(+ Declan) hey poto, y'a échange d'infos !

« Ça, c’est marrant, je le crois direct ! » s’amusa-t-elle à rétorquer pour mieux pouffer quelques secondes plus tard. « Tu sais que ma salade t’emmerde ? On est quand même deux beaux éclopés du palpitant, ça c’est clair, net, précis et hautement vérifiable. Ceci dit… ah, qui vivra verra. Je crois que le mot « avenir » me fout un peu trop les jetons » avoua-t-elle car une potentielle histoire d’amour avec Mina risquait d’être compliquée rien qu’avec le regard des gens, et plus spécifiquement de leurs parents respectifs. En théorie Bambi s’en moquait bien, mais elle connaissait la sensibilité de sa brunette… et se demandait si cette dernière serait prête à l’accepter… « Minute… une bague… genre comme dans engagement, fiançailles, je vais te dire oui devant un vieux décrépi dans une église qui sent le moisi à des miles ?! » Bien sûr, Bambi se leva illico presto, avec un regard filou particulièrement marqué. « Tu veux que je te file un coup de main, c’est ça ? »

Pour être des éclopés, on l’était mais quelque chose de bien, je crois que j’aurais davantage de facilité à comprendre le mandarin plutôt que les rouages de l’amour et des relations sentimentales. « Parce que tu crois que je n’ai pas la trouille de l’avenir ? Tôt ou tard, Mallory se rendra compte qu’elle perd son temps avec un ancien coureur de jupon comme moi mais j’ai envie de croire que j’arriverai à la retenir quoiqu’il arrive » lui répondis-je. Cela me mettait les jambes en coton rien que d’y penser mais je voulais me dire que je tenais plus du fier et puissant gorille plutôt que de simplet ou peureux des sept nains. Bambi termina tout de même par percuter que je lui demandais réellement de m’aider à choisir une bague de fiançailles. « Non, en fait j’ai juste envie que tu me fasses un plat de spaghettis. Désolé de mon humour de merde mais je me sens un peu stressé à l’idée d’entrer dans une bijouterie. Je ne veux pas dire que ça me prend comme une envie de pisser mais tu as raison, il vaut mieux que je la demande en mariage avant qu’un autre n’ait l’idée avant moi » rétorquais-je en me passant une main dans les cheveux. Ni une ni deux, on se dirigea vers l’ascenseur pour aller à l’étage des boutiques. Il y avait déjà un petit couple de vieux et à peine les portes étaient fermés que j’entendais comme un « prout ». Bon, j’étais nul pour décrire les bruits mais l’odeur qui s’en suivi m’informa que je n’avais pas eu une illusion auditive. « Absolument delicious » marmonnais-je en levant les yeux au plafond. En plus, au lieu de l’habituelle musique d’ascenseur, on avait le droit à un morceau d’opéra avec un chanteur lyrique qui avait dû être castré pour chanter aussi aigu.

Bambi leva les yeux au ciel. « T’es vraiment con ou tu prends des cours du soir ? Mallory est raide dingue de toi, elle te quittera jamais, tu déconnes ! Quand une nénette t’offre sa première fois, c’est pas pour aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs… c’est pas une Marie couche-toi là ta blonde ! » lui mit-elle les points sur les i car Declan semblait en avoir bien besoin. Puis après tout, la jolie Mather voyait cela d’un œil nettement plus féminin, ce qui ne pouvait pas lui faire de mal manifestement. « Tu es stressé parce que tu connais pas ses goûts ? Panique pas, t’as la reine de la situation avec toi » lâcha-t-elle non sans lui donner un petit coup de coude. Bambi était peut-être quiche ès relations sociales, mais elle avait suffisamment le sens de l’observation en revanche, voilà pourquoi elle n’hésita pas à le suivre sitôt sortie de l’ascenseur pour mieux lui montrer une boutique en particulier. Celle-là avait l’air de refermer des trésors ! « Tu sais vaguement ce que tu veux comme bague pour elle ou pas ? »

« Encore heureux que ce n’est pas une marie couche toi là ! » grognais-je. J’avais un problème avec ce genre de nana alors autant dire que je ne portais pas sa Mina dans mon cœur. Forcément, elle finirait par faire souffrir B. et je ne voulais pas de ça pour ma meilleure amie. « Non, je ne connais pas ses goûts et c’est la première fois que je vais demander une femme en mariage alors te fout pas de ma tête stp » soupirais-je car j’avais vraiment envie que nous la cherchions tous les deux mais dans un même temps, je me sentais tellement stressé que me connaissant, je risquais de prendre mal les piques qui d’ordinaire m’auraient fait rire. Ma meilleure amie me montra rapidement une boutique et j’hochais la tête, pourquoi pas commencer par celle-là. « Euh une bague quoi… un truc rond avec un trou au milieu pour qu’elle puisse l’enfiler… Pourquoi, y a d’autres choses à prendre en considération ? » marmonnais-je au comble de la naïveté masculine. Bambi n’était pas au bout de ses peines.

