(+ Jackie) Une corvée... Vraiment?

« Carrément ?! Pas certain que Thais apprécie l’humour »rigolais-je de bon cœur rien qu’à imaginer la tête de mon épouse si Jackie débarquait pour le petit déjeuner. Rien que pour la beauté du geste, j’étais prêt à lui donner mon adresse histoire de voir si elle en serait cap. « Si tu amènes les croissants et les pains au chocolat, moi je te dis chiche ma belle ! » la mise-je au défi comme au bon vieux temps quand je m’occupais de son bizutage. Toutefois, au sujet des études, c’était un refrain que j’entendais beaucoup. Moi-même, lorsque je me calais en période de révision, Thais hurlait à la mort car elle ne me voyait jamais. « Pense quand même à vivre un petit peu hein » lui conseillais-je histoire qu’elle ne s’oublie pas dans l’équation. Jackie sembla y réfléchir réellement car quelques secondes plus tard, elle accepta ma proposition. « Un mini-golf ? Ça te tente ? ça fait longtemps que je m’en suis pas fait un » lui proposais-je tandis que je m’activais un peu pour les courses sinon, dans trois ans, nous y serions encore. « Pour cette histoire de tampons ? Je dois prendre quoi alors ? Y a trente-six mille modèles, je ne sais pas où donner de la tête. C’est là que je me dis que c’est bien d’être un mec »grimaçais-je en toute franchise tandis que Jackie et moi remplissions le caddie.

J’amène même le thermos de café si tu veux. Tu sais très bien que j’le ferais.. Elle n’avait jamais refusé un défi de Caleb du temps où il s’occupait de son bizutage, et même aujourd’hui s’il la mettait au défi elle foncerait les yeux fermés. Au fond il serait toujours un peu son bizuteur. J’suis la petite fille cachée de Tiger Woods, ça t’inquiète pas de savoir ça ? dit-elle en mimant un swing. Bon, en fait avec un club de golf dans les mains Jackie n’était pas plus douée qu’un cochon avec un feutre au bout d’sa queue en tirbouchon. Ils avançaient au fil des rayons, remplissant petit à petit le chariot des objets écrits sur la liste de courses. Arriva le tant attendu rayon des produits hygiénique pour les nanas, autrement dit le rayon j’y comprends rien et j’sais pas quoi prendre des hommes. Tu sais quoi, prend ça. dit-elle en attrapant une boîte de tampons. C’est d’la marque, avec applicateur. Puis si jamais elle est pas contente, elle précisera la prochaine fois. Elle jeta la boîte de tampons dans le caddie se retournant d’un petit saut vers Caleb. Il me manque que la pâte sablée pour moi. Pour la LH j’crois qu’on à fait l’tour nom ? questionna-t-elle en jetant un coup d’œil sur la liste.

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« Chiche kebab dans ces cas-là ! Attends, je t’écris l’adresse ! » M’exclamais-je avant de sortir un bout de papier de ma poche et de noter l’adresse, lui donnant en plus des indications pour trouver la maison car elle se trouvait sur le terrain appartenant à mes parents et un peu difficile d’accès pour une personne ne connaissant pas. « On se lève vers 7h15 alors sois pas en retard ! » ajoutais-je avec un sourire moqueur. La minute d’après, je lui proposais de se faire un mini-golf, cela pouvait être sympa et Jackie accepta bien entendue. Cette femme était toujours partante surtout pour les conneries, c’est bien pour cela que je l’adorais. « Mince ! Je savais qu’être le petit fils de Jackie Chan ne m’apporterait rien dans la vie… Aies pitié de moi et essaie de ne pas jouer à ton top niveau ok ? » Plaisantais-je tandis que nous poursuivions nos courses petit à petit jusqu’à nous retrouver au rayon hygiène féminine où j’étais aussi perdu que pacman dans sa grille. « Euh ok ! Yep, j’ai tout rayé sur la liste donc on peut aller chercher ta pâte sablée m’zelle » lui répondis-je avant que justement nous allions chercher ce qui lui manquait et de passer par les caisses. Vu le nombre de mes articles, je la laissais passer par les caisses automatiques tandis que je passais par une traditionnelle. « Bon, on fait quoi ? On fait le mini-golf maintenant ou on ramène tout ça à la Lowell avant ? »

