C'est bon pour le moral [pv Amara Yest]

"-Oui en effet, je sais que ça pouvait paraître bête comme question, surtout par rapport à l'endroit, mais je trouvais ça bizarre de se regarder comme on la fait, sans s'adresser la parole."
Ah c'était donc pour combler les trous. C'est vrai que c'était bête, mais après tout c'était aussi une manière presque inconsciente d'entamer une conversation, poser des questions sans queue-ni-tête. Un peu comme quand un enfant fait une bêtise et qu'il est pris en flagrant délit, il dit un truc idiot, immanquablement.
"-Je m’appelle Amara, enchantée de faire ta connaissance."
Malicia leva le menton sans même y penser. "Enchantée de faire ta connaissance", ça sonnait un peu comme sous une cloche tintée : un raisonnement un peu trop sourd qui donnait mal au crâne. Mais là, le mal de crâne n'avait rien à voir avec ce qu'on pouvait penser. Disons plutôt que ça sonnait comme quelque chose à laquelle Malicia ne s'attendait absolument pas : une jolie musique. Qui lui avait fait l'effet d'un coup de massue en plein derrière le crâne. Fort heureusement, elle ne s'était pas évanouie face la première sur la table pour compléter l'impression... "Enchantée de te rencontrer". Alors il y avait encore des gens sympas, hein ?

Et pourtant, malgré ça, Malicia n'arriva pas défaire son regard de la blonde, ce qui semblait monopoliser toutes autres facultés, ainsi que celle de parler. Enchantée... Non, c'était peut-être bien qu'une autre expression routinière qu'on dit sans même y penser. Ça ne pouvait être rien d'autre que cela. Oui, rien d'autre. Et pourtant, ça valait toujours mieux qu'une boutade lancée sans maturité.
" Malicia. "
Elle posa son coude sur la table, et son menton dans le creux de sa main, l'index droit commençant à triturer sa lèvre inférieur.
" Tu ne me connais vraiment pas ? Pas d'aprioris ? Rien ? "
Il n'y avait aucune méchanceté dans sa voix. Ça relevait plutôt de l'étonnement direct et sincère.

" Malicia. " Amara avait enfin pu mettre un nom sur ce visage. Et c'était déjà une chose accomplit. C'est vrai qu'il restait encore une multitude de question à poser, mais elle préférait prendre son temps.
" Tu ne me connais vraiment pas ? Pas d'aprioris ? Rien ? "
Elle fut un peu étonné d'entendre cela. Non elle ne la connaissait pas. En tout cas pas de mémoire. Mais peut être que celle ci était défaillante, ce qui dans ce cas, la rendrait très mal à l'aise. Imaginez que vous avait totalement oublié le visage et le nom d'une personne, il y à de quoi s'en vouloir. Elle chercha alors parmi tout les souvenirs qu'elle avait en tête, mais sans résultat. Elle ne connaissait pas ou ne se rappelait pas cette fille.
"-Je devrais?"
Plutôt que de lui annoncer clairement qu'elle n'avait aucune idée de qui elle était, elle préféra lui demander si elle devait la connaitre ce qui au final, était à peu prés la même chose. Mais ça permettait à Amara de se sentir un peu moins coupable, si elle avait oublié cette jeune femme. Elle ne voulait pas poser ses questions maintenant, mais elle devait savoir de quelle confrérie, Malicia faisait partit. Parce que si c'était comme Amara une Dunster, elle aurait de quoi s’inquiéter, car ça voudrait dire qu'elle à de sérieux problèmes
de mémoire.
"-Tu, fais partie de quelle confrérie?"

"-Je devrais?"
Malicia haussa les épaules. A dire vrai, elle n'en savait rien. La plupart des gens qui parlaient d'elle en parlait comme d'une sataniste ou une folle, et quand bien même la première rumeur était parfaitement irréaliste car elle se serait surement fait démasquée depuis, la deuxième n'était pas tout à fait fausse, alors peut-être qu'elle devrait, oui. A moins qu'elle ne fasse pas grand cas des commérages et qu'elle se contente juste de vivre son petit bonhomme de chemin dans cette grande école. La plupart du gens lui collaient de jolies étiquettes, mais tous ces gens étaient soit Eliott, soit Cabbot, il n'y avait donc pas de doute possible cette fois : Amara n'en était pas. Ce fut un soulagement, car en cet instant, Malicia n'avait pas du tout envie de converser avec ce genre-là, et encore moins avoir un semblant de sympathie pour eux, bien qu'ils n'étaient - cette fois - pour rien dans ses tracas.

