Avant, j’étais un battant, je m’étais émancipé à 14 ans pour mener ma propre vie, j’avais enchainé les boulots les plus merdiques pour avoir une vie descente, mais lorsque l’on perd tout repère, lorsque l’on père l’amour de sa vie, c’est comme si notre vie s’écroulait, et c’était à cause de ça que j’avais perdu les bras. J’avalais alors ma salive avec difficulté pendant que mes pas claquaient sur le sol froid de l’hôpital. Je me torturais l’esprit en me disant que mon amie avait réussi, qu’elle avait surmonté ses peurs et ses angoisses pour partir vers une nouvelle vie, alors je me demandais, pourquoi pas moi ? Chaque personne est différente, chaque personne se défend différemment, je n’étais peut-être pas assez fort, voilà le problème. Je la laissais alors demander le prénom qui ne tiquait pas tout de suite à mon oreille, puis je tournais les talons en sa compagnie sans dire un mot, apparemment son ami n’était plus là. Je relevais soudainement la tête, fronçant les sourcils. Je me raclais ensuite la gorge et entrouvrais mes lèvres, j’hésitais à parler, mais j’osais par la suite. « Sept… Cet ami… Julian, c’est ça ? Il travaille ici ? » Étrangement, des points concordaient, et le puzzle se faisait d’un coup moins flou.
Il n'etait plus la. Il etait sorti de l'hopital et meme pas il n'avait pu te le dire. Tu croyais que vous etiez plus que de simples etrangers a present, surtout apres ce qu'il s'etait passé quand tu etais allée le voir. Tu te rappelais encore de ce baiser, furtive mais tu t'en souvenais et maintenant il etait parti. Peut-etre que tu t'etais faite trop d'illusion. C'etait toujours ainsi, tu te faisais bien trop d'illusion et tu faisais bien trop vite confiance. Cela allait clairement te retourner a la figure un jour, et la c'etait la preuve. Tu soupirais, decidant de quitter tout simplement cet hopital. Pourtant quand Seeley commencait a te parler de Julian, tu t'arretais. Comment savait-il que c'etait de lui qu'il s'agissait? Tu baissais les yeux. "Oui…je l'ai connu en obstétrique mais il a ete hospitalisé il y a quelques semaines et je voulais aller le voir mais visiblement il n'y est plus. C'est pas grave. J'ai juste envie de rentrer maintenant." Lui dis-tu sans grande conviction. Est-ce qu'il etait mort? Peut-etre qu'on avait voulu te cacher quelque chose de bien plus grand. Non tu ne voulais pas y penser. Julian t'avait dit qu'il irait mieux.
Je détestais m’immiscer dans la vie privée des autres, parce que je détestais que l’on s’immisce dans la mienne, et pourtant, c’était bien ce que j’étais en train de faire non ? Disons que j’aidais au maximum, et pour aider, il fallait que je fasse partie de la vie de cette personne, cependant, je n’allais pas trop loin. Le fait d’aborder Julian était exceptionnel, jamais je ne me serai permis de lui demander comment allaient ses fréquentations, sa famille ou une tout autre chose touchant de prêt à sa vie privée, jamais. Elle s’arrêtait alors et je mettais quelques pas à réaliser, je m’arrêtais également et la laissais parler avant qu’elle ne me rejoigne. Je reprenais alors ma marche en entendant son ton pas vraiment convaincu. Je ne voulais pas chercher plus loin, pourtant mes lèvres me brûlaient. « Désolé je ne voulais pas écouter, j’ai juste entendu son prénom et... » Et le hasard, ou encore ce fichu destin avait fait que je le connaissais, que j’avais passé du temps avec lui, que je l’appréciais même. « Je le… Non rien, oublie. » Je lui adressais alors un large sourire et je sortais en sa compagnie, je ne voulais pas l’embêter avec des choses qu’elle préférait oublier après tout.
Tu ne savais pas comment te sentir face a cela. Est-ce que Julian s'etait foutu de ta gueule? Ca faisait mal, apres tout ce qu'il avait fait pour toi, apres tout, il te laissait comme cela sans nouvelle. Ca ne devrait pas t'affecter mais cela le faisait et tu ne voulais pas montrer a Seeley a quel point tu allais mal. Seulement, tu n'etais plus tres bien a pretendre que rien ne t'affectait. Tu montrais quand tu allais mal et tu avais peur qu'apres on te prenne en pitié, bien que tu savais que Seeley ne le ferait pas. Tu avancais tete baissée, legerement distraite parce qu'il venait de se passer. Julian pourquoi te faisait-il cela? Soudain, ton ami commencait a parler. Tu relevais le regard vers lui. Il connaissait Julian. Tu attrapais le bras. "Tu le connais? Dis moi que tu le connais? Tu sais ou il est? Dis-moi s'il te plait." Tu avais juste besoin de le voir, de savoir qu'il aille bien, qu'il est en vie et que tu allais le revoir un jour. Tu avais juste besoin de cette certitude.
J’avais connu Julian grâce à mon boulot, ce n’était pas une rencontre réjouissante, après tout amener des blessés à l’hôpital, allez chercher du bon là-dedans. Je l’avais déjà croisé deux trois fois, mais on avait vraiment échangé lorsqu’il avait eu besoin de m’aide pendant la bombe. J’avais donc troqué mes vêtements de pompiers pour une tenue de chirurgien, bien que je n’aie pas charcuté le patient, non loin de là. Tout le personnel étant occupé, je l’avais simplement aidé à sauver la personne. Jamais mon cœur n’avait battu aussi fort durant une intervention, et je savais à présent que ses études étaient une vocation. Je m’apprêtais à continuer mon chemin mais September m’arrêta en m’agrippant le bras. Je toisais alors sa main quelques secondes et reportais mon regard sur son visage inquiet. « Oui, il va bien, rassures-toi. » Prononcer ces mots me faisait à présent hésiter, et s’il était à nouveau mal-en-point ? Après toute la dernière fois que je l’avais vu c’était sur un lit d’hôpital...
