(+ Declan) hey poto, y'a échange d'infos !

Declan était à Punta Cana, Bambi ne le savait que trop bien et pour cause, ils s’étaient envoyé plusieurs textos à la sortie de l’avion. La jolie monténégrine profita donc du fait que Mina soit à la piscine de l’hôtel pour descendre au quatrième étage de l’hôtel, direction la chambre de son irlandais préféré. « Hello Handsome ! Tu as deux minutes ? » demanda-t-elle à la volée, sa tablette en main bien qu’encore rangée dans son étui. Bambi affichait un petit sourire amusé car elle ne savait que trop bien que Declan n’était pas venu seul. Cela avait l’air de rouler avec son anglaise, et la donne l’amusait au-delà des mots car dans ses souvenirs, son meilleur poto était un coureur de jupons, pas quelqu’un de facilement casable… « Ca a l’air de rouler avec ta blonde ! Je crois que tu as des choses à m’dire toi, je passe à la torture ou tu parles si j’ai des infos à échanger ? »

Mallory m’avait lâchement abandonné pour une séance de spa alors j’étais pour le moins tranquille dans notre chambre, avachi, uniquement vêtu d’un bermuda noir. Je comptais aller faire trempette dans la piscine de l’hôtel et pourquoi pas, voir si je ne trouvais pas des connaissances ici et là. On frappa à la porte et je me levais en grognant allant ouvrir, tombant sur le minois de ma meilleure amie. « Pour toi beauté, j’ai toujours tout mon temps »l’accueillais-je non sans lui calquer la bise, la laissant entrer avant que la jolie blonde ne commence les hostilités. « Tu veux que je te cause de la nympho qui te sert actuellement de colocataire ? Alors, toujours pas craqué ? »l’emmerdais-je gentiment avant de soupirer. « Je parlerai, oublie la torture mais j’espère que tu as du lourd, mes confidences ne sont pas en soldes » répliquais-je avant d’ouvrir le minibar. « Tu picoles avec moi ? » lui proposais-je en sortant une bière.

Bambi lui rendit bien évidemment sa bise illico presto, véritable tradition entre eux. Ils n’étaient câlins ni l’un ni l’autre mais ce genre de manifestation physique ne les avaient jamais dérangés, c’était somme toute naturel. « Non elle a pas craqué, et puis arrête de l’appeler la nympho espèce de trouduc ! Explique-moi plutôt comment ça se fait que tu sois toujours avec la même nénette au bout de plusieurs semaines, anglaise de surcroît alors que si ma mémoire est bonne tu fais une allergie ! » le provoqua-t-elle non sans accepter au passage la bière qu’il lui tendit, Bambi n’étant décidément pas une nonne de ce point de vue là. « Et si j’avais quelques petites infos sur ta blonde, justement ? Traite-moi de fouineuse… santé mais pas des pieds au fait poto ! » fit-elle en entrechoquant leurs bières, accompagnant son geste d’un sourire. Declan savait que Bambi était hacker, et elle s’inquiétait pour lui d’une certaine façon… d’où le fait qu’elle ait fouiné.

« Trouduc toi-même et quand elle arrêtera de m’appeler le grand con, j’arrêterai de l’appeler la nympho » protestais-je car je n’étais pas ignorant des bons sentiments de cette nana pour ma petite personne mais bon, cela ressemblait plus à une histoire d’amour entre un chien et un chat qu’à véritablement une fin de non-recevoir. « Ouais ben, y a que les cons qui changent pas d’avis et cette nana est une déesse au lit alors, je veux bien passer outre qu’elle soit anglaise surtout qu’elle ne l’est pas ! » déclarais-je avec un sourire fier. « Elle est irlandaise la demoiselle ! Tu vois, Junior a un radar dans le cul, il se lève toujours pour Danette devant une irlandaise »fanfaronnais-je bien que je ne comprenais pas trop pourquoi Mallory n’assumait pas sa nationalité irlandaise. Elle semblait cacher bien des choses. « T’es qu’une fouineuse mais en même temps, vu le dossier que j’ai sur ta soupirante… on se fait un échange ? » lui demandais-je avant d’entrechoquer nos bières.

