JORDEN&ALEXYS † tell me the truth!

Jorden me demanda ce qu’il s’était passé pendant ces quatre dernières années. Je lui fis un rapide résumé avant de me rendre compte que la seule chose qu’il voulait savoir, c’était s’il y avait eu quelqu’un après lui. Bah ouais il y en avait eu mais, jamais des comme Jorden. Esteban, trois mois de relation avant de nous rendre compte que nous étions seulement de simples amis, Mattia a qui j’en faisais voir de toutes les couleurs aujourd’hui et Sam mais, ce fut une histoire de quelques jours. Je ne faisais plus confiance aux hommes et quand bien même c’était le cas, arrivé à un certain stade, je préférais prendre mes jambes à mon cou et passer à autre chose. Il était le seul que j’avais aimé et pour qui j’aurais été prête à tout et non je n’étais plus amoureuse de lu ou en tout cas, je l’espérais. « Peut-être parce que m’sieur Klein m’a fait comprendre que les hommes étaient tous les mêmes et qu’ils ne changeront jamais. Je te remercie pour ça d’ailleurs. » Je ne pus m’empêcher de sourire en constatant que c’était le cas. Après lui, je n’ai jamais plus eu envie d’entendre parler d’amour. Mais dans le fond, Jeno disait ça également et lui avait fini par trouver Grace et ils avaient l’air heureux tous les deux même s’ils ne se supportaient pas toujours. On était fait pour se détruire, c’est tout ce que je pensais. Il me fit de brèves condoléances, celles-ci étaient tellement ridicules que je ne pus m’empêcher de rire en secouant la tête : « T’inquiètes, c’était un con ! » Il n’allait surement pas me comprendre mais, c’était le cas. Qui rigolait de la mort de son père ? Ok, je faisais la maline parce qu’en réalité, bien que je lui en veuille, je l’avais aimé, c’était mon père et ce, même s’il avait trompé ma mère et fait un gosse à une autre femme dans son dos. Je l’étais ensuite me raconter ce qu’il s’était passé de son côté et, je dois dire qu’il avait parfaitement raison. J’en avais rien à foutre qu’il soit encore plus riche qu’avant, l’argent et moi on était pas super copains bien que je ne crachais pas dessus lorsque j’en avais. Le serveur vient à l’interrompre. Je m’emparais du mijito en remerciant le jeune homme : « Merci. » Et lui adressais un sourire. Ils commençaient à me connaître ici ! Lorsqu’il fut parti, Jorden repris et je dois dire que ses mots ne me laissèrent pas indifférente. « Et… ? T’as pas réussi ? Je pensais qu’avec l’autre blondasse c’était mieux. » Je ne pus m’empêcher d’esquiver un léger sourire bien que je prenais cela très au sérieux. Essayer. Est-ce que ça voulait dire essayer ? Est-ce que c’était aussi compliqué pour lui que pour moi ?