Elle se mordit la lèvre. Cette glace succulente lui forçait maintenant la main, et elle regretta amèrement de l'avoir ainsi gâchée. Elle en voulait une bouchée.

"-Tu, fais partie de quelle confrérie?"
Et la question fut comme un couteau passé dans du beurre. Malicia redoutait cette question plus qu'autre chose, mais maintenant qu'elle avait l'assurance de ne pas avoir une trainée en face, il n'y avait là plus aucun soucis à se faire : la pilule passera comme le reste. Malicia fit signe à une serveuse de venir et reporta son attention sur la jeune blonde qui ne la lâchait plus.
- Matherusienne. Et toi ? Plutôt Quincy, Lowel ou Dunster ?
Et afficha enfin son premier sourire une fois que la question fut posée, preuve qu'elle appréciait toutes ces maisons au grand drame de la non-citée. C'était peut-être prendre part à des pensées arrêtées, ou faire preuve de beaucoup de préjugés, mais c'était quand même la plus grande réalité, une réalité qu'on ne pouvait nier. Et une vérité qui permit enfin à Malicia de se dérider un peu.

La blonde haussa les épaules suite à la réponse d'Amara. Ce qui ne répondit pas vraiment à la question. Bah oui, elle devrait la connaître ou pas? Ça la laissa un peu perplexe et elle alla même se demander si il ne s'était pas passé quelque chose. Mais elle se dit que c'était peu être à cause des aprioris ou bien de rumeur, mais si c'était le cas Amara n'en avait pas et n'avait jamais entendu des rumeurs au sujet de Malicia ou en tout vas elle n'y avait pas prête attention. Elle lui avait ensuite demandé de quelle confrérie elle était, et quand elle lui répondit qu'elle était une mather, une expression étrange se forma sur son visage. Non elle n'avait rien contre cette confrérie, c'est juste qu'en l'entendant prononcer ce nom elle pensa automatiquement à la drogue. Du coup elle essaya de chasser cette pensée de son esprit. La jeune femme lui demanda à son tour de qu'elle confrérie elle défaisait parti, en en citant trois.
"-Plutôt Dunster. Comment tu savais que je ne pouvais pas être un cabot ou une eliot?"
C'est vrai, elle se posait la question. Comment pouvait elle savoir qu'elle n'en faisait pas parti. Elle pensa alors que ça devait être lié à son comportement, son attitude.

"-Plutôt Dunster. Comment tu savais que je ne pouvais pas être un cabot ou une eliot?"
Pour la première fois depuis la journée, Malicia ria franchement et simplement. Comment elle savait qu'elle n'était pas Cabbot ou Eliott ?
" C'est simple, si ça avait été le cas je n'aurais pas eu besoin de me présenter. Il faut croire que les préjugés vont bon train chez les deux autres maisons. "
Un sourire à présent disponible sans faille s'affichait sur ses lèvres, et son regard se fit beaucoup plus doux. Elle regrettait maintenant trois fois plus de ne pas avoir de glace et se demanda s'il était vraiment sympathique d'en demander une autre, quand on voyait l'état dans lequel avait fini la première.
" Qu'est-ce qu'une jolie Dunster peut faire dans un coin aussi reculé ? C'est le repère des déprimés ici. Une raison particulière - si je puis me permettre ? "
La vraie discussion pouvait enfin commencer.

Amara resta perplexe lorsque Malicia lui dit que si elle avait partit de ces deux maisons elle n'aurait pas eu besoin de se présenter.
"-J'aime pas les préjugés. Même si mes amis me dise que je suis un peu naïve, parce que je crois tout ce qu'on me dit, j'ai pas entendu de choses à propos de toi."
Elle se demanda qu'est ce qu'il pouvait bien dire sur elle. Elle avait l'air d'une fille ordinaire même si elle avait peut être un petit côté étrange qui lui allait bien. En tout cas Amara n'a pas de préjugés et pour le moment cette jeune femme est normale. Elle ne comprit pas alors ce qu'il c'était passé entre elle juste avant. On aurait dit qu'il y avait comme un mal être ou une tension. Enfin bref, c'est passé et heureusement. Elle lui demanda ensuite ce qu'elle venait faire ici, comme si cela la surprenait. Et se permit ensuite de lui demander si il y avait une raison particulière.
"-Ça à l'air de t’étonner que je sois ici. C'est pas parce que je suis une Dunster que je viens pas ici.En plus leurs glaces sont excellente, c'était un régal. J'savais pas que c'était le repère des déprimés. Pas vraiment de raison particulière si tu veux savoir, j'ai le cafard. Et toi alors pourquoi tu es là?

