judandra — you can't leave me like that

Je ne m’étais pas sentie aussi mal depuis longtemps. En même temps… je ne m’étais pas mis aussi mal pour une femme depuis bien longtemps. J’aimais Leandra. Vraiment… j’l’aimais alors l’idée de la perdre pour quelque chose que je n’avais pas fait me rendait malade. Certes, j’avais merdé ces dernières semaines mais tout ça était partie du fait qu’elle pensait que je draguais cette fille au parc alors que ça n’était pas le cas.. Tout était confus dans ma tête et je ne savais même pas ce que je disais. Je ne voulais juste pas qu’elle parte. "J'te laisse pas.. tu vas dormir ici ce soir, okay ?" Je déglutis et j’hochais la tête, restant assis sur le bord de mon lit. Ma tête tournait. Je la sentais attraper le bas de mon pull pour le lever, "allez, enlève ça" Je l’aidais à retirais mon haut en silence. "faut que tu dorme.." Je me laissais toujours faire, restant allongé sur le dos en regardant le plafond. Je finis par prendre sa main pour la tirer sur le lit avec moi. J’avais besoin de la sentir près de moi. Besoin de sentir qu’elle était là. Le sommeil s’empara rapidement de moi et je m’endormis sur son lit.

Il était calme, et ça me rassurait. Je lui retirais son haut, et ses chaussures, et soudain je le sentais prendre ma main et me tirer vers lui. Je voulais lui dire non, de ne pas faire ça, parce que ça faisait trop mal d'être contre lui alors que notre couple n'est pas au mieux, mais je n'ai rien dis. Je l'ai simplement laisser faire. Je me suis mise près de lui en silence, alors qu'il s'endormais doucement. J'étais restée contre lui, parce que même s'il était la seule personne que je voulais voir à l’hôpital et qu'il était pas venu, même si je lui en voulais, il restait Jude. Il restait l'homme dont je suis amoureuse, et c'était compliqué de faire quoi que ce soit qui pourrait blesser quelqu'un qu'on aime. Je m'étais endormie contre lui, et dieu que ça faisait du bien.
Je m'étais réveillé la première, et avec tous ça, j'avais décidé de faire un tour, de prendre un peu l'air. Penser à autre chose le temps d'une ballade. Quand je suis revenue avec les croissants, il dormait encore comme un bébé dans mon lit. C'est pas grave, il pourra en manger quand il se réveillera. Vaut mieux le laisser dormir. J'avais sortie des cahiers et m'étais mise à réviser, à chaque bruit venant du lit, je me tournais pour voir s'il était réveillé. Je me tournais une énième fois, et je souris en voyant ses yeux ouverts, "hey.. ", je ressemblais à une psychopathe à attendre qu'il se réveille. "bien dormi ?"

Où suis-je ? C’est la première question qui me vint à l’esprit lorsque j’ouvrais les yeux. La lumière du jour me brûlait les yeux, j’avais la tête qui me faisait très très mal et la nausée. Ma deuxième pensée fut « merde, chez qui je suis ? » Je reconnaissais ne pas être chez moi, et j’espérais juste que j’avais pas fait de connerie avec une fille autre que Leandra. Quand j’suis bourré, j’peux faire beaucoup de connerie. Aaron en était par exemple le fruit, même si je ne le voyais plus du tout comme une connerie aujourd’hui. Je me redressais dans le lit, m’appuyant sur mes coudes et je fus soulager de voir Leandra qui était à son bureau en train de réviser. "hey.. " Je me pinçais la lèvre et je m’asseyais, passant une main sur mon visage. Je devais avoir une sale gueule.. "bien dormi ?" J’haussais les épaules, « Ouais.. » Je la regardais, « Qu’est-ce que je fais ici ? » Je ne me souvenais de rien du tout. Mais vraiment de rien. On était même plus ensemble, pourquoi j’étais venu la faire chier ? « Désolé de t’avoir embêté hier soir si c’est le cas.. » Je me penchais pour ramasser mon pull afin de le remettre. Il fallait que je la laisse tranquille.

