remember who the real enemy is. ~ diamantika

Joan aimait bien la pluie, ou plus précisément le bruit de la pluie sur son parapluie. Elle trouvait ça mignon comme bruit, reposant. Mais là c'était trop, la brunette en pouvait plus. Ses cheveux frisaient, sa frange partait en vrille, d'ailleurs elle songeait sérieusement à s'en débarrasser, c'était plus possible. Évidemment, ce matin-là elle avait cru qu'il ferait beau, un soleil timide certes, mais quand elle s'était levée, il n'y avait pas un nuage à l'horizon. Malheureusement, en sortant de ses cours une pluie fine et continue tombait. Elle fonça tête baissée jusqu'au bâtiment principal et s'engouffra dans le grand hall. Bien sur, elle n'était pas la seule étudiante à avoir pensé à ce refuge. Une vraie foule se pressait dans le hall. Frances se fraya un chemin à coup de pardon et de excusez-moi. Un instant elle poussa une jeune femme blonde. « Pardon... » La jeune femme découvrit alors Diamantika. Son amie... ou son ennemie, ou alors elle ne savait pas, parfois elle l'adorait et aurait passé sa vie avec elle, autant parfois celle-ci s’insupportait. « Diams ! Ça fait un bail ! »

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Je poussais mes draps et me décida à me lever. Une lumière maussade entrait entre mes rideaux: le temps était très mauvais. Je filais rapidement dans la salle de bain afin de faire ma petite toilette, j'habillais ensuite une tunique rose et un pantalon jean modèle slim, puis avala rapidement un bol de chocolat chaud debout dans la cuisine des Eliots. Je ne me pressais, car j'allais encore être en retard à mon cours, mais fort heureusement j'arrivais une seconde près à temps. D'ailleurs cela passait tellement rapidement et dieu soit merci je n'avais pas senti le temps passer, que je sortis immédiatement. Malheureusement il s'était mis à pleuvoir, j'essuyais alors les quelques gouttes de pluie sur mon front n'ayant même pas prévu de parapluie, c'était bien ma veine. Je n'aimais pas du tout la pluie dans ce genre de circonstance, pas quand elle me prenait au dépourvue, cela avait tendance à me rendre folle de rage. Dieu soit loué, j'avais repéré beaucoup d'étudiants s'abriter dans un endroit le plus proche, je les suivais immédiatement lorsque quelqu'un me bouscula. J'allais m'apprêter à râler et lui envoyer une pique, mais mes lèvres en restèrent immobiles remarquant la bouille de cette personne. Elle n'était autre que Joan. Avec Joan c'était parfait une histoire d'amour et parfois une haine inexplicable. Je lui affichais un sourire à la place d'une mauvaise mine parce qu'elle s'était quand même excusée. « Jo ! Effectivement, qu'est-ce que tu deviens ?. » Disais-je en passant une mèche de cheveux derrière mon oreille, collant mon dos au mure derrière moi.

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La jeune femme sourit à la blondinette même si elle ne savait pas trop quoi penser d'elle. Un jour meilleures amies, un jour meilleures ennemies. Un jour, elle avait la sensation de connaître par cœur cette fille, certes pas comme Tamara mais suffisamment pour la qualifier d'amie. Mais en même temps, elle lui semblait bien fausse. La jeune femme se méfiait déjà des Eliots, mais elle arrivait encore un peu à faire la part belle entre la maison et ses occupants. Pourtant depuis que la brunette avait surprise Diamantika à parler méchamment sur des personnes sans raisons visibles, elle avait du mal à lui accorder toute sa confiance, même si avec ses grands yeux et son joli sourire elle désarmerait un soldat. « Bien et toi ? J'ai cru que tu m'avais oubliée, trop occupée par ta maison de bourges là ? » Oui Joan ne portait pas les Eliots dans son cœur malgré ses efforts. Tous ces fils et filles de riches resteraient des fils et filles de riches aux yeux de la petite Vermontoise.

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Nous nous étions abrité en compagnie de plusieurs étudiants, je regardais le ciel espérant de tout mon coeur que cette foutue pluie s'arrêta aussi rapidement qu'elle nous est apparue. De plus, j'avais prévu une sortie entre amis juste après, alors que cette pluie vienne menacer cette sortie, me mettait encore plus hors de moi. Mais je tentais de me calmer toutefois. Heureusement j'avais une bonne compagnie, Joan. Enfin, pas toujours bonne je vous l'accorde, parfois nous nous entendions à merveille, parfois nous nous crêpons le chignon quand cela nous prenait. Elle n'aimait pas lorsque je devenais un peu disons bitchy's sur les bords. J'étais ainsi et je ne pouvais malheureusement pas changer ce que je suis, on m'aime ou on me déteste, c'est ainsi que je voyais les choses. Je n'allais certainement pas mettre un couteau sous la gorge de quiconque pour me faire aimer de force, qu'on ne m'aime pas me faisait ni chaud, ni froid, ce n'est pas ça qui allait m'empêcher de vivre. D'ailleurs, la jeune Quincy me répondit, prenant même la peine de porter un propos contre la maison des Eliots. Je n'aimais guerre qu'on s'empenne à ma maison. « T'as la chance que je t'aime bien Jo!, je ne vais pas t'en tenir rigueur sur ce propos contre ma maison...on est riche ou on ne l'es pas, c'est la vie !. Quoi qu'il en soit, elle reste de loin la meilleure des maisons. » Disais-je en souriant, non pas que je n'aimais pas les Quincy, mais c'était ma petite revanche et je repris rapidement. « Et non je ne t'ai pas oublié voyons, juste que ces derniers temps j'étais très occupée, avec l'épidémie, la mort de mon oncle etc... » Le père d'Apple, donc aussi mon oncle, avait trouvé la mort à cause de cette épidémie et dieu merci, ils avaient enfin pu trouver le remède, j'avais tellement eu peur pour mon frère, mes cousins, cousines et amis.

