il d'une voix extrêmement douce, laissant Athina découvrir le paysage. Un grand kiosque illuminé de quelques lanternes qui tamisaient la lumière se tenait devant eux. Tenant toujours la main de sa belle, il monta les quelques marches en arrière, ses yeux plongés dans ceux de la Quincy.

Ruben est un garçon romantique. Mais pas de ce romantisme charmeur et calculé de la plupart des hommes. Non, romantique sincère, romantique qui s'ignore presque. C'est vraiment mignon et sexy aussi de voir un homme vous traiter comme dans les films, vous dégoter un endroit sympa où passer un peu de temps en tête à tête. On s'éloigne les doigts entremêlés, je tiens un peu ma longue robe rouge de bal pour pas qu'elle traîne trop par terre. La musique du bel de promo est de plus en plus étouffée à mesure qu'on s'éloigne. "C'est vrai qu'on est mieux là, dans la nuit." J'adore la nuit en fait ! La beauté du ciel, les bruits de la journée qui se taisent et une nouvelle vie qui commence, secrète et mystérieuse. On arrive enfin à un endroit charmant : un kiosque illuminé par quelques lanternes. Voilà. Ça c'est romantique ! Il me tient la main en montant les marches et il ne s'arrête pas de le regarder dans les yeux. Que je les aime ces yeux... Arrivé dans le kiosque, je lui dis : "Eh bien monsieur Werner, vous savez où emmener les jeunes femmes pour leur faire plaisir !" Je lui fais un sourire franc et contemple le lieu. M'avouer ses sentiments en Afrique etait déjà magique, mais se retrouver là l'est tout autant !

Ce kiosque, Ruben en était tombé amoureux dans la seconde où il l'avait vu. Il l'inspirait et adorait venir passer un peu de temps ici en plein milieu de l'apres midi. Bien souvent un musicien jouait au milieu. Parfois un guitariste, parfois un flûtiste, même violoniste, accordéoniste ou encore pianiste se succédaient sur la petite scène de ce kiosque. Pas les jeunes femmes. Une seule, toi. dit-il en embrassant la demoiselle. Du bout des doigts il la fit tourner sur elle même, contemplant chaque partie de son corps. Le haut de sa robe mettait sa poitrine en valeur, la traîne qui velotait au vent la grandissait. Elle était parfaite. Je ne crois pas avoir eu l'occasion de te dire que tu étais la plus belle ce soir.. Il attrapa les mains de la Quincy dans les siennes, elle ne pourrait pas s' en servir pour le taper gentiment avec ce qui allait suivre. Et je sais de quoi je parle, j'ai regardé touuutes les filles de la soirée. Un petit morceau de sa langue sortait de sa bouche. Ouais, il lui tirait la langue.

Il m'embrasse et me fait tourner légèrement. Je sens son regard sur moi et je le regard aussi en souriant. Ruben est très élégant dans son costume noir et blanc qui colle parfaitement au thème de Old Hollywood. Attends une minute, c'est quoi cette histoire de regarder les autres filles, toutes qui plus est ! Sur le coup, je sens un petit flot de possessivité monter en moi. C'est MON australien ! Jusqu'à ce que je le vois le tirer la langue. Ok, il plaisante. Du moins... Je l'espère. Je décide d'entrer dans son jeu et je lui réponds avec un petit sourire malicieux : "Ah oui ? Et bien, je suis contente d'être la plus belle de toute alors ! Surtout pour tes yeux d'experts. En revanche, je suis désolée, mais y a des garçons plus élégants que toi..." C'est faux bien sûr. Le Dunster est plus beau que tous les hommes de Harvard réuni. Enfin à mes yeux. Mais je ne suis peut-être pas objective. Je le regarde dans les yeux en rajoutant : "Eh pourtant, tu es le seul avec qui je veux être." Juste lui et moi, ici, ça me suffit. Ca veut tous les bals de promos que je pourrais vivre dans ma vie.

