LUDWICK&RUBEN. first night.

Ruben se devait d'endosser son rôle de meilleur ami plus que jamais, il devrait faire abstraction quelques minutes de ses impressions que l'être aimé de Ludwick. Oui parce qu'en gros, c'est ça qu'il était entrain d'lui balancer à la figure. Ce petit piment, comme il l'appellait, Ruben l'avait ressenti avec Athina, il le ressentait chaque fois qu'il la voyait, ça devenait de plus en plus dur de faire semblant, semblant de n'être qu'un ami alors qu'on aimerait plus, beaucoup plus. Le Dunster pouffa de rire quand son meilleur ami évoqua la tête de con de Camille; non non, il venait de se promettre de ne plus penser à Camille, mais seulement aux sentiments de Ludwick, à ce qu'il pouvait ressentir pour lui. Nan. Nan t'as pas tort. dit-il en haussant les épaules légèrement. Il t'apporte un truc de nouveau, c'est normal que ça te fasse cet effet là. Le nouveau, l'inconnu, c'était toujours un brin excitant. Il inspira et souffla longuement, puis posa sa main sur le genoux du blondinet. Promet juste moi que tu feras attention avec ce type ? Ruben était persuadé qu'il était ce genre de mec à jouer avec les autres, faisant battre leur petit coeur plus fort pour lui, pour mieux les émietter ensuite. Ludwick avait le droit à sa part de bonheur, c'est tout ce qu'il lui souhaitait pour son meilleur ami.

J'appréciais la compagnie de Ruben et c'est dans ces moments-là que je me rendis compte qu'on ne pouvait pas avoir plus parfait comme meilleur ami que lui ? Il était aimant, fidèle et à l'écoute, que demander de plus sincèrement ? Malgré ma gêne plus qu'apparente, j'appréciais qu'il soit là, l'oreille attentive afin que je parle de mes problèmes. Même si je gardais constamment le sourire en menant ma petite vie, mes problèmes s'accumulaient à la chaine et j'avais parfois besoin de tout déblayer avec une personne de confiance. Et souvent, Ruben revenait au pied de mon lit pour m'écouter. Il avait tout à fait compris. Cette sensation nouvelle et grisante, je l'avais obtenu de ma nuit avec Camille. D'après mon meilleur ami, tout ceci semblait normal. Normal que je m'attache à lui, malgré sa froideur. La nouveauté. C'est sûr que sa nuit avec Camille, il n'avait jamais vécu quelque chose de similaire avant. Je tiquais à sa mise en garde. Il fallait que je fasse attention, ça, je l'avais bien comprit, ayant l'impression que je marchais sur un fil suspendu au dessus du vide et que chacun de mes mouvements pouvait être décisif. Pf, je me fais pas d'idées, hein. Je sais que lui et moi, ça n'existera pas. J'pense que j'ai juste besoin de deux à trois rejets bien marqués de sa part, d'une bonne nuit de pleurs et ça ira sans doute mieux. Je déclarai mes propos avec décontraction, sous un ton de je-m-en-foutiste mais je le pensais pas vraiment. J'essayais juste de me convaincre, d'essayer de minimiser les dégâts et de pénétrer sur cette route de la facilité pour ne pas être submergé ses émotions. C'était plus facile à dire qu'à faire parce que je me connaissais, j'en souffrirais, forcément. On va s'coucher ?