(+ Mina) girl power to Punta Cana !

« Mais je me doute ! Puis si j’allais en taule, je m’évaderais comme dans les grands films d’action même que ! » fanfaronna-t-elle en brandissant fièrement le bras comme si elle était une héroïne de film. Ce n’était pas le cas bien sûr mais Bambi voulait dédramatiser alors que la situation n’était pas spécialement catastrophique, bien au contraire. Peut-être avaient-elles besoin de ces vacances autant l’une que l’autre. « Peut-être que tu gèrerais mieux, après tout t’as plus de vécu, un bébé ça aide à mûrir… par exemple j’entends. Mais bon ne jamais dire jamais, si jamais tu me détestes à nouveau je ferais en sorte de t’effacer ce sentiment avec les moyens que j’ai ! » Bambi éclata cependant de rire face au refus de Mina, sachant qu’elle n’était pas forcément sérieuse et n’avait pas non plus envie de se mettre à nu. « Bien sûr qu’on se quitte pas ! Pourquoi tu as peur que je me fasse la malle ? »

« T’es trop comme Scarlett dans les Avengers ! Tu serais trop sex’ en combi noire moulante » la taquinais-je avant de nous retrouver dans ce hammam où la température nous faisait transpirer. Je passais ma serviette sur mon visage pour m’essuyer mais j’avais l’impression d’être en mode cuisson rapide. « Je crois que tu n’as aucune crainte et puis, ça fait plus d’un an et rien ne me revient. Je crois que je me suis faite une raison. Je n’ai peut-être plus de passé mais il me reste mon présent et mon avenir alors je ne perds pas trop au change n’est-ce pas ? » lui fis-je un petit clin d’œil avant de la regarder bien plus sérieusement. « Oui. Je crois que j’ai peur de te perdre B. C’est idiot, nous sommes les meilleures amies du monde mais je sais que quoique tu dises, un beau jour, tu t’envoleras pour faire ta vie avec quelqu’un, loin de moi » murmurais-je avant de lui sourire. « Tant que tu es heureuse, le reste m’importe de tout de manière ! »

« Tu sais que je me suis déjà déguisée en veuve noire pendant un Halloween ? Oui, ça fait partie de mes trucs inavouables en théorie ! » s’amusa-t-elle à répondre non sans préciser à demi-mot que la combi moulante dont parlait Mina, elle l’avait déjà en sa possession. Elle prenait juste la poussière dans son armoire à la Mather House, voilà tout ! « Je crois que je t’envie pour être aussi positive, faudrait vraiment que tu me donnes des cours… mais oui, clairement, tu n’as rien à perdre à te concentrer sur ton présent et ton futur, c’est limite ça le plus important ! Le passé, tu ne peux pas le changer. » Bambi perdit légèrement son sourire face à la suite du discours de la jolie brune, quasi larmoyant sur les bords et au milieu, et qui la fit subitement froncer les sourcils. « Pourquoi tu penses forcément au moment où je vais partir ? Crois-moi, il n’y aura aucun type au monde pour supporter l’emmerdeuse intergalactique que je suis alors t’es partie pour me supporter longtemps ! »

« Hannnnnnnnn j’espère que tu as des photos !! Au dernier Halloween, je me suis déguisée en lapin géant… ça fait peur les lapins » marmonnais-je en fronçant les sourcils. Je n’aimais pas les lapins avec leurs grandes oreilles et leur longues dents de devant. Ils avaient le diable en eux, j’en étais certaine et puis, être totalement accro des carottes, c’était suspect ! « Je n’ai pas le choix, Jack compte sur moi B. Je ne peux pas me permettre de baisser les bras, de me laisser aller à mes doutes ou à mes peurs. Je dois rester debout et avancer pour lui » haussais-je les épaules. Mon rôle de mère m’aidait à tenir le coup quand pourtant, je n’avais qu’une seule envie : flancher. Devant tout le monde, j’essayais de rester le petit rayon de soleil, celle que rien ne touche mais lorsque j’étais seule dans ma chambre à la Dunster House, le sourire mourrait sur mes lèvres. « Il ne faut jamais dire jamais… Pour preuve, je crois que j’ai trouvé le père de Jack »soufflais-je.

« Heu… je dois avoir ça dans un coin de mon téléphone, je te montrerai ça quand on sortira du hammam ! Et toi aussi j’espère que tu as des photos parce que toi en lapin géant, ça doit valoir son pesant de cacahuètes en plomb ! » Vrai que Mina réagissait différemment de Bambi pour la simple et bonne raison qu’elle avait un bébé à charge. Ce n’était pas rien, et souvent, la monténégrine avait une fâcheuse tendance à ne voir le verre qu’à moitié vide… elle ne pouvait pas comprendre le quotidien de son amie de ce point de vue là, pas alors qu’elle n’avait pas d’enfants encore. « Mais côté positif des choses : Jack t’aide à avancer ! » pointa-t-elle tout de même du doigt en sachant qu’elle n’avait pas tort justement. « Tu l’as retrouvé ? Oh à voir ta mine on dirait que ça t’enchante pas des masses… c’est un connard dois-je comprendre ? Tu veux que j’aille lui casser les roustons ? »