"-Ça à l'air de t’étonner que je sois ici. C'est pas parce que je suis une Dunster que je viens pas ici.En plus leurs glaces sont excellente, c'était un régal. J'savais pas que c'était le repère des déprimés. Pas vraiment de raison particulière si tu veux savoir, j'ai le cafard. Et toi alors pourquoi tu es là?
Malicia sourit.
- Le cafard est le premier stade de la déprime.
Elle jouait avec sa cuillère, la tenant par le manche et la laissant se balader, comme pour pointer Amara "du doigt".
" Et bien moi aussi, disons que j'ai le cafard, à un stade peut-être un peu plus avancer. Mais comme je viens d'échapper mon premier sourire depuis des lustres, je préfèrerais ne pas préciser ma condition. On peut parler de la tienne si ça te tente.
Malicia ne savait absolument pas si la question pouvait se poser, si en effet, elle pouvait débarquer comme ça, dans un minime morceau de vie d'une personne et dire "raconte-moi tes malheurs". A dire vrai, elle manquait souvent de tact, une de ses nombreuses qualités souvent incomprises.
" J'ai raté ma vocation, j'aurais du m'inscrire en psychologie. "
Mi-constatation, mi-blague, et le ton mi-lassé mi-résignée qu'elle prit le fit comprendre..

Et bien moi aussi, disons que j'ai le cafard, à un stade peut-être un peu plus avancer. Mais comme je viens d'échapper mon premier sourire depuis des lustres, je préfèrerais ne pas préciser ma condition. On peut parler de la tienne si ça te tente.
Au moins Amara n'était pas seule à avoir le cafard, même si le faite de parler à une personne qui est un peu  en déprime aujourd'hui n'est pas la meilleure chose pour elle. D'ailleurs elle avait envie de savoir les raisons précises de pourquoi Malicia était là. Mais cette dernière ne lui en laissa pas le temps. Et elle voulait même en savoir plus sur ce qui n'allait pas chez Amara. Bon, elle était pas venue ici pour parler de ses problèmes mais tant qu'à faire ça lui ferait peut être bien d'en parler. Le seul problème, c'est que la raison de son mal, elle n'en à parlé qu'a une seule personne. Et même son meilleur ami n'est pas au courant. Alors à en parler à une fille qu'elle vient de rencontrer va poser quelques petits problèmes. Mais à force de faire croire que tout allait bien, elle était passée maitresse dans l'art de mentir. " J'ai raté ma vocation, j'aurais du m'inscrire en psychologie. "
"-Ça me dérange pas, mais ça risque d'être pas  passionnant, je te préviens
Et puis ça se trouve après ce qu'elle venait de dire, peut être que Malicia renoncerait à l’idée de savoir ce qui n'allait pas chez Amara.
"-Mais je veux quand même en savoir un peu plus sur ta condition, c'est donnant donnant."

"-Ça me dérange pas, mais ça risque d'être pas passionnant, je te préviens
Malicia haussa des épaules. Si ce n'était pas passionnant tant pis, elle regretterait sa question, mais dans l'immédiat elle avait plut urgent à penser qu'à savoir si cette fille l'ennuierait ou pas. Après tout, il fallait parfois savoir être souple et accepter d'écouter la souffrance des autres. Ca permettait de se sentir moins seul, et donc ça ne pouvait être que bénéfique.
"-Mais je veux quand même en savoir un peu plus sur ta condition, c'est donnant donnant."
Là par contre c'était vilain. Mesquin. Parce que Malicia ne savait absolument pas ce qu'elle pourrait raconter. Quoi que commencer à parler de la pluie et du beau temps était une méthode reconnue et efficace, et comme ce stade était déjà passé, peut-être saurait-elle enfin pourquoi elle était ici. Elle leva le menton.
- D'accord. Fort peu passionnant aussi, mais si tu y tiens.

Leur conversation devenait plutôt étrange, à vrai dire Amara ne s’attendait pas en Adressant la parole à Malicia de devoir déballer ses problèmes. Elle avait voulu lui parler pour détendre l’atmosphère qui commençait à devenir de plus en plus pesante. Maintenant elle avait l'impression de parler à un psy. Mais comme elle ne semblait pas être la seule à avoir des problèmes, elle voulait en savoir plus.
- D'accord. Fort peu passionnant aussi, mais si tu y tiens.
Bien sûr qu'elle y tenait, elle était pas près à lâcher ses problèmes à une inconnue sans rien en retour.
"-Qui commence alors?
Bon dit comme ça, ça donnait l'impression qu'elles s’apprêtaient à faire un truc extraordinaire ce qui n'était pas le cas.