Very bad trip ► Walter & Camille ♥

Le massage de Walter était divin, réveillant en elle des sensations qui lui procuraient une détente absolue. Elle serait bien restée longtemps comme ça, les yeux clos à apprécier les mains chaudes de Walter sur son dos. Lorsqu'elle lui demanda si il avait encore des talents cachés, il lui répondit qu'elle verrait bien.. si elle était sage. Je suis toujours sage.. dit-elle avec un petit sourire. En réalité, ses paroles éveillèrent un drôle de sentiment en elle. Cela voulait-il dire qu'il y aurait des prochaines fois ? Qu'ils continueraient de passer des moments ensembles, comme ils l'avaient fait depuis Rio ? En réalité elle n'attendait que ça depuis la surprise de Walter de l'emmener faire de la plongée. Elle voulait le découvrir, encore et encore... bien que le faire en étant droguée ne soit pas vraiment le cas de figure idéal. Lorsqu'ils eurent fini de se savonner et de se rincer, Walter sortit de la douche et lui tendit une serviette de l'hôtel dans laquelle elle enfouit son visage, cherchant encore une fois à garder les pieds sur terre et s'éclaircir les idées, chose pas évidente lorsqu'on avait l'impression de planer à mort. Ça va ? Tu vas réussir à sortir sans aide ? lui demanda-t'il, l'air soucieux alors qu'il portait déjà un peignoir. Elle remarqua alors qu'il lui en avait déposé un sur le bord de l'évier, en plus de la serviette qu'il lui avait donnée. Oui, ça devrait le faire dit-elle avec un petit sourire alors qu'elle se sentait complètement assistée, tout ce qu'elle n'aimait pas. Enroulant sa serviette autour de sa taille, elle avança de quelques pas en s'appuyant contre le mur, le lâchant pour rejoindre l'évier. Sentant alors son équilibre défaillir, elle s'agrippa au bord de l'évier en marbre, faisant tomber au sol ce qu'elle cru être un rasoir électrique au passage. Oh merde... dit-elle un peu catastrophée, passant sa main sur son visage. Décidément, la drogue c'était vraiment pas pour elle.

Déjà qu'en général Camille était plutôt maladroite, là c'était encore pire. Elle se pencha légèrement pour voir si rien n'était cassé, mais la pièce semblait soudainement se mettre à tourner, comme pour lui signifier qu'il s'agissait d'une mauvaise idée. S'agrippant toujours au bord de l'évier, elle sourit malgré elle en entendant les paroles de Walter, qui apparemment était prêt à jouer l'infirmier. Ce gars était vraiment adorable. Il l'avait ramené dans sa chambre alors qu'elle s'était trouvée dans un piteux état, avait pris soin d'elle... et au vue de ses dires, allait continuer. Il faudrait vraiment qu'elle le remercie. Elle ne savait pas encore comment, mais il faudrait qu'elle fasse quelque chose. Alors qu'elle ne s'y attendait pas, Walter vint près d'elle pour la prendre dans ses bras et la porter jusqu'au lit sur lequel il la déposa. J'aurai pu... venir jusque là toute seule dit-elle en fermant les yeux pour calmer ses vertiges. Mouais, très convaincante la fille. Walter vint s'allonger à ses côtés, et elle rouvrit tout juste les yeux pour voir son regard se poser sur elle. Elle se rendit compte qu'elle commençait vraiment à apprécier ces échanges silencieux et... oui, ça lui faisait quelque chose. J'espère que tu comptes pas sur moi pour que je t'essuies les cheveux, etc. Mince, c'est vrai qu'elle était plutôt trempée là en fait. Elle allait mouiller son lit. Elle s'apprêtait à se redresser pour au moins s'essuyer les cheveux, mais Walter vint l'embrasser sur la joue, lui faisant complètement oublier le reste. Nan, je tiens à mes cheveux, qui sait ce que tu ferais avec dit-elle pour le taquiner alors qu'il venait poser sa tête dans le creux de son épaule. Elle ferma à nouveau les yeux en soupirant d'aise, posant sa tête contre celle de Walter. Elle se sentait tellement bien là, avec lui. Elle avait l'impression que tout ça ne pouvait appartenir qu'à eux. Basculant sa tête, elle vint poser ses lèvres sur son front, avant de chercher ses lèvres qu'elle captura d'un nouveau baiser. Descendant le long de sa mâchoire, elle finit par écarter les pans de son peignoir pour venir enfouir son visage contre son torse encore humide de la douche et coller son corps au sien. Parle-moi de toi dit-elle avec un sourire. Tu es arrivé à quel âge aux Etat-Unis ? demanda-t'elle, réellement envieuse d'en savoir davantage.

