Very bad trip ► Walter & Camille ♥

Paumée, voilà ce qu'elle était. Cela devait bien faire un quart d'heure que Camille avait quitté la boite de nuit de l'hôtel pour regagner sa chambre, mais rien à faire, elle galérait à rentrer, en plus du fait qu'elle se sentait mal et complètement ailleurs. Titubant à moitié, elle finit part trouver l'ascenseur et appuya sur un bouton pour monter vers les étages. L'esprit totalement dans le brouillard, elle ne sut pas vraiment vers quel étage elle se dirigeait, à savoir si c'était bien le sien ou non. Toutes ces questions semblaient bien trop difficiles et s'emmêlaient dans sa tête, prenant des proportions qui lui semblaient immenses. Tandis que les portes se fermaient, Camille posa son front brûlant contre le miroir de l'habitacle, dans une tentative de se rafraîchir. Quelque chose n'allait pas, elle le sentait bien, et cela n'était pas seulement du aux shooters qu'elle s'était enfilé avec Belle. Non, le fait est qu'elle planait un max, mais qu'elle se sentait très mal aussi. On l'avait droguée. Ses mains tremblaient, sa vision se brouillait... Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent dans un "ting" qui la fit sursauter, et c'est en tremblant qu'elle sortit de là, s'accrochant aux murs pour ne pas tomber. Regardant ses pieds se placer l'un devant l'autre avec difficulté, elle eut l'impression que le couloir partait en zigzag. Se croyant arriver devant sa chambre, elle sortit sa carte électronique pour déverrouiller la porte mais malgré ses efforts, celle-ci ne voulait pas s'ouvrir. Tout simplement parce que ce n'était pas sa chambre, ni même son étage. Elle actionna plusieurs fois la poignée, maladroite, avant de faire tomber sa carte par terre. Et là elle s'écroula au sol, comme si cette carte avait prémédité sa chute. Prenant son visage entre ses mains moites, elle se frotta les yeux pour reprendre ses esprits mais rien n'y faisait. Elle était totalement défoncée, et avait mal au coeur. Arriverait-elle seulement à se relever ?

Le visage enfouit dans ses mains, privé de la vue, Camille avait l'impression que la pièce tournait de plus en plus vite, comme dans un manège dans les parcs d'attraction. Sauf que d'habitude ce genre de truc la faisait vibrer, alors que là... elle aurait donné n'importe quoi pour que ça s'arrête. Elle avait tellement chaud, et froid en même temps. Son corps lui échappait totalement, et ça commençait sérieusement à l'effrayer. Camille ! Ca va ? Qu'est-ce qu'il se passe ? C'est à peine si la jeune femme se rendit compte qu'on lui parlait, même si quelque chose en elle semblait vouloir lui dire qu'elle connaissait cette personne. Soudain elle sentit deux mains fraîches se poser sur son visage, l'obligeant à regarder ailleurs. Elle distingua un visage familier qui la rassura immédiatement, bien que son esprit ne parvienne pas à mettre un nom dessus. Continuant de trembler, elle se sentit soulever alors que son corps quittait la moquette rêche du couloir pour trouver des bras forts et protecteurs. Me claque pas dans les bras Ce parfum, cette voix se frayèrent un chemin dans son esprit embrumé. Walter... Se doigts se refermèrent instinctivement sur son t-shirt, comme pour être sûre de ne pas le lâcher, tandis qu'elle se sentait transportée ailleurs. Bon dieu ce qu'elle pouvait se sentir mal. Elle avait peur, peur de voir qu'elle ne contrôlait plus rien, même si la présence de Walter la rassurait un peu. Quelques secondes plus tard, elle sentait un matelas doux sous son corps. Elle ne portait pas grand chose sur elle, puisqu'elle avait une simple robe sur le dos, mais malgré ça, elle avait l'impression d'étouffer. Je me sens mal dit-elle en bafouillant alors qu'elle essayait de se redresser tant bien que mal, une main sur son front tandis que l'autre ne lâchait toujours pas Walter, sans qu'elle ne s'en rende compte. J'ai chaud...

L'esprit totalement déconnecté, Camille ne perçut pas l’inquiétude dans la voix de Walter, qui lui aurait certainement fait plaisir dans d'autres circonstances. Les yeux dans le vague, elle regarda difficilement autour d'elle, voyant toujours la pièce tourner dans tous les sens, avant que ses yeux ne tombent sur le visage de Walter, penché au dessus d'elle. Elle essaya de se redresser mais n'y parvint pas, alors qu'il lui intimait de rester en place. Il lui posa des questions qui mirent un temps fou à trouver leur sens. Vomir ? Non, elle n'avait pas envie de vomir, elle voulait tout simplement que tout ça s'arrête. Et avoir moins chaud. Lorsqu'elle se plaignit à se sujet, Walter l'aida à se redresser pour lui enlever sa robe, avant de la reposer doucement sur le matelas, à présent simplement vêtue de petite dentelle. Ces derniers jours elle avait certainement souhaité se retrouver dans ce genre de situation: elle en sous vêtement dans la chambre de Walter, allongée avec lui sur son lit... mais les choses ne se passaient pas vraiment comme elle aurait pu l'imaginer, et c'est à peine si elle se rendit compte de la situation. Dans la manœuvre, ses doigts avaient finit par lâcher son t-shirt et c'est malgré elle qu'elle chercha à nouveau un contact avec lui. Trouvant sa main, elle la saisit douloureusement, appréciant la fraîcheur de ses doigts. Sans sa robe sur elle, elle se sentait déjà mieux, bien qu'elle ait, pour une raison qu'elle ignorait, toujours très chaud. Les questions de Walter se firent un chemin dans le brouillard dans lequel elle était, et c'est avec difficulté qu'elle essaya de s'exprimer. J'étais en boite, je... j'ai comme des... picotements, au bout des doigts dit-elle, totalement à l'ouest, en frottant l'extrémité des doigts de son autre main les uns contre les autres. Je crois que je suis défoncée dit-elle finalement.

