« Il n'y a qu'une seule chose plus désagréable que de faire parler de soi : c'est ne pas faire parler de soi.»

J'avais délibérement signé mon arrêt de mort. Je me suis toujours demandé comment j'allais terminer mes jours mais je n'aurais jamais pensé qu'un flic aurait mit fin à ma petite vie ainsi dans un bar miteux, puant l'alcool à des kilomètres. J'aurais bien aimé pouvoir me relever, hausser le poing et lui faire manger mais j'étais totalement paralysée.. et pétrifiée. J'avais peur oui. Je sentais les gouttes de sang traversaient ma bouche, avec ce gout de métal, l'horreur. J'attendais quelques minutes et me redressa avec le peu de force qu'il me restait. Il fallait être digne, noble et déclarer forfait lorsqu'on ne faisait pas le poids. Et puis c'était un flic, mon casier était vierge (tout comme moi d'ailleurs) et je ne voulais pas le salir pour une histoire comme celle là. Je posais mon regard topaze dans le sien en tendant mes poignets fins.


« D'accord, embarquez moi. Mais on peut s'arranger pour..mon casier judicaire. Je ne ferais aucunes excuses si c'est ce que vous attendez, mais je me comporterais en bonne citoyenne en ignorant les gens comme vous. »

Je ne pus m'empêcher de rire lorsque je la vis abdiquer en me tendant ses poignets. « D'accord, embarquez moi. Mais on peut s'arranger pour .. mon casier judiciaire. Je ne ferais aucune excuse si c'est ce que vous attendez, mais je me comporterais en bonne citoyenne en ignorant les gens comme vous. » Je savais bien que ce moment arriverait, et à vrai dire j'étais quand même un peu soulagée. Je ne savais pas comment j'aurais fait si je m'étais pris un coup de plus. J'ai alors réfléchis un instant avant de lui lancer ceci tout en allumant une clope. « Si je t'embarque, je serais obligée de faire un rapport, et ton casier ne pourra rester aussi blanc qu'il ne l'est. Alors exige toi plutôt heureuse que je sois de bonne humeur, va faire soigner tes plaies et rentre chez toi, pas nécessairement dans cet ordre .. Mais sache que je garderais toujours un oeil sur toi, même sans que tu t'en rendes comptes. Un seul mot plus haut qu'un autre, une seule réflexion déplacée, une seule remarque homophobe et tu prendras très gros. Ce ne sera pas qu'une simple bagarre de bar, ce sera le poste, la plainte, le tribunal, etc. Alors ouais, tu as plutôt intérêt à "te comporter en bonne citoyenne" comme tu le dis. Circule avant que je ne change d'avis. » Je fis un mouvement de tête vers la porte pour lui signifier encore plus clairement qu'il ne fallait pas qu'elle s'attarde.