Nichée contre le torse de Walter, elle sentit ses bras se refermer sur elle, ce qui la fit se blottir encore davantage contre lui. Elle se sentait tellement bien dans ses bras qu'elle poussa un petit soupir de contentement. Walter lui fit alors remarquer qu'ils avaient toujours ce genre de discussion la nuit, faisant référence au soir où il était venu la trouver à la Cabot House, ce qui déclencha un petit rire chez la jeune femme. Bien que la soirée n'avait alors pas si bien commencé, cela restait un bon souvenir à Camille, car elle avait vraiment pu en découvrir davantage sur lui. Et depuis cette soirée, ils n'avaient cessé de passer du temps ensemble. Répondant à sa demande, Walter lui expliqua qu'il était arrivé aux USA à l'âge de dix ans avec sa soeur, et que son frère les avaient rejoins ensuite. C'était l'une des rares fois que Camille entendait parler de la soeur de Walter, et elle se demandait bien à quoi elle pouvait ressembler, sachant seulement qu'elle se trouvait chez les Eliot, comme son frère. A sa grande surprise, il lui dit alors que sa famille habitait à New York, qu'il avait quitté pour venir à Harvard. Ça c'était une coïncidence ! J'y suis née dit-elle avec un sourire en levant ses yeux vers lui. J'habitais à Manhattan, sur la 5ème avenue près de Central Park. J'ai déménagé pour Cambridge à mes 18 ans, quand mes parents ont divorcés. Repenser à tout ça la rendait un peu nostalgique, bien qu'elle n'ait pas que des bons souvenirs de cette période. Ses parents n'étaient jamais présents pour elle, toujours à se cacher derrière des mondanités... elle n'avait eu que très peu de moments en famille, mais beaucoup d'argent pour se payer une collection de chaussures phénoménale. Tout ça avait encore aujourd'hui un goût d'amertume. Pourtant, NY lui manquait. C'est à ce moment que ma mère a rencontré le père de Demyan. Je ne suis pas retournée à New York depuis un moment... dit-elle avec une pointe de regret. Evoquer ainsi Demyan en face de Walter avait quelque chose d'étrange. Ce n'était pas la première fois mais... bizarrement, ça la rendait mal à l'aise. C'est dingue qu'on ne se soit jamais croisés là bas dit-elle pour changer de sujet, alors que ses yeux commençaient à se fermer d'eux-même de fatigue. Tes parents habitent à quel endroit ?

Repenser à sa vie d'avant lui faisait un drôle d'effet. A cette époque, ses parents débordaient d'argent alors que maintenant avec sa mère, elles vivaient plus simplement. Bien que son compte en banque reste plus que convenable. Elle acquiesça à la remarque de Walter, se rappelant à quel point New York pouvait être grand et impressionnant. Combien de fois s'était-elle perdue lorsqu'elle était petite ? C'était une belle ville et à l'époque, Central Park était devenu un peu comme sa deuxième maison. Mais je t'avoue que c'est étrange puisque j'habitais aussi à Manhattan en fait, à la 72ième rue d'Upper West Side. Moi aussi j'avais vu sur Central Park. En fait on était juste en face l'un de l'autre. Camille rit avec lui en découvrant cette nouvelle coïncidence. Dire qu'ils avaient vécus presque au même endroit pendant toutes ces années. Elle se demanda alors à quoi pouvait bien ressembler le Walter de quinze ans, habitant de l'autre côté de Central Park, et ce qu'il aurait pensé d'elle au même âge. Si ils auraient pu être amis ou si au contraire, ils se seraient détestés. Camille n'était pas vraiment la même à l'époque, et Walter devait certainement avoir changé aussi. Je pourrai toujours jouer le jeu dit-elle en riant légèrement, des traces de fatigue dans la voix. On pourrait y aller ensemble, tous les deux. Je te montrerai mon côté de Manhattan et toi le tien dit-elle avec un sourire en fermant les yeux.

Les yeux clos, Camille sourit en entendant Walter accepter ce qu'elle avait plus ou moins suggéré. Elle s'imagina alors dans les rues de New York avec lui, et cette vision lui parut presque naturelle. Il lui confia qu'il ne savait pas si elle apprécierait ce qu'il pourrait lui montrer de la ville, vu qu'apparemment il venait d'un milieu assez guindé, et il était vrai que même en ayant participé à de nombreuses mondanités à l'époque, elle n'avait jamais vraiment été à l'aise avec tout ça. Mais qu'importe. Si un jour ils allaient vraiment à Manhattan ensemble, elle en serait ravie. Walter avait pris sa main dans la sienne et tout naturellement, elle l'avait doucement serrée, appréciant ce contact tout nouveau pour eux. Un court silence s'installa alors, durant lequel Camille se sentit petit à petit sombrer dans le sommeil. Il lui sembla entendre Walter prononcer son prénom, mais il n'ajouta rien. Finalement il lui proposa de dormir, la serrant un peu plus contre lui, et la jeune femme acquiesça doucement déjà à moitié dans les bras de Morphée en se blottissant contre lui.