It's a new begining ৩ SEPTEMBER

J’étais dans mon appartement, à regarder défiler les secondes, j’étais pressé mais sans l’être. Le temps ne défilait pas assez à mon goût, il faut dire que j’attendais l’heure fatidique avec impatience. L’heure où je devais aller à l’hôpital pour aller chercher September après ses petits soucis, elle m’avait manqué, c’est vrai, j’avais beau ne pas être si proche que ça de cette fille, je savais quel lourd passé elle avait derrière elle, et avec mon âme de chien battu, j’avais toujours plus envie de l’aider. Me tenir éloigné d’elle ces derniers temps avait été dur, oui j’étais un peu étouffant, un peu comme une mère poule, je ne m’en rendais pas vraiment compte, c’était mon âme de sauveur, voilà tout. Je ne tenais plus, je décidais alors d’y aller, j’attrapais mes affaires et mes clés et je montais dans ma voiture après m’être extirpé de mon appartement miteux. Le trajet n’avait pas duré longtemps, il faut dire que sur ce coup-là j’avais légèrement oublié les limitations de vitesse. Avalant ma salive, je me présentais à l’accueil et demandais la chambre de la jeune Quincy. Aujourd’hui était son jour de sortie, et j’étais prêt à tout pour qu’elle se sente bien, qu’elle écarte ses pensées négatives. Je montais alors les étages par les escaliers, trouvant l’ascenseur trop lent à mon goût, puis j’examinais les portes une à une. Une fois arrivé à son numéro, je me raclais la gorge, inspirait profondément et tapais. Alors que j’entendais une voix cristalline me dire d’entrer, je passais la porte, tout sourire. « Alors demoiselle, c’est le grand jour ? » Okay, qui n’avait jamais sorti cette phrase dans un moment pareil ? J’étais stupide…

3 semaines, 3 semaines que tu etais ici maintenant et tu pouvais enfin sortir. Tu avais etre enfermé dans cette chambre, dans ce service pour le dernier mois et tu etais encore un peu sous le choc de te dire que tu allais devoir affronter a nouveau le monde exterieur t'effrayait quelque peu. Cependant, tu ferais a tout cela avec une nouvelle vision des choses. Tu avais fait beaucoup de progres durant les 3 semaines et tu arrivais peu a peu a remonter a la surface. Assise sur ce lit, tu soupirais regardant autour de toi. Cela allait etre bizarre de ne plus y etre, de ne plus te reveiller dans cet endroit. Ce n'etait pas endroit particulierement plaisant et il y avait encore des gens qui seraient dedans pendant longtemps. Tu avais de la chance d'en pouvoir sortir. Tu pensais egalement a Julian, en cardiologie. Apres votre encontre il y a deux semaines environs, tu n'avais pas pu le revoir. Il n'y avait qu'en partie que ta famille qui avait le droit de venir te voir puis des amis proches comme Seeley qui venait. D'ailleurs, c'etait ce dernier qui allait venir te chercher. Apres avoir fait un dernier petit tour du service, tu commencais a faire ton sac. Tu n'avais pas beaucoup avec toi. Surtout que l'on ne t'avait pas vraiment autorisée d'avoir beaucoup. Quelques habits et des dessins que tu avais fais pendant ton sejour et c'etait bon. Tu entendais quelqu'un toquer a la porte et tu soufflais un petit entrez, continuant de faire ton sac. La porte s'ouvrit et tu te retournais pour voir Seeley, un sourire sur tes levres, tu te depechais de sauter dans ses bras. "J'suis contente de te voir." Fallait dire que Seeley avait ete un peu comme un ange gardien dans le passé, surtout quand tu dealais et il etait un homme en qui tu pouvais faire, une des rares personnes meme.

