MALLORY ❥ Watch out for this

J’étais énormément en colère dernièrement, et j’avais vraiment besoin de me défouler. J’ai envoyé un message à Mallory, mon amie d’entrainement (a) et lui avait donné rendez-vous au gymnase le soir. Ouais, la nuit, il n’y aurait personne. J’avais mes ressources, j’ai réussi à obtenir la permission pour l’emprunter contre quelques billets hum. Bref, je m’étais habillée en conséquence, et j’attendais la blonde sur le banc. Je repensais à Isa, en essayant de trouver un solution à nos problèmes, puis je repensais à ce que m’avait dit Royce quand on s’est engueulé. J’étais une fille trop facile apparemment, mais trop compliqué. Ça ne ferait pas de moi le juste milieu en fait ? J’sais pas. J’suis tellement vénère que j’sais même pas quoi penser... Mais, une chose est sure, c’est que j’étais vraiment dégoûtée de perdre un ami comme lui. Je regardais mon téléphone en veillant l’arrivée de Mall’.

Dès réception du message d’Apple, autant dire que la réponse de Mallory fut immédiate : je me radine illico presto ma biche ! Clair, concis, précis. Elle se mit aussitôt en tenue, enfourcha sa bécane pour mieux se rendre au gymnase où la brune Eliot devait très certainement déjà l’attendre. En règle générale, lorsqu’elles s’entraînaient, c’était surtout le soir. Pas de public en délire, pas de type lourd comme mille grammes au kilo, rien qu’elles deux et un défouloir parfait en bonne et due forme. « Apple ? » l’appela la blondinette de sa voix douce, déjà en tenue et presque échauffée puisqu’elle s’était garée un peu plus loin pour venir en petites foulées. Inutile de perdre du temps, n’est-ce pas ? « Je suis venue aussitôt ! Tout va bien ? En tout cas, je suis ton « homme de la situation » pour ce soir, on va se défouler quelque chose de bien !! »

J'attendais mon amie, en espérant qu'elle arrive vite. Généralement, on se retrouvait la nuit pour s'entrainer... Déjà parce qu'en publique, les gens ne nous prennent pas au sérieux, comme si c'était débile que deux femmes s'entrainent aussi fermement. Mais aussi parce que le soir avant de se coucher, on réfléchi beaucoup plus que durant le jour et c'est parfois ces pensées-là qui alimentent mes envies de me battre et me défouler. Apple ? Je levai les yeux vers elle, elle était là, enfin. Je me levai du siège en souriant, déposant mon téléphone et me dirigeant vers elle pour la serrer contre moi. Je suis venue aussitôt ! Tout va bien ? En tout cas, je suis ton « homme de la situation » pour ce soir, on va se défouler quelque chose de bien !! Je riais et hochai la tête. Disons juste que j'ai encore du mal à comprendre les hommes, c'est un plutôt bon résumé. Je commençais à m'étirer, en lui parlant. C'était une petite routine qu'on avait.

Mallory esquissa un sourire radieux face à l’étreinte d’Apple, qu’elle ne manqua bien évidemment pas de lui rendre sur le champ. A son tour, elle commença à s’étirer sans attendre, la seconde qui suivit, non sans froncer les sourcils à ses mots. « Comment ça tu as du mal à comprendre les hommes ? » s’intéressa-t-elle sans curiosité mal placée, s’inquiétant simplement du bien être de son amie comme à son habitude. La jolie anglaise n’était pas experte ès relations sentimentales mais possédait toutefois une écoute des plus vives, véritable qualité dans un moment comme celui-ci, à n’en point douter. « Quelqu’un t’as fait des misères et on va s’entraîner comme des folles en imaginant que c’est sa tête qu’on boxe ? » tenta-t-elle dédramatiser autant que possible mais aussi de la dérider. Mallo n’aimait pas voir Apple tristounette de cette manière.

- Comment ça tu as du mal à comprendre les hommes ? Je soupirai en me penchant pour étirer mes mollets, en atteignant mes orteils avec le bout de mes doigts. J'savais que j'allais devoir tout lui expliquer maintenant, alors je pris une grande inspiration, avant de me relever. Quelqu’un t’as fait des misères et on va s’entraîner comme des folles en imaginant que c’est sa tête qu’on boxe ? J'éclatais de rire en faisant rouler les épaules. Ouais. Franchement... imagine que tu couches avec un mec pour la première fois. Genre, un mec qui est ton ami, tu m'suis ? Et dès que tu lui annonces que t'as quelqu'un, il se met sur la défensive en disant que tu t'es servi de lui pour t'amuser à lui faire de faux espoirs... et je cite "T'as pas à t'en faire, tu m'as pas brisé le cœur, j'suis pas amoureux" blablabla. Je fronçais les sourcils en fixant le sol, puis levai les yeux vers mon amie. Sérieusement, d'un avis neutre, t'y comprends quelque chose toi ? Il espérait quoi de moi, s'il n'était pas amoureux ?

