(flashback) - ISADORA&RUBEN. la magie de noël

La jeune Isadora était devenue aussi rouge que le manteau du père Noël qui n'était qu'à quelques allées d'eux. D'ailleurs, le petit stand où il voulait l’emmener se trouvait juste devant le vieux monsieur à la barbe blanche. Un bretzel, c'est petit. Puis tu peux pas sortir, t'es déjà dehors.. répondit-il, un immense sourire accroché à ses lèvres. Ca m'fait plaisir que t'acceptes, j'me serais mal vu te supplier à genoux, le sol est un peu froid tu comprends ? Il laissa échapper un éclat de rire. En parlant de froid, il n'y avait pas que le sol qui l'était: la jolie demoiselle l'était tout autant, si ce n'est plus. En véritable gentleman pas bien doué, il lui avait filé son paquet de marrons chauds histoire qu'elle se réchauffe un peu les mimines. Ah oui? D'où est-ce que tu viens ? demanda-t-il intéressé par ce que la jeune femme racontait. Dans une allée pleine de monde, il laissa Isadora passer devant lui, et garda le contact avec elle en passant sa main dans son dos.

Ruben était irresistible. Enfin, son sourire là, Izzy aima vite son côté joyeux. Il était adorable, et elle, elle était terriblement timide. Il était aussi drôle, il faisait des blagues, et il arrivait même à faire rire Isadora. « Si ça peut te rassurer, je demande rarmentaux gens de se mettre à genoux pour moi. » Il avait trop de monde ce jour là dans, les rues, et surement pas assez de place pour passer, et en bon gentleman, il la laissa le devancer, posant sa main sur son dos. Isadora tressaillit, et elle se dit qu’elle devait être si rouge qu’on ne pouvait surement pas faire la différence entre ses cheveux et son visage. « De Bâton Rouge, en Louisiane, mais j’ai beaucoup voyagé avant, c’est long à expliquer. Et toi, tu viens d’ici ou d’ailleurs? » Il y avait soudainement moins de monde dans la rue, alors elle ralentit le pas pour qu’ils marchent à la même hauteur. Elle se sentait bien, pour la première fois depuis son arrivée à Harvard. Il ne lui arrivait pas souvent de sourire depuis septembre, elle avait du mal à se socialiser, et du mal à apprécier les autres, mais ce gars, il était différent, et agréable.

Ruben laissa échapper un rire lorsqu'Isadora lui avoua très rarement demandé aux gens se mettre à genoux pour elle. La jeune femme semblait si innocente, c'en était mignon. La Louisiane, le Dunster en avait entendu parlé quelque fois, mais il n'y avait jamais mis les pieds. Fallait dire qu'à part son pays et Cambridge, il n'avait pas beaucoup voyagé. D'ailleurs, il fallait qu'il y remédie, il était persuadé qu'il allait adoré ça ! J'suis originaire de Perth, en Australie. dit-il tout fier. La petite maison du Père Noël ne tarda pas à montrer le bout de son nez, ce qui signifiait que le bar n'était plus qu'à quelques pas. Il retira sa main du dos d'Isadora pour la fourrer dans sa poche et s'adressa à l'homme qui s'occupait de la petite cabane du marché. Bonjour, j'vais vous prendre deux jus d'orange chauds et deux bretzels. Pas trop gros les breztels s'il vous plait, mademoiselle mange peu apparemment. dit-il tout sourire avant de se retourner vers sa charmante rencontre. Tu m'disais que tes voyages étaient long à expliquer ? J'ai tout mon temps. dit-il, s'accoudant au mange-debout juste à côté de lui, attendant sa petite commande.

L’Australie… Elle n’y avait jamais, jamais mis les pieds. Certes, elle avait voyagé, mais seulement aux état-unis. Ils avançaient, l’un à coté de l’autre, la main de ruben toujours dans son dos, jusqu’à arriver au bar du marché de noël. Il commanda deux bretzel, ayant remarqué qu’Izzy était pas du genre à abuser de la nourriture. Elle lui souria timidement, et replaça un mèche de cheveux derrière son oreille. « J’ai grandi dans un cirque, alors, j’ai toujours beaucoup voyagé tu vois? J’ai fait plusieurs fois le tour des états unis. Et puis finalement j’ai été forcée de rester en Louisiane quand j’avais 12 ans. » Son regard se perdit au loin, en repensant à ce qui l’avait poussée à rester à Bâton-Rouge. L’hôpital, les supplications des médecins d’arrêter la gym, les pleurs de son frère qui pensait la perdre. Elle avait détesté cette période de sa vie. Tout simplement.

