Miss Morgan, I have a good news ♡ TORRYATT

Wyatt semblait paniqué et je n’étais pas terriblement mieux à côté de lui. Je ne savais pas quoi faire. Une part de moi avait envie d’être totalement heureuse par cette nouvelle, j’aurais voulu le crier sur tous les toits, annoncer au monde entier que nous allions avoir un enfant ensemble. Mais une part de moi était terrifiée. Est-ce que j’étais prête à tout sacrifier à nouveau? Et serais-je capable d’élever un deuxième enfant? Wyatt n’avait pas autant d’argent que moi et se sentirait probablement obligé de contribuer de façon équitable, même si ma famille était riche. « Tu peux pas mettre tes convictions de côté ?! Mon avis ne compte-t-il pas ?! » Il déconnait ou quoi? Il croyait que c’était une question d’égoïsme peut-être? J’hallucine ou quoi!? « Non! Là n’est pas la question Wyatt! Tu voudrais que je change les fondements de mon être parce qu’on a été trop stupide pour se protéger? J’ai pris la pilule du lendemain pour toi et maintenant tu voudrais que j’avorte?! » Les larmes coulaient librement sur mon visage et je les chassai du revers de la main, j’en avais marre de pleurer si souvent. Nous aurions dû être heureux, des tonnes de parents n’arrivaient pas à concevoir et nous étions là à nous prendre la tête. « Ce sera ton enfant, la chair de ta chair, sang de ton sang… Comment tu peux vouloir t’en débarrasser aussi facilement?! »

(c) darkdreams/marine

J’avais peut-être été dur dans mes mots, mais il fallait qu’elle prenne conscience de mon point de vue. Comme prévu, elle montait sur ses grands chevaux en entendant mes mots. « Non! Là n’est pas la question Wyatt! Tu voudrais que je change les fondements de mon être parce qu’on a été trop stupide pour se protéger? J’ai pris la pilule du lendemain pour toi et maintenant tu voudrais que j’avorte?! » Certes, elle l’avait pris une fois, mais à ce moment-là, elle avait conscience des conséquences de nos conneries, or, elle n’avait rien fait pour cette fameuse fois. Si c’était bien durant cette soirée que nous l’avions conçu. « Ce sera ton enfant, la chair de ta chair, sang de ton sang… Comment tu peux vouloir t’en débarrasser aussi facilement?! » Attention la catho était de retour ! Manquait plus que le bonnet de bonne sœur et le tour était joué. Qu’elle ne me dise pas que c’était le seigneur qui avait voulu cette grossesse. Jusque-là, j’avais toujours respecté ses convictions. D’ailleurs, on n’en avait jamais abordé le sujet des religions, car elle savait que j’étais athée. Seulement là, je n’en avais rien à faire de son seigneur et de sa bénédiction. « Oui c’est ce que je veux ! Pour l’instant, ce n’est rien qu’un fœtus, alors me joue pas le tour de la parfaite enfant de cœur »

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La simple expression dans le regard de Wyatt me fit comprendre qu’il me trouvait ridicule. Pourquoi réagir ainsi? Pourquoi est-ce qu’il fallait qu’on se prenne la tête? Tout ça me faisait bien chier. « Oui c’est ce que je veux ! Pour l’instant, ce n’est rien qu’un fœtus, alors me joue pas le tour de la parfaite enfant de cœur. » Je fronçai les sourcils, le regardant avec la bouche à moitié ouverte. Pensait-il vraiment ces paroles ou mes les avait-il balancé rien que pour me blesser et avoir le dernier mot? Je continuai d’une toute petite voix, trop déçu pour m’emporter de nouveau. « Fœtus ou pas, c’est un être vivant… je ne me ferai pas avorter. » Je me relevai finalement du lit où j’étais resté assise tout ce temps et des points noirs dansèrent devant mes yeux. Il fallait que je sorte d’ici et vite. J’avançai vers la porte en essayant d’oublier que ma vision était obscurcie et m’arrêtai finalement près du comptoir en posant ma main sur ce dernier, chancelante. Sans me retourner cette fois, je m’adressai de nouveau à lui. « La décision nous appartient tous les deux, mais je ne te pensais pas capable d’autant de méchanceté à mon égard Wyatt… »

