What now? ♡ JULIARSHALL

Je dois l’admettre, j’étais plutôt content de venir avec les Dunsters au Kenya. D’abord, parce que je n’avais jamais eu la chance de venir dans ce coin du monde. Ensuite, parce que plus j’étais loin de Cambridge, mieux je semblais me porter. Mais finalement, parce qu’ici, j’avais espoir de pouvoir retrouver un peu plus qui j’étais autrefois. J’avais peine à croire que je sois en train de tout faire pour arriver à retrouver ce gars-là, les vieilles habitudes tenaient le coup malgré tout. J’avais toujours aussi envie de m’envoyer en l’air avec une tonne de fille –ne serait-ce que pour le sport-, mais deux seules retenaient vraiment mon attention : Juliet et Leyna. Je ne pouvais pas encore dire laquelle des deux tenaient quelle partie de mon cœur puisqu’elles semblaient avoir toutes les deux les mains dessus… mais je ne pouvais pas nier que, justement, elles y étaient arrivé. Elle m’avait touché là où peu de femme m’avait touché auparavant –et je ne parlais définitivement pas de mon corps puisque ces parties-là avaient très bien été explorées au fil des ans! BREF! J’avais demandé à Juliet s’il était possible de se voir durant le voyage et après qu’elle ait accepté, je lui avais donné rendez-vous. C’était le quatrième jour et j’avais décidé de rester au village. Il serait plutôt facile de sécher le cours de djembé alors autant en profiter. Un vieux short beige sur le dos et mon marcel blanc dans la poche arrière, j’étais penché sur le moteur d’une voiture d’un vieil homme était en train de réparer. Histoire de ne pas me tourner les pouces en attendant la brunette, j’avais décidé de lui filer un coup de main. Après tout, c’était mon job.

Encore un voyage, puré y'a que ça je sais pas comment on trouve l'argent pour faire tout ça mais je voulais pas manquer le dernier voyage avec les dunsters cette année. Et les winthrops évidemment. J'ai toujours été entouré d'eux, c'est le destin je crois. Quelques jours avant, Marshall me demandait si je partais et il voulait qu'on parle. Qu'on parle... encore une fois. Il n'en avait pas marre de parler? Car on avançait à rien en se parlant. Je sais pas, peut être que cette fois-ci ça serait différent... J'arrivais au coin de rendez-vous et je le voyais en train de réparer une voiture. Il était vraiment attirant quand il travaillait, mais bon. Encore une fois plusieurs pensées me traversèrent l'esprit. J'en peux rien moi si Marshall a un corps de rêve. Je m'avançai vers lui en attachant ma chemise à la taille. Il faisait trop chaud. Mon short ça allait, mais retirer ma chemise me permettait d'avoir moins chaud avec mon top. Je prenais plaisir à mater ses fesses. Je passais nerveusement ma main dans mes cheveux. " Je pensais pas qu'on allait passer notre temps à réparer une voiture. " je souris en le regardant. Il avait un peu de saleté près de son oeil et je l'essuyais de mon pouce. Il travaille comme un cochon.

J’étais bien concentré, voir même trop pour me souvenir que j’avais rendez-vous avec Juliet. Du coup, lorsque sa voix s’éleva, je passai à deux doigts de me cogner la tête sur le capot de la voiture qui était juste un peu plus haut. " Je pensais pas qu'on allait passer notre temps à réparer une voiture. " J’esquissai un sourire en me relevant et en m’essuyant rapidement les mains sur une guenille qui trainait sur le bord du capot ouvert. Juliet s’avança vers moi et j’en profitai pour la détailler de la tête aux pieds. Magnifique, comme toujours. Sexy sans trop, son short était foutument court et son top probablement trop moulant, mais je n’devais pas trop me concentrer là-dessus, pas vrai? Son pouce m’essuya la joue juste sous l’œil et je suivis son geste avant de comprendre que je m’en étais sûrement mis partout en plus d’être en sueur. Mon torse luisait d’ailleurs et j’essayais d’en faire fit, espérant simplement ne pas trop puer. « J’voudrais pas que tu te salisses alors j’y reviendrai plus tard. » Je fis un signe au vieil homme qui me souriait largement, reconnaissant de tout et de rien, ces gens vivaient vraiment dans la misère. « Alors.. » Alors quoi? Qu’est-ce que j’étais censé dire? Je lui avais demandé qu’on se voie pour parler, mais franchement, je ne savais pas si j’en avais envie. J’veux dire, parler oui, mais de chose sérieuse, un peu moins… Quant à parler de la pluie et du beau temps, ce n’était pas trop mon fort non plus. Valait mieux trouver un truc et vite. « Ça va? » ah bah bravo du con, c’est super ça!

