like my brother, my BFF ▬ Blake and Julian

Voir Julian essayait de se lever était hilarant, c’était le mot hilarant. C’était fou à quel point les hommes, et spécialement les médecins et futurs médecins mettaient un point d’orgue à ignorer les maladies qui les touchaient. Ou bien c’était une spécialité Julian. C’était surement ça. "BON OK. Tu peux me débrancher d'abord ?" Blake essaya de rattraper son rire, quelques instants. Il tenta alors de « débrancher » son ami, même si il ne voyait pas d’un très bon œil tout ça. Après tout s’il était branché c’était bien pour une bonne raison. Il chercha un pantalon dans l’armoire. C’était surement le pire des amis de le laisser sortir dans son état, mais de le voir déprimer dans un lit était une vision impossible pour Blake. Après tout le moral compte autant que le physique dit-on. En lui tenant le pantalon il lui dit « Bon steuplay, fait pas ton fière si tu as mal, appuis-toi sur moi » Il lui sourit et lui tendit le bras pour qu’il puisse se lever et marcher « En plus, la mateuse professionnelle va peut-être croire que t’es mon petit copain » Il rigola.

Je me relevais avec l'aide de mon ami et enfilait le pantalon qu'il me tendait. "Je serai ravi d'avoir un petit copain aussi sexy que toi." Je lui souris en m'étirant longuement. Il n'y avait pas d'ambiguité dans ce que je disais, c'était juste un jeu que je jouais parfois avec lui. Nous commencions à avancer dans le couloir, j'avais prit le bras de Blake pour m'appuyer, ma tête tournant légèrement. "Dit ... T'as des nouvelles de Sept ... ?" Blake connaissait Sept depuis bien plus longtemps que moi. J'avais envoyé des SMS à la jeune femme, on s'était un peu parlé, et j'lui en avais un peu trop dit sur la situation. Je savais qu'elle aussi était hospitalisée, mais dans un tout autre service. Ils l'avaient internés en psychiatrie. Je pensais que c'était la meilleure idée pour elle, et ses idées noires.

Il était incorrigible, il avait failli bien mourir, ou en tout cas ce qui lui était arrivé n’était pas à prendre à la légère et lui il pensait à Septembre. Blake savait le pouvoir que la petite avait sur son meilleur ami, et jusque-là il n’y voyait pas d’inconvénient. Bon ok, Julian prenait trop de risque, ce n’était pas déontologique, c’était même interdit. Mais Blake savait que la limite était dur à respecter, que l’amour pouvait faire tourner la tête. Mais entre mettre en danger son métier, et sa vie il y a une différence. « Bordel Julian, ton cœur a failli lâcher pour de bons et tu penses direct à Septembre ? » elle était dans un autre service. Impossible qu’il se voit sans aide, et Blake savait déjà qu’il devra aller voir la jeune femme. « Putain qu’est-ce qu’elle t’a fait cette fille ? » Il le regarde, un ton d’humour dans sa voix, tout en le soutenant « Sérieux mec t’es incorrigible ! T’es interdit de stress et de filles » Et spring break qui arrivait, il avait choisi son moment lui…

Blake était l'unique personne qui connaissait l'ampleur de mes sentiments pour Septembre. C'était pas déontologique d'aimer l'une de ses patientes, et surtout pas de l'aimer à ce point. J'avais tout donné pour elle. Pour qu'elle aille mieux, j'étais même parti l'emmener en chaise roulante sur le toit pour la faire jouer au golf. Manque de pot, elle avait pas l'air d'aimer le golf, ni les voyages en chaise roulante. Je ne répondis pas tout de suite à mon meilleur ami, me contentant de lui sourire de façon niaise parce qu'il savait bien le fond de mes pensées. Il savait tout de moi. La marche devenait de plus en plus difficile alors que nous n'avions pas dépassé le bout du couloir. J'étais essoufflé, et j'avais mal au coeur. Je m'assaillais alors sur le banc le plus proche en faisant mine d'aller bien. "Interdit de meufs et de stress ... Mais mec, j'vais faire comment pour le Spring Break ?!" Blake et moi, on n'avait jamais raté un Spring Break depuis notre arrivée, mis à part l'an dernier, pendant nos missions humanitaires. J'étais un peu son chaperon, et j'trouvais ça pas mal, le principe de souffler avant de reprendre à fond les études, partiels, et compagnie.