« Idem, je dois avoir ça sur mon Iphone » lui répondis-je avant que la conversation ne devienne plus sérieuse, plus profonde, plus personnelle. Et c’est alors que je lâchais ma bombe. J’avais retrouvé le père de Jack, du moins, il y avait presque 90% de chances que ce soit lui et justement, tout cela me terrifiait. « Noon ! Je veux dire, ce n’est pas un connard… Bien au contraire. En fait, le plus ironique de l’histoire, c’est que je le connais bien et que je l’adore » soufflais-je en me redressant en position assise sur le banc. Les mains tremblantes bien que j’essayais de dissimuler mon trouble à ma meilleure amie. « Je crois qu’il s’agit d’Aidan, le président des Lowell… tu sais celui avec qui j’aime peindre… B. je pensais que je serais soulagée de retrouver le père de Jack pour offrir à mon fils cette chance de grandir avec ces deux parents même si nous ne formerons pas une famille conventionnelle mais la réalité c’est… B. J’ai peur de perdre mon fils ! »

« Je crois qu’après notre séance spa on va avoir des photos à se montrer l’une comme l’autre ! » avoua Bambi, à moitié hilare à l’idée de voir Mina déguisée en lapin géant. Vraiment, ça devait valoir le détour dans le genre. « Sans déconner ? Bah c’est plutôt une bonne nouvelle alors, pourquoi faire grise mine ? » demanda-t-elle, prête à écouter les arguments de sa meilleure amie pour éviter d’être totalement paumée dans la choucroute. Il fallait dire, pour sa défense, que la vie de Mina n’était pas des plus simples à suivre entre sa grossesse et son amnésie… une chance qu’elle n’ait pas déjà été paumée en cours de route ! « Si je ne m’abuse c’est un séducteur mais il est réputé pour être ultra sympa… pourquoi tu voudrais perdre Jack ?! Je crois pas qu’il soit le genre à te retirer la garde et puis quand bien même, tu t’occupes super bien de Jack, pourquoi ne pas justement tenter de passer du temps tous les trois ? Pourquoi tu as si peur ? »

Pourquoi avais-je peur ? Bonne question. Tout était pèle mêle dans mon esprit que j’en perdais le nord et je n’avais rien ni personne à qui me raccrocher. Normalement, celui qui aurait du recueillir mes confidences, devrait être mon petit-ami Andreas. Seulement voilà, depuis que nous nous étions mis en couple, le jeune Winthrop était aux abonnés absents. J’avais l’impression d’être abandonnée une seconde fois, d’être à nouveau livrée à moi-même que finalement, je commençais à douter de tous. On me prenait pour mieux me jeter par la suite. J’étais fatiguée d’être ballotée, d’être aussi seule. « J’ai peur qu’il rejette notre fils parce qu’il ne se sentirait pas prêt à assumer sa paternité. Tout comme j’ai peur qu’au contraire, il me prenne mon fils. Cela fait cinq mois que je ne vis que pour lui Bambi, l’idée même de le partager me fait peur. Jack est ma vie… » murmurais-je en essuyant une larme puis une seconde avant qu’un sanglot ne vienne finalement secouer mes épaules mais il était hors de question que je ternisse ce moment avec elle alors malgré mes larmes, je lui souriais. « Et si nous allions faire un plongeon dans le jacuzzi ? Les espaces clos, ça me réussit pas » plaisantais-je.

Une fois encore, Bambi ne pouvait pas comprendre ce que ressentait Mina mais d’un autre côté, elle pouvait l’écouter se confier, ça s’était tout à fait dans ses cordes et puis elles le faisaient l’une pour l’autre depuis suffisamment longtemps pour que ce soit naturel et indolore à la fois. « Tu en as un peu discuté avec Aidan ou pas du tout ? Le problème, c’est qu’on ne connait pas son point de vue mais inutile de cogiter à ce point avant que tu ne connaisses son ressenti sur la question… pour le moment personne ne va te prendre Jack tu sais ! C’est ton fils, c’est toi qui t’en aies occupé jusqu’ici et ça, ça vaut tous les arguments du monde pour moi. Surtout que Jack t’adore. » A sa façon, elle essayait de la rassurer, allant jusqu’à serrer sa main délicatement dans la sienne pour mieux la faire sortir de cet endroit confiné d’une chaleur étouffante. « Fais moins chaud dehors bordel ! »

« Je… Non, il se pourrait bien que je le fuie comme la peste » avouais-je honteusement en me mordillant la lèvre. Je me sentais idiote, Aidan ne méritait pas que je le fuie de la sorte mais c’était plus fort que moi, comme un instinct de survie. « Mon fils m’adore parce que pour l’heure, je le nourris et que je lui change les couches » plaisantais-je malgré mes larmes avant de les essuyer pour mieux lui proposer de passer par l’étape jacuzzi. J’avais besoin de sortir de ce lieu clos où j’étouffais et pas forcément à cause de la chaleur. Bambi accepta et sa main dans la mienne me donna le courage de faire le premier pas puis le second et ainsi de suite. Elle avait toujours été un des moteurs de ma nouvelle vie et je savais que je ferais tout pour qu’elle le reste même si pour cela, je devais taire mes sentiments naissants. « C’est un peu normal non ? » la taquinais-je avant de déposer un baiser sur sa joue. « Merci pour tout Bambi » murmurais-je avant de la tirer vers notre prochaine activité qui s’annonçait bien plus joyeuse.

TOPIC CLOS.