Tous les mêmes... Si, ils étaient tous les mêmes. Tous infidèles ou du moins, la plupart, tous cons ou du moins la majorité.  Bon ok, ils n'étaient pas tous pareils et ce n'était pas le moment d'ouvrir un débat sur le sujet. Ouais bon si tu veux ! Finis-je par répondre pour éviter un sujet qui fâche. Sinon quoi ? On aurait débattu encore et encore et chacun aurait donné des arguments jusqu'à ce que l'autre craque ? Non, ce n'était pas le but de la soirée. Je n'avais pas encore touché à mon verre, je comptais le faire mais, j'avoue avoir été pris de court par le monologue de Jorden. C'était trop mignon ! Mais en même temps pas du tout. J'avais envie de me jeter sur lui, de l'embrasser et de lui dire que moi non plus je n'avais pas réussi à l'oublier mais, j'avais également envie de l'étrangler et de l'envoyer à six pieds sous terre pour m'avoir fait souffrir. Je baissais la tête, observais l'espace qui nous séparait tout en répondant : Wahou, je m'attendais vraiment pas à ça... Je soupirais, ne sachant par où commencer. Je passais une main dans mes cheveux et repris la parole :  C'est quoi ? Des excuses pour t'être comporté comme un con ? Je levais alors la tête en sa direction, plongeant mon regard dans ses yeux.  Tu... Tu m'as brisé le coeur Jorden. Sans déconner, je tenais vraiment à toi, je pensais même que t'arriverais à me faire changer et... Je t'ai aimé putain, j'ai pas arrêté de t'aimer encore et encore et j'ai essayé de te trouver des excuses mais... T'en avais pas. Je méritais des explications, je méritais des excuses et t'as pas été foutu de m'en donner parce que t'as cette fierté que je comprendrais sans doute jamais. Ouais bon, indirectement, je lui avouais que moi non plus je n'avais pas réussi à l'oublier. Je lui faisais part également du fait que je lui en voulais toujours et que son discours ne sonnait pas aussi bien qu'un désolé. Mais d'un autre côté, se retrouver ici était comme un signe du destin ou quelque chose comme ça. Je veux dire, il y avait des milliards d'endroits sur terre et il avait fallu qu'on se retrouve ici. Nos retrouvailles n'étaient peut-être pas glorieuses mais, je savais au fond de moi qu'on faisait de grands pas en ayant cette conversation. Damn, c'était le bordel dans ma tête, est-ce que je devais faire, comment devais-je me comporter, quand était-il du plan, que faire ? Pitié aidez-moi bordel je suis paumée !! Ce gars, il me rendait complètement dingue, il me faisait perdre la tête.

Jorden me fit en semblant d’excuses auxquelles je répondais d’un air blasé avant de soupirer désespérément. C’est vrai, je méritais mieux que ça –sans vouloir me vanter. On était bien tous les deux du moins, c’est ce que je pensais. Il avait été le seul en qui j’avais réellement confiance, le seul à qui j’étais prête à ouvrir mon cœur. Il m’avait rendu faible et, je ne pensais pas que c’était toujours le cas avant aujourd’hui. Je détournais le regard pour le porter vers l’extérieur quand il s’interrompit et se leva avant de se mette à genoux devant moi. « Qu’est-ce que… ? » Je n’eus pas le temps de terminer ma phrase, il était déjà en train de prendre ma main, prêt à… Prêt à quoi d’ailleurs ? Oh merci, il me demandait pas en mariage, c’était déjà ça ! J’esquivais un sourire en voyant la tête de la vieille qui se trouvait à côté de nous. Il commença alors à me faire de réelles excuses et je dois dire que je restais bouche bée. J’absorbais la moindre de ses paroles, essayant de chercher dans ses yeux ce qui lui prenait. C’était pas une embrouille, c’était un piège, juste de véritables excuses, je le savais, je le sentais. Finalement, je me mordille la lèvre inférieure, faisant semblant de chercher avant de soupirer : « Je crois que j’ai pas vraiment le choix là ! » Je ne pouvais faire autrement que de lui pardonner. Je ne pus m’empêcher de rire face à la situation dans laquelle nous nous trouvions. Bordel, il avait fait ça. « Aller, lève-toi maintenant. » C’était tellement mignon… Oh stop Alex, c’est quoi ça ! Tous les regards étaient tournés vers nous, c’était étrange. « Je te pensais vraiment pas capable de faire ça… Surtout devant tout ce monde. On va dire que t’es à moitié pardonné. Ouais, je garde de la réserve, on sait jamais et puis, j’ai besoin de réfléchir. » Il m’avait brisé le cœur quand même, ça se répare pas avec des mots ce genre de chose. Mais il l’avait quand même fait, lui, Jorden Alexandre Klein. Wahou, je crois que cette scène sera à jamais gravé dans ma mémoire. « Mais merci. Vraiment ça me touche. » Je pouvais pas m’en empêcher. J’avais beau jouer la dure, la sans cœur, c’était faux. Juste une carapace derrière laquelle je me cachais pour ne plus souffrir. Il s’était mis à genoux pour implorer mon pardon OMG, j’aurais dû filmer !

