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Kirceï party.
w/ Kirill Lindstam.
w/ Kirill Lindstam.
Ce sentiment fut étrange et à la fois désespérant. Je me détestais quand j'agissais de la sorte. Je ne suis en rien le héros de ses films, de ses séries, mais je sais aussi que je ne me laisse jamais abattre. Sauf durant ces moments fugaces où je laisse les émotions me transpercer pour me mettre KO. Je regrette d'être ainsi devant lui, je regrette qu'il se sente obligé de venir me retrouver pour assouvir une quelconque once de pitié à mon égard. Je déteste même le regard qu'il pose sur moi, comme si ma douleur pouvait l'atteindre. Je suis tellement heureuse, beaucoup trop d'ailleurs, qu'il est laissée cette conne sur la piste de danse pour me retrouver, mais j'aurai aimé que ça se produise autrement, qu'il ne s'imagine pas voir en moi une amie à consoler. Je déteste ce sentiment et c'est d'une manière foutrement maladroite que je tente de le lui dire, de lui faire comprendre. Que fais-tu là Kirill ? Qu'attends-tu de moi ? Je voudrais avoir assez de confiance en moi pour te montrer combien je suis une personne forte. Je voudrais trouver cette chance là, mais les phrases tournent en moi comme un tourbillon sans fin. Elles sont là, en moi, elles me transpercent, elles me font mal. Les mots, les rires, les expressions je n'arrive pas à les oublier, à ne pas les entendre. Kirill me regarde, je n'ose pas croiser ses yeux bien trop apeurée à l'idée d'y voir une expression que je n'aimerai surement pas. « Je n'ai pas pitié de toi. » Oh que si... J'avais cette impression de n'être qu'encore plus une moins que rien devant lui, le silence s'impose de lui même entre nous et je ne sais pas exactement ce que j'attendais de cela. Je voulais juste vider mon esprit un instant, un tout petit instant, ne plus rien penser, ne plus rien faire. Etre juste cette fille qui ne se soucie pas des autres. J'y arrive parfois, à me montrer forte face aux critiques, à ne pas sombrer ouvertement face à la méchanceté de ce monde. Mais ce soir c'était différent, une accumulation sournoise entre ce que je ressentais quand j'étais trop près de Kirill et l'effet que cela pouvait avoir chez les autres, ces gens qui je connais ou non, qui se permettent de me juger. Pourquoi ne le juge-t-il pas lui ? Pourquoi n'a-t-il pas droit aux phrases "mec qu'est-ce que tu fous avec un gros tas comme elle ?" Non, on s'attaque aux autres, aux faibles, aux différents, pas les autres. Chienne de vie tiens. « Regarde-moi dans les yeux, regarde moi. » Non non non... Kirill ne fait pas ça, ne fait pas ça, je ne serais que plus perdue par la suite, dans cette immensité que sont les sentiments. Ne fait pas cela. Je relève la tête et je croise son regard chaleureux, cet homme est parfait. « Tu sais, chacun d'entre nous doit lutter et combattre quelque chose, même ceux qui semblent parfaits, ceux qui ont de tels propos. Il y a une part détestée dans chacun d'entre nous Cerceï. Chacun à ses faiblesses et nous devons les surmonter... » Ses paroles raisonnent et ne pensant qu'à ma petite personne, je ne voyais pas forcément la vie des autres. Je fronce légèrement le regard surprise mais aussi curieuse.
