J'vous le dis moi, j'suis maudite. Vie de merde. Bon, d'accord, j'exagère. Je veux dire, j'ai eu une enfance heureuse jusqu'à mes 15 ans. Et puis, je suis aussi la fille Wertheimer, je peux avoir tout ce dont j'ai envie. Ouais mais non, c'était vraiment trop beau pour être vrai. Le monde trouvait que j'avais déjà trop de privilèges par mon nom alors il a décidé de créer des obstacles. D'abord en me faisant orpheline de mère, ensuite en me prenant mon père, puis en me faisant tomber amoureuse du pire connard de la Terre. Et comme si ce n'était pas suffisant, fallait en plus que je me retrouve enceinte jusqu'au cou et rendre les avortements légaux. Bref, vie de merde, c'est ce que je disais. Et là, j'étais en train de m'apitoyer sur mon sort, pour pas changer, un verre de bourbon entre les mains. Je m'en fiche de ce que les autres pouvaient bien penser, je m'en fiche de devenir alcoolique. Enfin, je sais aussi que ça n'arrivera jamais parce que je sais m'arrêter. Et puis bon, finalement, peut-être que la vie ne sera plus aussi injuste envers ma pauvre personnes dans le futur. L'espoir fait vivre...
Boire ou mourir. C'était ce que Denzel ressentait la maintenant tout de suite. Il s'était replongé dans ses souvenirs comme l'idiot qu'il était. Il savait que repenser à Sally ne l'aidait pas . Il savait que le souvenir de sa meilleure amie décédé était une plaie qui avait du mal à cicatriser : chaque fois qu'on exerçait une pression dessus, la douleur était imminente. Mais il l'avait fait, il avait regardé les photos de lui et Sally, ces photos ou ils avaient tous les deux l'air si heureux. Ça lui avait fait mal, il avait hurlé tellement son cœur lui faisait mal. Il était sortit de chez lui en direction du Lord Hobo ou il était sur de trouver de l'alcool pour à nouveau l’anesthésier de cette douleur infâme. Lorsqu'il entra il fut surpris de tomber sur Isaline. Isaline c'était une fille marrante avec qui il se saoulait et fumait régulièrement. Ils aimaient bien cracher sur le dos de tout le monde tout les deux. Il prit place prêt d'elle et commanda une bière.
« Comme on se retrouve... »
La serveuse lui mit sa bière en face de lui et il en bu immédiatement une grosse gorgée.
« Alors on broie du noir mademoiselle la vipère ? »
Il aimait l'appeler comme, c'était son surnom. Isaline était toujours franche et droite, elle disait ce qu'elle pensait, c'était pour ça que Denzel appréciait sa compagnie un minimum. Du moins, assez pour ne pas la fuir.
Le Lord Hobo. Et dire que j'avais voulu passer une soirée prospère; sauf que ce n'était certainement pas l'endroit de prédilection pour un tel plan. J'aurais peut-être dû juste acheter des bouteilles et les finir dans ma chambre, en compagnie de Noé ou encore Camille, histoire de faire genre, je ne bois pas seule. Mais non, idiote que je suis, j'avais décidé de venir jouer les alcooliques en m'asseyant seule au bar. L'endroit était peuplé, malgré qu'on soit en pleine semaine. Genre, comme si ça empêchait les étudiants de s'amuser. La bonne blague. « Comme on se retrouve... » Je sursautais légèrement avant de me tourner vers la voix qui semblait sortie de nulle part. Un léger sourire s'afficha alors sur mes lèvres quand je vis que Denzel avait décidé de venir me tenir compagnie. « Alors on broie du noir mademoiselle la vipère ? » Je reniflais de dédain en entendant ce surnom qu'il m'avait donné. Comme si j'en étais une, de vipère. « Parles pour toi, je ne fais que boire un verre, rien de plus. » Mais à d'autres. « Alors, la vie est belle? T'aurais pas une soudaine envie de te jeter d'un pond? Je te promets, cette fois-ci, je t'aiderais. » Et le tout avec un sourire amusé. Voyant la gueule qu'il faisait, c'est sûr, il était dans le même état que moi. À pester contre le monde entier. Life is a bitch... and then you die.
Le liquide qui caressa sa gorge avant de venir retomber dans son estomac eu comme effet immédiat de le réchauffer. Il avait raison : il n'y avait pas meilleur anesthésiant que l'alcool. Le jeune homme se détendit et regarda autour de lui. Lorsque Isaline lui proposa de lui donner un coup de main pour mettre fin à ses jours il sourit amusé par la chose. Bien sur, reflex oblige, il cacha son sourire en tournant légèrement la tête dans un autre sens. Les gens devaient le trouver bizarre de faire ça, mais il s'en fichait, il n'aimait pas afficher ses dents au grand publique. Une sorte de pudeur du sourire, ou de sa joie … Quoi qu'il en soit, si elle lui avait fait une telle proposition, cela signifiait qu'elle avait vu sur le visage de Denzel qu'il n'était pas au top de sa forme. Lui qui déjà habituellement n'avait pas une mine des plus réjouit, il arborait une tête de détenu tout droit sortit de prison. Il bu à nouveau une gorgée .