Tu paniquais pour quoi? T'en savais rien. Si Julian n'etait plus a l'hopital cela voulait dire qu'il n'allait pas mourir et qu'il etait gueri. Certes, il ne t'avait pas prevenu, mais apres tout, vous n'etiez pas si proche que cela. Tu devais arreter de te soucier pour un rien et penser a toi. Tu sortais de l'hopital pour de bons, tu n'allais pas y retourner de si tot. Du moins, tu ne le voulais pas. Tu recommencais alors a marcher vers Seeley pour t'accrocher a lui. Tu etais contente qu'il t'informe sur la santé de Julian, tu ne voulais pas ete decue une nouvelle fois. "Merci." Murmurais-tu en posant ta tete contre son bras. "Bon alors on y va? On va manger un bout aussi?" Lui demandais-tu alors en sortant vers le parking de l'hopital. Tu avais vecu 3 semaines a l'hopital et disons que la bouffe n'avait pas ete la meilleure.
J’étais plutôt retourné, je connaissais Julian depuis quelques mois maintenant et j’ignorais qu’il avait un lien avec Septembre, oui j’ignorais qu’ils se connaissaient et pourtant elle semblait terriblement se soucier de son sort. J’étais, à cet instant, comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, une mauvaise réponse et le magasin entier sautait. Je tentais alors de la rassurer comme je le pouvais, à vrai dire je n'étais pas non plus très au courant de ce qui se passait dans la vie du jeune homme. Je la sentais alors me rattraper et s’accrocher à moi, j’esquissais alors un léger sourire, j’étais contente qu’elle soit en ma présence, qu’elle aille bien. « Tout ce que tu voudras, aujourd’hui, c’est ton jour ! » J’arrivais alors à ma voiture en sa compagnie et déposais ses bagages dans mon coffre. Je contournais alors ma voiture pour lui ouvrir la portière puis j’allais m’installer au volant. « Alors, où tu veux aller ? Ton chauffeur est tout ouïe ! »
Si Seeley t'avait vu a ton entre a l'hopital il y a 3 semaines il se saurait vraiment inquiete de toi. Ton etat avait ete piteu voir lamentable. Tu ne dormais plus depuis la fausse couche, ton corps etait tellement amaigri et ton visage si terne que l'on pourrait presque croire que tu avais ete sur ton lit de mort. C'etait different a present et tu allais bien mieux. Tu avais repris du poids bien que ta morphologie avait toujours ete tres fine mais c'etait un bon signe. Il y avait beaucoup de bon signe face a ta convalescence et tu esperais que cela allait durer et que tu n'allais pas bien vite te retrouver a l'hopital. Tu voulais vraiment profiter pour une fois. Tu avancais vers la sortie n'essayant pas de regarder derriere toi. C'etait un episode qui etait fini dans ta vie. Plus de maladie, juste des medicaments pour t'aider. "Je sais pas. J'ai envie de quelque chose de bien fat quoi, que je mange pas vraiment." Deja que tu etais vegetarienne alors cela n'allait vraiment pas etre simple a trouver.
Septembre s’était laissé couler, comme bon nombre d’entre nous au cours de sa vie, moi le premier après la mort de Joanne, sauf que contrairement à moi, elle s’était laissé aider, et c’est grâce à ça qu’elle avait pu se relever. Personnellement, je m’étais enfermé dans mon silence, mes angoisses, ma souffrance et mes souvenirs, ce qui fait qu’aujourd’hui j’avais encore un nombre incalculable de séquelles, pire, je ne m’étais jamais remis de la mort de Joanne, elle hantait toujours mon esprit. Au volant de ma voiture, je me mettais à sourire, elle avait faim, c’était déjà ça, trouvait le bon endroit allait s’avérer plus difficile cependant, étant donné son mode de nourriture. Je me raclais alors la gorge et posais ma tête contre l’appui derrière, moi essayant de réfléchir. « Il doit bien y avoir des burgers pour végétariens non ? » Ce que je disais était peut-être stupide mais disons que j’étais loin d’être un adepte parfait de ce mode, bien au contraire, je ne pouvais me passer de la viande, même si je comprenais tout à fait le fait d’être végétarien.
Il y a quelques mois, tu n'aurais pas ete comme cela, tu n'aurais pas souris a Seeley et tu n'aurais pas ete si enthousiaste a manger. Tu avais eu beaucoup de problemes de sante et d'alimentations qui avaient affecte ta vie serieusement. Maintenant, meme si tu restais sur tes decisions alimentaires, ton vegetarisme. Tu etais comme cela, tu n'aimais pas la viande et tu militais activement contre la torture d'animal dans les boucheries. C'est pour cela que tu etais vegetarienne et tu ne le changerais en rien. Tu suivais ton ami jusqu'a sa voiture ou tu montais dedans, toute excitée deja par l'idee de ne plus avoir a manger la nourriture de l'hopital. "Mais oui ca existe. C'est meme une super idee." Cela devait faire bizarre a Seeley de te voir ainsi dans ce genre d'etat car c'est sure que te voir joyeuse etait un evenement rare.