Je chassais la saleté sur sa joue puis je laissais mes mains en place. On se croirait dans un film, le beau gosse qui vient au secours de la demoiselle en panne d'essence. Sauf que c'était pas du tout le cas, mis à part que Marshall est beau gosse. Je souris lorsqu'il me dit qu'il ne voulait pas me salir, encore heureux. J'étais maniaque et je détestais être sale. Le soleil brillait sur son torse humide et dessinait parfaitement ses tablettes de chocolat. Je les faisais presque fondre avec mes yeux. Marshall me sortis de mes pensées en me demandant si ça allait. Non sérieux, tout ça pour un petit ça va? Je me mordis la joue. " Oui, rien de neuf à l'horizon et toi? " on s'éloignait un peau de la voiture, je voulais pas que le mec nous écoute même s'il devait pas comprendre notre langue. Je sais pas. " Tu avais l'air inquiet par message, est-ce que tout va bien? " demandai-je d'un petit air innocent.

" Oui, rien de neuf à l'horizon et toi? " Ouais bah définitivement, on était tous les deux super mal à l’aise! C’est génial ça… ou pas. J’esquissai un sourire et allai me passer une main dans les cheveux quand je repensai à l’huile qu’il y avait dessus et me ravisai. « Même chose. » Définitivement, si la conversation allait dans ce sens, on allait vite tourner en rond. " Tu avais l'air inquiet par message, est-ce que tout va bien? " Je m’arrêtai de marcher pour me tourner vers elle. Bah voilà, on y était déjà. Moi qui avait cru pouvoir éviter la question encore quelques minutes, voir quelques heures. « Ouais, non.. enfin. » Je soupirai un coup en baissant la tête. J’étais con et j’avais peur de me mettre les pieds dans les plats. « J’avais envie d’te revoir, c’est tout. » Je relevai lentement la tête vers elle, croisant son regard et le soutenant cette fois. C’était stupide, mais je supportais plus d’être longtemps loin d’elle et d’pas savoir ce qu’elle faisait ou avec qui elle était.

C'était bizarre ce que je ressentais. C'était comme si ma peur bouffait mes sentiments. Mais peur de quoi? Peur d'aimer encore une autre personne. Peur de tomber sur quelqu'un qui pourrait me décevoir, oui car j'ai toujours été déçue en amour. Sauf avec Sacha, là c'était de ma faute. Je me demandais ce qu'il se passerait si je n'avais pas quitté Sacha pour un gars qui se barrait trois mois après en Italie. Je pris une grande inspiration en souriant. " Moi aussi je voulais te voir, enfin, je suis contente de te voir. " répondis-je joyeuse. Le regard qu'il portait sur moi... je l'aimais cette façon de me détailler. J'essayais de paraître moins nerveuse devant lui, on était tous les deux réservés. Cela voulait-il peut être dire quelque chose? J'attrapais sa main pour le guider de nouveau dans notre balade. On faisait que se balader en fait, déjà la dernière fois, sauf que j'avais pleuré comme une conne dans le sable. Je voulais plus que ça arrive. " Mmh bon, qu'as-tu prévu pour notre rencard? " ah ha! J'avais osé dire ça sérieux? J'improvisais, je nous imposais un rencard même s'il pensait pas à ça.