« Ouais.. Qu’est-ce que je fais ici ? » et voilà, bienvenue dans ce moment étrange où soit : il ne se souviens de rien, soit : hier était trop étrange pour qu'il puisse l'assumer. Aucune idée, mais j'opterais pour la première option. Je haussais les épaules. Je savais pas ce qu'il faisait là, il était venu tambouriner à ma porte comme ça, mais je le préfère avec moi plutôt que sans moi, surtout dans l'état dans lequel il était. Il aurait pu.. aller en voir une autre et ça aurait pu.. dégénérer et.. Je chasse ces pensées de ma tête, parce que ça me fais plus de mal qu'autre chose et que ce n'est pas le cas. « Désolé de t’avoir embêté hier soir si c’est le cas.. » Je souris et secouais la tête, « C'est pas le cas. », tu m'embêtera jamais. Je jetais un coup d'oeil aux croissants, « J'ai ramené le petit dej.. », c'est étrange, j'avais l'impression que ce moment était gênant pour nous alors qu'on se connaissais, il n'y avait aucune raison d'être gênés, et pourtant. « Ce serait.. cool que tu mange un morceau. », c'était plutôt un ordre, en fait. Il devait manger avant de partir, ça lui ferais du bien. Puis, avec de la chance, il mettra le sujet d'hier sur le tapis, de nouveau.

Dès que j’avais ouvert les yeux, j’avais oublié où j’étais. Mais maintenant que j’étais réveillé et prêt à m’enfuir comme un voleur, je me souvenais que j’étais venu ici suite à notre discussion. Suite à notre… rupture ? Parce que c’était ça. Leandra m’avait quitté et c’était ce qui m’avait poussé à me mettre dans un état pareil. Je commençais alors à m’habiller pour m’en aller en m’excusant de l’avoir embêté. « C'est pas le cas. » J’haussais les épaules et je cherchais du regard à terre mes chaussures alors qu’elle me dit, « J'ai ramené le petit dej.. » Je regardais les petits pains et les croissants, puis je regardais Leandra. J’étais… un peu surpris. C’est pas comme ça qu’on se comporte avec quelqu’un qu’on vient tout juste de jeter comme une vieille chaussette. « Ce serait.. cool que tu mange un morceau. » Je me raclais la gorge et je passais une main dans ma nuque, reportant mon attention sur elle. « Pourquoi… ? » Je me pinçais la lèvre, « Pourquoi tu fais tout ça ? Si tu penses que ça va adoucir la rupture… bah… ça va rien changer du tout… et j’ai pas faim, j’ai la nausée là. » La nausée à cause de la super gueule de bois qui me donnait un mal de crâne monstre.

Il se rhabille, et je me rends bien compte que sa seule envie c'est de partir loin d'ici. Comme si je représentais un poison, quelqu'un de qui il fallait s'éloigner au plus vite. « Pourquoi… ? Pourquoi tu fais tout ça ? Si tu penses que ça va adoucir la rupture… bah… ça va rien changer du tout… et j’ai pas faim, j’ai la nausée là. » Je fronces les sourcils. J'avais été déçue, en colère, triste, et toutes ses choses auxquelles je n'ai pas envie de penser, mais je n'avais pas parler de rupture. Pas à proprement parlé, du moins. « Quoi ? », je passe mes mains sur mon visage, sans savoir quoi ajouter.. sauf peut-être la vérité. « J'ai jamais.. parlé de rupture.. », bon, j'ai dis que j'allais réfléchir à une éventuelle rupture, certes, mais quand même. « j'ai juste besoin d'un peu de temps pour réfléchir Jude. J'aurais jamais cru que.. tu s'rais pas venu. », et ça avait été le cas. « Je me demande juste où on en est.. un jour tu me fais la gueule parce que je veux pas que tu rencontre mes parents et pour toi c'est important, et le lendemain tu m'délaisse complètement alors que j'ai besoin de toi. », je soupirais, replaçant une mèche de cheveux. « Je me demande juste si.. tu m'aimes moi ou si tu aimes.. l'idée d'être avec quelqu'un, l'idée d'avoir une copine.. », peut-être que ce qu'il aime chez moi, c'est le fait d'être en couple avec moi, et rien d'autre. J'étais complètement perdue, et j'avais uniquement besoin de temps, besoin de penser à tout ça et de savoir ce qu'il en était réellement, parce que j'avais seulement l'impression de foncer droit dans un mur.

