ALERYS ♣ T'es foutue si j'te laisse dans cette situation (8)

Un regard sur la rue de la fenetre de ma chambre, le soleil m'attire, les révisions me persecutent de trop et je ne me vois pas rester enfermé par ce temps. Un regard sur mon ordinateur ouvert à la fois sur mes écrits nouveaux et mes révisions, mes bouquins et je pestifère en regardant ça, décidant que la meilleure solution serait une promenade. Je cours dans la salle de bain et je change mes vêtements de glande totale en quelques choses de plus mâles, de plus approprié. Je bois un coup, attrape mon sac en bandoulière et ne zappe pas le casque. Je descend retrouvant au parking de l'immeuble de gamme moyenne ma chère moto, je grimpe et me voilà parti. Je ne sais pas où je vais mais j'y vais, un détour vers la faculté chercher dans mon casier de natation mon ipod et hop, je ressors, pouvant remonter et démarrer. J'avance et voit de dos, une jolie jeune fille qui ne m'est pas inconnu. Je me stoppe près d'elle sans arrêter le moteur et lève un peu le clapet du casque pour dévoiler mes yeux si intenses que je bloque dans les siens. Tu montes Alex, je t'emmène faire une virée bébé ? Dis-je en faisant un clin d'oeil tout en n'appuyant bien sur mon ton sensuel et suave.

Révisions, révisions, révisions, j'avais l'impression de faire que ça depuis quelques jours. Ça ne me ressemblait pas mais dans un sens, cela m'aidait à penser à autre chose comme, à ma potentielle futur rupture avec Jorden qui... N'était quasiment pas potentielle d'ailleurs ! Enfin bref, ma vie si parfaite était en train de tourner au cauchemar, comme si j'avais fait quelque chose de mal. Cette année scolaire était sans doute la plus riche en émotion depuis mon arrivée à Harvard. Le renvoi de mon frère en début d'année, l'épidémie, le retour de Jorden dans ma vie puis, le fait qu'une nouvelle fois monsieur décidait de me briser le coeur. Pas grave, cette fois-ci, c''était bel et bien la dernière, je ne me laisserai plus avoir par les hommes, encore moins par lui. J'allais reprendre mes petites habitudes mais avant ça, je devais réussir mes examens. J'avais bossé toute la matinée, une partie de mon après-midi maintenant, il fallait que je sorte, que j'aille prendre l'air et que l'oublie tout ça l'espace d'un instant.
Je sortais donc de la MH, marchais encore et encore sans vraiment savoir où aller lorsqu'un jeune homme m'interrompit. Emrys. Bien sûr. Faut dire qu'il tombait à pic. Oh je suis déçue, ce n'est que toi...?! Je fis une légère moue avant de lui accordais un large sourire et de monter derrière lui. Non en fait, j'étais super contente que ça soit lui et pas un mec relou ou encore Jorden ou même Jeno...

Posant un pied au sol, appréhendais de me prendre un vent ou que son frère arrive ne voulant pas me prendre le chou avec le gars quoi. je l'aimais pas donc je pouvais aller loin malheureusement. Je fus moins ravie quand elle tenta encore une petite pique que je savais pas si méchante et vraie que cela. Oh je suis déçue, ce n'est que toi...?! Une moue adorable sur son visage censé etre négative, je me sentais tout attrendi par cette demoiselle que j'aimais tant taquiner et embeter pourtant avant j'aurai fait ça juste pour énerver Jeno mais j'étais pas si peu mature alors du coup, je le faisais parce que j'appréciais. Et là, elle ne me surprit pas en grimpant derrière moi. Je retirais mon casque et le lui donnait adressant par dessus mon épaule un large sourire avant de lui dire en prenant ses deux mains que je mettais autour de moi ; accroche toi bien à moi Princesse ... je t'envoie au paradis ! Avant de me marrer montrant alors l'ironie de la chose. Là, je démarrais au quart de tour virant au virage suivant. Le vent dans mes cheveux faisaient un drôle d'effet mais je le savais pas sans effet sur les demoiselles qui me verraient ainsi et par instant, aux feux, je regardais si la belle allait bien.

