Miss Morgan, I have a good news ♡ TORRYATT

À notre retour de Punta Cana je n’avais pas eu la chance d’être aussi enjoué et reposé que tout le monde. En effet, j’avais fait une mauvaise indigestion et j’avais été cloué au lit durant les derniers jours sans compter mon séjour à l’hôpital de Cambridge. Heureusement pour moi, c’était rapidement passé grâce à l’aide des médecins et ils avaient fait des prises de sang pour s’assurer qu’aucune mauvaise bactérie ne se trouvait dans mon sang. Aujourd’hui, je devais me rendre à l’hosto pour discuter des résultats avec le médecin qui avait insisté pour me voir en personne. Je ne comprenais pas très bien pourquoi il ne pouvait pas tout bonnement me le dire au téléphone et j’avoue que ça m’avait un peu stressé tout ça. Je demandai donc à Wyatt de m’accompagner. Assise sur le lit d’hôpital dans cette petite salle, nous attendions que le médecin nous rejoigne. Je regardais Wyatt l’air inquiète et tentait de me convaincre que tout irait bien.

(c) darkdreams/marine

Le retour du Spring Break vu assez mouvementer. Torrey avait passé le reste de sa journée au lit et avait fini par voir les médecins. On ne savait pas ce qu’elle avait eu et on ne voulait pas prendre le risque qu’elle est contracté une bactérie. Aujourd’hui, elle devait avoir les résultats. C’est donc main dans la main que nous arrivions à l’hôpital. Je m’inquiétais vraiment pour elle. La peau de son visage était pale et virait au cramoisie. Sans compter les nombreuses nausées. Au début, elle n’avait rien voulu me dire, mais elle avait fini par craquer. Il faut dire que j’étais assez convaincant lorsque je le voulais. Le médecin nous avait fait passer dans une petite salle de consultations. Debout à ses côtés, j’avais l’impression de voir la salle se rétrécir. Je détestais les hôpitaux et voir Torrey ici, n’arrangeait pas la situation. Une main dans la poche, la porte de la pièce s’ouvrait, laissant apparaitre un médecin, le nez plongé sur ce qui me semblait être les résultats de ma petite amie. Finalement, il relevait le visage, un sourire bienveillant aux lèvres. J’en concluais que tout allait mieux.

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J’étais nerveuse à fond et il me semblait que tout ce stress allait encore une fois me rendre malade. J’avais une fois de plus la nausée et rien que de voir l’expression sur le visage de Wyatt me confirmait que je n’avais pas repris de couleur, au contraire. Finalement, au bout de ce qui me sembla être une éternité, le médecin arriva, les lunettes sur le bout du nez et ce dernier plongé dans ses papiers. Quand il releva la tête vers nous, c’est avec un énorme sourire sur le visage. J’arquai un sourcil en jetant un regard rapide vers Wyatt. Qu’est-ce que ça voulait dire? « Bonjour tous les deux, j’espère que vous allez bien. » Il tendit la main à Wyatt, puis à moi. Je la serrai lentement, avec l’air de dire vous avez vu ma tête? Il ne pouvait pas être sérieux là. Je n’osais cependant pas poser de question. « Alors mademoiselle Morgan, si je vous ai demandé de venir ici, ne vous en faites pas, ce n’est pas parce que j’avais une mauvaise nouvelle pour vous, bien au contraire. » Je soupirai doucement, soulagé, mais tout de même très intrigué. Il avait l’air du suspense le gars!

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« Bonjour tous les deux, j’espère que vous allez bien. » Je le saluais d’un bref signe de tête. Comment il pouvait-être aussi enjoué ? Il fallait que cette nouvelle soit vraiment positive pour qu’il réagisse ainsi. Pourtant, une part de moi se méfiait. Je n’avais pas confiance au sourire des médecins. La plupart étaient ravis de découvrir une maladie inconnue, car cela leur donnait plus de travail. Voilà pourquoi, je ne lui faisais pas confiance. « Alors mademoiselle Morgan, si je vous ai demandé de venir ici, ne vous en faites pas, ce n’est pas parce que j’avais une mauvaise nouvelle pour vous, bien au contraire. » Finalement, il avait une bonne nouvelle à nous annoncer, mais pourquoi en faire tout un plat ? Je ne le comprenais pas. Autant nous dire qu’elle n’avait rien. Comme ça, on pourrait partir d’ici au plus vite. Je ne me sentais vraiment pas à l’aise dans cet hôpital. « Si c’est une bonne nouvelle, pourquoi est-ce qu’elle a l’air aussi malade ? » C’est vrai quoi, elle était toute pale. Si elle allait bien, pourquoi est-ce que son corps nous montrait le contraire ?!

