Parfois faire un break peut nous faire du bien ( Aaron Connor )

On m'a dit que j'ai changé

Parfois faire un break peut nous faire du bien

Je ne savais pas si dans le cas de May, se faire un tatouage restait une bonne idée ou non. Seulement, elle ne savait pas ce qu’elle pourrait se faire ancrer dans la peau, comme si elle n’y avait jamais réfléchi. De ce fait, j’avais l’impression que si elle devait se faire tatouer, ça serait sur un coup de tête. Et si j’avais raison sur cela, en effet, ça resterait une mauvaise idée. Cependant, j’esquissais un sourire amusé en l’entendant avouer qu’elle n’aurait jamais dû me demander de l’accompagner. Non, ce n’était pas très convenable, en effet. Mais le pire dans cette histoire, c’est que je ne suis pas quelqu’un de convenable à la base…

J’observais May s’éloigner de moi, piquer une tête dans l’eau puis revenir à la surface en nageant de nouveau jusqu’à moi. Là, ses paroles me surprirent autant qu’elles m’amusèrent. Depuis que je connaissais cette jeune femme, elle m’avait prouvé à quelques reprises qu’elle n’avait pas sa langue dans sa poche et que je lui plaisais d’une façon ou d’une autre. Mais ce qui est sûr, c’est que je ne savais pas où ce genre d’échange pouvait mener. Je piquais une tête à mon tour, sans répondre, allais nager puis remontais à la surface juste devant elle, proche d’elle. Mon regard clair, dont les rayons du soleil le rendaient plus vert que bleu, se planta dans le sien.

- Dois-je cesser de sourire alors ? Ou bien je dois continuer à vous perturber ?

Une façon implicite de lui demander : « Ce petit jeu, on l’arrête maintenant ou bien on le continue ? ».

On m'a dit que j'ai changé

Parfois faire un break peut nous faire du bien

Pas uniquement adressé à elle ? Qu’entendait-elle par là ? Que je suis un coureur de jupons ? Dans le fond, c’est vrai. Je suis quelqu’un qui, désormais, refuse toute relation sérieuse. Je suis conscient de mon charme et de ma capacité à séduire. J’en joue énormément pour assouvir mes désirs et me complaire dans une vie dénuée de projets. J’aime jouir de petits plaisirs au quotidien, sans rien oser prendre au sérieux. Donc un tel sourire, je l’adresse à certainement trop de monde. J’eus un cours instant l’impression d’être un véritable salaud alors que je n’ai jamais manqué de respect à une femme. Je suis coureur de jupons, certes, mais pas un connard. Et puis, j’imaginais qu’elle n’était pas non plus dans une optique sérieuse de son côté.

- Alors je vais continuer de sourire.

Amusé, je lui adressais un nouveau sourire, conscient qu’il s’agissait là de mon principal atout. Après tout, je n’avais pas le visage d’un mannequin et ça aussi, je le savais parfaitement. Soudain, à ma grande surprise, May fit un nouveau pas dans notre jeu. Elle s’approcha de moi et effleura mes lèvres des siennes. Je restais un instant immobile, à me demander s’il n’était pas tant que j’agisse comme un adulte sérieux et responsable. Ce n’était absolument pas convenable. Si quelqu’un nous voyait, je risquais ma place. Oh et puis merde ! On n’a qu’une vie !

Je pressais mes lèvres contre les siennes pour les sceller. Mes yeux se fermèrent sous ce délicieux contact. Un doux baiser de cinéma qui fut finalement un peu moins chaste. Je l’embrassais désormais langoureusement, glissant le bout de ma langue contre la sienne. Et à la fois, je restais joueur puisqu’un instant, je venais mordiller sa lèvre inférieure dans un sourire. Je ne m’étais pas rendu compte que nos corps s’étaient rapprochés. C’est à la fin de ce baiser que je sentis sa poitrine pressée contre mon torse.

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Parfois faire un break peut nous faire du bien

Ce baiser n’avait rien de convenable. Est-ce la raison pour laquelle il était si délicieux ? J’embrassais les lèvres de May dans un baiser plus langoureux et taquin, sans perdre de sa tendresse et de sa sensualité. Si j’avais pu, j’aurai arrêté le temps maintenant alors que je sentais ses bras s’enrouler autour de mon cou. Mes mains puissantes s’attardèrent sur ce corps encore inconnu. Elles descendirent le long de ses hanches avec délicatesse et plus de fermeté à la fois. Nos lèvres se séparèrent néanmoins à un moment donné tandis que l’étudiante reprenait la parole. Un nouveau sourire se dessina sur mes lèvres, toujours aussi enfantin après l’avoir entendu dire qu’elle en rêvait. Cependant, je repris bien vite une forme de sérieux et en comprenant que n’importe qui pouvait passer par ici et nous voir flirter de cette façon dans cette piscine encore déserte. Je venais à peine de faire mes premiers pas à Harvard. Autant dire que si l’on nous voyait et que la rumeur se propageait, je risquais gros. Cela allait-il signifier que j’allais la repousser ? Non. Nous devions seulement être plus discrets.

