(+ Mallory) Pas la bonne personne !

« Bah en même temps, pour une anglaise t’es pas mal foutue alors va pas te plaindre si le drapeau irlandais n’est pas en berne » râlais-je sans trop comprendre pourquoi elle faisait preuve d’une telle douceur à mon égard alors qu’elle aurait pu me laisser me démerder tout seul. Après tout, j’avais quand même fait pouetpouet avec sa poitrine, j’aurais compris. J’étais con mais pas bouché non plus. « T’es aussi blonde que moi je te signale et j’ai pas de bouclette espèce de schtrompfette » bougonnais-je avec un léger sourire néanmoins car je n’y voyais pas grand-chose pour tout avouer. Ma vision était floue à cause du shampoing avant de pouffer de rire non sans lui mettre une petite claque sur la fesse. « C’est une invitation bien indécence, vouloir me soulager, je pourrais te prendre aux mots ma belle… En fait, tu râles, tu râles mais l’Angleterre n’est pas insensible aux arguments irlandais ! » rétorquais-je en lui murmurant mes paroles au creux de l’oreille.

« Où est-ce que tu as vu que j’étais bleue ? J’ai pas de contusions sur la tronche alors hein… »fit-elle remarquer non sans poursuivre son petit rinçage avant qu’il ne lui mette une main aux fesses, la faisant sursauter au passage tant elle ne s’y attendait pas à vrai dire. « Je parlais de tes yeux, c’est toi qui déforme mes propos là ! » s’indigna-t-elle faussement, faussement car elle conservait toutefois un grand sourire amusé. Mallory n’était pas du genre à s’offusquer pour si peu à vrai dire, bien qu’elle n’ait pour ainsi dire… jamais vu le loup. Sans doute son côté grande gueule allait-il une fois de plus se retourner contre elle mais qu’importe, elle n’était pas du genre à rester sagement dans son coin… « Et puis c’est toi qui parle d’invitation indécente alors que tu n’es même pas cap de vouloir coloniser l’Angleterre… des paroles tout ça ! » le provoqua-t-elle non sans afficher un petit sourire satisfait tandis qu’elle caressait délicatement son front sans en connaître la raison. Mallo n’avait jamais été brutale avec les hommes « blessés »…

« T’es une bleue, une Eliot » rétorquais-je tout simplement tandis que je me faisais la réflexion que j’aurais aimé pouvoir voir son visage au moins quelques secondes. Je n’avais pas besoin de plus pour m’en souvenir toute ma vie mais il semblerait qu’elle doive garder un certain mystère. Tant pis, je ne comprenais pas trop pourquoi cela me gênait pas sans davantage trouver une explication à cet attrait qu’elle semblait exercer sur moi. C’était la première fois en quatre ans que je ressentais du désir pour une femme alors pourquoi elle ?! Ce n’était qu’une gamine, nous devions avoir dix ans d’écart, une anglaise en prime. Malheureusement mon corps avait oublié ce détail, ce traitre. « Aaaah mes yeux ?! Ça devient beaucoup moins intéressant pour le coup ! En fait, t’es une casseuse de groove » m’amusais-je à lui dire avant d’arquer un sourcil « Moi pas capable ? Vraiment ? » Marmonnais-je avant de tout simplement la plaquer contre la paroi de la douche. « Tu apprendras jeune fille qu’il n’est pas bon de taquiner un irlandais et encore moins un O’Malley » susurrais-je à son oreille avant de m’écarter légèrement. « Pourquoi est-ce que tu es aussi douce avec moi ? » lui demandais-je néanmoins histoire de comprendre. « Tu es un curieux personnage toi »