Regardant l’adresse notée sur le petit bout de papier, Jackie écoutait attentivement Caleb, à quelle heure il se levait et tout et tout. D’acc’. J’serais pas en retard, promis ! Elle piqua le stylo des mains de Caleb et nota sur le papier en gros 7H15, l’entourant de trois cercles afin ne de pas oublier. En réalité, Jackie avait du tenir un club de golf trois ou quatre fois dans sa vie, pas plus c’était certain. J’endosserais ma casquette de débutante, mais c’est parce que c’est toi Caleb. Et croyez moi que ça l’arrangeait bien de faire celle qui ne savait pas jouer, parce que c’était le cas. Les courses pour la LH étaient terminées au plus grand soulagement du futur pôpa. Jackie se dirigea dans les rayons voisins pour prendre ce qui serait la base de sa tarte à la myrtille : la pâte. Tadaam, on a fini ! Y’a du frais, j’pense qu’on devrait tout ramener à la maison avant d’aller s’faire ce mini golf. Si on pouvait éviter de casser la chaîne du froid et frôler l’intoxication alimentaire, c’était le mieux. Les deux Lowell se rapprochèrent des caisses. Honneur à moi. J’ai moins d’chose que toi dans mon panier ! dit-elle en déposant les barquettes de fraises, de myrtilles et la pâte sablée sur le tapis roulant.

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« J’espère bien sinon je vais être grognon toute la journée et crois-moi, je dirais rapidement à qui veut l’entendre que tout cela, c’est de ta faute. Hein, un peu comme quand tu as répandu la rumeur que je puais des pieds, que c’était pire que quoi déjà ?! Ah oui, du reblochon » grognais-je faussement colérique. J’adorais cette femme et elle était bien une des rares à pouvoir me charrier sans finir par prendre rendez-vous en urgence chez son dentiste. Toutefois, cela faisait longtemps que je ne m’étais pas vengé… Une piqure de rappel serait peut-être pas du luxe songeais-je, amusé. « Tu es trop bonne avec moi, je l’ai toujours dit ! Tu sais ce qu’on dit avec la chance du débutant ? » Lui demandais-je, taquin. Je savais bien qu’elle devait être aussi nulle que moi avec un club de golf car la seule fois où j’en avais tenu un, je m’en étais servi comme d’une batte de base ball sur la tête d’un gars. Je pense sans me tromper que ce n’était pas ainsi que l’on s’en servait ! « Oki ne trainons pas si on veut éviter tous les touristes » la poussais-je, lui laissant gentiment la place. « Honneur aux femmes… quoique, tu es une femme toi ? Na une gamine… » Lâchais-je avant de rigoler. Heureusement une caissière vint ouvrir sa caisse et je pus gagner du temps, payant le tout sans trop faire attendre Jackie. « Tu es venue comment ici au fait ? »

Une rumeur ? Une rumeuuuur ?! Mais enfin Caleb, ouvre tes yeux ! Ou plutôt ton nez en l’occurrence ! dit-elle en riant. TU PUES DES PIEDS ! chantonna-t-elle à pleine voix dans la supermarché, captant les regards de quelques clients curieux. Eh oh, elle ne faisait que dire la vérité, elle n’avait pas crié qu’il était gigolo non plus. C’était un crime de puer des pieds ? On verra de nous deux qui sera le meilleur débutant. Elle ajouta un petit clin d’œil à la fin de sa phrase. Ils s’étaient dirigés vers les caisses afin de régler leurs achats. Quand Jackie protesta avoir le droit de passer la première parce que mademoiselle était une dame, Caleb la repris rétorquant qu’elle était une gamine. Elle lui tira simplement la langue en guise de réponse, s’enfonçant dans les propos qu’il venait de tenir. J’suis venue en voiture. Et toi ? dit-elle en rangeant les courses qu’elle venait de payer dans son panier en oseille, comme une petite grand-mère. Mais franchement, elle espérait vraiment que Caleb soit venue avec sa voiture et ne prendre que la sienne sinon ils n’étaient pas près d’aller faire ce golf avec le vieux taco de Jackie.

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« C’est pas possible ! DESOLE MESSIEURS DAMES, MA PETITE SŒUR SOUFFRE D’UNE GRAVE ADDICTION !! » M’écriais-je dans tout le supermarché tout en la fusillant du regard. Elle ne perdait rien pour attendre. « Tu mériterais que je te fasse bouffer mes godasses toi » grognais-je avant que je ne revienne sur cette histoire de débutant. « Mouais mouais… tu sais que je vais t’en faire baver ? Tous les coups seront permis ! Sauf en dessous de la ceinture sinon c’est ma femme qui te démolit… Elle y tient à mon junior » plaisantais-je de bon cœur. « Attends… tu es venue en voiture ? Tu as renversé combien de personne en venant ? Fais-moi plaisir, je suis venu en taxi et je tiens à rester vivant… donne les clés de ton taco, c’est moi qui conduis » marmonnais-je en tendant les mains. Je ne tenais pas à rentrer dans trois plombes non plus soit dit en passant. « Quoi, soit pas étonnée, je connais ta réputation de conductrice et d’ailleurs, tu es sûre d’avoir le permis ? » fronçais-je les sourcils, faisant style de sincèrement me poser la question alors que je ne faisais que la charrier. Une petite vengeance pour avoir gueulé un mensonge éhonté en plein magasin.

