(flashback) Tell me that I'm not useless ► Owen & Camille

C'est à peine si elle perçut le surprise d'Owen lorsqu'elle l'embrassa, tellement elle était ailleurs, et paumée. Ce fut au moment où il rompit doucement ce baiser qu'elle se rendit compte de ce qu'elle était en train de faire. Camille arrête lâcha-t'il sur ton ton qu'elle n'arrivait pas à déchiffrer. Tu ne sais pas ce que tu fais, ta peine rend flou ton jugement et tu risques de regretter ces choses demain, quand tu te réveilleras. Et je n'ai pas envie que tu me détestes pour avoir profité de toi, ou que tu te haïsses toi même d'ailleurs. Owen, profiter d'elle ? Non, jamais il n'agirait ainsi, elle le savait. Au fur et à mesure des paroles d'Owen, elle prenait vraiment conscience de ce qu'elle venait de faire. Elle avait embrassé son meilleur ami, ce qui déjà en soi ne devait pas se faire, mais dans le cas présent son meilleur ami était aussi amoureux d'elle. Tout d'un coup elle se sentit encore plus mal qu'elle ne l'était déjà, perdue dans le mélange incessant de ses émotions. Je ne veux pas te rejeter. Tu connais mes sentiments et je connais les miens ajouta-il à mi voix. Oui, elle connaissait les sentiments d'Owen, elle n'avait cessé d'y penser depuis le nouvel an où il lui avait tout dit. Elle ne savait plus comment se comporter, mais ce qu'elle venait de faire n'était pas la bonne solution... elle était perdue, complètement paumée parce qu'elle savait que c'était mal mais là, tout de suite, ce baiser ne lui avait pas déplu.. Pardon Owen, je suis désolée je... je fais tout de travers, je ne suis bonne à rien ces temps-ci dit-elle finalement en détournant le regard, sentant de nouveau les larmes monter à ses yeux. Oui elle n'était bonne à rien, pas étonnant que Demyan soit parti sans se retourner. Bon dieu ce qu'elle pouvait se sentir seule..

" Pardon Owen, je suis désolée je... je fais tout de travers, je ne suis bonne à rien ces temps-ci, répondit mon amie tout en détournant le regard. "Je pouvais comprendre le fait qu'elle soit paumée étant donné tout ce qu'il s'était passé ces derniers temps. Le fait que votre meilleur ami vous avoue ses sentiments, que l'homme que vous aimez s'en aille sans même une explication, a largement le pouvoir de vous faire péter les plombs. Néanmoins, sa réaction me surpris beaucoup parce que m'embrasser alors qu'elle connaissait mes sentiments pouvait soit avoir pour but de me dire qu'elle possédait les mêmes que les miens ou de me faire souffrir. Hors, je la connaissais mieux que personne et elle n'était pas du genre à faire souffrir gratuitement quelqu'un qu'elle aime. * Et si c'était vrai, me demandais je, et si le départ de Demyan lui avait fait prendre conscience de ses sentiments à mon égard ? *. Ces questions restèrent muettes, devenant de gros doutes à mesure que le temps passait. De mon pouce et de mon index, je prenais le menton de Camille pour le ramener vers le mien pour l'embrasser à nouveau. J'avais envie d'elle et voulait croire en ce que je venais de penser. Je voulais croire à un "nous" et si elle avait choisis ce soir pour m'avouer qu'elle était prête, je n'allais pas la laisser filer une nouvelle fois. Car mon coeur la voulait pour lui seul et mon corps souhaitait seulement la posséder. " Je t'aime, Camille " lâchais je à demi mots entre deux baisers que je lui redonnais.

Clairement, Camille ne savait plus où elle en était. Elle se sentait triste, seule, et la présence d'Owen lui apportait un peu d'espoir et de douceur. Elle ne savait pas pourquoi elle l'avait embrassé, et imaginait le bordel que ça devait être dans sa tête, vu celui qui était déjà bien présent dans la sienne. Owen l'avait stoppée, et elle même ne se reconnaissait pas vraiment dans ce qu'elle faisait. Et pourtant ce baiser lui avait plu. Merde merde merde. Elle était censée faire quoi maintenant ? Mais elle n'eut pas à se décider puisqu'à sa grande surprise, Owen attrapa son menton entre ses doigts pour venir l'embrasser à son tour. Et bien qu'elle sache pertinemment que c'était mal, elle n'eut pas la volonté de le repousser. Ses lèvres étaient douces, agréables, et il mettait tellement de passion dans son baiser qu'elle s'en trouva totalement chamboulée. Elle se laissa transporter, mettant sa raison et ses pensées de côté, simplement bercée par les baisers d'Owen. A son tour elle devint plus pressante, plus avide, plaçant l'une de ses main contre sa nuque pour l'attirer à elle. Je t'aime, Camille. Attendez.. quoi ? Soudain, Camille se raidit, redescendant immédiatement sur terre, tandis qu'Owen continuait de l'embrasser. Elle n'avait pas rêvé, il lui avait bien dit qu'il l'aimait. Elle. Qu'est-ce qu'elle était en train de faire bordel ? Attends...je... dit-elle entre deux baiser. Mais Owen ne semblait pas l'avoir entendue, et elle n'arrivait pas à mettre un terme à ça.

