(+ Declan) viva Las Vegas !

« C’est moi qui te calme ?! » s’exclama-t-elle, incrédule. Mallory était flattée et ne s’y était pas attendue ne serait-ce qu’une seconde. Il faut dire qu’en général, on en avait surtout après sa plastique magnifique et non après tout ce qu’elle avait à offrir d’autre. Pour elle aussi, c’était une grande première, et Declan était bien le seul à qui elle ait envie de donner autant. « Je crois qu’on est tous les deux le VIP de l’autre, alors… à part mes proches ou les membres de mon club, on ne me l’a jamais dit sous un angle amoureux. Je crois que j’aime les deux solutions, en fait » avoua-t-elle avant de l’embrasser avec davantage de passion pour mieux se glisser doucement entre ses bras. « Je savais qu’il te plairait ! Et encore, t’as pas tout vu… » ajouta-t-elle non sans esquisser un petit clin d’œil pour mieux faire la rencontre de Morphée, s’endormant du sommeil du juste jusqu’à être réveillée en sursaut par un cri venant de nul autre que de Declan, manifestement en plein cauchemar. « Hey… chéri doucement, je suis là… » murmura-t-elle en lui caressant doucement la chevelure, tentant de l’apaiser autant que possible.

"Oui" répondis-je avant que la discussion ne s'oriente vers nos sentiments respectifs mais aussi sur le fait que nous n'étions pas habitués l'un comme l'autre à entendre ce genre de choses. Pour ma part, j'étais bien plus sensibles aux tueries qu'aux flatteries mais c'était agréable. Très. Surtout lorsque c'était cette femme qui me les murmurait. "J'ai hâte de voir ça !" plaisantais-je avant de la serrer dans mes bras, glissant dans les bras de Morphée sans difficulté. Je me sentais si bien pourtant, au beau milieu de ma nuit, mes rêves cédèrent la place à mes habituels cauchemars mais cette fois-ci, la peur de perdre Mallory fut trop forte au point de me poursuivre inlassablement. J'avais l'impression que quoique je fasse, elle mourrait par ma faute sous mes yeux. Cette vision était insupportable, je n'avais pas réussi à la protéger. La femme que j'aimais était morte par ma faute. J'avais échoué ! Très vite, je sentis une présence près de moi mais plongé dans mon cauchemar, je n'arrivais plus à discerner la douceur de la violence si bien que je me réveillais en sursaut, plaquant ce que je pensais mon adversaire sur le matelas, la main sur sa gorge. "Ma...Mallo?" bafouillais-je en me redressant brusquement, sortant du lit pour mieux m'éloigner. "Désolé, je suis vraiment désolé" bafouillais-je en partant vers le salon pour me servir au verre. Qu'est-ce que j'avais fait ?!

Avec des gestes très doux, Mallory tentait tant bien que mal d’apaiser Declan en caressant doucement sa chevelure et pensait finir par y parvenir mais au lieu de cela, elle fut bientôt plaquée contre le matelas, la main de l’irlandais serrant sa gorge sans douceur. Bien sûr, il lâcha vite prise, la faisant tousser violemment tandis qu’elle portait une main à sa trachée douloureuse, peinant à retrouver une respiration normale alors qu’il s’était réfugié au salon. Dans un geste purement réflexe, la jolie Eliot se saisit de son aérosol pour mieux l’utiliser, se calmant peu à peu même si vingt minutes s’écoulèrent avant qu’elle ne se pointe au salon, massant toujours sa gorge. « Est-ce que tu veux bien m’expliquer ? » demanda-t-elle d’une voix douce en se rapprochant doucement, précautionneusement. Declan ne lui faisait pas peur mais elle craignait qu’il ne prenne mal sa question. « Tu m’as prise pour un ennemi ? »