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« Si c’est une bonne nouvelle, pourquoi est-ce qu’elle a l’air aussi malade ? » Je levai les yeux vers Wyatt alors qu’il exprimait très bien ma pensée. Une fois de plus, j’avais eu mal au cœur la moitié de la journée et j’avais passé l’autre à aller aux toilettes. Ça ne me semblait pas normal à moi! Le médecin partit d’un rire franc en posant son paquet de feuille sur le comptoir près de lui et retournant son attention sur nous. « Mademoiselle n’est pas malade. Comment dire, c’est bien tout le contraire. » Mais allait-il finir par aboutir bon sang!? J’allais m’impatienter là. J’en avais marre d’être ici et j’avais une soudaine envie de pleurer rien que parce que j’étais fatigué et que je voulais aller m’étendre un peu. « Alors qu’est-ce qui ce passe? » dis-je finalement, tanné d’attendre. « Mes félicitations à vous deux.. » il se tourna vers moi. « Vous êtes enceinte. » à le voir, on aurait pu croire qu’il allait taper des mains et faire tourner un ballon sur son nez. Je portai une main à ma bouche et clignai des yeux plusieurs fois avant de me rendre compte que ceux-ci était plein d’eau. J’étais.. quoi? Non, c’était impossible…

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Pourquoi ce fichu médecin tournait autour du pot ? Je détestais que l’on me fasse attendre. Surtout, lorsque cela concernait un proche. Torrey lui demandait franchement ce qui se passait. C’est alors que le médecin fit un truc très étrange, il se tournait vers nous avec des yeux ébahis. Il avait vu la vierge ou quoi ?! « Mes félicitations à vous deux.. » Qu’entendait-il par-là ? Inconsciemment, mes yeux s’écarquillaient d’appréhension. Puis, il se tournait vers Torrey, les yeux rayonnants. « Vous êtes enceinte. » A ses mots, je crus sentir le sol s’effondrer sous mon poids. Mon regard restait bloqué sur le médecin qui attendait une réaction de notre part. Avait-il vraiment dit ce que j’avais pensé entendre ? Est-ce que moi aussi, j’avais chopé une maladie ? Ce qui ne serait pas étonnant, vu que j’étais en contact permanent avec Torrey. Oui, c’était surement ça. Je ne voyais pas d’autre explication. Pourtant, il avait bien dit qu’elle était enceinte ? Non, c’était impossible. Mon visage se vidait de son sang, devant aussi pale que celui de Torrey. Mes mains étaient moites et tremblante. « J’ai mal compris, vous avez dit quoi ?... » J’avais peut-être un bouchon dans les oreilles ou alors, le stress déformait les propos des autres.

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Le médecin était toujours là à nous regarder avec un sourire aussi large que son visage, même peut-être plus. Wyatt ne disait plus un mot et on aurait dit qu’on venait de lui apprendre que j’étais en fait un extraterrestre. Non, il aurait sûrement été moins surpris. Mon regard bougeait rapidement entre ce médecin qui commençait à me prendre mon air et mon petit ami qui semblait sur le point de perdre connaissance. Mes larmes… étaient-elles des larmes de joies ou..? « J’ai mal compris, vous avez dit quoi ?... » Wyatt n’était pas content. Pire, il rejetait la nouvelle. Le médecin perdit lentement son sourire, comprenant enfin que, pour nous, ce n’était pas exactement la définition de très bonne nouvelle. « Je crois que je vais vous laisser discuter tous les deux, partez lorsque vous serez prêt, il n’y a personne après vous. » Il sortit aussitôt, ne nous laissant pas la chance de poser d’avantage de question. Mon regard glissa vers le sol et j’eu de la difficulté à avaler. Comment n’avais-je pas remarqué les symptômes plus tôt? J’étais déjà passé par là en plus, quelle idiote je faisais.