Sur le moment, j'avais comme l'impression d'être dans un rêve. Ou plutôt un mirage car Camille finit à nouveau par me repousser : " Attends...je.." lâcha t'elle ; elle avait sans doute peur de ce qui allait ce passer. De ma main droite, je ne lâchais plus son visage et baissa la voix pour ne pas l'effrayer. " Camille... je ne te comprends pas. Une fois tu es prête et l'instant d'après tu me repousses. Je met soudainement à croire que tu partages mes sentiments et l'instant d'après tu ne veux plus que je te touche. Il faut que tu comprennes..." Je marquais un temps d'arrêt. " Je ne suis pas un jouet et mes sentiments sont vrais. Je sais que tu es quelqu'un de bien mais décide toi ".

Finalement, alors que Camille en savait plus quoi faire, Owen s'interrompis à nouveau. Elle avait peur, effrayée de voir ce qu'elle était en train de faire alors qu'Owen lui avouait qu'il l'aimait. Car ça y est, ces trois mots qui avaient tellement de sens avaient été prononcés. Camille... je ne te comprends pas. Une fois tu es prête et l'instant d'après tu me repousses. Je met soudainement à croire que tu partages mes sentiments et l'instant d'après tu ne veux plus que je te touche. Il faut que tu comprennes... Je ne suis pas un jouet et mes sentiments sont vrais. Je sais que tu es quelqu'un de bien mais décide toi. Owen n'avait certainement pas voulu la blesser mais pourtant, ses paroles lui firent l'effet d'une claque. Reculant légèrement pour briser le contact créé par sa main toujours posée sur son visage, Camille passant lentement sa main sur son propre visage, comme pour reprendre ses esprits, avant de détourner le regard. Qu'est-ce qui lui avait pris de faire ça bon sang ? Elle avait l'impression de tout mélanger, et dans sa tête, c'était le bordel. Et rester ainsi près d'Owen et de ses baisers dans un moment pareil n'était certainement pas une bonne idée. Pardon, je n'ai pas voulu te blesser, je ne te prends pas pour un jouet... dit-elle alors que sa voix se brisait, horrifiée que son ami puisse voir les choses ainsi. Je sais pas ce qui m'a pris... je ferai mieux de rentrer dit-elle en se levant brusquement.

Je savais que Camille était du genre plutôt sensible mais j'avais eu besoin de me lâcher en lui avouant tout ça. Il le fallait parce que s'il y avait bien un truc que je ne voulais pas pour nous deux, c'était d'une relation non sincère, faite de faux semblants et de sourires polis. Je lui avais toujours dis que je serais franc avec elle et je n'avais pas l'intention de changer pour la prendre avec des pincettes. Mais je devais effectivement avouer que j'y étais encore une fois allé fort vu la tête qu'elle faisait. Elle était arrivée complètement détruite et je ne pouvais même pas qualifier l'état dans lequel elle était. Elle s’excusa, m'assurant qu'elle ne me prenait pas pour son jouet et je pu lire dans son regard qu'elle était complètement désorientée. Elle finit par me dire qu'il était mieux qu'elle s'en aille mais je n'étais pas d'accord. " Arrête" répondis je en levant la voix, lui empoignant le poignet. " Attends Camille, reste ". J'arrêtai de parler un moment, plongeant mon regard dans le sien dans l'espoir qu'elle comprenne. " Dors avec moi cette nuit. Ça ne t'engage à rien".

Rien ne se passait comme elle aurait pu l'imaginer. Elle était venue voir Owen pour se changer les idées, ne pas rester seule et pouvoir se confier sur son chagrin, aussi. Mais jamais elle n'aurait pensé qu'ils se seraient embrassés... ni que ce serait elle qui aurait fait le premier pas. Petit à petit elle prenait conscience de ce que pouvait ressentir son ami, et elle se sentait mal de lui infliger tout ça, vu comme elle souffrait elle-même en ce moment à causes des sentiments qu'elle avait pour Demyan. Embrasser Owen, sentir ses mains douces sur son visage... tout ça lui faisait atrocement peur, car elle avait l'impression de ne plus rien contrôler. Elle s'apprêta à s'en aller, ramassant l'une de ses chaussures, quand il la retint. Arrête dit-il en saisissant son poignet. Attends Camille, reste. Ses yeux rencontrèrent les siens, et elle fut une nouvelle fois déroutée face à tout ce qu'elle pouvait y lire. Ses lèvres tremblèrent un instant, alors qu'elle se sentait à nouveau défaillir. Comment pouvait-on être aussi désorientée ? Dors avec moi cette nuit. Ça ne t'engage à rien dit-il après ce court moment de silence. Voilà maintenant qu'il souhaitait qu'elle reste dormir. Qu'était-elle censée faire ? Une petite voix dans sa tête lui soufflait que c'était une mauvaise idée, qu'elle ne devait pas faire ça. Ma son coeur, piétiné et asséché lui, lui suppliait de fuir la solitude qui menaçait de l'engloutir toute entière. Je n'ai pas envie de te blesser davantage Owen je... je suis un peu perdue. dit-elle d'une voix tremblante, presque résolue à se dégager de sa main. Mais elle n'y parvint pas. Son regard croisa à nouveau le sien, et elle dit finalement d'une petite voix, alors qu'elle contenait ses larmes tant bien que mal: J'ai pas envie de rester seule cette nuit. Elle passa sa manche contre ses yeux pour essuyer les larmes naissantes. Ce qu'elle pouvait détester être ainsi, faible et vulnérable. Mais cette fois, elle n'arrivait plus à faire la dure.