Il est vrai que j'avais vraiment besoin de me changer les idées dernièrement. Je n'étais pas du genre à pleurer sur mon sort et ce n'est pas aujourd'hui que ça allait commencer. Lorsque Emrys me proposa d'aller faire un tour, ce fut comme un cadeau du ciel, un signe du destin. J'avais réellement besoin de ça. Large sourire aux lèvres après avoir lancé mon petit pic habituel, je montais derrière lui, jetant tout de même un coup d'oeil aux alentours. Je ne voulais pas créer de problèmes, ni avec Jeno qui n'appréciait pas du tout Emrys, ni avec Charlie que... Je ne connaissais pas plus que ça après tout. Bref, il me tendit son casque et même si cela allait me décoiffer bah, je le mis sans rechigner, telle une bonne gosse bien élevée. accroche toi bien à moi Princesse ... je t'envoie au paradis ! Quel prétentieux celui-là ! Il prit mes mains pour les mettre autour de lui et pour continuer sur cette lancée, j'en profitais pour balancer ma petite remarque : C'est que t'es plutôt bien foutu ! A mon tour je me mis à rire puis, il démarra enfin. Ça faisait super longtemps que je n'étais pas monter sur une moto, je ne me rappelais plus du tout ce que cela faisait et j'adorais cette sensation pour être honnête.

Je devais avouer que sa remarque sur mon corps ne m'avait pas laissé insensible ni ses mains qui serraient ma taille, c'était meme plutôt agréable comme de sentir le petit vent frai dans mes cheveux. Je profitais donc de l'instant non que je kiffais cette meuf mais juste que je kiffais la moto, les virées comme ça à l'improviste et puis, merde, je suis un mec alors avoir une fille aussi jolie collé à vous, ça se refuse pas et on en profite clairement ! Je roulais plus vite encore, cherchant presque trop à impression la sœur de mon tendre ennemi de début de scolarité. Je ne me formalisais pas de ces expressions de visage ne pouvant les voir donc si jamais, elle se moquait de moi parce que je tentais de l'impressionner au moins je ne le saurais pas mais je n'y croyais guère car au fond, je suis sur elle me kiffe la miss. Je décidais en passant devant le parc qu'on pourrait s'y arreter et aller prendre à déjeuner en face pour faire pique-nique alors je me garais, accrochant en sécurité ma moto puis je l'aidais à descendre avec galanterie. On est arrivé madame ... Dis-je en lui faisant un clin d'oeil plein de charme. Je la faisais s'assoir sur le bord de la moto et lui dit en restant sérieux, droit comme un bout de bois : Que diriez-vous d'un pique nique dans le parc près du grand lac au soleil ? allez fais pas ta mijoré carpenter ... t'as rien de mieux à faire... Dis-je d'une voix très royale. Je me moquais d'elle en la regardant comme si elle ne servait pas a grand chose.

Ok, je dois bien le reconnaitre, même si Jeno ne supporte pas Emrys et bien personnellement, il ne posait pas vraiment de problème. Je crois que tout a commencé avec Grace et comme c'est la meilleure amie de mon frère, soit dit en passant, son ex par la même occasion et bien forcément, ça ne peut pas être l'amour fou entre eux. Si j'ai eu moi aussi du mal avec le jeune homme dans un premier temps, j'ai appris à vraiment le connaître et à l'apprécier et ce, même si on passe notre temps à nous lancer des pics. Je crois que c'est ce qui fait fait tout le charme de notre relation. En tout cas, je suis super contente qu'il m'ait proposé de l'accompagner parce que j'en avais vraiment besoin et comme je l'ai déjà dit, j'adore la moto. Ouais d'ailleurs, j'aurais du m'acheter une moto au lieu du tas de ferraille qui me sert de voiture. Soit, j'en profite un maximum, je ne lâche pas Emrys par peur de me retrouver à même le sol et ce, jusqu'à ce qu'on soit arrivés au parc. Il descend, m'aide à faire de même et je retire le casque pour voir son numéro. Je me retiens de rire, j'essaie de me montrer sérieuse, je me tiens tout comme lui, droite et déterminée et fais semblant de réfléchir. A vrai dire, c'est une excellente idée, je n'aurais pas pu demander mieux. Ok, d'accord... J'accepte mais à une seule condition. Retire-le le balai que t'as dans le cul Zackarias sinon, je me casse. Bouh, on dirait un prince ou du moins, un eliot. J'aime pas ça et il le sait parfaitement, je suis sûre qu'il le fait juste pour m'embêter... Et ça marche. Je lui souris et le tire par le bras. C'est dingue mais, j'adore cet endroit !