- Non, ce n’est pas bien. Et si quelqu’un passe par ici, ce qui ne devrait pas tarder, nous serons dans de sales draps.

Je venais d’entraîner May contre l’une des parois de la piscine. Mon corps contre le sien, je déposais mes lèvres sur sa joue pour finalement les balader sur la ligne de sa mâchoire, atteignant son menton afin de remonter jusqu’à ses lèvres. Après un nouveau baiser tout aussi intense que le premier, j’y mis fin à contrecœur pour venir murmurer un :

- Nous ne devrions pas rester ici. N’importe qui pourrait nous voir.

On m'a dit que j'ai changé

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Non, nous ne devions pas rester ici au risque de nous faire surprendre par des étudiants qui n’allaient pas tarder à quitter l’hôtel pour aller à leurs diverses activités de la journée. La piscine sera bientôt remplie par Havard ainsi que par d’autres touristes. Mieux valait donc mettre fin à notre échange, ou bien le poursuivre autre part. Cependant, quand May m’expliqua que nous pouvions aller dans sa chambre ou bien dans la mienne, mes sourcils se haussèrent. Mhhh… était-elle consciente que nous retrouver dans une pièce avec un lit risquait de mener à plus que des baisers ? Elle embrassa ma joue avec tendresse et sortit de la piscine alors que je ne savais trop quoi penser de cette situation, tiraillé entre l’envie de la suivre et ma conscience professionnelle qui me rappelait que ce n’était pas convenable du tout.

- Très bien.

Je venais de prendre ma décision, certainement pas la plus intelligente, mais je sortais à mon tour de la piscine pour attraper une serviette. Une fois tous les deux secs et de nouveau habillés, nous nous dirigeâmes de nouveau vers l’hôtel, en faisant bien attention à ce que nous ne passions pas comme suspects. Certains étudiants nous saluèrent, trop préoccupés par l’emploi du temps de la journée à venir. Nous convînmes que nous irions dans la chambre de May. J’attendais qu’elle me donne le numéro de cette dernière et la laissais y aller en première. Après cinq bonnes minutes, je me dirigeais à mon tour vers la porte. J’attendis que le couloir soit vide pour frapper doucement à la porte. Quand cette dernière s’ouvrit, je m’étais appuyé sur l’encadrement, les bras croisés et un sourire taquin sur les lèvres.

- C’est un véritable parcours du combattant pour venir ici sans se faire repérer.

Liaison dangereuse

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Qu’était-il en train de se passer ? Où se trouvait notre raison ? Visiblement partie bien loin, ou bien était-elle restée à Cambridge ? J’avais souvent l’impression de déconner. Mais là, je sentais que j’allais battre mon record. Si ça se savait, je risquais gros. Est-ce que ça en valait le coup ? Pourtant, à l’heure actuelle, je n’avais pas envie de réfléchir aux conséquences. J’ai toujours profité de la vie et ai suivi mes instincts. Aujourd’hui, ça ne changerait pas. Pourtant, je me tentais à un brin de conscience pour moins culpabiliser.

- Je pense qu’on est en train de faire une belle connerie.

Déjà, je n’avais pas à me retrouver dans sa chambre d’hôtel. J’avais déjà franchi une limite. Mais comme désormais j’étais rentré et que May avait fermé derrière moi, plus personne ne pouvait voir que je me trouvais dans un endroit qui devait m’être interdit. Et si l’on pouvait croire que suite à mes paroles, j’allais faire preuve de raison en faisant demi-tour, il n’en fut rien. Au contraire, j’adressais un sourire à la fois enfantin et charmeur à la jeune femme tout en m’approchant d’elle. Mes doigts glissèrent sous son menton afin de lui faire relever la tête. J’en profitais donc pour déposer un tendre baiser sur ses lèvres. Et si je me montrais si doux en sa présence, c’est parce que je savais que ça ne serait pas le cas bien longtemps. Nous nous embrassâmes avec envie tandis que je l’entraînais dos à un mur.