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Their shadows are searching in the night ≈ Aidan

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Malheureusement – ou peut-être bienheureusement je suis pas encore décidée – les deux amis n'étaient absolument pas en état de tenir une conversation philosophique sur : faut-il, oui ou non, faire souffrir nos bizuts lorsqu'on a été validé de notre bizutage et qu'on devient bizuteur à son tour ? C'était même pas à cause de l'alcool ou d'un produit illicite qu'ils n'étaient pas capables de le faire vu qu'ils n'avaient rien bu et qu'aux dernières nouvelles Aidan n'avait fumé qu'une cigarette, en revanche, l'eau, sur Joan, provoquait les mêmes effets qu'une cuite. « J'aimerai me nourrir exclusivement de fraises Tagada mais j'ai peur de me déclencher une dépendance aux Haribos. » Voilà quelles étaient les préoccupations premières de la jeune femme. Manger des bonbons et ne pas devenir accroc aux bonbons. En fait, ça serait vraiment le bonheur si c'était sa seule préoccupation. Finalement, Lindley attrapa la main du Lowell et ils se tirèrent mutuellement jusqu'à la plage où Joan s'écroula. « Hé ! Si je me roule dans le sable je vais devenir un poisson pané ! Enfin un bélier pané, tu sais c'est mon signe astrologique en fait. »
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Oui Joan et Aidan n'avaient pas besoin de substances illicites mais juste d'être ensemble pour devenir un brin tarés. Et c'est ce qu'il appréciait dans leur relation, ce mélange de sérieux, de confiance mutuelle et de n'importe quoi. Sans doute que l'un impliquait l'autre mais il n'avait pas trop envie d'y réfléchir ce soir, juste de profiter de l'instant et de laisser faire leur folie créative.  « Et après je devrai te sortir de ton addiction au sucre, tu te rends compte ! Je vais galérer, surtout que tu risque de m'entraîner et que je risque d'être accro moi aussi. » Voilà un triste sort, de jeunes gens surexcités et aux pupilles dilatées de sucre, échoués à leur propre sort d'insulino-dépendant. Bref, c'était sans doute le bon moment de s'extirper de l'eau. « Un bélier pané ! Haha ! Je me demande quoi ça se ressemble ! » Et il la posa gentiment une poignée de sable sur son bras. « Et moi je serai quoi ? Putain, je suis né le 14 févier ! Je serai un maudit cupidon pané quoi ! » Il se gratta la tête pour retrouver son signe astro, il s'encombrait pas trop de ce genre de trucs. « Un verseau pané ! C'est nul. » Il se mit à rire, content de sa connerie.
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Frances voyait bien le truc. Elle, enfermée dans un centre de réhab, tapant contre la vitre pour réclamer un paquet de bonbons à un pauvre gosse qui passe dans le couloir pour rendre visite à un de ses parents probablement atteint d'un mal plus grave qu'une addiction aux sucreries. Puis il y aurait le jeune Norrington dans la chambre à côté, abattu, dessinant des formes bizarres provenues de ses phases de transe dues au manque de sucre dans son organisme. « Tu crois que ça se fume les sucres d'orge ? On fume bien de l'herbe, le sucre ça doit se fumer aussi. » La brune fronça le nez en secouant la tête. « Nan mais le bélier c'est de la viande, le verseau c'est quoi ? On peut pas le paner je crois. Enfin je sais pas trop. Faudrait qu'on se renseigne. Non mais c'est comme le sagittaire pané, ça ressemble à quoi un sagittaire ? » Questions existentielles mes amies, la survie de l'espèce humaine dépend de la réponse que lui donnera Aidan.
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Ok. Là, ils étaient partis, ne cherchez pas à les rattraper. « Si ça se fume ça doit être trop bon. Purée tu viens d'inventer un truc. Willy Wonka a l'air d'un débutant à côté de toi. » Aidan sautillait un peu sur place, même si l'air était très doux à Punta Cana, ça faisait toujours un peu froid de sécher à l'air libre. Il décida ensuite de secouer ses cheveux comme un chien fou, en balançant quelques gouttes sur sa meilleure amie au passage. « Le verseau c'est un humain qui verse de l'eau, on va pas le paner c'est dégueulasse. » Il prit un air effaré. Aidan prit également un ton pompeux. « Le sagittaire est un centaure, alors si tu fais griller le bas de son corps tu bouffes du cheval, si c'est le haut, tu bouffes de l'homme. » Il se mit à rire, c'était n'importe quoi. « Y'a qu'une solution, faut qu'on trouve un poisson. » Oui, y'avait que ça à envisager, vraiment.