« Ouais et après ? Tu veux que j’t’appelle le sanguinolent parce que t’es rouge ? » rétorqua-t-elle du tac au tac comme si elle avait subitement réponse à tout et pourtant, Mallory n’était pas en mode demoiselle je sais tout ou même vocabulaire soutenu. Elle usait du même langage châtié que dans son crew, c’était dire si elle se foutait qu’il soit Mather… Mallo n’avait jamais compris cette guéguerre pourrie et ne la comprendrait décidément jamais.« Donc c’était toi qui pensait à des choses, j’suis pas une casseuse de groove j’y avais pas pensé, nuance !! » s’exclama-t-elle avant de se faire ni plus ni moins plaquer contre la paroi de la douche, relâchant donc l’étreinte de ses doigts contre son visage pour le regarder sérieusement, sans sourire aucun. Que comptait-il faire au juste, et pourquoi diable frissonnait-elle alors qu’il n’avait fait que lui parler à l’oreille ? C’était ridicule ! « Je me ris du danger irlandais, hahaha ! Tu préfèrerais que je rince tes yeux à grands coups de pompe là où je pense ? Pas sûr que ce serait très efficace, je ne vois pas ce qu’il y a de curieux là dedans… tu n’es peut-être pas habitué à réparer tes gestes maladroits mais moi j’essaye ! »

« Je préférais mon petit trèfle à quatre feuilles, c’est beaucoup moins méchant pour mon égo ma petite schtrompf » lui répondis-je avec un léger sourire. Cette femme était quand même une énigme pour moi. Il était rare de croiser une Eliot avec un caractère aussi trempé.. Une petite voix me souffla qu’il y avait un corps diablement séduisant et féminin tout contre moi mais j’ignorais si c’était vraiment une bonne chose. « Que de violence ! Personnellement, je suis un adepte de faites l’amour pas la guerre » rétorquais-je, mentant bien entendu. J’étais un mafieux bien que je veillais toujours à ce que mon tatouage soit camouflé d’une manière ou d’une autre par un bandage ou du fond de teint. « Laisse-moi te montrer comment je répare les choses » murmurais-je avant de capturer ses lèvres dans un baiser d’une grande tendresse contrastant avec ma manière plutôt bourrue de m’exprimer. Ses lèvres me narguaient depuis trop longtemps alors autant céder pour se couper de la tentation non ?

« Mon petit trèfle à quatre feuilles… il faut mériter un tel surnom et pour le moment délicat n’est pas le mot que j’emploierais te concernant ! » Même si Mallory n’avait pas à se plaindre. Elle était déjà tombée sur bien pire et avait rossé le cul de bien pire ! Elle avait de la défense, il ne fallait pas croire mais cela ne l’empêchait certes pas de faire preuve de douceur quand elle merdait dans les grandes largeurs… comme aujourd’hui, somme toute, puisqu’elle lui avait tout de même flanqué du gel douche dans les yeux ! « Faites l’amour hein… ben en attendant ton garde barrière est bien levé mais je te vois pas beaucoup agir ! »fit-elle la fière tout en sachant que s’il creusait un peu, il verrait forcément qu’elle était vierge.Mallo fut déjà surprise qu’il lie ses lèvres aux siennes, mais plus encore qu’il fasse preuve d’une telle tendresse à son égard. L’espace de quelques secondes, elle demeura immobile avant de lui rendre son baiser avec un rien de passion en plus, faisant marcher son imagination en la matière. Fatalement, elle ne contrôla pas vraiment ses mains qui se posèrent bientôt contre son dos, comme si elle attendait plus, et voulait plus…

« Je suis aussi délicat qu’une rose pourtant » lâchais-je en mimant un mouvement de la main un peu à la manière de la grande folle qui me servait d’oncle. J’étais bon pour le casse-pipe si je sortais ça à tonton Sammy mais qu’importe, j’aimais vivre dangereusement. Pour preuve, un mafieux embrassant une jolie nénette d’un gang, y avait quand même moins risqué. Je n’étais ni aveugle et je connaissais tous les tatouages existants des gangs de tout le pays –oui, je m’emmerdais souvent la nuit alors, je l’occupais comme je le pouvais ; « C’est un regret que j’entends dans ta voix ? » lui demandais-je taquin avant de l’embrasser avec une grande tendresse comme si je craignais de la briser en deux. Sa réponse ne tarda pas à arriver, presque timide et maladroite bien que passionnée. Mes mains ne tardèrent pas à parcourir ce corps aux formes voluptueuses. Néanmoins, avant de poursuivre plus en profondeur, je m’écartais d’elle, allant un peu à tâtons jusqu’à choper gel douche et shampoing, les balançant rapidement dans le vestiaire avant de revenir vers elle, capturant à nouveau ses lèvres dans un baiser passionné « Mesure de précaution ! » plaisantais-je avant de la soulever pour qu’elle enlace mes hanches de ses longues jambes. Ainsi, j’avais accès bien plus facilement à sa gorge.  