« Fœtus ou pas, c’est un être vivant… je ne me ferai pas avorter. » Sa voix était fluette et semblait se fondre dans le décor. Mes paroles l’avaient blessés et surement que je m’en excuserais plus tard, mais pour l’instant, je n’arrivais pas à me calmer. J’étais bien trop énervé pour me répandre en excuse. Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, elle se levait de la table d’occultation. Arrivé près de la porte, elle chancelait légèrement, s’aggripant à la bordure du comptoir. Elle ne pourrait pas sortir d’ici sans mon aide, car elle était beaucoup trop faible. Etait-ce normal de se sentir aussi faible ? « La décision nous appartient tous les deux, mais je ne te pensais pas capable d’autant de méchanceté à mon égard Wyatt… » C’était simple, elle ne me laissait pas le choix. Les murs de la pièce rétrécissaient de plus en plus. C’était bien ce que je craignais, j’étais pris au piège et je n’avais pas mon mot à dire. Elle voulait le garder et donc, elle me forçait à subir cette responsabilité. J’avais trop d’honneur pour abandonner un bébé qui à mon sang. « C’est bien ce que je disais. Mon avis ne compte pas. » Je marquais une pause, inspirant un bon coup. « Tu n’es pas juste Torrey. C’est cruel ce que tu me fais… » Ma voix était plus faible, mais restais tout de même frappante.

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Les secondes s’écoulèrent lentement alors que ma respiration redevenait régulière et que ma vision redevenait plus claire. Je m’étais levé trop rapidement peut-être et j’avais fait une chute de pression, rien de grave. « C’est bien ce que je disais. Mon avis ne compte pas. » Comment pouvait-il croire cela? Il croyait vraiment que ça me faisait plaisir? Que je ne voulais pas lui laisser la chance d’exprimer son point de vue? N’avait-il pas écouté quand j’avais dit que la décision nous revenait à tous les deux? Je soupirai en secouant lentement la tête. « Tu n’es pas juste Torrey. C’est cruel ce que tu me fais… » Je me retournai lentement vers lui, faisant attention cette fois à ne pas faire une autre chute de pression, ça ne pouvait pas être bon pour le bébé tout ça… le bébé. Seigneur, j’avais bu tout le Spring Break durant, quel genre de mère je faisais?! « Tu crois que j’ai fait exprès de tomber enceinte rien que pour t’obliger à être père? » Mes yeux s’emplirent de larme une fois de plus. Mon regard cherchait le sien dans le brouillard de mes larmes, je voulais qu’il me regarde en face, je ne pouvais pas croire qu’il soit capable d’autant de méchanceté, ce n’était pas lui. « Tu préfères que je l’élève toute seule..? » ma voix se brisa sur la fin de ma question. Je ne voulais pas en venir là, mais si c’était pour être comme ça…

« Tu crois que j’ai fait exprès de tomber enceinte rien que pour t’obliger à être père? » Bien sûr que non. Je connaissais Torrey et elle n’avait pas besoin de faire ça pour me garder auprès d’elle. Immobile, je continuais d’observer la jeune femme sans savoir quoi lui dire. Ses yeux s’embuèrent de larmes, brillants d’une lueur tragique. « Tu préfères que je l’élève toute seule..? » Pourquoi me faisait-elle culpabiliser comme ça ? Pourquoi est-ce que cela semblait si dure pour elle, de ne faire qu’un petit écart à sa religion ? N’y tenant plus, je réduisais la distance qui nous séparait pour venir la prendre dans mes bras. La dernière fois que j’avais fait ça, c’était durant la première nuit que nous avions passé ensemble. J’entourais sa frêle silhouette de mes bras puissant. Son corps si léger, serait bientôt différent. Je répondais d’une petite voix, murmurant au-dessus de sa tête. « Promet moi d’y réfléchir » A l’heure actuelle, je ne sais pas si je serais capable de supporter tout ça ou de la regarder dans les yeux comme si de rien n’était. Pourtant, n’avais-je pas fait la promesse de ne plus l’abandonnée ?

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Wyatt ne mit pas beaucoup plus de temps avant de s’élancer vers moi, me serrant contre lui. Je ne me fis pas prier pour me blottir dans ses bras, enfouissant mon visage contre son épaule pour pleurer encore un peu. Les bras passés autour de son corps, je le serrais aussi fort que possible contre moi. Malgré notre désaccord, j’avais besoin de lui près de moi et je ne voulais pas que cette histoire gâche tout. Ça aurait dû renforcir notre couple, pas le briser. Aussi murmura-t-il juste au-dessus de ma tête : « Promet moi d’y réfléchir » J’hochai lentement la tête. Même si je n’en avais pas envie et que c’était totalement contre mes principes, je me devais d’y réfléchir… mais lui aussi. C’était donnant donnant! Si j’envisagerais l’avortement, alors il devait envisager de faire face à ses erreurs et élever cet enfant. Je ne savais pas encore comment cette histoire se terminerait ni si j’allais réussir à le convaincre de quoi que ce soit ou si ce serait plutôt lui qui me convaincrait, mais une chose était certaine : Nous ne nous séparerions pas pour ça.

