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Bal de fin d'année
Je n'ai rien compris lorsque Sharon attrapa ma cravate pour m'embrasser ne serait-ce que quelques secondes. Et autant dire que j'ai fortement apprécié ces quelques secondes. Puis je l’écoutais me parler et mon dieu que j'étais soulagé en apprenant qu'elle non plus n'avait pas de cavalier, mais aussi qu'elle en avait marre de cette relation étrange qu'on partage. Je respirais un bon coup avant de reprendre. Ce n'est pas de l'égo. Disons que c'est surtout la peur. La peur de tourner la page, d'aller de l'avant alors que je ne le mérite peut-être pas. La peur de retomber amoureux et de souffrir une nouvelle fois. Lui avouais-je en plongeant mon regard dans le sien, bien plus calme que tout à l'heure. Et cette sensation de perdre un être qu'on aime, je pensais tellement la revivre l'autre jour quand elle a fait ce malaise sur la route. Elle me rendait heureux, quand j'étais avec elle je ne pensais à rien d'autre qu'elle, j'en avais rien à foutre de mes problèmes d'argent, mes problèmes à suivre les cours, j'étais bien. Elle me rendait le sourire, elle me donnait envie de me lever le matin. Et après sa mort je ne pensais plus jamais pouvoir vivre ça, ressentir quelque chose d'aussi fort. Sauf que je me suis bien trompé sur ce coup. Parce que t'es là toi. Et tout ce qu'elle savait faire, tout ce qu'elle pouvait m'offrir avec un seul sourire, tu peux le faire. Je n'ai qu'à plonger mon regard dans le sien pour me sentir heureux. Et contrairement à ce qu'elle pense, je ne veux pas d'elle que dans mon lit. Pas une journée ne se passe sans qu'elle vienne squatter mon esprit et pour cause, l'autre soir j'ai parlé d'elle à mon père alors que ma relation avec ce dernier est plutôt complexe. Ça veut bien dire ce que ça veut dire, je suis fou d'elle. Je passais doucement ma main sur sa joue pour la caresser. Je ne pourrais jamais l'oublier, mais t'as raison je dois vivre dans le présent et non pas le passé. Et moi aussi j'en ai marre de cette relation, j'en ai marre d'avoir peur, j'en ai marre de ne pas pouvoir te parler durant des jours parce que je vis dans le passé, j'en ai marre de ne pas pouvoir te prendre dans mes bras et t'embrasser quand j'en ai envie parce que je n'étais pas foutu de savoir ce que je veux. Et soudainement un sourire s'afficha sur mon visage, un sourire serein qui montrait à quel point j'étais bien avec elle. Je collais doucement mon visage au sien, posant mes lèvres à seulement quelques centimètres des siennes pour lui murmurer doucement. Mais maintenant je sais ce que je veux, c'est toi que je veux comme cavalière .. Et pas seulement comme cavalière. Non je la veux dans ma vie, je veux pouvoir m'afficher fièrement avec elle et la présenter comme étant ma petite-amie. Il m'a fallu une crise de jalousie pour m'en rendre compte. Est-ce trop tard ? Je n'espère pas. Je restais donc collé contre elle, attendant une quelconque réponse de sa part.
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