« Ma chère Isaline, que dire... La vie est une traînée, le moitié du monde se fou de nos gueules et l'autre moitié n'est pas au courant de notre existence alors en vie ou pas … Je penses que ça revient à la même chose non ? »
Denzel s'éclaircit un peu la voix. C'était triste de voir à quel point sa vision du monde était affreuse dans ses moments la. La vérité c'est qu'elle l'était tout le temps, mais il ne le montrait simplement pas.
« Je te propose à la place du suicide : de me laisser boire quelques verres puis je te laisserais l'honneur de danser sur mon corps inerte qu'en dis tu ? »
Bon, malgré mon passé douloureux et la malchance qui semblait me suivre partout où je vais, je n'allais quand même déprimer au point de vouloir me jeter d'un pont. Ou m'ouvrir les veines. Ou qu'importe. J'étais encore trop jeune pour mourir. En fait, je n'y pensais même pas, à la mort, même si parfois, j'avais bien envie d'en finir avec tous mes problèmes. Mais cette idée de me suicider ne m'effleurait même pas. Je ne voyais pas spécialement quel moyen je pourrais utiliser pour oublier tous mes soucis - mis-à-part l'alcool - mais voilà. Sur le coup, je plaisantais donc un peu, mais je savais aussi que Denzel, malgré ses difficultés à lui, lui non plus, n'était pas du genre auto-destructeur - sauf avec de l'alcool, encore une fois... devenons donc tous alcooliques! « Ma chère Isaline, que dire... La vie est une traînée, le moitié du monde se fou de nos gueules et l'autre moitié n'est pas au courant de notre existence alors en vie ou pas … Je penses que ça revient à la même chose non ? » Je ne répondis pas à cette question purement rhétorique. Parce que je n'avais tout simplement pas envie de répondre positif ou négatif. Du coup, je ne fis que porter ma boisson à mes lèvres et en boire une longue gorgée. « Je te propose à la place du suicide : de me laisser boire quelques verres puis je te laisserais l'honneur de danser sur mon corps inerte qu'en dis tu ? » Là, j'acquiesçais. « Je t'en prie, tout le plaisir sera pour moi. » Et je levais la main pour faire signe au serveur de venir. Je lui sortais alors un billet de 50$. « Des shots s'il-vous-plait. De whisky. » Parce que je préférais nettement cette liqueur à tout le reste. Et avec cinquante dollars, je savais qu'il allait se ramener avec au moins un plateau rempli.
Denzel n'était vraiment pas du genre à se lamenter, mais la, il en avait un peu ras-le-bol de tout, il avait une soudaine envie de tout plaquer et de s'en aller loin. Il regarda fixement Isaline lorsqu'elle lui répondit qu'elle le ferait avec plaisir. Il y avait quelque chose en cette fille de plus que les autres, ou peut-être quelque chose en moins : une case. Peu importait, il sentait que contrairement aux autres elle ne cherchait pas à savoir qui il était, ni même d’où il venait, elle se contentait de ce qu'il voulait bien lui donner. Denzel bu à nouveau une gorgée du liquide froid et fit les gros yeux quant elle commanda au barman cinquante dollars de shoot de whisky.
« C'est pas un peu fort le whisky pour toi ? Je ne dis pas que t'es faible mais bon ...En faite si je sous entend que t'es faible »
Denzel lui lançait un petit pique, il aimait ça : être drôle et méchant à la fois. Elle termina sa bière en une grosse gorgée et inspira un grand coup.
« Pour me prouver le contraire il en faudrait énormément. Tu penses pouvoir relever le defis ? »
Je savais que je ne saurais jamais terminé une dizaine de shots à moi toute seule, peu importe l'amour que j'avais pour le whisky. Mais heureusement pour moi, Denzel était là pour m'aider. Et puis, c'était bien lui qui voulait quand même se bourrer la gueule! Et puis bon, cinq chacun, c'est pas la mer à boire! Si après ça, t'es bourré, c'est que tu tiens vraiment pas à l'alcool. Bon, c'est vrai que je m'étais déjà enfilée la moitié de mon bourbon mais... Bref, ça n'allait pas changer énormément. « C'est pas un peu fort le whisky pour toi ? Je ne dis pas que t'es faible mais bon ...En faite si je sous entend que t'es faible » J'haussais les sourcils avant de terminer ma boisson d'une traite, juste sous ses yeux. « Tu disais? » Bref, de nous deux, c'est sûrement lui le faible! « Pour me prouver le contraire il en faudrait énormément. Tu penses pouvoir relever le defis ? » J'haussais les épaules. J'en avais aucune idée. Je veux dire, j'ai déjà bu plus que lui rien qu'avec mon demi-verre de... whisky justement du coup... « On verra bien. Si t'as pas assez avec ça, je t'en prie, n'hésite pas à en commander plus. Ou finir les miens. » Et je n'osais même pas imaginer dans quel état je rentrerais ce soir...