Ce qu’il venait de faire, c’était juste adorable, parfait et pwa… J’ai même pas les mots. Pourtant, je n’allais pas lui dire ça comme ça parce que ça serait trop simple et que la simplicité, ça nous ressemble pas. De plus, j’étais à la fois difficile, chiante et j’avais moi aussi ma propre fierté. Je ne pouvais pas lui dire que le revoir ne me laissait pas indifférente, qu’à chaque fois que je plongeais mon regard dans ses yeux mon cœur se mettait à battre à tout rompre ou encore que j’avais cette putain d’envie que tout redevienne comme avant à chaque moment passait ensemble. « Non, t’aimes tout chez moi. Ouais sinon, tu te serais pas mis à genoux pour avoir mon pardon. » Et bam, ça commence. Comment l’énerver au plus haut point. J’étais certaine qu’il regrettait déjà ses actes, qu’il pensait que cela n’avait pas compté à mes yeux pourtant, c’était tout le contraire. Je me pus m’empêcher d’en rajouter une couche. « J’aurais dû filmer. Tu veux pas la refaire ? » Tout le monde s’était remis à vaquer à ses propres occupations et nous étions enfin tranquille. Je terminais mon verre avant d’avouer : « Je t’ai drogué et c’est pas la première fois sache-le ! » Bien sûr, je déconnais. Je n’avais pas besoin de le droguer pour qu’il balance des vérités, il le faisait très bien tout seul. Comme pour le rassurer –ou simplement parce que je pensais à haute voix-, j’avouais dans un souffle : « Sérieusement, tu me rends dingue Jorden Alexandre Klein. » Dans tous les sens du terme. Il me désespérait, me donnait envie de mettre des claques, de l’embrasser, de le prendre dans mes bras, de le détester, de remonter le temps. J’étais encore folle de lui-même si j’étais bien trop bornée pour l’admettre.

C’est hallucinant le caractère de merde que nous avions tous les deux. On était différents l’un de l’autre. C’était un gosse de riche, prétentieux, perfectionniste, sûr de lui et très orgueilleux. J’étais quelqu’un de plutôt bornée, rancunière, sûre de moi et très très chiante. En fait, on avait surement beaucoup trop de défauts en commun pour nous entendre et pour combler le tout, nous ne venions pas du même monde. J’adorais le pousser à bout et il me le rendait bien. J’aurais pu me taire parce que je ne trouvais rien à redire face à ses attaques or, ça lui aurait fait bien trop plaisir du coup, j’enchainais d’un air arrogant : « Ah ouais tu le penses vraiment ? » Je grimaçais légèrement tout en jouant avec mon verre vide. Je savais parfaitement que j’étais insupportable, surtout avec lui, ça serait beaucoup moins marrant si je ne l’étais pas et que je disais amen à tous ses faits et gestes. Je commençais alors à lui laisser des pics par rapport à ses excuses. C’est certain, il allait le regretter mais, pas moi. « Je sais pas, j’hésite vraiment ! » Nan bien sûr, j’allais arrêter sinon ça allait partir en engueulade au Lord Hobo et je ne pourrais plus jamais venir ici sans me faire fusiller du regard. Je lui avouais ensuite l’avoir drogué, ce qui ne sembla pas le déranger plus que ça puis, ne pus m’empêcher de penser à haute voix. Il faut dire que j’étais la vérité. Il me rendait dingue dans le passé et il recommençait aujourd’hui. En fait, ça n’avait pas cessé durant cinq ans. Un an où nous étions ensemble puis quatre de séparation durant lesquels je n’ai fait que comparer tous les mecs avec lui. J’adoptais un ton aussi sérieux que lui, me penchais à mon tour au-dessus de la table et murmurais à quelques millimètre seulement de son visage : « Je sais pas, tu crois que ça serait intéressant ? » La vérité ? J’en avais envie. J’en avais envie mais, je ne voulais pas refaire les mêmes erreurs. Coucher avec lui, c’était s’accrocher un peu de plus, lui pardonner le passé, oublier le passé, reprendre cette vie d’avant. Mais qu’est-ce qu’il voulait lui ? Quand je pense qu’on dit que les femmes sont compliquées, Jorden devait être une femme dans une vie antérieure et moi un homme ! Quoique, je n’étais pas aussi simple que ça en tout cas, pas avec lui.

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