Remember the past ❖ LAUREANE

Le spring break 2014 s’annonçait bien, après tout que demander de mieux ? Il y avait l’alcool, la plage, les filles, et toutes les autres drogues auxquelles j’étais totalement dépendant. Le voyage avait été long, tout simplement parce qu’une fille à maman m’avait raconté toute l’épopée de son chat durant celui-ci. Heureusement que le voyage c’était terminé, sinon s’en était fini d’elle, mes mains autour de son cou, je n’aurais pas donné cher de sa pauvre vie. Après mon arrivée, j’étais resté à l’hôtel, la plupart des étudiants étaient déjà partis en excursion mais moi je voulais rester de mon côté, pour mieux me préparer. J’avais alors découvert le luxueux hôtel dans lequel on était logé, j’avais préparé mes affaires, ouais j’avais déjà pris mes aises, puis j’étais partie faire un footing sur la plage, afin de profiter du paysage. La fête me démangeait déjà, mon corps avait besoin d’une dose d’alcool, de feu de joie, de filles enjôlées, de mecs bourrés, mais mon corps réclamait également de faire du sport et étant donné qu’aucune fille n’était à ma disposition, j’avais préféré courir. Le reste de la journée avait été plutôt tranquille, j’avais rejoint un pote au bar afin de commencer doucement à se mettre dans l’ambiance, il m’avait alors proposé de le rejoindre à une fête sur la plage quelques heures plus tard, j’avais tout de suite accepté, après tout, vous me voyez, moi, refuser une fête ? Inconcevable. Sur les coups de 21 h, je marchais donc sur la plage à la recherche d’un feu de camp, j’étais très loin d’imaginer que j’allais tomber sur une vieille connaissance...

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Lauréane & Loukas

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L’air était chaud et fruité tellement différent de Cambridge ou même des autres pays que j’avais pu rencontrer. Je ne regrettais pas d’être ici même si ma participation s’était finalement fait attendre. J’avais hésité à venir, non pas que j’étais contre deux bonnes semaines de fête et vacance mais disons que ma présence ne plaisait pas à tout le monde. Mon retour était encore amer pour certains. J’avais finalement opté pour une petite séance bronzette à la piscine. Tous les étudiants s’étaient amassé sur la plage. L'eau bleue attirait. J’avais toujours préféré la piscine à la mer. La journée était passée relativement vite, tout semblait si parfait ici. J’étais partie dans ma chambre me préparait. L’hôtel organisait plusieurs fêtes auxquelles nous étions invités. Une fête à l’intérieur de l’hôtel est une sur la plage. Mon choix s’était rapidement porté sur le feu de camp. Je m’étais habillée, une robe légère, mon maillot de bain et le tour était joué. Un peu en retard, j’étais prête pour mon premier soir ici. J’arrivais sur la plage tranquillement et apercevait une silhouette au loin. Je n’y prêtais pas attention, par tout de suite en tout cas. Mes yeux se froncèrent petit à petit en voyant la silhouette s’avancer vers moi. Loukas ? Que faisait-il ici ? Mon corps se stoppa, surpris de le voir ici et finalement de voir quelqu’un surgir de mon passé troublant. « Loukas ? » dis-je méfiante. Je m’avançais encore un peu et apercevait son visage. S’était bien lui, devant moi. « Qu’est que tu fais ici ? » dis-je en chuchotant.

Je sentais que ces deux semaines allaient être plus que palpitantes, je m’apprêtais à passer deux semaines dont mon cerveau n’allait pas avoir beaucoup de souvenirs. Alcool, soleil, drogues et autres femmes terriblement sexy allaient défiler dans mes bras, et tout ça pour mon bon plaisir. C’est sans doute pour ça que je n’avais pas hésité à m’inscrire une fois de plus au Spring Break, chaque année je m’arrangeais pour y être, même lorsque j’étais encore à New York et que je ne foutais rien de mes journées à part décuver dans les bras d’un mannequin. Les seules années où j’avais dû m’en dispenser, c’était durant l’armée, là je n’avais pas eu d’autres choix que d’abandonner l’idée d’aller m’allonger sous les cocotiers. C’est sans doute pour ça que je rattrapais le temps perdu, comme si j’avais énormément à rattraper. Marchant sur la plage d’un pas nonchalant à la recherche du feu de camp sans forcément trop me presser, j’apercevais une silhouette qui se dirigeait droit sur moi, un sourire aux lèvres, je posais mon regard sur cette femme aux courbes parfaite. Mais j’étais soudainement surpris en m’apercevant qu’elle connaissait mon nom, et que je la connaissais parfaitement. Faisant semblant de ne pas être étonné, je sortais les mains de mes poches et souriais « Surprise ! » Je me mettais alors légèrement à rire devant sa mine déconfite et l’écoutais chuchoter. Je fronçais alors les sourcils. « Mais pourquoi tu chuchotes hein ? » J’approchais alors mon visage du sien et plantais mon regard dans ses grands yeux. « Je participe au Spring Break, rien de plus normal comme tu peux le voir. »