La soirée commençait bien. Lorsque Isaline haussa les épaules et affirma qu'elle ne savait pas si elle pouvait relever le défis le jeune garçon eu un petit sourire en coin. Elle lui proposa de boire avec elle les shoots qu'elle avait commandé. Tandis qu'il s'apprêtait à porter le verre à ses lèvre un vieillard assez inquiétant vint tout prêt d'Isaline. « Donzelle tu n'aurais pas un petit numéro de téléphone » ; cela se voyait que le vieux barbu tentait désespérément d'être un peu « moderne » et « jeun's » dans sa façon de parler. Sa tentative n'était pas vraiment réussit. Denzel observa la scéne sans intervenir bien trop curieux de savoir comment Isaline allait réagir. Il fit comme s'il ne la connaissait pas et regarda ailleurs tout en z'yeutant sur le côté. Le jeune retenait un rire au fond de sa gorge , il bue un shoot de wisky cul sec pour se calmer.
Pas que je ne me sentais pas capable de finir mes 5 shots hein, mais disons surtout que je n'avais pas spécialement envie de rentrer chez moi à quatre pattes, ou pire, devoir appeler de l'aide. Enfin, je ne savais pas vraiment ce qui était le pire dans ces deux cas. Un sourire s'afficha sur mes lèvres quand je vis Denzel prendre son shot. Tout à coup, une voix grave et une forte odeur d'alcool me fit plisser du nez. Je me retournais alors pour me retrouver face à un vieux... clodo? « Donzelle tu n'aurais pas un petit numéro de téléphone » Je le dévisageais alors, le visage complètement fermé. Non mais il était sérieux là? Sans rien dire, comme s'il n'existait même pas, je me retournais vers le dunster et me rapprochais un peu plus de lui tandis qu'il s'enfilait son premier verre. « Mon amour, tu aurais quand même pu m'attendre. » Là, je pris un shot et me colla contre lui, juste pour me venger de son sourire narquois.
Non seulement le vieillard était ridicule et faisait penser à un pédophile mais en plus de cela il puait l'alcool. On aurait dit qu'il avait prit un bain dans de la bière. Mais Denzel ne s'attendait pas à ce que Isaline se retourne vers lui et lui dise ses mots. Pour décourager le vieil elle avait tenue le discours d'une fille à son petit copain. Le veille homme déçu resta planté la un moment avant de s'en allé lorsque Denzel répondit. « Désolé chérie » ; le jeune homme avait vraiment envie de rire mais se retint jusqu'à ce que l'homme soit assez loin. « Tu l'as échappé belle la. J'aurais due te laisser dans ta galère tiens... Tu as un copain ? Je paris qu'il n'aurais pas apprécié... ». Denzel s'enfila un autre shoot avant de lâcher un rire en cachant sa bouche.
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J'vous le dis moi, j'suis maudite. Vie de merde. Bon, d'accord, j'exagère. Je veux dire, j'ai eu une enfance heureuse jusqu'à mes 15 ans. Et puis, je suis aussi la fille Wertheimer, je peux avoir tout ce dont j'ai envie. Ouais mais non, c'était vraiment trop beau pour être vrai. Le monde trouvait que j'avais déjà trop de privilèges par mon nom alors il a décidé de créer des obstacles. D'abord en me faisant orpheline de mère, ensuite en me prenant mon père, puis en me faisant tomber amoureuse du pire connard de la Terre. Et comme si ce n'était pas suffisant, fallait en plus que je me retrouve enceinte jusqu'au cou et rendre les avortements légaux. Bref, vie de merde, c'est ce que je disais. Et là, j'étais en train de m'apitoyer sur mon sort, pour pas changer, un verre de bourbon entre les mains. Je m'en fiche de ce que les autres pouvaient bien penser, je m'en fiche de devenir alcoolique. Enfin, je sais aussi que ça n'arrivera jamais parce que je sais m'arrêter. Et puis bon, finalement, peut-être que la vie ne sera plus aussi injuste envers ma pauvre personnes dans le futur. L'espoir fait vivre...