« Tu caches très, très, très, très, très, très bien ton jeu ! » singea-t-elle en se retenant de justesse d’éclater de rire, surtout face au geste qu’il eut. Pour sûr, c’était collector, Mallory aurait mille fois eut l’occasion de se moquer de lui ou de s’en servir parce qu’il était Mather… mais elle refusait de manger de ce pain là, hors de question. Si d’aventure ils devaient se détester un jour, ce ne serait pas à cause d’une bête querelle de maison à la mord-moi le nœud. « Je ne vois pas du tout de quoi tu parles ! »Mallo aurait-elle été prise d’un violent regret s’il ne l’avait pas ensuite embrassée ? Possible. L’ambiance était électrique dans cette fameuse cabine et il lui fallait tout son self-control pour ne pas le montrer aussi aisément. C’était la toute première fois que la blondinette ressentait du désir pour quelqu’un… même si en l’occurrence, elle ne se priva pas pour éclater de rire lorsqu’elle le vit balancer gel douche et shampoing dans le vestiaire. « T’es taré, tu le sais ça ? Mais c’est marrant… » Aucune trace d’insulte. Mallo ne pensait même pas à cela alors qu’elle ceinturait actuellement ses hanches, mordillant légèrement son oreille tandis qu’elle découvrait à son tour son corps, ses mains s’attardant un instant sur son fessier musclé. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il donnait envie… follement envie de lui.

« Menteuse, tu vois très bien de quoi je parle »[/b rétorquais-je avec un sourire narquois aux lèvres. Ma vision devenait de moins en moins floue mais pour le moment, ce n’était pas encore cela même si je devinais un charmant minois derrière cette voix à faire soulever le drapeau irlandais. Si ma famille apprenait que je fricotais avec une anglaise, je me ferais scalper directement quoique tonton Sammy avait fait Thaïs avec une anglaise, c’était presque une tradition familiale d’entrer dans les lignes ennemies. [b] « Taré et prudent, on est jamais trop prudent avec un agresseur au gel douche » la charriais-je doucement avant de reprendre ses lèvres, la plaquant à nouveau contre la paroi après l’avoir soulevé dans mes bras, déployant des trésors de douceurs contre sa poitrine que j’honorais du bout des lèvres. Cela faisait si longtemps (3 jours) que je n’avais pas fait l’amour à une femme que je voulais prendre tout mon temps, la savourer et comprendre pourquoi ô grand pourquoi, elle et pas une autre ?! Il y avait des mystères dans la vie qui n’étaient pas bons de résoudre et la petite voix dans ma tête me demandait de penser moins fort et de profiter de l’instant présent. Pourquoi pas ! « Tu prends la pilule ? » demandais-je subitement. Je n’avais rien pour nous protéger. « Je suis clean si tu te poses la question »

Taré et prudent. Deux mots lui correspondant parfaitement, et Mallory s’en rendait bien compte même si elle était loin de le connaître sur le bout des doigts. Le dicton dit qu’il faut une minute

pour aimer une personne et toute la vie pour la découvrir, mais la jolie anglaise avait du mal à le croire. On peut aimer rapidement une personne, mais également la découvrir ou tout du moins la majeure partie très rapidement ou jamais pour peu que cette dernière ne veuille jamais être réellement connue. Restait à savoir si ce parfait inconnu, dont elle ignorait jusqu’au nom, se dévoilerait face à elle ou pas. En attendant, il venait de lui poser une question… existentielle et qui ne lui avait jamais parue aussi importante qu’aujourd’hui. « Heu… pas une question de clean ou pas, je suis sûre que tu l’es mais je ne la prends pas… » avoua-t-elle avant de rougir légèrement, Mallo se sentant subitement passée au crible alors que ce genre de question tombait pourtant sous le sens. « J’ai jamais eu besoin… je l’ai jamais heum… fait en vérité. » La honte. La honte suprême même. Il allait vite se dégager et la faire se sentir minable, elle le sentait gros comme une maison. Bah, Mallo l’aurait cherché ! « Tu vas t’en servir pour… m’humilier dans tout Harvard ? »