Qu'est-ce que j'avais fait? J'aurais pu la tuer dans ma semi-conscience. Je n'étais qu'un monstre, la tendresse n'était pas faite pour moi ni même la vie de couple. C'était totalement insensé de penser que je pouvais rendre une femme heureuse. Mallory méritait un homme qui ne l'égorgerait pas dans son sommeil à cause d'un cauchemar. Encore heureux que j'avais foutu ma lame par terre. Vingt minutes plus tard, je continuais à ruminer ma honte, ma colère contre moi-même, le tout agrémenter de verres de scotch. Je me sentais si mal que je n'osais la regarder lorsqu'elle vint me retrouver. "T'expliquer quoi? Que j'aurais pu te tuer dans mon sommeil?"soupirais-je sans agressivité mais une bonne dose de lassitude. "Oui.. Je rêvais qu'on venait de tuer sous mes yeux" soupirais-je ayant une furieuse envie de fracasser tout ce qui me passait par la main tant le désespoir et cette putain de haine s'accrochaient à moi depuis mon réveil. Je plaignais sincèrement l'homme ou la femme qui oserait sans prendre à Mallory car je n'aurais aucune pitié ce jour-là. "Je suis désolé... Je crois que finalement, ce n'est pas une bonne idée que je dorme avec toi... Je vais finir la nuit sur le canapé, retourne te coucher, il est encore tard"

Declan aurait pu la tuer dans son sommeil et Mallory en avait conscience et pourtant, ce n’était pas la peur qui la guidait mais bien l’inquiétude. Elle l’écouta donc sans dire mot, mais sans pour autant rester à distance. Qu’on la traite de masochiste, elle n’en n’avait rien à cirer. Elle contourna le bar avant de lui ôter sans violence le verre qu’il avait à la main. « Hors de question que tu restes sur le canapé, tu ne vas pas y dormir » reprit-elle tout en prenant son visage dans ses mains, caressant délicatement ses joues de ses pouces. « Je n’ai pas peur de toi, Declan… j’ai fuis une bonne partie de ma vie pour des raisons fumeuses ou parce qu’on me le demandait et hors de question que je fasse ça avec toi. Je veux t’aider… laisse-moi approcher, s’il te plaît, ne me laisse pas en dehors. Je peux prendre soin de moi et veiller sur mon cas personnel, tu sais je suis habituée à faire de la merde, ça fait vingt-trois ans que je fais de la merde et six ans que je côtoie un gang de motards… laisse-moi t’aider avec ces cauchemars. Il ne m’arrivera rien. »

Oui j'avais peur de la blesser, de ne pas réussir à me contrôler et de faire de la merde. J'en avais conscience et c'était bien pour cela que je m'étais gardé des relations sentimentales. Il viendrait toujours tôt ou tard un moment où l'intimité se glisserait dans l'équation et où le pire risquait de venir. Je ne voulais pas de cela pour Mallory. Je voulais qu'elle puisse dormir contre moi sans s'inquiéter de mes cauchemars ou de mes réactions violentes. Je le désirais du fond de mes trips mais j'étais incapable d'accéder à ce désir. Je ne pouvais pas. J'étais un tueur à gage bien plus habitué à la violence qu'à la tendresse. Mes rêves d'archéologie n'étaient que des leurres, un attrape nigaud pour me donner bonne conscience. Je ne serais jamais quelqu'un de normal même si je le voulais de toutes de mes forces. Un jour, un des anciens lieutenants de ma mère m'avait dit qu'il n'y avait pas d'amour pour les créatures des bas-fonds que nous étions. Peut-être n'avait-il pas tort et pourtant, lorsque je voyais mon oncle et ma tante ou même mes parents, je ne pouvais m'empêcher d'y croire. "Je ne comptais pas dormir de tout de manière" lâchais-je avant de la regarder dans les yeux, soupirant. "Je ne veux pas te blesser bébé... Il est hors de question que je vive ce cauchemar" murmurais-je en l'attirant dans mes bras, plongeant mon visage dans le creux de son cou.