« Bah donc t’as pas à te plaindre ! Mais je me foutais pas de toiiii t’en fais pas ! Je sais très bien que c’est une grande première pour toi et je te trouve courageux » lui fit-elle, en toute sincérité. Bambi n’était peut-être pas la plus démonstrative des blondes mais elle n’était pas avare de compliments quand elle s’y mettait. « Ah ouais quand même, y’a du boulot… faudrait que tu saches si tu veux de l’or ou de l’argent, avec diamants ou pas, si c’est de l’or, plutôt du jaune, du blanc, du rose ? Sinon, vaudrait peut-être mieux qu’on rentre et que tu regardes tout, il y en a bien une qui va te taper dans l’œil… »

« Merci beauté » répondis-je après une courte inspiration. Je me sentais tellement mal à l’aise dans le rôle du grand romantique prêt à demander la main de sa donzelle que je m’en trouvais que plus pathétique toutefois, le pire restait à venir tandis que j’entendais B. me lister tous les critères de sélection. Ma réaction fut rapide, je m’approchais du premier mur que je trouvais pour m’y cogner la tête à plusieurs reprises. « J’y arriverai jamais… Ils ne peuvent pas faire un kit tout complet ? Poème, champagne, bague et manuel d’utilisation ?! »râlais-je avant de m’adosser au mur. « Dis, si un mec te demande en mariage, tu voudrais quelle bague ? » lui demandais-je avant de prendre mon courage à deux mains et d’entrer dans la bijouterie en sa compagnie. « Putain mais comment veux-tu que je choisisse ?! C’est pire que dans la dernière croisade… Faut que je choisisse la plus moche des bagues pour que ce soit la bonne ?! »

Bambi arqua subitement un sourcil en voyant Declan se cogner plusieurs fois la tête contre le mur avec désespoir. « T’as pas besoin d’un manuel, t’as une gonzesse avec toi alors râle pas et pose des questions plutôt ! » fit-elle en soupirant. Après tout, elle n’était pas dans sa tête. « Techniquement parlant c’est pas un homme dont j’espère un jour une demande en mariage mais disons qu’une soirée simple au restaurant, un joli cadre avec une fleur ou deux et une demande du cru de la personne me suffirait. T’as pas besoin d’en faire des tonnes tu sais. » Du moins Bambi n’aimerait pas de grandes fioritures, mais elle ne pensait pas que ce soit très différent du côté de Mallory. « Moche ? Ah non c’est pas l’intérêt ! Vu ce que porte ta nénette comme bijou, je pencherais pour or jaune. Avec un petit diamant, quelque chose de discret. Regarde juste ce présentoir là, il y en a des pas mal dans le style que je viens de te décrire… »

« Mais je sais même pas quelle question poser. Je peux lui acheter de la lingerie les yeux fermés, des sextoys si elle le veut mais les bijoux, c’est juste pas mon rayon » grimaçais-je avant de lui demander comment elle voudrait être demandée en mariage. « Mouais ben j’espère que tu ne comptes pas te marier avec l’autre nympho, tu miserais clairement sur le mauvais cheval ! » bougonnais-je car autant l’avouer, Mina était mignonne et sûrement très sympathique mais je ne lui faisais pas confiance pour rester fidèle à B. et je connaissais suffisamment ma blondinette pour savoir qu’une trahison de plus serait une trahison de trop. « Je note tes conseils quand même… pas des tonnes.. Mais tu ne crois pas qu’elle va me rire au nez si je lui demande d’être ma fiancée ? Je veux dire, on sort ensemble depuis quoi, un mois »grimaçais-je tout en m’approchant du présentoir. « Hum celle-là ? » lui demandais-je en lui montrant une bague des plus bling bling.

« C’est quand même ouf que tu sois plus calé en sextoys pour ta nénette qu’en bijoux ! » s’étonna Bambi sans même avoir l’idée de se moquer. Disons qu’elle trouvait cela plus hallucinant que drôle pour le coup. « Tu vas pas recommencer ! Tu veux pas que je me moque de ta manœuvre alors lâche-moi la grappe avec Mina tu veux, c’est pas les vendanges ! » répliqua-t-elle nettement plus froidement, la jolie Mather ayant toujours autant de mal à accepter les remarques acerbes de Declan à propos de sa brunette préférée. Qu’il s’y fasse : elle n’avait pas l’intention de suivre autre chose que son instinct en la matière. « Et après ? Ce qui compte c’est que tu sois prêt dans ta tête. Si tu sens que c’est la bonne, fonce. C’est marqué nulle part qu’il faut attendre vingt ans de couple pour demander l’autre en mariage ! Par contre je la vois mal porter une bague aussi grosse… t’avais pas plus voyant comme diamant ? J’ai dis petit Dec’… regarde celle-là, à côté, discrète mais jolie non ? »

« C’est simple, j’ai jamais été proche d’une femme au point de lui acheter des bijoux donc, je passe plus de temps dans les sextoys pour jouer avec mes conquêtes que pour les amener devant monsieur le curé »rétorquais-je comme si mon raisonnement coulait de source même si quelques instants plus tard, je ne pus m’empêcher de remettre son couple en question. C’était plus fort que moi, sûrement cette nénette était adorable mais merde, c’était une nymphomane, je ne la voyais pas dans le rôle de la gentille petite-amie fidèle. « C’est pas ma faute si ta copine commence à se faire une joyeuse réputation de briseuse de cœur chez les Winthrop » répondis-je calmement avant de changer de sujet car je ne voulais pas plomber l’ambiance avec ma meilleure amie même si je me promis de garder la brunette à l’œil. « Prêt, je le suis… après, je ne sais pas si je suis en mesure de trouver une bague… Mouais, je ne suis pas convaincu par ce choix, et celle-là ? T’en pense quoi ? » lui demandais-je en lui montrant une bague qui payait pas de mine (ni son prix d’ailleurs).