Juliet semblait heureuse, comme combler par mes simples paroles. Tant mieux alors vu l’effort que j’avais mis à les prononcer. J’avais terriblement de mal à exprimer ma façon de penser, surtout lorsqu’il était question de mes sentiments. Et là, j’avais au moins réussi à lui dire que j’avais envie de la voir. " Moi aussi je voulais te voir, enfin, je suis contente de te voir. " Je souris à mon tour, ravis qu’elle ne me dise pas simplement que je pouvais bien aller me faire foutre si je n’avais rien de plus important à lui dire. Au contraire, elle attrapa ma main –qui allait à tout coup salir la sienne- et reprit son petit bonhomme de chemin. Je la suivis dans cette marche improvisé, une balade qui nous mènerait dans un meilleur endroit que cette dernière fois sur la plage, je l’espérais. À croire que c’était la seule activité que nous soyons capables de faire –marcher. Mais qu’importe. " Mmh bon, qu'as-tu prévu pour notre rencard? " Je la dévisageai quelques secondes avant de décider de prendre ses paroles à la légère. Un rencard alors hein? Pourquoi pas.. Du moment que mon meilleur pote restait là où il était, tout devrait bien aller, non? « En fait,  rien du tout, j’aime les surprises. » Je souris et reportai mon attention devant nous, sur ces enfants qui jouaient et couraient en tous sens. À les voir, on pourrait presque croire qu’ils ne vivent pas dans la misère. Mais tout ça n’était qu’une impression.

Il fallait bien qu'un de nous deux détende son string et brise la glace et c'était ce que je venais de faire. En insinuant que c'était un rencard, je le provoquais rien qu'un tout petit peu. Fin non, je le provoquais à mort. Je sentais bien que ma main était sale maintenant, mais tant pis. Nous regardions les enfants qui s'amusaient entre eux avec ce qu'ils pouvaient. J'étais hypersensible et cela me touchait. Si je pouvais en ramener un ou deux dans ma valise je le ferais. Je tournais la tête vers Marshall lorsqu'il dit qu'il aimait les surprises. J'eus un sourire malicieux sur mes lèvres et je répondis. " Tu aimes les surprises? Surprends-moi alors. " nous continuions de marcher sans savoir où la vie nous emmenait.

" Tu aimes les surprises? Surprends-moi alors. " Eh merde, je venais de me faire prendre à mon propre jeu. Moi qui espérais qu’elle allait faire quelque chose pour me surprendre, j’étais loin du compte, elle voulait plutôt que moi je la surprenne. Et je ne savais pas du tout quoi faire pour y arriver. Le ballon d’un des enfants roula jusqu’à nous –un ballon de foot- et ce dernier nous regarda avec anticipation. Je présumai rapidement qu’il devait vouloir jouer avec nous et j’en profitai pour faire quelques passes avec. Je l’envoyai dans les airs, donnant quelques coups de genou pour le faire rebondir avant de l’envoyer derrière ma jambe, le bottant du côté du pied et l’attrapant à nouveau dans mes mains. Les enfants s’exclamèrent tous en chœurs, applaudissant et nous encerclant Juliet et moi. Je souris largement en lui jetant un coup d’œil. Après tout, je ferais peut-être un bon père pour Autumn.. mais c’était une autre histoire. Je rendis son ballon à l’enfant et repris la main de Juliet dans la mienne sans vraiment m’en rendre compte. « Bon alors.. ta surprise.. » Un sourire malicieux étira mes lèvres avant que je ne la prenne dans mes bras, la soulevant pour la poser en travers de mon épaule, la tête dans le vide. J’éclatai de rire et me mit à courir la trainant comme une poche de patate.

Marshall était doué avec un ballon, franchement il m'impressionnait et les enfants le regardaient en rigolant et en applaudissant. Quelques uns venaient me prendre les mains, ils me touchaient et riaient entre eux. Je leur rendis leur sourire puis Marshall nous sépara d'eux l'instant de m'annoncer ma surprise. Je fis de gros yeux lorsqu'il me porta sur son épaule. Génial, voilà les enfants qui riaient de plus belle. Le pire c'était qu'il se mettait à courir. Et si je tombais? Il fallait m'emmener à l'ambulance qui doit être à des millions de kilomètres d'ici! Non j'exagère quand même. " C'est bien, tu te fais des muscles. " je souris en me laissant porter, ça sert à rien de lutter contre monsieur muscle. Marshall finit par me déposer et j'eus du mal à retrouve une vue optimale, il fallait attendre que le sang redescende de m a tête. Ça m'avait donné chaud tout ça. Les enfants nous regardaient au loin. Je me demandais à quoi ils pensaient. " A ton avis, qu'est-ce qu'ils doivent se dire en nous voyant? " qu'on est un peu retardés d'accord. Je regardais Marshall, curieuse.