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La jeune femme n'avait jamais caché son aversion pour les Eliots. Au début, elle était peut-être un peu jalouse de leur situation financière, quand elle voyait tous ces pauvres petits riches et que ses parents se saignaient pour lui payer son université, quand elle remplissait les papiers pour les demandes de bourses, quand elle s'efforçait d'avoir des résultats excellents pour que Harvard voit la chance qu'ils avaient de l'avoir chez eux ; oui Joan en avait après ces petits bleus. Bon d'accord, ils n'avaient pas fait grand chose pour ça. Frances leva légèrement les yeux au ciel, la jeune femme ne voulait tout de même pas se fâcher totalement avec la blondinette, mais c'était un sujet sensible qu'elles évitaient d'aborder d'ordinaire. Mais pas cette fois. Cette fois-ci, la brune avait décidé d'être chiante. Elle avait besoin de s'énerver un peu de temps en temps – beaucoup plus qu'elle ne l'aurait voulu en ce moment – pour apprécier la tranquilité. « Oui c'est sur en terme de comptes en banque mais je vous le laisse, je suis très bien avec les Quincy. » Pour détendre l'atmosphère, elle fit un clin d’œil à Diamantika. Surtout avec ce qui venait après. « Oh je suis vraiment désolée, toute mes condoléances à toi et ta famille. » Et Dieu sait qu'il y avait du monde dans cette famille.

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Je n'avais pas l'habitude de me vanter de mon rang social, mais là c'était différent, je m'amusais juste à me vanter pour défendre mes couleurs. D'ordinaire, je n'étais pas le genre de fille qui allait crier sur tous les toits que j'étais riche, que j'avais un compte en banque pleine à craquer, ou encore que je pouvais m'offrir tout ce dont je voulais. Ce genre de critique, je laissais Walter s'en occuper. Mais, lorsqu'il s'agissait de défendre un membre de ma famille ou encore un membre de ma maison, je devenais la pire garce qui puisse exister. Et même si on me le reprochait, je n'allais guerre m'arrêter. C'est pourquoi, je décidais de passer outre les propos de Joan, je n'avais juste pas la tête à ça aussi. « À chacun sa maison... » Disais-je en souriant et je coupais tout court, moi aussi je n'avais pas spécialement envie de me prendre la tête avec la brunette car mine de rien, j'aimais bien sa petite bouille. « Merci beaucoup... » Ceux qui devaient le plus souffrir de cette perte était bien Apple et sa famille, j'espérais que ce genre de malheur épargne ma famille, même si je savais qu'on y passera tous, n'empêche que je souhaitais que cela arrive dans très très très longtemps car je voulais profiter un maximum de toute la grande famille. « Et sinon de ton côté, qu'est-ce que tu me racontes de beau ? Toujours en train de traîner avec cette blonde...Attend... Tamachinchose ?. » Je ne connaissais rien de la blonde, mais je voyais souvent Joan trainer à la sortie de l'université avec elle, je ne connaissais même pas l'étendue de leur relation, mais j'avais entendu vaguement son prénom et je ne m'en souvenais déjà plus.

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Oui chacun sa maison. Et de toute façon, même si la brunette avait une famille suffisamment importante pour faire partie des Eliots ou si Diamantika rejoignait les Quincy, ce ne serait pas bon pour leur relation. Les deux jeunes femmes ne se voyaient pas beaucoup mais c'était peut-être mieux comme ça, disons qu'elles appréciaient mieux les moments passés ensemble – enfin quand elles ne s’engrainaient pas pour des sottises. Si elles restaient trop longtemps ensemble, trop régulièrement et qu'elles commençaient à se connaître trop, Lindley avait la ferme impression qu'elles seraient capables de se taper dessus et de s'étriper. Joan culpabilisait quand même un peu d'avoir agressé la jeune Kovalevski alors que sa famille traversait une période sombre. En même temps, la jeune femme n'était pas censée savoir... Enfin bon, elle commençait à se dire qu'elle allait être gentille pour se rattraper un peu quand la blonde changea de sujet. Le ton de la jeune Eliot lui sembla supérieur, et elle écorcha le prénom de l'amie qui comptait le plus à ses yeux. Si bien que sa patience et sa bonne volonté furent mis à rude épreuve. « Tamara, elle s'appelle Tamara. » répondit-elle en soupirant légèrement. « Et oui c'est toujours mon amie. Pourquoi cette question ? » Joan leva un sourcil interrogateur, la blonde avait forcément quelque chose derrière la tête.

