« Il n'y a qu'une seule chose plus désagréable que de faire parler de soi : c'est ne pas faire parler de soi.»

Ce n'avait pas été spécialement une mauvaise journée, mais boire un verre à la Bukowski Tavern était un de mes rituels du soir. Quitte à paraitre pour une véritable alcoolique, j'avais depuis longtemps mes habitudes dans ce rade. Cette jeune femme faisant son entrée tonitruante n'était autre que moi. Le barman me lança un regard noir, il n'appréciait pas que vraiment que j'arrive en dérangeant tout le monde. Il prépara machinalement une bouteille de vodka ainsi qu'un verre qu'il posa à ma place habituelle. Je m'y installa, lui glissant délicatement un billet jusqu'à sa main « Ça c'est pour le cadre, le reste tu le mets sur mon compte. »

Alors que je commença directement par boire une gorgée à la bouteille je regarda autour de moi. Un frisson ma parcourra instantanément quand je vis la jeune fille à ma droite. Elle était .. foudroyante. Etrangement attirante, d'une beauté marquante, troublante. Cette femme ressemblait curieusement à Alexis, ma défunte copine .. C'était tellement déconcertant que je ne pouvais m'empêcher de la fixer et par conséquent de lui adresser la parole. « Moi c'est Katarina, et vous ? » Oui, je le conçois, j'avais déjà largement fait mieux pour accoster une fille.

J'empoignais fermement ma chope en ignorant tous les regards sur moi et avala quelques gorgées de ce répulsif liquide. Même la bière était gerbant avec cette arrière goût amer mais c'était le seul alcool supportable qui ne me rendait pas loque à vomir de partout. Je glissais une main dans mes cheveux épais en soupirant quand une voix m'interpella. N'étant pas réellement d'humeur, je lui lançais un regard froid. Cette fille ne connaissait même pas la politesse.

« La politesse ça te parles ? On dit bonsoir et ton prénom ne m’intéresse pas. Puis évite de me regarder comme ça. »

Je reconnaissais ce regard profond, ayant largement l'habitude mais venant d'une fille c'était curieux. L'idée qu'elle soit une gouinasse me traversais l'esprit et je me reculais de trois siège pour me tenir éloigner d'elle. On ne sait jamais avec ces gens là. Mais elle persisté à me regarder donc je lui lançais un regard meurtrier.

Hum .. Ok, cette fille n'avait vraiment pas l'air enclin à faire connaissance. Il était tout aussi certain que cette fille n'était pas de mon bord. Je resta un moment choquée de la voir s'éloigner comme ça, elle avait été très sèche « La politesse ça te parles ? On dit bonsoir et ton prénom ne m'intéresse pas. Puis évite de me regarder comme ça. » Au moins elle avait été claire. Mais je n'étais pas du genre à m'écraser face aux gamines grandes gueules de son genre. « Pardon ? » Je n'avais pas encore haussé le ton, mais j'avais été ferme, on ne me rembarre pas comme ça. Je m'étais levée et approchée très près d'elle, posant une main sur le bar et une sur son siège. « Ne me regarde pas comme ça, tu ne me dissuades en rien de m'approcher. » Je me fichais totalement de son semblant de regard meurtrier, j'en avais vu des pires. J'attrapa entre deux doigts une mèche de cheveux. « Que cela te plaise ou non, tu ressembles à quelqu'un que je connais .. Et je ne compte pas m'en aller de ci-tôt .. » C'était comme si son regard, qui se voulait repoussant, me demandait inlassablement de m'approcher, encore et encore.

Visiblement cette jeune femme était suicidaire. Je n'aime pas qu'on tente de me résister et ça vu son regard de fourbe elle devait surement le comprendre. Je ne quittais pas son regard en ponctuant mon regard meutrier; elle ne semblait pas gênée bien au contraire. Je devais me calmer au plus vite, sinon j’éclaterais et le retour en baton allait mal se passer pour la femme.


«Tu es dure de la feuille ou dois je te l'écrire, dégage. »

J'avais dit ces mots avec une froideur méritée mais elle continuait à avancer, sur d'elle. J'étais à deux doigts d'exploser, pourquoi n'obéissait elle pas ? J'allais répliquer aussi froidement que toute à l'heure quand je sentis son souffle contre mon épaule. Je compris aussitôt que c'était une gouinasse. Homophobe dans l'âme, d'un geste révulsif, je retirais sa main de mes cheveux et lui versa la choppe sur la visage.