« Quoi ? » Son air de surprise m’énerva. Mais j’essayais de rester calme, parce que ça allait déjà trop loin toute cette histoire. « J'ai jamais.. parlé de rupture.. » je ris nerveusement, « Ouais… ouais t’as raison, j’ai tout inventé… » Mais qu’est-ce qu’elle me faisait là ? Elle avait rompu avec moi. « j'ai juste besoin d'un peu de temps pour réfléchir Jude. J'aurais jamais cru que.. tu s'rais pas venu. » Je fronçais les sourcils, « Je me demande juste où on en est.. un jour tu me fais la gueule parce que je veux pas que tu rencontre mes parents et pour toi c'est important, et le lendemain tu m'délaisse complètement alors que j'ai besoin de toi. Je me demande juste si.. tu m'aimes moi ou si tu aimes.. l'idée d'être avec quelqu'un, l'idée d'avoir une copine.. » Alors là… ce qu’elle venait de me balancer me fit encore plus mal. « T’en a pas marre d’me faire du mal Lea ? » Je soupirais et je me levais, mettant rapidement mes chaussures, « On allait faire une ballade en amoureux et TU m’as fait une crise de jalousie POUR RIEN ! Comme si j’étais infidèle alors que je n’ai JAMAIS été infidèle de ma vie ! Tu m’as laissé en plan, comme une con dans ce parc alors que moi aussi j’avais besoin de toi putain ! Mon fils est malade ! Mon fils est malade et j’ai peur qu’il meurt tu comprends ?! J’avais besoin de toi et toi t’as pété un câble pour RIEN ! J’étais pire qu’en colère contre toi okay ? Et après toutes les méchancetés que tu m’as balancé, bah j’me suis dit que t’avais pas envie de me voir. Mais même si je suis pas venu e voir, j’prenais de tes nouvelles TOUS LES JOURS, j’allais à ton étage TOUS LES JOURS pour t’apercevoir de loin. Et maintenant tu dis que j’t’aime pas pour toi ? Alors que j’voulais rencontrer tes parents, tu crois que ça veut pas ire que j’t’aime ou que j’prends notre relation au sérieux ? Alors que j’me suis pris une grosse cuite hier soir tellement j’me sentais mal qu’tu me jete ?! Hier soir j’ai même pensé à appeler mon dealer putain tellement j’me sentais mal. Alors puisque t’arrive pas à voir que j’tiens à toi, bah ça sert à rien d’insister… j’en peux plus d’me prendre des baffes. » Je ris nerveusement, attrapant ma veste, prêt à me barrer d’ici le plus vite possible.  

Il avait l'air en colère, et je le comprenais, mais.. je voulais juste qu'on parle calmement, comme deux adultes qui parlent d'eux, de leur avenir. Je me serais peut-être aussi mis en colère à sa place certes, mais.. aujourd'hui j'étais juste pas d'humeur à vivre la chose comme ça, avec des cris ou rien qu'un simple haussement de voix. Je voulais en parler comme on parle d'un cours, ou bien comme on parle d'un sujet simple. « T’en a pas marre d’me faire du mal Lea ? » J'avais du mal à comprendre. Je lui avais fais tant mal que ça ? Je lui expliquais juste mes doutes et mes craintes, seulement ça. Je voulais pas qu'il s'énerve, mais l'inévitable se produit. « On allait faire une ballade en amoureux et TU m’as fait une crise de jalousie POUR RIEN ! Comme si j’étais infidèle alors que je n’ai JAMAIS été infidèle de ma vie ! Tu m’as laissé en plan, comme une con dans ce parc alors que moi aussi j’avais besoin de toi putain ! Mon fils est malade ! Mon fils est malade et j’ai peur qu’il meurt tu comprends ?! J’avais besoin de toi et toi t’as pété un câble pour RIEN ! J’étais pire qu’en colère contre toi okay ? Et après toutes les méchancetés que tu m’as balancé, bah j’me suis dit que t’avais pas envie de me voir. Mais même si je suis pas venu e voir, j’prenais de tes nouvelles TOUS LES JOURS, j’allais à ton étage TOUS LES JOURS pour t’apercevoir de loin. Et maintenant tu dis que j’t’aime pas pour toi ? Alors que j’voulais rencontrer tes parents, tu crois que ça veut pas ire que j’t’aime ou que j’prends notre relation au sérieux ? Alors que j’me suis pris une grosse cuite hier soir tellement j’me sentais mal qu’tu me jete ?! Hier soir j’ai même pensé à appeler mon dealer putain tellement j’me sentais mal. Alors puisque t’arrive pas à voir que j’tiens à toi, bah ça sert à rien d’insister… j’en peux plus d’me prendre des baffes. » Je fronçais les sourcils.. je lui ai vraiment fais mal alors ? J'veux dire, je le voyais bien qu'il avait mal mais je ne pensais pas autant. J'imagine que c'est comme ça en amour, on fais plus de mal qu'on reçois d'amour. Ou bien ça doit être équivalent, je n'avais jamais réellement pris la peine de « compter les points » dans ces moments là. Je m'approche rapidement de lui et retire sa veste de ses mains. Je sais pas ce que je fais, et il va probablement me jeter comme un vieux mouchoir, mais j'ai juste agis sur le coup. Aussi rapidement que mon premier geste, mes bras passent autour de lui, et je le serre contre moi. J'en avais envie, j'en avais besoin. Je me laisse bercer quelques minuscules secondes par son odeur qui m'a manqué ces derniers temps, et murmure, « pardon.. excuse moi.. », j'ai envie de l'embrasser, encore plus maintenant qu'avant, mais j'ai l'impression que ce n'est pas le bon moment. « Reste.. », pourquoi rester ? Bonne question. Dans mon cas, j'aurais pu rester silencieuse des heures et des heures, à condition d'être contre lui.  