Le sourire de Ruben s’élargit lorsqu'il remarqua la petite férocité d'Athina quand il avait avoué avoir reluqué toutes la gente féminine qui se trémoussait dans la salle du bal. Il fut même persuadé avoir senti ses poings se serrer, enfermer dans les siens. Des garçons plus élégants que Ruben, pour sûr qu'il y en avait. Mais aux yeux de sa Quincy c'était pas bon à entendre. Eh ! J'vais te mettre des visières, tu sais comme aux chevaux. J'sais même pas si ça s'appelle comme ça remarque, bref. Avec ces machins là tu serais obligé de regarder moi, que moi et toujours moi. Tu finiras bien par trouver que c'est moi le plus élégant ! dit-il en riant, relâchant les mains de la belle et fourrant les siennes dans les poches de son pantalon. Le seul avec qui elle voulait être, il le savait et pourtant il aimait tellement l'entendre à chaque fois. Tu sais Athina, je.. Allez mec, dis le. Dis lui ces deux p'tits mots qui rendent le coeur tout chamallow. Ruben posa ses deux mains sur les hanches de sa petite amie. Y'a qu'avec toi que j'veux être aussi. Juste toi, simplement toi. Et Nut aussi, mais c'est pas pareil.. Ruben ne serait plus Ruben s'il ne mettait pas un peu d'humour même dans les moments les plus romantiques tel que celui ci. La musique au loin c'était ralentie, le rythme endiablé avait laissé place à une chanson plus calme. Un slow. Un simple sourire au bord des lèvres, il tendit, non pas sans une petite révérence, sa main à Athina. M'accorderez vous cette dance mademoiselle?

Ruben et ses crises de possessivité... Ca me fait rire en fait, et ça me plait qu'il tienne à moi comme ça. Je rigole en lui disant : "On appelle ça des œillères ! Et d'abord, si j'en mets alors toi aussi : j'te signalerai que c'est toi qui a parlé de ces autres filles..." Ruben relâche mes mains et comme d'habitude, ses doigts laissent une marque chaude sur ma peau. Sensation agréable. A un instant, je vois qu'il est à deux doigts de me dire quelque chose d'important. Je le regarde dans les yeux alors que je vois la gêne du premier soir ressurgir en lui. C'est tellement mignon de le voir comme ça ! Mais je ressens une pointe de déception quand il reprend le dessus. Mais au final je me sens quand même bien l'entendant me dire qu'il veut être avec moi. Juste moi. Comme à l'accoutumée, Ruben lâche un petit mot d'humour. Mais j'aime ça, sinon ça serait toujours trop guimauve entre nous ! Et je crois que ce qu'on vit tous les deux vaut mieux que de la guimauve. La musique ralentit et Ruben m'invite à danser dans le kiosque avec une révérence. Je ris d'un rire clair et franc en prenant sa main après avoir exécutée une petite révérences. "Avec plaisir ! Profitons d'être sans chaperons !"

Des œillères, des visières.. C’était du pareil au même au final, ça avait un rapport avec la vue, les yeux. Ruben n’avait pas envie de pointiller pour un mot. Elle avait compris ce qu’il voulait dire, c’était le principal après tout. Athina ne manqua pas de lui faire remarquer que c’est lui qui avait parlé des filles en premier. Vrai. Eh oui, mais pour toujours me rendre compte que c’est toi la plus belle de toutes. souria-t-il. Athina avait osé dire que ce n’était pas Ruben le plus élégant. Ca ne l’avait pas blessé, mais il comptait bien l’embêter avec ça. Un slow retentissait à l’extérieur de la salle, d’une petite révérence Ruben avait proposé à Athina de danser avec lui, ce qu’elle accepta très rapidement, posant sa main dans la sienne. De sa main libre, il resserra la jeune femme contre lui, commençant à danser lentement au rythme de la musique. Son menton était posé au sommet de la tête de la rouquine, plus petite que lui. Lorsque la musique se termina, du bout de ses doigts, Ruben releva la tête de la Quincy puis déposa un baiser sur ses lèvres. Je t’aime. avoua-t-il enfin, gardant les yeux fermés après le baiser.

Ruben a t'il mal pris cette histoire d'élégance, je ne l'espère pas. Parce qu'il est le plus élégant, le plus beau, le plus... Le plus lui quoi ! Mais je vois qu'il ne m'en veut pas. Nous dansons l'un contre l'autre et même si je me sens petite avec son menton posé sur ma tête, eh bien tant pis ! Je profite de cet instant hors du temps. Ce genre de moment que lui seul sait m'offrir. Qui me fait oublier mes complexes : ma petite taille par exemple. Oui, je suis pas très grande, mais j'ai d'autres charmes... Ce qui fait que mon bel australien doit souvent me soulever légèrement pour que nos lèvres se rencontrent. Comme là, par exemple. Je regarde Ruben après notre baiser qui garde les yeux fermés. Je pose ma main sur sa joue, sa joue douce et rêche à la fois, quand il me dit "Je t'aime. Mon coeur fait des acrobaties dans ma poitrine. Ai-je bien entendu ? Ruben vient de m'avouer qu'il m'aime. Oh bon sang ! Je prends ma respiration pour ne pas bégayer bêtement et je lui pose un baiser pour les lèvres. Ce qui ne m'aide pas à rester posée, certes. Et je lui avoue à mon tour, d'une sincérité évidente : "Je t'aime." C'est déjà un peu ce que je voulais dire en disant que je voulais être avec lui, rien que lui. Mais là, notre couple devient plus concret en fait...