«Un conseil pour toi, ne m'approche pas, ne me touche pas et si tu veux te trouver une chatte à bouffer tu le fais ailleurs.. Alors je le répète casses toi sale gouinasse ! »

Au regard de cette fille, il fallait visiblement que j'arrête les avances « Tu es dure de la feuille où je dois te l'écrire, dégage. » En l'espace d'une seule seconde, elle repoussa ma main caressant ses cheveux et me lança sa chope au visage. C'était quoi son problème à celle là ? Je me suis déjà pris des râteaux mais jamais on n'en était venu à m'envoyer un verre dessus. Ça faisait longtemps que je n'avais pas été confrontée à ce genre de comportement. Était-il encore possible de voir se promener en ville des personnes à la mentalité si peu élevée ? Cette bière bas de gamme au mauvais goût semblait collante. Tout en m'essuyant les yeux, je commençais à m'énerver. Ok j'avais bien bu, je n'avais pas toujours l'alcool facile, mais quand en plus on me cherche, on me trouve. « Un conseil pour toi, ne m'approche pas, ne me touche pas et si tu veux te trouver une chatte à bouffer tu le fais ailleurs.. Alors je le répète casses toi sale gouinasse ! » Gouinasse .. le mot résonnait encore et encore dans mon esprit. « Tu te fous de ma gueule ?! Être un peu polie et distinguée t'écorcherait trop la gorge ? » Je commençais à hausser le ton. « Ce que tu viens de faire là, ça peut rapidement te coûter très chèr. » Je sorti mon arme de mon dos et la déposa avec mon insigne sur le comptoir. « Tu vois je suis flic, et ce que tu viens de faire c'est insultes homophobes et outrage à agent. Je te coffre quand tu veux ! » Alors que je m'essayais à nouveau le visage, je murmurai alors doucement ceci : « Petite conne .. »

Mon visage exprimait toujours de la colère et seulement de la colère cependant quand elle pronconça ces paroles « Tu vois je suis flic, et ce que tu viens de faire c'est insultes homophobes et outrage à agent. Je te coffre quand tu veux ! » je devenais moins rassurante. Ce n'était quand même pas un flic ? Je me mordillais la lèvre en détournant le regard. Peut être que je pourrais sortir discrètement . Mais c'était sans issue, elle leverait son arme sur moi. Bien que je sois riche et héritiére du trone de Russie, je ne controlais pas les services juridiques et je n'avais jamais ô grand jamais était fichée. Mon casier était vierge et il le resterait. Je ne devais aboslument pas montrer mon angoisse.

«C'est ça coffre moi..Tu le regretteras sale gouinasse.»

J'avais lâché ces mots amèrement en continuant de la dévisager froidement.Mais au lieu de me sortir propre de cette affaire je m'enfonçais.Mais ma fierté prenait le dessus et je ne la laisserais certainement pas avoir le dernier mot.


«Tu ne sais visiblement pas à qui tu t'adresses.»

Elle ne bronchait pas. Soit elle était très doué pour maitriser ses émotions, soit je n'intimidais absolument plus personne .. Quelque soit la réponse, j'étais littéralement en train de perdre mon calme. « C'est ça coffre moi .. Tu le regretteras salle gouinasse. » Avant même que je ne puisse répondre, elle aggravait à nouveau son cas. « Tu ne sais visiblement pas à qui tu t'adresses » Mais j'avais l'habitude de bosser à Harvard, avec toutes ces saletés de gosses de riches, pourris par le fric, jusqu'à l'os, qui se croient tout permis. « Et tu t'enfonces en plus .. » J'attrapa fermement son poignet assez fermement, sans pour autant pouvoir laisser des séquelles, et je lui murmura ces quelques mots. « Je me fous littéralement de qui peuvent être tes parents, mais encore un seul mot, et ces poignets auront de nouveaux bracelets. » Je m'approcha alors de son oreille pour lui chuchoter un dernier mot : « Je me suis bien faite comprendre ? N'essaye pas d'aggraver ton cas, je n'hésiterais en aucun cas à employer la force. » Le barman me lançait un regard noir. Selon lui c'était moi qui donnait une si mauvaise réputation à son bar, beaucoup de ses clients finissaient au poste après une altercation avec moi ..

Elle me parlait de harcèlement, de boire pendant son service .. Je lui riais au nez, justement ma hiérarchie était très bien au courant de mes activités, mais à mon plus grand bonheur elle laissait sa passer à la vue de mes excellents résultats. « Si tu savais .. » La soirée prenait vraiment une tournure intéressante. Ça faisait longtemps .. « Ose lever la main sur moi et tu signe ton arrêt de mort, flic ou pas. » C'est était trop, j'ai rangé mon arme et mon insigne, mon visage s'est fermé. « Très bien ?! Tu veux la jouer comme ça ? Alors vas-y ! Utilise tes petits bras, défais toi de moi et mets moi à terre. Je n'attends que ça. » En un instant elle était plaqué contre le bar. Je m'étais placée derrière elle, rassemblant ses bras dans son dos, encerclant ces mains avec l'un des miennes, appuyant avec l'autre sur son épaule pour la coller au plus près du comptoir. Je voulais la voir se débattre, se battre tout simplement. Je préférais de beaucoup cela à la facilité .. Ça n'aurait été que trop simple de lui passer les menottes et de la trainer au poste.