N'a-t-il dit cela que pour me réconforter ou pense-t-il vraiment à un exemple particulier ? Je voudrais lui poser la question, quels sont ses démons ? A quoi il doit se forcer de lutter tous les jours, mais il baisse la tête et semble ne pas être près pour ce genre de questions. Je ne veux pas lui imposer cela, puis je me rappelle de sa réticence à parler de lui, il est bien plus torturé que je ne le suis, il ne le montre tout simplement pas. Pourquoi ? Pourquoi fait-il tout cela ? Ma curiosité est-elle que je ne perçois pas tout de suite, le regard chaleureux qu'il me donne désormais, ni cette volonté de soigner mes plaies. Elles sont invisibles et là, ce soir je les ai trop exposé au monde et je m'en veux, je m'en veux de n'être qu'une imbécile née. Ils doivent tous rire de moi, si seulement je pouvais leur clouer le bec une bonne fois pour toute. « Tu es forte Cerceï, bien plus que tous ceux qui peuvent t'insulter. » Comment peut-il en être si certain, comment avouer cela sans me connaitre, sans vraiment avoir passé du temps avec moi. « Comment en es-tu certain ? Tu me connais à peine... » Avouais-je incrédule. Je ne vois pas moi-même cette force comment fait-il pour la percevoir ? Je ne suis qu'une fille, une fille comme cela, avec ses vieux démons qui ne cessent de la tourmenter. Je ne suis que cela et je n'arriverais jamais à être autre chose que cette fille-là. « Il ne faut pas que tu te haïsses pour tout le mal que tu ressens. Soit comme tu es. » Je m'accroche à son regard, muette et remplie d'admiration. Ce garçon est bien différent de tout ce que j'avais pu imaginer à son égard. Ce n'est pas possible, encore moins réel, j'en suis certaine. Je voudrais, assez simplement le remercier mais je ne sais trop comment faire, je n'ai pas l'espoir que ça aille mieux demain, ils seront toujours là, mes craintes frappant à la porte de ma conscience, non. Mais il y aura cet espoir, infime que le monde peut changer que les gens peuvent vous surprendre. Il embrasse ma joue avec cette douceur que j'apprécie, il me regarde comme si combattre le monde était possible. La sincérité dans sa voix, n'est plus à jouée, je crois bien qu'il est déjà trop tard pour moi. Mes barrières s'effondre et je le laisse entrer dans ma vie, dans ma bulle. Je ne sais si je dois faire cela, s'il le mérite mais je ressens ce soir l'envie de le faire, l'envie de me débattre. Je survis, je survis un peu plus chaque jour. « Maintenant, je suis là pour toi. » Il n'a pas à dire cela, ne pas promettre des phrases qui ne seront jamais tenue. Je le regarde alors, je suis faible en cet instant, le sait-il ? Je voudrais tellement croire ses paroles, je voudrais mettre des mots sur ce que je ressens, mais rien ne va, juste...
Le silence de mon coeur battant à tout rompre dans ma poitrine. J'ai envie de l'embrasser, oui, c'est vrai, j'ai envie de le prendre dans mes bras et de le remercier, de le frapper pour qu'il cesse d'être aussi parfait. J'ai envie de comprendre le but de son geste, mais je baisse les bras. Je n'ai plus envie de lutter, je suis las de tout cela. Je rend les armes... Je me confonds en excuse, je glisse délicatement, posant ma tête au creux de son cou, encerclant de mes bras son corps... Mes yeux fermés, je laisse couler cette larme à l'abris de son regard, juste pour savourer ce sentiment nouveau qui prend possession de mon corps. « Merci. » Lui souffle délicatement, comme un souffle, comme un simple mot. Il ne sait pas combien ses mots sont justes et beaux. Je rajoute alors dans la même intensité et sincérité la phrase suivante. « Un jour, toi aussi tu auras toute l'écoute nécessaire de ma part, pour parler de tes faiblesses, un jour... » Je ne pouvais lui avouer autrement, le sens de cette phrase, l'envie de l'aider et d'avoir compris que malgré son beau sourire et cette assurance innée se cachait un être tout aussi blessé qui devait lutter contre ces démons et ses faiblesses. Je soupirais fortement avant de me défaire de son étreinte délicieuse. Je passais mes doigts autour de mes yeux pour cesser de m'apitoyer sur mon sors. Je devais cesser d'être le nombril du monde, ce n'était pas cela la règle du jeu. Je souriais une idée grisante... « J'ai envie d'être folle ce soir... et si... On retournait dans cette salle, si... Tu m'aidais à leur fermer le clapet une bonne fois pour toute. Il me semble que nous n'avons pas fini cette danse et ce délicieux baiser. Je... » Je me pinçais la lèvre inférieure désirant je crois bien me rassurer, espérant également qu'il n'était pas devenu mon ami à cause de mes angoisses chroniques. Il était clair que je ne voulais pas qu'il soit mon ami... Juste mon ami, mais tellement plus. Je faisais une petite mimique avant de rajouter. « J'y arriverais pas toute seule. » Je reculais d'un pas, tendant ma main vers lui, espérant qu'il vienne à me rejoindre. S'il était là pour moi, je ne voulais pas garder en tête cette sortie déprimante, non je voulais pas de cela... Jamais.
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