Parler semblait l'aider à se remettre les idées en place puisqu'en évoquant la boite de nuit, Camille se rappela petit à petit de sa soirée. Elle était sortie à la boite de l'hôtel et avait rencontré Belle, avec qui elle avait fait la fête pendant un bon bout de temps. Elle se souvint de mecs aussi, qui n'arrêtaient pas de les coller, dont un qui lui avait offert plusieurs verres. Même dans l'état dans lequel elle se trouvait, Camille se sentit stupide. Ce type avait dû la droguer et elle, elle ne s'était méfié de rien. Soupirant, à la fois de contrariété et d'épuisement, elle serra les draps autour d'elle de sa main valide, pour tenter de rester un maximum dans la réalité. Tout d'un coup, elle sentit le poids de Walter à côté d'elle, ce qui la fit ouvrir les yeux pour le découvrir allongé à ses côtés. Il lui sortit un truc comme quoi il n'aimait pas les drogués et allez savoir pourquoi, son coeur se mit à battre d'anxiété. Comme si l'éventualité de l'avoir déçu l'effrayait, ou même la peur de se retrouver seule. Elle n'aimait pas la solitude. Mais la voix de Walter se fit plus proche, tandis qu'il lui disait d'oublier ce qu'il venait de dire. Un peu perdue, son corps se détendit néanmoins à nouveau lorsqu'elle sentit la main du Eliot sur son épaule, puis dans son cou. Son corps semblait irradier de chaleur tandis que celui de Walter, plus frais, lui faisait du bien. Mais au-delà de ça, ce contact entre eux lui procurait une sensation qu'elle ne parvenait pas à définir. Elle était bien ainsi près de lui, bien mieux que dans le couloir quelques minutes plus tôt. Walter prononça une phrase qu'elle ne saisit pas, bien trop concentrée par le rire qui suivit immédiatement ses paroles. Elle le faisait rire ? Soit, au moins elle ne gâchait pas totalement sa soirée. Et puis, alors qu'elle ne s'y attendait pas, elle sentit ses lèvres sur les siennes. D'abord bien trop stone, elle mit quelques secondes à réagir, sentant tout d'un coup un drôle de bon dans sa poitrine. Doucement, elle lui rendit son baiser, se délectant de ses lèvres si douces et tendres. Elle ne se rappelait pas qu'embrasser Walter était si bon. Il finit par se détacher d'elle, et une petite moue de contrariété se dessina sur le visage de Camille. Encore un peu dit-elle avec un sourire, clignant des yeux pour mieux le voir penché au dessus d'elle.

Le baiser de Walter lui avait fait l'effet d'un électrochoc. Pour la première fois de cette longue soirée, elle avait l'impression d'entrevoir le bout du tunnel sombre dans lequel elle se trouvait. Peut-être parce qu'elle se rendait compte qu'il se passait un truc important, là tout de suite. Quelque chose d'important pour elle en tout cas. Plusieurs fois elle avait eu envie de l'embrasser ces derniers jours et pourtant, pour une raison qu'elle ignorait, elle ne s'était pas jetée à l'eau. Pourtant ce n'était pas quelque chose de nouveau pour tous les deux mais cette fois, ce baiser avait comme le goût d'une nouvelle première fois. Son sourire s'élargit lorsqu'elle vit celui qui se dessinait sur le visage de Walter. Peut-être était-ce le fait qu'elle n'était pas dans son état normal, mais elle le trouva terriblement beau en cet instant. Son corps se reposa doucement sur le sien, lui coupant le souffle, plus parce qu'il lui faisait de l'effet que par un réel manque d'oxygène. Même défoncée, madame est exigeante dit-il en riant alors qu'un baiser venait se perdre le long de sa mâchoire. Camille ferma les yeux un instant, savourant cette sensation de bonheur qui l'envahissait peu à peu. Tu devrais y être habitué maintenant.. dit-elle avec un petit sourire. Ses yeux rencontrèrent les siens alors qu'il passait doucement sa main dans ses cheveux, annonçant, elle le savait, le nouveau baiser qu'elle avait réclamé. Son corps se rapprocha de lui même du sien, les lèvres déjà entre ouvertes lorsqu'elle trouva les siennes pour une secondes fois, toujours aussi douces et appétissantes. Rien n'était comparable à ce qu'elle avait déjà pu vivre avec lui. L'instant était si tendre qu'elle se sentait presque fondre. Walter mit fin à leur baiser en l'embrassant une dernière fois sur la joue, puis vint se recoucher près d'elle en l'attirant à lui, tel qu'elle reposait désormais dans ses bras. Elle ferma les yeux en se pelotonnant dans le creux de son étreinte, sa tête contre la sienne. Si je retrouve la personne qui t'a fait ça, je l'étripe, je le démembre et j'ordonne aux gardes du corps de mes parents d'aller éparpiller ses restes dans un aquarium, aux requins. La phrase fit ouvrir des yeux ronds à Camille avant qu'elle ne se mette à rire légèrement. Rappelle-moi de ne jamais te contrarier dit-elle sur le ton de l'humour.