Avant, j’ignorais comment me comporter avec les personnes, j’avais toujours été le bon pote qui était prêt à rendre service, seulement je n’étais pas aussi prévoyant que maintenant. Désormais, j’essayais de faire le bien autour de moi, d’aider le plus de gens possible avec cette chienne de vie, car ma vie à moi n’avait plus de sens. J’avais déjà songé à mettre fin à mes jours après la mort de Joanne, mais ceci était resté secret, et je crois que sur ce coup, j’avais été lâche. Lorsque je posais mes yeux sur September, je me revoyais quelque peu. Lorsque j’étais seul chez moi, je me laissais sombrer dans la torture de mon esprit, dès les méandres des limbes, et pour oublier, je fumais et buvais jusqu’à ce que Morphée ait pitié de moi, et je peux vous dire que c’est très rare. Déprimé ? Je l’étais, même si je ne l’admettais pas, non jamais je ne pourrais dire une telle chose à mon sujet, j’étais juste quelqu’un qui avait du mal à se remettre de la perte de son âme sœur. Bref, en aidant September, je m’aidais quelque part moi-même, du moins je remédiais à cette âme égarée qui aurait pu être la mienne, même si s’aider soi-même est bien plus compliqué que l’on ne le croit. J’avais alors toqué à la porte, le sourire aux lèvres, et j’étais entré assez penaud, ne voulant pas la brusquer. Je la réceptionnais alors qu’elle venait se perdre dans mes bras et la serrait encore plus fort. Alors qu’elle se détachait, je lâchais « Désolé, je suis un peu en avance. » J’étais toujours en avance, car je détestais tourner en rond, et lorsque je n’étais pas en cours ou à la caserne, c’est ce que je faisais. « Tu es rayonnante ! »

Durant ses cinq derriere années, apres le depart de Drake la premiere fois, tu avais cru t'en sortir que le vide qu'il avait laissé allait partir. Il n'etait jamais parti et tu etais sombrée dans la drogue, cette spirale infernale dont on arrive vraiment pas a s'en sortir. Et t'avais sombré ne realisant pas a quel point il te manquait que sa presence te manquait. Meme maintenant, alors que cela ferait bientot un an qu'il etait mort il te manquait et tu aurais tellement aimé pouvoir lui dire que tu lui aimais encore, pas de la sorte d'avant mais oui tu l'aimais. Il fallait que tu chasses toutes ses idées de ton esprit. On t'avait dit que les pensées negatives n'etaient pas bonnes que cela pourrait nuire au progres que tu avais fais ces 3 dernieres semaines. Alors tu pensais a Seeley, a ta sortie, au Spring Break qui allait venir, enfin il y avait des bonnes choses. Mais tu essayais de ne pas penser a Julian. Tu n'avais plus eu de nouvelles et tu avais peur de demander a Blake, peur d'apprendre qu'il etait parti ou quelque chose. Seeley te reposait alors et tu retournais a ta valise. "T'en fais pas, j'ai presque fini de toute facon." Tu lui souris, prenant quelqu'une de tes affaires pour les mettre dans ton sac. "Euhm merci. Tu vas bien toi?" Oui les compliments tu n'etais pas vraiment habituée alors tu finissais par rougir un peu.

La drogue… Lorsque, le soir où j’avais rencontré pour la première fois Septembre, je me baladais dans cette ruelle sombre, j’errais sans but, il faut dire que je n’étais pas clean non plus. Je l’avais aidé avec un gros lourd, et c’est là que j’avais appris qu’elle dealait de la drogue. Mais tout ceci était derrière elle maintenant, et elle essayait d’avancer vers des jours meilleurs, et moi, j’étais là pour la soutenir, à défaut de me soutenir moi-même. Le SB approchait mais je n’avais pas vraiment la tête à penser à ça, non je n’avais pas envie de voir des jeunes saouls s’amuser alors que moi je n’en avais pas le cœur. Je me contenterais alors de rester sur le bas-côté à soigner ceux qui se blesseront. Pour j’aimais l’alcool, du moins ce nectar était là pour apaiser ma peine qui me rongeait chaque jour, au même titre que les cigarettes ou quelques drogues que je prenais… on va dire involontairement, mais bien sûr, je me taisais à propos de ces faits. « D’accord. » Je lui adressais alors un sourire et enfouissais mes mains dans mes poches, puis je m’approchais alors de la fenêtre de sa chambre et regardais la vue qu’elle donnait. Je reportais mon attention sur elle alors qu’elle prenait de mes nouvelles, du rouge apparaissant sur ses joues. « Ça va oui, merci. » En réalité, ça n’allait pas, et pourtant… ma peine restait inchangée depuis le premier jour de ma tourmente, donc j’en concluais que ça allait, je n’étais ni dans un bon jour, ni dans un mauvais, c’était juste ma vie… normale.