L’avoir dans mes bras, me rendait utile. Tandis qu’elle pleurait dans mes bras, je passais une main dans ses cheveux. Etait-ce en partie à cause de moi qu’elle pleurait ? Sans aucun doute et c’est ce qui me brisait le cœur. J’avais été dure avec elle, mais il fallait qu’elle aussi, se mette à ma place. Lui demandant de réfléchir, je sentis qu’un faible hochement tête de sa part. Je reculais légèrement, alors que la porte de la salle s’ouvrait. C’était le médecin et il semblait attendri par notre étreinte. Bon sang, il me faisait penser à un vrai papa bisounours. Son visage souriant en devenait presque écœurant. Super, maintenant, je me mets à penser à des trucs de gamins. Alors, qu’il rentrait complètement dans la pièce, je m’écartais de Torrey, prenant un mouchoir sur le comptoir. A mon avis, plusieurs femmes avaient dû pleurer dans cette salle de consultation. Je faisais rassoir Torrey sur la table d’occultation, pour éviter qu’elle ne tombe dans les pommes. Il fallait que je questionne le médecin sur cette grossesse. A combien de semaines étaient-elles ? J’étais qu’un mec, mais j’étais déjà tombé sur des reportages de femmes enceintes. Puis, ma mère aimait bien ce genre d’émission. Elle disait que ça lui rappelait le jour où elle nous avait mis au monde, mon frère, ma sœur et moi. « Les résultats ont déjà déterminés son nombre de semaines ? » Attendant sa réponse, je retenais mon souffle. Il ne fallait pas que je panique.

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Après quelques minutes passées en silence dans les bras de Wyatt, j’entendis la porte qui s’ouvrait derrière nous. Probablement le médecin qui revenait. Wyatt m’incita à me rassoir et je le fis volontiers, sentant que mes jambes pourraient ne pas tenir le coup. Le médecin avait toujours l’air aussi heureux, il devait prendre mes larmes pour des larmes de joie, allez savoir. Je cherchai la main de Wyatt alors qu’il commençait à poser des questions à cet homme qui venait de changer notre vie par une simple nouvelle. « Les résultats ont déjà déterminés son nombre de semaines ? » Je le regardai un moment, puis le médecin. « Oui, elle en est à huit semaines environ. » Huit semaines… déjà. Et dire que je n’avais rien vu venir durant ces deux mois! Huit semaines.. ça voulait aussi dire qu’il m’en restait quatre pour pouvoir avorter. Après ça, ce serait trop tard. Wyatt devait être soulagé. Je serrai un peu plus sa main dans la mienne, ne me sentant pas la force de poser d’avantage de question. Le médecin nous devança cependant. « Comme vous êtes ici, je vous propose de faire la première échographie. En temps normal, il serait temps alors pourquoi ne pas en profiter? » Je regardai à nouveau Wyatt, certes, c’était une bonne idée. J’hochai donc lentement la tête sans parler.

« Oui, elle en est à huit semaines environ. » Qu’est-ce que ça représentait huit semaines dans une grossesse ? Je voulais dire, cela faisait deux mois tout rond, mais est-ce qu’elle pouvait encore avorter ? Est-ce que c’était trop tard ? Je ne connaissais pas le nombre de mois à ne pas dépasser. Avec cette annonce, j’avais du mal à réfléchir et aligner mes pensées. La pression de la main de Torrey dans la mienne, me ramenais à la réalité. « Comme vous êtes ici, je vous propose de faire la première échographie. En temps normal, il serait temps alors pourquoi ne pas en profiter? » Une écho quoi ? Je faisais des grands yeux, fixant le médecin sans savoir quoi dire. Tout cela allait beaucoup trop vite pour moi. Torrey acquiesçait et le médecin commença le début de la procédure. Je sérrais la main de la jeune femme sans grande conviction. Il relevait son haut et appliquait une sorte de gel translucide. Puis, il passait une espèce de machine sur son ventre. Je commençais à avoir la tête qui tourne. Lorsqu’il pointait du doigt le fœtus, je ne l’entendais même plus. Voir cette petite chose ne faisait qu’empirer mon tournis. Me rappelant que cela pouvait être un enfant. Un bébé de Torrey et moi. Chose que j’aurais aimé avoir avec elle, mais plus tard. J’étais beaucoup trop jeune, comment était-ce possible ?! N’y tenant plus, je lâchais la main de Torrey et avant même que je m’en rende compte, j’avais quitté la salle d’auscultation.

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