« Tu devrais dormir pourtant, tu vas être fatigué… » fit-elle d’une voix douce avant de l’écouter s’exprimer à nouveau pour mieux le serrer contre elle lorsqu’il l’attira dans ses bras. Mallory profita quelques instants de cette étreinte dans le silence, cherchant à balayer cette culpabilité qu’elle sentait palpable en caressant longuement son dos mais quelque chose lui disait que la donne ne risquait pas d’être aisée. « Tu ne me blesseras pas, babe. Tu ne vivras pas de cauchemar, je n’ai pas l’intention d’aller où que ce soit… je suis là, bien là, et tu risques de me supporter longtemps ! » s’amusa-t-elle à dire non sans créer à nouveau un contact visuel entre eux, déposant un baiser tendre contre ses lèvres pour mieux lui sourire la seconde qui suivit. « Je me doute que ça ne doit pas forcément être évident mais fais-moi confiance… si je te dis que je n’ai pas peur de toi, je n’ai pas peur de toi. Tu comptes trop pour moi pour que je m’éloigne… il ne m’arrivera rien. »

Je m'en voulais et la culpabilité me rongeait car je ne voulais pas la blesser, c'était bien ma dernière volonté en ce bas monde. "Je sais que tu n'as pas peur de moi, c'est bien là le problème. Tu es totalement inconsciente" soupirais-je en me serrant à nouveau contre elle, déposant ma joue contre la sienne, simplement heureux de la sentir à mon contact. "File au lit, j'arrive dans quelques minutes"la poussais-je peu après vers la chambre. Je pris le temps de terminer mon verre, essayant de ramasser le peu de courage que j'avais cette nuit afin de la retrouver dans notre lit. Sans un mot, je me glissais sous les draps, essayant de me détendre mais la peur de lui briser la nuque ne me quittait pas. "On fait un deal, si je cauchemarde, tu cherches même pas à me réveiller, tu me laisses dans la merde ou au pire, tu me balances un verre d'eau à la gueule en étant à bonne distance de moi ok?" lui demandais-je en lui jetant un regard des plus sérieux. Je ne voulais pas rigoler avec sa sécurité.

« Tu préfèrerais que je m’éloigne ? » lui demanda-t-elle alors que Declan venait de lui dire qu’elle était inconsciente. En même temps, Mallory partait du principe ô combien juste que si on ne prend jamais de risques, on ne vit jamais. « Le jeu en vaut la chandelle selon moi, alors je veux bien être inconsciente ! » reprit-elle non sans se diriger docilement vers la chambre après lui avoir offert un dernier petit sourire, l’attendant avec impatience avant d’éclater de rire face à ses recommandations. « Promis, si jamais tu cauchemardes à nouveau, je vais sur le canapé après t’avoir balancé un sceau sur la tête, ça te va ? Déstresse mamour, tout va bien se passer… » D’ailleurs, Mallo lui offrait déjà ses bras pour qu’il vienne se blottir contre elle et être bercé par les battements de son cœur. Peut-être cela suffirait-il à l’apaiser ?

"Je n'ai pas dit ça mais j'aimerai de temps en temps que tu sois moins inconsciente en ma présence" marmonnais-je mais autant lui demander la lune. Je ne voulais pas dire par là qu'elle était sans défense devant moi mais contrairement à Mallory, j'avais un instinct de tueur et je n'aurais jamais aucun scrupule à remplir un contrat même si, il est vrai que j'avais toujours éprouvé des réticences à me charger des enfants. "Ce n'est pas un jeu bébé" murmurais-je en la forçant à retourner dans la chambre, la rejoignant quelques minutes plus tard après avoir fini mon verre. Je me glissais sous les draps, lui faisant mes recommandations qui n'eurent que le don de la faire rire. Je la fusillais naturellement du regard comme si, cela l'amusait que je l'égorge dans mon sommeil. "T'es suicidaire ma parole" grognais-je un peu agacé de la voir prendre la chose tellement à la légère comme si cela ne lui faisait rien. Mallory m'attira alors dans ses bras et je grommelais, me laissant faire néanmoins, glissant un bar sur son ventre, possessif. "T'es folle à lier mais j'ai pas envie que tu t'éloignes alors je vais dire que ça m'arrange dans le fond"