« Hey déjà elle t’appelle le grand con… imagine elle change de qualificatif et elle t’appelle le p’tit con hein ! Ça t’irait bien p’tit con non ? » Bambi lui tira la langue avant de hausser les épaules, n’ayant pas peur des éventuelles représailles parce qu’ils adoraient se charrier et ce depuis qu’ils se connaissaient… ça ne datait donc pas d’hier. « Une déesse au lit, tu m’en diras tant… mais tu m’avais pas dit qu’elle était vierge ? Soit t’es un bon prof, soit elle s’est maté quelques films pornos au passage histoire de pas être totalement cruche ! Et je sais qu’elle est irlandaise » lâcha-t-elle non sans ouvrir son dossier en premier, évitant de jouer la carte de la fierté en cherchant à obtenir d’abord des infos sur Mina. Si Bambi avait vu juste, il serait tellement sonné d’apprendre l’identité du vrai père de Mallo qu’il lui donnerait sûrement les infos dans la foulée sans même rechigner… « Voilà son vrai acte de naissance, une vraie saloperie à trouver d’ailleurs, il était crypté un truc de dingue ! Regarde qui est à la case père et tu sauras pourquoi elle se vante pas de sa vraie nationalité. »

« Je te merde blondasse ! » répliquais-je lorsqu’elle me tira la langue. Si une personne nous écoutait, sûrement se demanderait-elle pourquoi nous restions ensemble mais ce que tout le monde ignorait, c’est que derrière nos amabilités se cachait une véritable amitié. Bambi était la seule personne en dehors de la famille à connaître tout de moi. Elle était ma sœur, ma meilleure amie, ma confidente, mon tout sans que la moindre ambiguïté ne vienne se glisser entre nous. « Tu oses poser la question ?! JE SUIS un bon prof !! Attends, elle ne pouvait pas rêver mieux pour amant que Declan O’Malley… et comment tu sais qu’elle est irlandaise ? » fronçais-je les sourcils avant d’être frappé d’un uppercut en lisant les informations que me donna ma meilleure amie. D’un coup, ma bière me faisait penser à du pipi de chat et je la reposais sur la table, sortant une bouteille de scotch de mon sac pour l’ouvrir et boire un certain nombre de gorgées cul sec. « Putain de merde ! Soit j’ai un karma des plus pourris, soit un dieu quelconque m’en veut… Putain de merde ! » lâchais-je avant de lui tendre une enveloppe contenant les informations sur sa copine à savoir sa filiation avec le parrain de la mafia italienne ainsi que les horreurs que ce dernier lui avait fait subir sans parler du programme de protection des témoins. « Tout ça doit rester entre nous, Mallory ne doit jamais savoir que je sais tout… » murmurais-je, la tête entre les mains.

« Je savais bien que tu m’adorais, c’était écrit dans le cieleuuuh ! » Bambi éclata de rire car elle adorait charrier Declan plus que toute autre chose mais cela ne l’empêchait pas d’adorer l’irlandais tout court. Il pourrait lui demander n’importe quoi, si c’était dans ses cordes, elle lui donnerait un coup de main bien volontiers, et c’est ce qu’elle tentait de faire en lui donnant des informations si brûlantes sur sa Mallory bien aimée. Elle voulait qu’il sache où il mettait les pieds… non pas pour le faire rompre, bien au contraire, mais pour qu’il fasse gaffe à son séant, tout simplement. « J’ai fais des recherches, voilà pourquoi je le sais ! Je crois que c’est pas une question de karma parce que selon moi, elle n’est pas vraiment responsable de l’identité de son paternel après tout ! Les voies des spermatozoïdes sont impénétrables, amen ! Tu sais très bien que je suis une tombe, elle n’apprendra rien de ma bouche, car après tout elle ne t’a sûrement rien dit pour éviter que tu la vois comme la fille de l’autre trouduc… » Bambi prit le dossier concernant Mina entre ses mains mais ne le regarda pas immédiatement. D’abord, elle passa une main contre le dos de Declan. « J’peux faire quelque chose ? »