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Est-ce qu'il savait dans quoi il s'était engagé ? Je veux dire, Charlie et la Chocolaterie c'était le premier vrai livre qu'elle avait lu et par la même occasion le premier film qui avait lancé son histoire d'amour impossible avec Tim Burton. Puis elle était même allée voir la comédie musicale l'année précédente. « Willy Wonka l'étonnant chocolatier Willy Wonka Willy Wonka tout le monde veut l'aclamer, hi hohohoho Willy Wonka Willy Wonka vous allez bientôt le rencontrer, Willy Wonka un génie qu'on ne peut égaler, magicien expert en chocolat il n'y pas meilleur que ce type là Their shadows are searching in the night ≈ Aidan - Page 3 1116103942 » Et BAM ça fait des chocapics. Joan repoussa ensuite son meilleur ami à deux mains pour lui intimer d'arrêter de la mouiller même si elle était déjà mouillée, ne prenons pas le risque d'être encore plus mouillée. « Bah le sagittaire c'est faisable alors, je suis pas chatouilleuse pour la viande. » Puis la jeune femme se creusa la tête un instant. Enfin elle ne se creusa pas la tête à proprement parlé, disons qu'elle se gratouilla le front. « Donc il nous faut quelqu'un entre mi février et mi mars. »

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Aidan entama une petite danse tandis que Joan chantait le tube de Charlie et la chocolaterie. Il savait son amie fana du roman, alors la référence avait été facile. « Oui mais alors tu mangeras que le bas. » dit-il tout à fait sérieux. Non, il ne voulait pas que Joan boive de l'humain, c'était hors de question. Les deux cherchaient donc un poisson. Aidan se dirigea vers un petit groupe et cria : « Un poisson, on cherche un poisson !!!!!! » Les autres le regardait en se marrant et il regarda tout autour de lui, repérant sur une petite table des shots. Il en prit deux et refit chemin inverse vers sa meilleure amie. « J'ai pas trouvé de poisson, mais j'ai trouvé ça ! » lui dit-il tout content en lui tendant le petit verre d'alcool. « Santé ! » et il but cul-sec. Avec tout ça, leurs délires n'allaient pas s'arranger...
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A cause des quelques gorgées d'alcool déjà ingurgitées un peu plus tôt en compagnie du jeune homme, la concentration de Joan n'était pas au maximum. La Quincy était un peu comme les enfants en bas âge : dans son état, si elle se cognait la tête et qu'elle ne mettait à pleurer toutes les larmes de son corps, il suffirait que quelqu'un lui fasse un grimace, deux trois chatouilles pour qu'elle oublie son grand mal. Il suffisait donc à Aidan de proposer un verre d'alcool pour que la brune oublie immédiatement son engouement soudain pour le poisson pané. Du moins, elle laissait cette lubie de côté pour le moment, qui sait dans deux shoots si ça n'allait pas revenir. On est jamais à l'abri de rien avec une étudiante à moitié bourrée. Enfin à moitié … ce n'est que son propre ressentit, à vrai dire, elle avait parfois l'impression d'avoir toujours une gueule de bois de fou. Elle attrapa le petit verre que lui tendait le Lowell et le leva pour un ultime toast à leur santé. Après ils ne seraient plus en état de toaster. Après un rire, elle but le verre. « Tu parles de santé ! »
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Bon les verres s'étaient enchaînés et finalement l'un comme l'autre ne savaient pas réellement à quel moment ils avaient sombré. Mais c'était agréable d'oublier et de se laisser porter par l'instant. Renversant sa tête en arrière, Aidan arracha un grognement de protestation de sa cage thoracique face à ce renouveau d'alcool dans son sang, et il éclata de rire à la remarque de Joan. « On pensera à notre société quand on sera vieux ! » Il prit sa meilleure amie par la main et la fit tournoyer sur les mélodies en arrière-fond qui commençait à s'élever. La fête commençait à démarrer et les autres étudiants semblaient dans le même état d'esprit ou plutôt d'ébriété. « Tu veux faire quoi maintenant ? » lui lança-t-il en souriant. Après tout le Spring Break ne faisait que commencer.
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