Pour le coup, si au départ Mallory s’était docilement mise à s’étirer comme de coutume en vue de faire un entraînement ayant un tant soit peu de gueule en compagnie d’Apple, sa confession la stoppa de façon nette. Comment pouvait-on être aussi con ? Sérieusement, cela la dépassait et dans les grandes largeurs en prime. Autant dire qu’elle se frotta pensivement le menton, cherchant ce qu’elle allait répondre mais le moins que l’on puisse dire, c’est que plus neutre que l’avis de la blondinette, ce n’était pas envisageable ! « Ce que j’en dis ? Que c’est un couillon ! Non mais sérieusement, s’il n’était pas amoureux, il n’était pas amoureux fin de l’histoire au revoir rideaux ! A moins qu’il t’ait menti… sincèrement, je ne vois que ça. Peut-être qu’il espérait autre chose de ta part et qu’il s’est dit que te dire ça, bah ça te ferait davantage chier… ce qui est encore plus stupide si tu veux mon avis ! »

- Ce que j’en dis ? Que c’est un couillon ! Non mais sérieusement, s’il n’était pas amoureux, il n’était pas amoureux fin de l’histoire au revoir rideaux ! A moins qu’il t’ait menti… sincèrement, je ne vois que ça. Peut-être qu’il espérait autre chose de ta part et qu’il s’est dit que te dire ça, bah ça te ferait davantage chier… ce qui est encore plus stupide si tu veux mon avis ! À l'entendre parler, on était du même avis. Je riais de bonheur, et de soulagement. J'étais peut-être pas aussi folle que je le pensais ! Je soupirais ensuite, m'étirant les bras. Bah tu sais, en plus c'est qu'avant notre dispute, il m'a dit qu'il avait couché avec tellement de filles qu'il ne s'en rappelait plus le nombre. J'étais un peu choquée, comme moi j'les compte sur une main les mecs avec qui j'ai couchée quoi... Donc il m'a rassuré en me disant que moi c'était différent, parce qu'il se sentait près de moi, parce qu'il s'était confié sur des trucs qu'il n'avait jamais dit, etc. Je terminai enfin de m'étirer et souriait. Bon voilà ! On commence par quoi ?

« Rhaaa le gros vantard ! Si ça se trouve c’est même pas vrai… » souffla-t-elle en levant les yeux au ciel. Ce genre de remarque, plus puéril tu meurs. « Personnellement dis-toi que j’étais vierge jusque très récemment et que je n’ai couché qu’avec mon homme alors je te comprends à deux mille pour cent au bas mot ! » s’exclama-t-elle en hochant vivement la tête, Mallory comprenant diablement l’état d’esprit dans lequel se trouvait Apple et était même prête à la rassurer en la défendant bec et ongles. Aucun doute à avoir là-dessus. « Clairement pour moi, il ressent autre chose qu’une attirance physique et il se cache derrière sa fierté masculine à la mords-moi le nœud… on commence par un peu de boxe en mode tranquille pour évacuer tout le stress ? Si tu veux en fin de séance je te ferai faire du yoga ! » lui envoya-t-elle un petit clin d’œil rassurant : elle n’était pas seule dans cette galère !

Elle était certaine que ce n'était pas vrai... mais pourtant, moi, j'étais convaincu qu'il ne me mentirait pas là-dessus. Il était Winthrop après tout, et tout le monde connait leur réputation à eux ! Elle confirma mes doutes en me disant qu'elle croyait aussi que Royce se mentait à lui-même et ressentait bien plus qu'une simple attirance physique... Je déglutis. Au moins j'suis pas folle... Je soupirai, rassurée de savoir que mes pensées étaient complètement normales. Elle me suggéra un peu de boxe et je souriais en hochant la tête. Je peux commencer ? Je me dirigeais vers mon sac pour en prendre des bandeaux que j'enroulais autour de mes poings et me dirigeait vers le stock du gymnase pour lui prendre les pattes d'ours. Aller, enfile, si tu veux pas que j'te pète la gueule. Je souriais en la regardant... Bien sûr que je m'amusais à la chercher un peu, pour la mettre dans l'ambiance.

« Je confirme, tu es même parfaitement saine d’esprit ! » renchérit aussitôt Mallory afin qu’Apple n’ait pas le moindre doute en la matière, bien au contraire. Aux yeux de la blondinette, en prime, il ne subsistait aucun doute dans son esprit. Autant dire qu’elle éclata de rire avant de se diriger vers son propre matériel, ne manquant pas de se bander les mains pour éviter toute catastrophe avant d’enfiler ses gants à la vitesse grand V. « Rappelle-toi quand même : moi pas être ennemie ! » s’amusa-t-elle à répliquer avant de s’approcher, offrant ainsi à son amie Eliot une formidable opportunité pour se défouler… après tout, c’est beaucoup plus efficace de le faire face à un véritable adversaire que contre un sac qui ne se défend jamais. « Je suis prête quand tu l’es ma belle ! »