Julian était fatigué, la marche était épuisante vu son état. Peut-être qu’il n’aurait pas du le laisser sortir de son lit. Mais en même temps, peut-être que maintenant il allait peut-être son rendre compte de sa faiblesse en tout cas de son état d’épuisement…Il s’assit et puis là il sortit la plus grosse connerie qu’il aurait pu sortir.  «  Si tu sors de cet hôpital je te tue. Alors imagine ce que je peux te faire si je te vois au Spring Break à flirter avec la petite Septembre ! » Il le regarda. En même temps, il avait du mal à s’imaginer en Spring Break sans son meilleur pote, son double. Il n’avait pas passé une soirée SP sans lui depuis son arrivée à Harvard. « La seule fille que tu vas pouvoir te taper avant que tu décides de faire quelque chose, c’est celle de la 326 » il rigola en imaginant son pote avec cette femme… bon on pouvait faire mieux quand même.

"Tu crois sérieusement pouvoir me garder prisonnier de ta tour jusqu'à la fin de ma vie ?" Je lui souriais de façon faussement charmeuse avant de rire. Blake me connaissait, et il me connaissait mieux que personne. Il savait que j'étais têtu, et que je n'agissais que selon ce que je pensais être bon, ou mauvais. "J'sortirai avant la fin du mois, on lance les paris ?" Je lui adressais un clin d'oeil avant de me révéler un peu trop rapidement. Ma tête tournait vraiment trop vite et je tint sur mes jambes seulement quelques secondes avant d'être obligé de me rassoir.

Julian lui lança un défi. Bon c’était risqué, après tout c’était perdu d’avance. Julian était un esprit libre, trop têtu pour admettre qu’il avait tort. Mais au fond, Blake pouvait parler il était parfois aussi têtu. Et puis Blake lui était beaucoup plus irresponsable que son pote, la preuve ils étaient tous les deux dans ce couloir. Julian tenta de se relever, trop vite, trop idiot et se rassit tout de suite. En une autre situation, Blake aurait éclaté de rire, et lui aurait lâché une feinte mais là… c’était autre chose. « Premièrement, pas jusqu’à la fin de ta vie, mais bien jusqu’à ce que tu décides de faire quelque chose à ce cœur » il pointa la poitrine de Julian, un petit sourire en coin. Il le regarda « deuxièmement, tu sais que je refuse jamais un pari » il lui tendit la main pour sceller ce pari, bon ok il allait le perdre. Il se dirigea quelques mètres plus loin pris une chaise roulante et fit sa mimique ‘désolé-mon-gars-je-vais-devoir-te-ramener-la-dedans’. C’était ça ou il le portait dans ses bras, et là ça en était fini de leurs réputations d’hétéro. Et cela faisait des mois qu’il flirtait avec la petite infermière.

Faire quelque chose à ce coeur ? Il espérait quoi au juste ? Blake connaissait mes convictions sur une potentielle greffe. Je refusais un coeur parce que j'pensais ne pas en avoir besoin. Il y a des milliers de gens qui en ont plus besoin que moi de toute façon. Récemment en plus, en France, un type s'est fait greffé un coeur artificiel. Je sais qu'avec les avancées technologiques, on pourra prétendre à ça, et là j'serai d'accord. Mais maintenant, les coeurs sont bien trop rares pour que j'en abuse. J'haussais simplement les épaules. "Le 28, j'suis chez moi. Que tu le veuilles ou non." Blake arrivait alors avec sa chaise roulante. Je le dévisageais. Il était hors de question que je monte la dedans. J'étais pas à l'agonie, sérieusement. Je me levais à nouveau, en faisant quelques pas, avant de me ramasser sur le sol.

"Le 28, j'suis chez moi. Que tu le veuilles ou non." Blake roula les yeux, plus têtu que lui tu meurs. Il refusa la chaise roulante ce qui ne surpris pas le moins du monde Blake. Pendant un instant, il crut que son meilleur pote pourrait être raisonnable. Il tenta à nouveau de faire son héros et s’écroula à nouveau par terre. Blake s’avance à ses côtés et en passant le bras de sorte à pouvoir le remettre sur ses pieds il lui dit « Je vais faire venir Septembre, je suis sûr que tu ferais un malheur comme ça par terre » il rigola, le hissa sur ses pieds et essaya de le soutenir le plus possible. « Bon maintenant t’as plus le choix c’est direction ta chambre ou je te laisse croupir ici »

J'avais trop tendance à manger le sol ces derniers temps. Je soupirais longuement avant d'accepter son aide pour me remettre sur mes deux jambes, tremblantes. Je m'assaillais alors enfin dans la chaise roulante, soupirant, passant mes mains sur mon visage, le frottant avec rapidité. "Tu m'as pas dit comment elle allait, Septembre." Je le regardais, attendant vraiment une réponse de sa part. J'avais arrêté de communiquer avec elle quand elle m'avait demandé plus d'informations sur mon état de santé. Je voulais pas l'inquiéter, surtout dans l'état dans lequel elle était.