Comme je m'y attendais, Camille hésita a accepter de rester dormir dans ma chambre. Peut être avait elle peur que ça n'aille encore plus loin et de le regretter le lendemain ? Mais d'après ce que je savais d'elle, ma meilleure amie était plutôt du genre très forte, un peu comme ce fameux  Achille qui avait tout de même un point faible à la cheville. Le coeur était sa cheville selon moi. " J'ai pas envie de rester seule cette nuit." me répondit elle d'une voix tremblante. Je m'en doutais, malgré la gène qui s'installait entre nous et sa probable envie de faire le point sur cette situation compliquée, elle persistait à vouloir rester près de moi. En temps qu'ami et même si j'avais des sentiments, je ne pouvais pas me résoudre à la mettre dehors comme un vulgaire pantin. D'un côté, j'aurais tout donné pour la renvoyer chez elle pour me laisser le temps de tout avaler, mais c'est lorsque je regardais à nouveau son visage que j'ai su que je ne l'avais jamais vu aussi mal depuis le début de notre amitié. D'ailleurs que restait il de notre amitié ? Parce qu'elle me paraissait tellement pleine de sentiments mélangés. " Alors reste. " lâchais le ton un peu plus doux qu'avant. " Tu sais que je suis ton ami avant d'avoir des sentiments pour toi. " Je marquais une petite pause pour la regarder à nouveau et mon dieu qu'est ce qu'elle était belle. " Et si on se couchait ? On est pas obligé de dodo, on peut toujours parler ".

Camille était perdue, bouleversée même, mais elle ne souhaitait pas rester toute seule. La solitude avait toujours été sa plus grande hantise à elle qui était toujours proche des gens. Elle lui faisait peur, la rongeait littéralement.  Alors reste. dit-il tout simplement, la voix plus douce. Tu sais que je suis ton ami avant d'avoir des sentiments pour toi. La jeune femme acquiesça doucement, tentant de sécher ses larmes. C'est pour ça qu'elle adorait Owen, parce qu'il la comprenait, il n'était pas son meilleur ami pour rien. Et surtout, il l'acceptait telle qu'elle était. Il l'observa un instant sans rien dire, et Camille lui fit un petit sourire maladroit, tentant de reprendre le dessus sur ses émotions. Elle était dans un tel était qu'elle avait l'impression d'être malade. Et si on se couchait ? On est pas obligé de dodo, on peut toujours parler. dit-il finalement. D'accord dit-elle en acceptant sa proposition. Contournant le lit, elle souleva doucement le draps pour se glisser dedans, regardant Owen la rejoindre et s'allonger près d'elle alors qu'elle entourait l'oreiller de ses bras. Tu parles toujours en dormant ? demanda-t'elle avec un petit sourire, en pensant aux fois où ils avaient dormi ensemble et que le jeune homme n'avait pas arrêter de bafouiller des choses incompréhensibles pendant son sommeil.

Elle avait l’air de comprendre ce que je voulais lui dire et afficha un timide sourire accompagné d’un « d’accord ». Bizarrement j’eu cette impression d’avoir comme gagné une victoire et profitai de cette tranquillité apparente pour m’allonger près d’elle. Cette proximité me rappela les quelques fois où nous avions dormi ensemble. Le fait qu’elle ait ses bras sont le coussin m’agaça un peu dans le sens où j’aurais pensé qu’elle se serait collé contre moi pour se sentir rassuré ; je choisissais donc de la prendre doucement d’un bras pour la tenir près de moi. « Si tu veux savoir, j’ai toujours parlé dans mon sommeil et ça depuis petit. D’ailleurs je me suis souvent pris un verre d’eau de ma petite sœur qui avait horreur de ça ». Je m’arrêtai, pensant soudainement à ma petite sœur qui n’était pas avec moi, à Harvard. « Oui, je ne parle pas souvent de ma sœur, ça me rappelle ma vie d’avant et celle-ci me convient mieux. » . En un seul instant, tous ce qui m’entourait me parut inconnu et je me revoyais dans ma chambre étant enfant. « Et toi..., continuais je d’un ton taquin, tu dors souvent avec des garçons comme ça ? »