Au bout d'un temps tu avais accepté ta destiné, tu avais accepté le fait que tu finirais tes jours seules, sans personnes et que tu mourrais surement d'overdose. C'etait ce que tu t'etais dis un jour, mais il y avait eu Sander qui lui etait parti te laissant qu'avec le petit miracle dans ton ventre. Sauf que lui etait mort, evaporé et il n'y avait plus eu grand chose pour toi de tenir a quelque chose. C'est pour cela que tu etais venue chercher de l'aide en psychiatrie, tu en avais besoin d'oublier. Tu ne voulais pas finir au fond du trou encore plus. Tu voulais essayer de t'en sortir, vraiment t'en sortir et avancer pour des jours meilleurs. En sortant de cette chambre, c'est avec cette pensée que tu allais avancer, ne pas oublier les choses que tu avais appris ici. Tu finissais de fermer ta valise, tournant vers Seeley. "Merci d'etre venu en tout cas." Tu aurais pu demander a quelqu'un de ta famille, mais tu avais l'impression que tu les derangeais deja trop avec tes problemes, alors tu preferais demander a quelqu'un d'autre.

La vie se résumait parfois à deux trois coups du Karma souvent bien ou mal placés, et le tour était joué. Avant, j’avais tout pour être heureux, une fille qui m’aimait, une bonne situation, je me voyais déjà finir mes vieux jours, malheureusement le karma m’avait pris cette vie, l’avait brûlé devant mes yeux et désormais, je n’étais plus qu’une loque qui essayais d’avancer au jour le jour, seulement, je ne montrais jamais ce côté de moi-même. Je souriais alors à Septembre, elle était forte, sa vie n’était pas facile, et c’est ce que j’appréciais chez elle, non je n’aimais pas qu’elle souffre, ce n’est pas ce que je voulais dire, mais disons que sa vie l’avait rendu forte et qu’elle en attendait davantage, afin d’être plus heureuse et de contrer le karma en lui foutant un bon coup de pied au cul. Personnellement, j’avais baissé les bras pour deux bons, quelque part je l’enviais à propos de cette force de vaincre, c’est en ça que je l’admirais. « C’est normal. Tu as tout ? » Mes doigts venaient alors se serrer sur la hanse de valise que j’attrapais. Je balayais une dernière fois sa petite chambre du regard, puis j’empoignais la porte pour l’ouvrir. Sa nouvelle vie commençait et j’étais heureux d’être acteur de celle-ci, j’étais heureux qu’elle démarre du bon pied.