Jackie s’apprêtait à crier de plus belle qu’il mentait et qu’il puait vraiment des pieds mais elle avait vraiment peur que Caleb mette ses menaces à exécution et elle pensait sincèrement qu’il y avait mieux comme repas qu’une paire de chaussures, comme les fraises qu’elle s’était achetée par exemple. Tous les coups étaient permis hein ? Jackie se voyait déjà lancer la balle de Caleb au loin, qu’il court aller la chercher et profiter de son absence pour rapprocher la sienne du trou. Elle était déterminée à gagner quoi qu’il en coûte. J’ferais attention à ton junior, promis. Faudrait pas que j’énerve Thaïs, déjà que je viens squatter pour le p’tit dej’… Puis il parait qu’une future maman énervée, c’est pas tip-top. dit-elle dans un éclat de rire. Son visage pris une expression sévère en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Il venait ouvertement de se moquer de sa conduite. D’un côté, il avait raison hein. J’ai renversé personne, j’suis pas un danger hein. dit-elle en soupirant. Non j’ai pas le permis, et alooors ? dit-elle en déposant le trousseau de clés dans les mains de Caleb, après tout ce n’était pas de refus, elle allait enfin pouvoir voir si elle dépassait les 50 à l’heure. Jackie aida son ami à déposer tous les sacs dans le coffre et s’installa sur le siège passager. C’est vachement fun d’être passager de sa propre voiture.

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« Tu n’imagines même pas à quels risques tu t’exposes à titiller ma femme… Elle peut être une véritable tigresse quand elle s’y met »grimaçais-je. Oui, Thais avait beau être aveugle, quand elle se mettait en colère, même moi, du haut de mon mètre quatre-vingt-trois, je rentrais la tête dans les épaules. Elle avait une façon de vous parler et de vous fusiller du regard… Sans m’abuser, je pense que j’avais peut-être un peu trop déteint sur ma femme mais tant pis, j’assumais quoiqu’il en soit Thais était véritablement une maman poule. Jackie avait donc du souci à se faire. « Je veux bien te croire pour le fait que tu n’as renversé personne… pour le reste, j’ai du mal ! »la taquinais-je avant d’écarquiller les yeux. « Tu n’as pas le permis ?! Rassure-moi, tu as un peu appris à conduire ou pas ? » grondais-je en étant plus que rassuré et satisfait d’avoir exigé ses clés. « Toi, tu vas passer ton permis ! » marmonnais-je après m’être glissé derrière le volant une fois les courses chargées. Je n’aimais pas trop conduire les voitures depuis un terrible accident mais pour une fois, j’allais me faire violence. Je démarrais en fronçant les sourcils « Ton taco aurait besoin d’une bonne révision » lâchais-je tout en sortant du parking, direction notre confrérie.

Les rares fois où Jackie avait vu Thaïs, elle s’était plutôt bien entendue avec elle. Même très bien entendu. C’était une femme gentille et rayonnante d’amour. Elle avait vraiment du mal à imaginer la Cabot dans une colère foudroyante. Quoi que la jalousie et l’amour font faire des choses parfois étranges, auxquelles on ne s’attend pas. Elle ferait donc attention de ne pas abimer Caleb lors de cette partie de golf. Avant de connaître la colère de Thaïs, Jackie était persuadée qu’elle allait connaître la tempère Caleb avant. Il lui grognait dessus, prête à la manger quoi. Comme si conduire sans permis c’était un crime ; bon ouais, c’était illégal. Mais elle était prudente la Jackie. Non j’ai pas le permis. Mais je la prends pas tous les jours, juste quand il pleut et que j’peux pas prendre le vélo. dit-elle en haussant les épaules. Là il ne pleuvait pas, alors elle devait rouler peut-être plus souvent que ça avec en fait. Cody devait m’apprendre, mais il est un peu débordé en ce moment. Mais j’ai regardé quelques trucs sur internet ! fit remarquer Jackie, en levant son index, comme si elle avait fait quelque chose d’extraordinaire. Caleb mit le contact et démarra Chouquette, la petite voiture. On dirait presque un nom pour un dessin animé sérieux. Tu crois ? Tu sais j’y connais rien en voiture moi, je la lave juste de temps en temps pour qu’elle reste propore. Ne lui parlez pas de contrôle technique, elle ne saura même pas de quoi il s’agit.

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