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La relation brève que nous entretenions Joan et moi était assez parfaite ainsi, nous n'avions pas besoin de pousser loin, car c'est ce qui nous empêchait de frôler la catastrophe, vu nos tempéraments un peu explosif. Je ne me voyais pas d'ailleurs traîner tous les jours avec elle, non pas parce que je me sentais supérieure à elle, loin de là, mais juste que nos deux mondes étaient trop différents, nous étions autant différentes que notre mode de vie l'était et nos façons de penser. Personne ne pourrait croire étonnement que nous nous parlions ainsi sans nous taper dessus, car si cela avait été quelqu'un que je n'appréciais pas, il y a longtemps que je lui aurais fait son portrait. Quoi qu'il en soit, j'avais évoqué le prénom d'une blonde avec qui la jeune femme traînait, cette dernière me répondit d'un ton assez rude, donc cette blonde comptait énormément pour elle à ce que je pouvais lire dans ses yeux. « Franchement, j'm'en moque... » Affirmais-je laissant échapper un petit rire assez discret et je repris. « Non, non pour rien, je me disais juste que je ne l'avais jamais vu ici, enfin en tant qu'étudiante !... D'ailleurs, il faudrait que tu lui donnes des cours de mode, parce que niveau style, c'est pas trop ça... » Je roulais des yeux avant de reporter mon regard sur l'horizon, ma remarque pouvait paraître déplacée et moqueuse, mais ce n'était en rien méchant, j'étais fanatique de mode, alors pour moi ces détails sortaient assez rapidement du lots. « Tu sais comme ces détails ne m'échappent jamais...moi, une accro des vêtements. » J'étais juste loin de me douter que son amie n'avait pas le frique nécessaire pour se permettre de vider une carte de crédit dans les magasins, ou même la moitié. Mais je l'aiderais volontiers à lui refaire sa garde-robe, quitte à payer pour elle s'il le fallait, j'adorais faire les magasins et tout ce qui se rattachait à la mode, j'aurais dû devenir styliste moi.

Spoiler:

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Joan se mordit l'intérieur des joues. Même si elle n'aimait pas la façon dont Diamantika agissait, la jeune femme la faisait rire, la Quincy n'arrivait pas à se dire que c'était vraiment méchant et puis, ça semblait tellement naturel et sincère que oui, elle avait juste envie de rire. Puis sans être méchante elle avait la tête qui allait avec. Enfin, si Joan Lindley n'avait pas connu la personne dont la blonde parlait, elle aurait peut-être laisser s'exprimer toute son hilarité qui sommeiller en elle – oui ça ressemble à un diagnostic psychiatrique dit comme ça. Mais la Eliot parlait de sa meilleure amie, et même si c'était pas forcément méchant, Joan le prenait pour elle. La tigresse sortait les crocs, la brunette détestait qu'on s'en prenne aux personnes qu'elle aimait, elle le prenait pour elle. Elle fixa Kovalevski, songeuse, ne sachant pas vraiment sur quel pied danser. Elle la frappait tout de suite ou est-ce qu'elle attendait de voir le fond de sa pensée ? Bon allez, fais un effort ma p'tite Joan, tu vas y arriver. La jeune femme inspira, se calma. « Je suis sure qu'elle appréciera tes conseils. Et non en effet, elle n'est pas étudiante ici... » Joan ne s'étala pas plus sur le sujet, elle ne voulait pas en dévoiler trop à l'étudiante. Qui sait à quoi lui serviraient ces informations.

MDRRRRRRR

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Sachez que je ne me moquais en aucun cas de son amie, mais juste que ce petit détail m'avait sauté aux yeux, je ne jugerais vraiment personne par son apparence, encore moins si je ne la connaissais pas, c'est pourquoi mes propos contre cette Tamara était sorti tout naturellement sans arrières pensées, sans vouloir être méchante. Quoi qu'il en soit, voir Joan tirer une tête aussi rageant prouvait qu'elle tenait beaucoup à cette jeune fille, que c'était beau l'amitié. Je serai prête à tout pour les gens que j'aimais alors d'une certaine façon je la comprenais, c'est pour cela je ne m'attardais plus sur le sujet de cette fille. « Un jour on devrait se planifier une sortie à trois alors...Je serais heureuse de lui faire part de mes conseils... » J'en souriais et c'était sincère, mais quoi qu'il en soit passons ce sujet, car fâcher notre chère Quncy n'était pas mon but, non pas que j'avais peur, mais juste que je n'avais pas la tête à jouer allô maman bobo en ce moment. « P'tain cette pluie tombe vraiment mal ! Je la hais quand elle me surprend ainsi...à toi aussi elle a bousillé tes plans ?. » J'essayais de nous taper la conversation, oh combien cela était parfois difficile entre nous.

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