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Lauréane & Loukas

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Le visage de Loukas m’avait surprise, m’attendais-je à le voir ici ? Pas du tout. Mon visage montrait une certaine incompréhension. Loukas était un des rares à connaitre toute la vérité. Un secret que je gardais depuis mon retour. Personnes n’avaient besoin de savoir ma vie et je tenais à ce que la situation reste comme cela. Il me souriait et fit : « surprise ! » j’affichais un mince sourire, mon enthousiasme était bloqué par l’incompréhension. Un beau militaire qui finalement était déjà passé entre mes mains. Je ne lui répondis pas ne sachant finalement pas quoi dire. « Mais pourquoi tu chuchotes hein ? » l’habitude sans doute après toute notre relation au Nigeria était qualifiée d’interdite. Je lui fis toujours doucement : « L’habitude sans doute » dis-je en montant un peu le volume sonore de ma voix. Il s’approcha doucement. Mes sens étaient en alerte comme si mon corps se rappelait encore des nuits interdites auxquelles nous nous adonnions. « Je participe au Spring Break, rien de plus normal comme tu peux le voir » la question était stupide mais essentiel. Je lui fis alors : « et comment se fait-il que tu es à Harvard ? » dis-je en levant machinalement un de mes sourcils. « Tu t’amuses bien j’espère ? » dis-je en souriant finalement.

C’est dingue comme le destin peut se jouer de nous, comme il peut nous faire chavirer par une simple bêtise. C’est vrai après tout, si je ne m’étais pas fait ami ami avec un Britannique, si nous n’avions pas échangé nos costumes, jamais je n’aurais été attaqué, jamais je n’aurais eu de débris de mortier dans le corps et jamais je n’aurais posé mon regard sur la jolie blonde qu’était Lauréane. Un léger sourire sur mes lèvres, je posais mon regard séducteur comme autrefois, elle faisait malheureusement partie des femmes que je n’avais pas oubliées. Quelque chose nous avait unis auparavant, était-ce le fait que nous avions dû nous cacher qui avait mis du piment ? Certainement. J’avais beau ne pas l’avoir vu pendant des années, j’avais encore la sensation de son corps chaud contre le moi, et surtout une envie subite de poser mes lèvres sur son cou tendre. « J’ai comme qui dirait, eu une envie subite de me remettre en selle au niveau des études. » Après qu’elle ait posé ses doigts sur mon corps meurtri, après que nos chemins s’étaient séparés, j’avais renoncé à l’armée, histoire de mettre de l’ordre dans les affaires familiales sans doute étant donné que mon père allait finir en prison. « C'est agréable en effet, et je sens que je vais encore plus m'amuser désormais. » Je lui adressais alors un large sourire en faisant un dernier pas vers elle, me rapprochant encore plus de sa beauté.

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Lauréane & Loukas

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Loukas avait un incroyable pouvoir de séduction sur moi. Faiblir ne faisait pas partie de mes habitudes. J’aimais être inaccessible. Ça me plaisait et ça plaisait aux hommes. Son visage me rappelait bien des souvenirs allant du plus douloureux aux plus tendres. Le Nigeria avait été une période difficile pour moi, pour lui, pour tous. « J’ai comme qui dirait, eu une envie subite de me remettre en selle au niveau des études. » je le regardais avec insistance. Il avait été important même si notre relation n’était que futilité. Je l’avais apprécié. C’était étrange de le voir ici. J’affichais un sourire prenant compte que tout ceci n’était pas une illusion. « c’est étrange de te revoir… » dis-je un petit sourire au coin. Le revoir m’avait paru impossible et aujourd’hui la vie jouait avec moi. Mon regard semblait bloqué sur les prunelles du jeune homme : « C’est agréable en effet, et je sens que je vais encore plus m’amuser désormais » un sous-entendu qui ne me restait pas indifférent. Je ne fis rien, mon regard ne bougeait pas et un mince sourire s’affichait. Il s’approcha alors doucement laissant finalement une mince distance entre nous. « Qu’est-ce que tu fais ? » dis-je en relevant ma tête. « N’y pense pas Jefferson » dis-je en souriant finalement.