Je crois que j’avis vraiment besoin de mettre les choses à plat. J’aimais Leandra. Je l’aimais et ça me faisait mal qu’on se déchire comme ça, surtout pour des bêtises pareilles. J’avais mes tords et je les assumais. Mais elle en avait aussi et elle devait comprendre. J’avais très souvent l’impression qu’elle n’avait aucune confiance en moi et ça me tuait. Pourquoi elle ne pouvait pas avoir confiance bordel ? Je ne draguais jamais aucune fille, je n’avais d’yeux que pour elle et ça, elle ne le voyait pas. Une fois mon discours déballé, je la regardais, attendant une quelconque réaction de sa part. Elle s’approcha de moi et prit ma veste des mains. Je la regardais faire, silencieux. Et là… là, elle me prit dans ses bras. Je restais d’abord totalement immobile, sans savoir quoi faire. J’étais réellement en colère et je voulais qu’elle le comprenne. « pardon.. excuse moi.. » Je me décrispais totalement en fermant les yeux. Mon mal de crâne ne faisait qu’empirer, surtout avec toutes les pensées qui fusaient dans mon esprit. Qu’est-ce que je devais faire putain ? « Reste.. » Je baissais le regard vers elle et je soupirais doucement. Je voulais rester. Mais uniquement si elle comprenait pourquoi j’avais pété un plomb. « J’ai l’impression que tu me fais pas confiance… et ça me tue… » Je me reculais légèrement pour me décoller d’elle, ajoutant, « J’ai d’yeux que pour toi Leandra… et c’est pas parce qu’une fille met sa main sur mon épaule qu’elle me drague ou que je la drague.. j’ai vraiment besoin que tu me fasses confiance parce que sans confiance… un couple ça peut pas marcher.. » On en avait la preuve en direct.

Les relations de couple, c'était compliqué. Ça faisait mal, aussi, et avec Jude on était bien au courant de tout ça. Je le voyais bien qu'il allait mal, et que c'était pas facile entre Aaron, et moi, et ses cours, et tout le reste. J'ajoutais un poids, parce qu'à mes yeux aussi ça n'allait pas. J'étais juste un poids de plus sur ses épaules et je ne saurais dire s'il va mieux avec ou sans moi. Je pensais qu'il allait mieux sans moi mais il me disais que non, me montrait que non, et pourtant j'avais toujours cette impression que j'étais le problème. « J’ai d’yeux que pour toi Leandra… et c’est pas parce qu’une fille met sa main sur mon épaule qu’elle me drague ou que je la drague.. j’ai vraiment besoin que tu me fasses confiance parce que sans confiance… un couple ça peut pas marcher.. » Ouais. Ouais, j'étais au courant. On en était là, et tout ça pour une simple petite crise. « J'te fais confiance mais.. » je soupirais, passant ma main dans mes cheveux. Tout me paraissait tellement compliqué. J'avais juste peur.. la jalousie n'était juste que de la peur. « J'ai juste peur de te perdre.. », je baissais la tête, comme un enfant qu'on venait d'engueuler. « et je suis désolée je.. j'arriverais pas à.. être moins jalouse c'est.. un sentiment normal quand une personne est amoureuse d'une autre.. ». bon sang, j'avais atrocement peur là. Peur qu'il me quitte pour une crise de jalousie qui remonte à je ne sais quand. Je relevais les yeux vers lui, « tu m'en veux pour une crise de jalousie et j't'en veux de ne pas avoir été là quand j'étais malade.. », et même s'il prenait des nouvelles extérieurement, c'est de le voir, ce dont j'avais besoin. « alors qu'est ce qu'on.. », qu'est ce qu'on va faire ? Qu'est ce qu'on va devenir ? Où on va aller ? J'avais juste pas la force de le dire.