Comment expliquer ce qu’il se passait en ce moment ? La magie de Noël opérait surement, faisant se rencontrer deux personnes qui n’étaient pourtant pas destinées à se croiser. Si Ruben n’avait pas acheté se cornet de marrons chauds, il ne serait certainement jamais rentré dans Isadora et ne se serait jamais rendu compte qu’il était passé à côté d’une histoire. Amicale, amoureuse, rien n’y personne ne pouvait le savoir encore. Et qu’est ce qui t’as poussé à venir ici, à Cambridge ? demanda-t-il en remerciant le serveur d’un geste de la main qui venait d’apporter les boissons et les bretzels. Il avala une gorgée du jus d’orange puis reposa son verre sur la table. Tu feras attention, c’est chaud. fit-il en soufflant sur sa boisson.

Le serveur apporta ce que Ruben avait demandé, et Isadora commença à manger son bretzel. Dieu, qu’est ce qu’elle avait faim! Elle était pas vraiment riche, alors certains soir, le repas passait à la trappe. « L’université. J’avais d’assez bon résultats alors j’ai envoyé des candidatures pour aller à Yale, Princeton et Harvard, et j’ai eut un entretient ici. Et toi? Pourquoi est tu venu de l’Australie à ici?» elle sentit un frisson lorsque ses mains touchèrent la boisson, sur laquelle elle souffla pour la refroidir un peu. Il avait raison, c’était chaud.

Elle avait l'air tellement adorable que Ruben ne songea même pas à vouloir s'éclipser pour regagner son petit chez soit. Attendant que son jus d'orange refroidisse un peu, il mordit dans son bretzel une énorme bouchée. Oh, alors t'es à Harvard ! Super, t'étudie quoi ? demanda-t-il la bouche pleine. Ouais, niveau sortable on repassera. Harvard. dit-il en haussant les épaules comme s'il s'agissait d'une évidence. J'voulais le meilleur pour mes études, et il parait qu'le meilleur c'est ici. fit-il en souriant. Il attrapa son gobelet et souffla dessus avant de boire une petite gorgée. Hm, le mélange des épices, du miel et du jus d'orange formaient un doux nectar dont Ruben ne saurait se passer en cette période de fête.

Elle replassa une mèche derrière son oreille. Elle avait tendance à compter sur ses cheveux comme un bouclier anti-froid, ce qui était assez agréable en hiver. Elle s’était promis, après toutes ses séances de chimio, de ne plus jamais couper ses cheveux, sauf si ils venaient à toucher le sol, et elle avait eu raison de penser ça, parce qu’au moins, maintenant, elle avait son bouclier de tête. À ce moment là, bien qu’elle appréciait le bretzel et le jus d’orange que lui avait payé Ruben, elle aurait tout donné pour manger des frites ou boire une limonade. Elle mourrait littéralement de faim dernièrement. Enfin, non, pas littéralement. « J’étudie la danse classique et le russe… Et toi? » Isadora lui souria en profitant des chansons de noel qui parvenaient à ses oreilles. Il n’avait pas tort, Harvard était un peu comme le summum des université, le trône de savoir du monde de l’apprentissage. Le paradis des génies et des geeks.

Mais aussi le paradis des fêtards, fallait pas l'oublier ça. A croire que les Mather n'étaient là que pour ça. D'ailleurs, en y repensant, Ruben n'en avait pas beaucoup dans son entourage. Il préférait s'entourer de l'élite, c'est pour ça. La danse classique. Ruben n'était pas un grand fan, mais il trouvait vraiment ça élégant. Faudra que tu me montre ça jeune fille. dit-il en souriant. Le russe, autant oublier tout de suite. A part da, vodka, mieux valait laisser tomber. J'suis en biologie et médecine vétérinaire. Les animaux quoi.. Est-ce que là tout d'suite fallait lui dire qu'il avait un kangourou à lui en Australie et un chimpanzé comme animal de compagnie où c'était trop tôt et elle prendrait ses jambes à son cou, s'enfuyant dans les bras du père Noël.

Isadora laissa son esprit vagabonder, avant de retomber sur terre quand il lui dit qu’elle devrait lui montrer. Ses joues devinrent écarlates. « oh, tu sais, ça vaut vraiment pas le coup, je suis loin d’être douée! » Bien sur, soit elle était modeste, soit elle ne voyait pas à quel point elle avait du talent. Le talent, c’était un truc de famille. Il suffisait de donner un trapèze ou un micro à son frère pour qu’il soit génial. Isadora, il ne lui fallait que de la musique pour s’exprimer. L’idée de savoir que Ruben faisait des études avec les animaux lui évoqua deux choses: les chatons et les slips kangourou, juste parce qu’il y a kangourou dedans. « J’adore les animaux! En même temps, j’ai grandi dans un cirque, je pense que j’aurais eut une enfance terrible si je n’aimais pas les singes, les éléphants, les fauves ou les chevaux! » Elle se rappela qu’un jour, elle avait passé sa journée à nettoyer la cage des éléphants parce qu’elle avait séché les leçons… Elle sourit en se rappelant que son frère s’était arrangé pour être puni en même temps, et l’aider à nettoyer.