Il y a des gens qui acceptent leur fatalité d'autre qui essayaient de s'en sortir. Tu avais longtemps fait parti de la premiere categorie, acceptant que tu allais avoir une vie malheureuse pendant toute ta vie, que tu n'etais pas digne de bonheur. Seulement, les choses avaient changé et apres la perte du bebe et de la presque perte de Julian, tu avais decidé de changer et ces deux dernieres semaines t'avaient vraiment appris a reprendre les choses en main. Tu savais qu'il y avait certaine personnes qui allaient rester a se morfondre, mais qui ne le montraient pas. Il y avait un tas de gens comme cela. Pas tout le monde avait le courage ou l'envie de chercher de l'aide, bien que pour toi, cela n'avait d'abord pas ete un choix. Les seances de psychologue apres le depart de Sander n'avait rien fait. Ta routine et son absence avaient persisté malgre l'aide que la dame te donnait. Ici tout etait different, tu n'aurais pas pu sortir aujourd'hui si tu n'avais pas fais de progres. Seeley attrapait ta valise et tu lancais un dernier coup d'oeil a ta chambre, a present vide. "Je crois oui. " Tu avais ton sac a main sur une epaule et ton ami tenait ta valise. Tu ne penses pas avoir laisser quelque chose trainer. Vous passiez alors par la porte de ta chambre et tu avais une sensation de liberation. "Dis, est-ce que je peux juste passer au service cardiologie. J'veux aller voir quelqu'un." Tu avais envie de voir Julian, de lui dire que tu allais mieux maintenant et que donc maintenant c'etait a son tours de s'en sortir et d'aller mieux et quand tout ira mieux, tu lui dirais que tu tenais a lui.

J’avais accepté la fatalité, j’avais baissé les bras, tout simplement parce que ça avait trop dur de perdre l’amour de ma vie, mon âme sœur, oui ça avait été trop dur de voir Joanne se consumer dans notre foyer si heureux. Jamais, oh grand jamais je ne pourrais oublier ces images de douleur, ce sentiment de perdre et ce creux qui se creuse chaque jour à l’intérieur de ma poitrine jusqu’à m’en couper le souffle. Je l’aimais, je l’aime et je l’aimerais toute ma vie, pourtant son fantôme me bouffait la vie, et nos souvenirs m’entrainaient chaque jour un peu plus vers les limbes. Je mourrais à petit feu, oui je me laissais mourir pour avoir une chance de, peut-être, la rejoindre tôt ou tard, cependant j’étais trop lâche pour couper court à tout ça, alors je vivais ma petite vie monotone au jour le jour, exécutant les mêmes choses à chaque fois. Je sortais alors de la chambre de la jeune femme et souriais à une infirmière que j’avais déjà croisée plusieurs fois. En tant que pompier, il m’arrivait souvent d’amener des patients en express, j’avais donc souvent à faire aux mêmes personnes, et à force, je connaissais à les connaitre. Je me retournais alors vers septembre qui semblait vouloir m’avouer quelque chose. J’arquais alors mes sourcils afin de la décider à parler, et sa langue se dénoua, comme par magie. « Bien sûr ! » Je lui adressais à nouveau un sourire et me mettais en marche vers le service de cardiologie. Plus j’avançais, plus je baissais la tête, m’isolant dans mes pensées, je connaissais quelqu’un qui travaillait dans cet hôpital, pourtant je ne l’avais toujours pas croisé, et désormais, ça m’intriguait.

Pourquoi d'un coup comme cela tu avais envie de voir Julian? Aucune idée, mais tu voulais le voir avant de partir. Tu voulais lui montrer que tu allais bien, que tu avais réussi a t'en sortir et que c'était fini, du moins que le plus gros était fini. Maintenant, cela ne tenait vraiment qu'a toi et a ce que tu t'en sortes en continuant sur cette ligné. Parfois, on ne se rendait pas compte que l'on pouvait changer son destin. Les fatalités, il ne fallait pas toujours les accepter. Tu avais changé les tiennes pour un avenir meilleur en oubliant tout ce qui s'était passé cette dernière année. Tu étais contente que Seeley accepte de venir avec toi. Vous vous mettiez en direction du service et après quelques instants de marche vous y arriviez. Tu te rendis a l'accueil, demandant la chambre de Julian. La dame te regardait un peu bizarrement, et tu lui demandais ce qu'il en était et on t'annonçait qu'il avait quitté l'hôpital vendredi. Tu la remerciais avant de te retourner vers ton ami, un peu attristé. "En fait, c'est bon. On peut rentrer." Tu ne voulais plus que quitter cet endroit maudit que tu détestais tant.