Nork & Prue - Tu ne devais pas me dire quelque chose ?

Dimanche en début d’après-midi. Nous étions le jour de pâque, au lendemain des enchères. Normalement, j’aurais dû passer ce moment en famille, mais je n’avais pas eu la force de monter à Manhattan avec le jet privé de la famille Rothschild. Encore marqué par cette soirée riche en rebondissement, j’avais dans l’idée de passer à la Winthrop House pour voir Nork et m’expliquer avec lui. Avant l’intervention de Drew, Nork avait voulu me dire quelque chose. Bien évidemment, je ferais attention de ne pas croiser Andrew pour éviter des interrogations de sa part. C’est donc vêtu d’un jean, d’un pull nacré et de tennis blanc, que j’arrivais à la résidence des rouges. Je ne m’étais jamais autant habiller avec aise pour entrer dans le repère des hommes. Après m’être renseigné auprès d’un rouge sur le numéro de la chambre de Nork, je montais les escaliers et allais frapper à sa porte. « C’est Prue.. » disais-je en entendant sa respiration derrière la porte.

"Attend, je t'ouvre" Je reste derrière la porte, attendant qu’il me l’ouvre. Il met plusieurs secondes à l’ouvrir et je peux entendre de l’agitation derrière la porte. Finalement, il apparait dans mon champ de vision, vêtue d’un boxer. Derrière lui, la fenêtre est grande ouverte et le vent amenait à moi une drôle d’odeur. "Je suis étonné de te voir ici." Pour une raison que j’ignorais, il était distant et glacial. Cela jetait un certain malaise entre nous. Incertaine, je n’ose bouger. « Une visite de courtoisie est autorisé, non ? » Je sourie faiblement histoire de détendre l’atmosphère, mais cela ne me parait pas suffisant. Alors que les courants d’air venaient vers moi, une forte odeur de shit passait sous mes narines. J’avais peut-être halluciné, mais toujours est-il que je l’avais sentie. Puis, pourquoi ouvrir tout et être à moitié nu ? Pourtant, je ne fais aucun commentaire, j’attends qu’il me donne l’autorisation de rentrer ? « Tu vas me laisser là ? »

"Oui mais sa m'étonne de toi, j'en est pas eu depuis des siècles" Est-ce un reproche ? En tout cas, ça en a tout l’air. Il est vrai que je n’avais pas pris de ses nouvelles depuis un certain temps, mais j’avais été trop occupé et je ne voulais pas créer des tensions dans son couple avec Sally. Elle me voyait toujours comme un danger et cela commençait sérieusement à m’agacer. « Maintenant je suis là » Suite à ses mots, je restais silencieuse, avant de briser à nouveau le silence en lui demandant s’il comptait me laisser là. "Va y, tu connais le chemin" Je me sentais pas vraiment la bienvenue. Pourtant, cela ne m’empêchait pas de rentrer dans sa chambre. En passant, je le frôle très légèrement. L’odeur était un peu plus forte, mais l’air frais la balayait d’un coup de vent. Je n’étais pas idiote et je savais reconnaitre l’odeur du shit. Ce n’était pas un drame de fumer un joint de temps en temps, mais venant de lui, cela m’étonnait. Il me dit vouloir se mette quelque chose en désignant sa tenue. Je le laissais faire, observant l’activité urbaine à travers sa fenêtre. Je ne me souvenais pas être déjà venue dans sa chambre à lui. "Aller dit moi la vérité, que vient tu faire ici?" Me retournant d’un seul mouvement, je ne l’avais même pas vu mettre un jogging. Comme toujours, il était agréable à regarder. En revanche, le ton de sa voix n’était pas engageant. Je perds mes mots pendant un instant. Comment allais-je lui dire cela ? « On a pas terminé notre conversation hier. » Je marquais un temps d’arrêt, avant de reprendre. « Je voulais savoir ce qui n’allait pour que tu te mette à agir comme ça avec moi. » Je n’avais pas compris sa réaction lors de la vente aux enchères.

"En effet ton chien de garde est arrivé" C’est donc ainsi qu’il voyait Andrew. Je préférais ne rien rétorquer, car je refusais de rentrer dans son jeu au risque d’envenimer les choses. M’appuyant sur le rebord de la fenêtre ouverte, je l’observe s’assoir, un air abattu sur son visage. Plus les minutes passes et plus je commence à avoir des doutes. Une hypothèse germe dans mon esprit, mais je me refusais d’y croire. Pourtant, sa réponse me menait droit sur ce chemin. "J'en sais rien, je sais pas ce qui m'arrive. C'est étrange vraiment" Qu’entendait-il par étrange ? Son visage se relève dans ma direction, son regard croisant le mien.   "On dirais que je suis agacer de te voir avec un mec" Sa réponse coïncidait avec mon hypothèse, seulement je ne voulais pas y croire. J’espérais avoir mal perçu ses intentions. Ne sachant quoi dire, je garde le silence, détournant mon attention de sa personne. Silencieusement, je reprenais mon souffle. « Tu ne sais pas ce que tu dis » Pourquoi me dire ça maintenant ? Est-ce que cela voulait-il dire qu’il était possessif avec moi ? Que pouvais-je en conclure ? « Pourtant tu te doutes bien que je fréquente d’autres hommes.. » Autant être honnête. J’étais loin d’être prude et sage.

"Bien sur que si je sais ce que je dit" Je ne voulais pas en entendre plus, mais je ne pouvais pas me défiler. Il fallait que j’affronte les choses en face et fuir ne me serait en rien bénéfique. Il disait qu’il ne supportait pas me voir en compagnie d’autre homme, mais que croyait-il ? Bien sûr que je fréquentais d’autre homme. "Evidement que je le savais, mais je n'aurais jamais pensé que se soit sérieux, j'aurais du te le dire avant je sais" Etait-ce vraiment sérieux avec Andrew ? Sans aucun doute. Il se passait quelque chose d’indéniable entre nous. Oui, il aurait dû me le dire, avant tout cela, mais je me demandais si cela aurait changé quelque chose. Je tente de détourner mon regard, mais il se relève, m’arrachant un regard presque interrogateur. "Je sais aussi que sa ne changera rien pour toi de savoir ça, mais moi sa me soulage de te l'avoir dit, je pouvais plus gardé ça pour moi. Tu me plais Prudence et ça depuis le premier jour, j'ai essayer de me le caché mais rien à faire, je suis vraiment désoler" Ses mots me laissèrent sans voix. Il m’avouait que je lui plaisais depuis le début. Est-ce cette nuit avait vraiment compté pour lui ? Pourtant, je pensais qu’il avait vécu cela comme une erreur. Alors, pourquoi ce revirement de situation et surtout, pourquoi maintenant ? Relevant mon visage vers lui, je laisse échapper quelques mots : « Pourquoi maintenant ? Est-ce que maintenant que tu sens que la situation t’échappe, tu te dois de me dire tout ça ? » A présent, c’était presque de la colère qui emplissait ma voix. J’étais déçu et en même temps en colère contre ce qu’il tentait de faire. A supposé que cela soit ça. J’étais aussi blessé, car je savais qu’à une époque, si Sally n’avait pas été sa petite amie, il aurait pu se passer quelque chose.