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Torrey enceinte ? C’était impossible. Elle ne pouvait pas être enceinte, car on avait pris nos précautions. « Je crois que je vais vous laisser discuter tous les deux, partez lorsque vous serez prêt, il n’y a personne après vous. » Le médecin filait à l’anglaise, nous laissant seul avec cette nouvelle sur les bras. Il avait fumé ou bien était-ce vrai ? On c’était protégé avec Torrey. Je prenais toujours le soin de mettre une capote, vu qu’elle ne prenait pas la pilule à cause de ses convictions. N’osant croiser son regard, je me détournais d’elle. Puis, une lumière fit jour dans mon cerveau. Est-ce qu’on c’était protégé le soir de ma beuverie ? Est-ce qu’on c’était protégé dans le jacuzzi ?! Petit à petit, je commençais à comprendre les conneries successives que j’avais faites. Bordel de merde ! Je me passais une main sur le visage, frottant mes yeux figés par la stupeur. J’étais en train de rêver, ce n’était pas possible. A moins que ça soit une caméra cachée ! Je me pinçais comme un idiot et senti la morsure de la peau. Non, je ne rêvais pas et Torrey était bien enceinte. Pas de panique me soufflait ma raison. Il y avait toujours des moyens de contourner ça, pas vrai ? « Il nous a pas dit à combien de semaines tu es….On peut toujours te faire avorter » Au moment où je prononçais ses mots, je sus que c’était peine perdu. Une fois de plus, ses convictions nous empêchait de faire quoi que ce soit. C’était sans doute la panique qui me faisait apparaitre aussi froid. Je n’étais juste pas prêt pour être père et pourtant, c’est ce que le destin me réservait ou plutôt ma connerie.

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Le médecin parti, je n’osais pas regarder Wyatt en face. Je savais très bien là où nous avions merdé… Le soir en revenant du poste. L’histoire du jacuzzi étant beaucoup trop récente pour que tous ces symptômes soit déjà présent. Qu’est-ce que nous allions faire? Ce n’était déjà pas facile avec Cadence et je savais pertinemment que, bien qu’il veuille fonder quelque chose avec moi, Wyatt n’était pas prêt –mais alors pas du tout – à être père. « Il nous a pas dit à combien de semaines tu es….On peut toujours te faire avorter » Sa voix me parvint de loin, comme si j’avais les oreilles bouchées. Je relevai rapidement la tête et plusieurs larmes coulèrent sur mes joues. « Il n’en est pas question! » Il croyait vraiment que je pourrais avorter? À peine avais-je voulu prendre la pilule du lendemain cette fois où nous l’avions fait au cinéma. Je ne pourrais jamais avorter. Si j’étais enceinte, c’était qu’Il l’avait voulu ainsi. Mais comment faire comprendre tout ça à Wyatt? Je n’avais pas envie que notre relation se termine abruptement à cause d’une grossesse indésirable. D’autant plus que je n’avais pas envie de vivre avec deux enfants sans père le restant de mes jours. Une était bien suffisante. « Wyatt je… » Ma phrase resta en suspens, à vrai dire, je ne savais pas du tout quoi lui dire. J’aurais voulu le raisonner, le rassurer, lui dire que tout irait bien…. Mais la vérité était que je n’en savais fichtrement rien.

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Moi père ? Impossible. Comment pourrais-je gérer un enfant, alors que j’avais du mal à me gérer ? En plus de cela, Torrey avait déjà un enfant. Etait-elle prête à faire ce sacrifice ? Sans compter, que je n’avais pas les moyens de faire vivre un enfant. Utiliser l’argent de Torrey me ferait me sentir comme un moins que rien. Puis, qu’allait dire mes parents ? En le gardant, je prenais le risque de foirer mes études et ma seule chance d’intégrer une université aussi bonne. Je me parlais à moi-même, me disant qu’on pourrait surement la faire avorter. Tout dépendait du nombre de semaines. « Il n’en est pas question! » J’avais envisagé cette réaction, seulement, je m’étais dit qu’elle passerait outre pour moi. Je me retournais vers elle, le regard glacial. Comment pouvait-elle me faire cela ? « Wyatt je… » J’avais envie de claquer la porte et la laisser là, mais je ne le pouvais pas. Non, je ne pouvais pas être lâche à ce point. Le plus dur, c’est que je ne pouvais même pas rejeter la faute sur elle. C’était bien ma faute. C’est moi qui n’avais pas mis de capote. Même si je me disais qu’elle aurait pu m’avertir, je savais que c’était inutile. Surtout que je l’avais attaché ce soir-là. Je ressentie un pincement au cœur, repensant à cette nuit d’insouciance. Si seulement, Aaron ne l’avait pas appelé, rien de tout cela ne serait arrivé. Clignant des yeux, je reprenais le contrôle de mon esprit. Je rejetais la faute sur tout le monde, mais j’avais tellement peur. « Tu peux pas mettre tes convictions de côté ?! Mon avis ne compte-t-il pas ?! »

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