Son visage avait été la première chose que j’avais vue alors quand j’avais ouvert les yeux. J’ignorais ce qui s’était passé, comment j’étais arrivé ici, et des tas de questions avaient mis un énorme bordel dans mon esprit. Son doux visage d’ange, son accent Britannique et surtout sa tenue d’infirmière m’avait soudainement mis dans l’angoisse, il m’était arrivé un truc, et le fait de ne rien savoir me dérangeait. Elle m’avait alors expliqué ce qui s’était passé, et aussitôt un sourire était né sur mon visage, je me disais que le destin était bien fait. Je devais l’avouer, Lauréane était une des plus belles femmes que j’avais vues, et d’un certain côté, elle avait su m’amadouer, après tout je m’étais accroché pour l’avoir dans mes bras rien qu’une toute petite nuit. « Mais néanmoins agréable. » Je me lançais des fleurs, il est vrai, mais après tout elle me connaissait non ? Le plaisir était partagé, sa beauté m’avait terriblement manqué. Je m’approchais alors d’elle pendant qu’un sourire s’affichait sur son tendre visage. Je me mettais alors à rire en voyant sa réaction. « J’ai toujours adoré ça chez toi, le fait que tu te contredises toute seule. » De l’eau avait coulé sous les ponts, et pourtant j’avais l’impression que le Nigeria datait d’hier, c’était à la fois étrange et plaisant…

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« Mais néanmoins agréable » il n’avait pas tort là-dessus. Cette situation était agréable et reflétait au combien il m’attirait toujours. Les années étaient passées et Loukas ne semblait pas avoir changé. Il était peut-être plus fort. Bien des choses s’étaient produites depuis son départ. Mon accident ? Était-il au courant ? Je ne pense pas. Peu de personnes étaient au courant après tout je n’étais pas le genre à dialoguer de ce qu’il m’était arrivé. Le mystère était une chose naturelle chez moi et Loukas le savait très bien. Nous étions proche, assez proches pour sentir le souffle chaud du jeune étudiant. Avant qu’il ne se mette à rire et qu’il me réponde : « J’ai toujours adoré ça chez toi, le fait que tu te contredises toute seule » j’osais mes sourcils et lui fis : « Que je me contredise . N’importe quoi » dis-je en souriant. Je ne le touchais pas, il était évident qu’il m’attirait toujours autant. Et bizarrement ça en était presque déstabilisant. Je lui fis ensuite : « j’avais presque oublié ce sourire… tellement facile d’y résister » dis-je un brin rebelle. J’affichais un sourire et me mis à rire.

La voir chaque jour avait réussi à apaiser mon quotidien. J’avais beau n’être pas du genre à me plaindre, se prendre des éclats de mortier dans le corps, ce n’était pas vraiment quelque chose d’agréable. C’est dingue comme son accent m’avait tout de suite séduite, également son naturel, et il faut avouer que j’adorais lorsqu’elle posait ses mains sur mon corps meurtri. L’ambiance avait fait que je me laissais volontiers laisser tel un mourant rien pour qu’elle prenne encore plus soin de moi. Au départ, je ne lui avais rien dit, sur le fait que je n’étais pas vraiment un Britannique, mais après tout, était-ce si difficile à voir ? Le fait que l’on soit dans deux camps, le fait qu’elle soit infirmière et moi son patient, tout ceci avait joué sur notre relation, et ce mystère ne m’avait pas déplu. Je me mettais une nouvelle fois à rire alors qu’elle fronçait les sourcils, telle une gamine. Mon regard ne pouvait se détacher de son visage, étais-je encore accro à cette belle infirmière ? Peut-être bien, après tout elle avait été la seule à vraiment réussir à me charmer, la seule à vraiment m’avoir dans ses filets. « Mademoiselle joue les rebelles ? Je t’ai connu plus docile. » Mes doigts venaient alors effleurer sa taille si fine et délicate que j’aimais tant enlacer autrefois.

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Notre relation avait été particulière. Elle avait été à la fois passionné, mystérieuse et dangereuse. Des qualités qui avaient fait de cette relation une de mes meilleures rencontres. Loukas était difficilement oubliable. « Mademoiselle joue les rebelles . Je t’ai connu plus docile » j’affichais un sourire au coin des lèvres. Notre relation avait toujours été très dangereuse. Fricoté avec la partie adverse s’était révélée être très excitant. Tout semblait étrange ce soir. Je ne bougeais pas presque hypnotisé par ce corps que je connaissais déjà. Les doigts du jeune étudiant effleuraient ma taille. Mes sourcils se levèrent doucement et je lui fis : « Vous n’avez encore rien vu monsieur Jefferson » dis-je en lui faisant un petit clin d’œil. Il était évident qu’il me plaisait encore et Loukas semblait partager ce même sentiment. « Il faut croire que vous n’avez pas changé, toujours aussi rebelle. » dis-je en souriant et en me rapprochant un peu plus. Nos corps se touchaient pratiquement. « dit moi… pourquoi es-tu parti sans dire au revoir ? » dis-je subitement. Une question qui finalement me trottait depuis longtemps.