Evidemment, elle comprenait que j'essayais de me foutre d'elle. Je le voyais au fond de ses yeux magnifiques dans lesquels plonger était la meilleure solution. Sans aucun doute, elle m'assura qu'elle voulait bien mais à la condition que je cesse de me cantonner à mon balai dans le cul alors je me mis à rire car elle jouait à la chieuse qui n'avait pas piger la blague juste pour me faire suer. Je fais genre que je lui en veux de me parler comme ça puis je rétorque avec force : Ecoute, Carpenter, tu te calmes tout de suite où je vais te claquer ton derrière ... dis-je en la regardant avec une fausse haine. Je souriais ensuite avant de faire le gosse et de me tourner face à elle en disant : Comme ça, ça t'a fait accepter avoue ? Je serrais son bras qui avait pris le mien contre mes cotes et nous allions vite fait en face acheter de quoi pique niquer. Nous nous rendions ensuite dans le parc marchant doucement bras dessus, bras dessous au milieu des gens. Le beau temps en avait attiré plus d'un. Je la regardais et lui dis : J'espère ne pas croiser des gens, je veux pas qu'on me voit avec une fille comme toi ... dis-je en lui tirant la langue.

J'aimais bien le pousser à bout et c'est surement pour cette raison que je suis partie dans son délire sans vraiment entrer dans son jeu ou du moins, de ne pas jouer dans son sens. Je posais ma condition mais, n'attendais aucune réponse de sa par pour l'entraîner avec moi de l'autre côté de la rue dans le but d'aller chercher à manger. Moi ? Me calmer ? Tu me connais mal ! Mais oui, ça me fait accepter. Calme. C'est l'un des mots qui ne fait pas parti de mon dictionnaire mais, j'aime beaucoup ce retournement de situation et c'est le sourire aux lèvres que je le suis. Et nous voilà en train de marcher dans le parc, bras dessus bras dessous et bien entendu, il ne peut s'empêcher de faire une remarque à laquelle je réponds tout tristement : C'est vrai, ça te fait pas plaisir d'être avec moi ? Puis rapidement, je reprends mon sérieux, observe les alentours en déclarant : En tout cas si on nous voyait ensemble, ça nuirait à ma réputation ! Faux mais, ça ne plaira pas vraiment à mon frère.

Au final, je l'aimais bien Emrys seulement, je en voulais pas que Jeno l'apprenne si c'était pour me faire engueuler par la suite. A vrai dire, ce que j'aimais le plus chez lui, c'était sans doute le fait que notre relation n'était pas toute rose. On aimait bien se lancer des pics, faire en sorte que tout le monde pense qu'on se déteste alors que c'est loin d'être le cas. Oui, je l'aime bien Emrys, même si ça a très mal commencé entre nous. Je me demandais tout de même s'il m'avait invité parce qu'il n'avait que moi sous la main ou, parce qu'il le voulait simplement. Mais, je ne lui posais pas la question directement, j'y fis juste allusion suite à sa remarque. En réalité, je m'en foutais pas mal qu'on me voit avec lui ou non, j'assumais totalement mes actes. Nous arrivions près du point d'eau, il s'installa et je fis de même. C'est à ce moment qu'il m'avoua être content -ou du moins, pas déçu- que je sois avec lui. Je lui souris à mon tour avant d'avouer à mon tour : Tu sais, moi aussi je suis contente d'être ici. Merci de m'avoir proposé, j'avais vraiment besoin de me changer les idées aujourd'hui. Bah oui parce que c'est bien beau de plonger la tête dans les bouquins pour réviser et oublier mais, ça ne fait pas tout, loin de là. Prendre l'air, c'était quelque chose dont j'avais vraiment besoin.