« Sérieusement, je ne sais pas quelle drogue circule en ce moment mais elle fait des ravages ! J’en veux ! »la charriais-je en souriant, appréciant de la voir aussi souriante et éclatante de joie. Apparemment, le spring break lui réussissait pleinement. La donne changea légèrement à la lecture de ce fameux dossier. Ainsi, elle était la fille de l’un des ennemis de la famille. Génial. Tout simplement génial. Je me sentais limite revivre d’un seul coup songeais-je avec ironie. « Ouais mais cela implique qu’elle sait exactement qui je suis. Bordel, je ne sais pas quoi faire avec cette bombe. D’un côté, j’ai juste envie de dire rien à branler et de l’autre, je devrais informer ma famille. Dans les deux cas, je trahis quelqu’un. Génial, un cas de conscience, c’est exactement ce dont j’avais besoin à l’heure actuelle » marmonnais-je en me prenant la tête entre mes mains. « Y a pas grand-chose à faire… A moins que tu ne saches quelle décision je dois prendre » grimaçais-je un sourire « Dis, tu me ferais un câlin ? Je sais que c’est pas notre truc à tous les deux mais là, pour la peine, soit on se tape dessus pour se défouler, soit on se fait un câlin » demandais-je piteusement. Mallory déteignait un peu trop sur moi.

« C’est pas pour dire mais la drogue dont tu parles, tu y as déjà goûté ! » fit-elle remarquer à toutes fins utiles car Declan était le premier à avoir changé en devenant amoureux. Il était amoureux de Mallory, n’est-ce pas ? Du moins Bambi le prenait-elle de cette manière à voir sa réaction maintenant qu’il avait la bombe atomique d’information concernant la jolie anglaise entre ses mains. « Je pense qu’elle sait qui tu es mais si elle n’a jamais rien fait ou tenté, c’est sûrement parce qu’elle s’en fout de qui tu es, tu ne crois pas ? C’est l’homme qui l’intéresse, pas le futur parrain… ceci dit si tu informes ta famille, tu sais très bien ce qui risque de se passer » reprit-elle d’un ton plus grave car Mallory se retrouverait rapidement avec une balle dans la tête si jamais elle avait bien cerné le clan O’Malley et Bambi ne pensait pas être à côté de la plaque justement. « Moi je sais ce que je ferais à ta place mais je suis pas à ta place… » La monténégrine s’approcha pour mieux le prendre maladroitement dans ses bras, soupirant doucement car elle n’était pas douée en la matière. « Quand tu veux on peut s’bastonner aussi. »

« Ouais, je sais ce qui se passera et c’est justement ce que je veux éviter. Je crois que je suis totalement accro à cette nana, elle me rend dingue d’elle mais tu sais combien je ne suis pas doué dans les relations sentimentales. On ne peut pas dire que j’ai connu beaucoup d’exemple en la matière ni même connu beaucoup d’expérience dans ce domaine… J’ai peur de faire de la merde ! »soupirais-je avant de tout simplement lui demander un câlin mais comment dire, cela me fit une drôle de sensation. « Le prends pas mal seulement, j’ai l’impression d’être un grand nigaud lorsqu’on se fait un câlin… Cela ne rend vraiment pas pareil quand c’est avec Mallo donc… salle de boxe, ça te tente ? Pas forcément pour se taper sur la gueule mais histoire de se faire un bon puching ball… Je crois que si tu lis le dossier de ta nénette, tu en auras bien besoin toi aussi » marmonnais-je avant de m’écarter, glissant simplement ma main sur sa nuque pour la rapprocher de moi afin de planter un baiser sur son front pour la remercier de sa présence et de son soutien.