judandra — you can't leave me like that

J’avais tout de suite laissé mon téléphone à la Mather House et j’avais pris une veste pour sortir. De l’air. J’avais besoin d’air. Et de boire aussi. Je n’avais pas ressenti le manque de la drogue depuis longtemps et avec ma dispute (rupture ?) avec Leandra, tout était revenu d’un coup. J’avais pas touché à tout ça depuis des mois et des mois… et là, le manque prenait le dessus. J’étais descendu au premier bar que je pouvais trouver. Et j’avais bu. Sans compter les verres. Je buvais jusqu’à ne plus savoir me tenir complètement sur le bar. Vers deux heures du matin, alors que je rentrais à la Mather House, je passais devant la maison des Cabots et j’entrais à l’intérieur sans y penser. Puis, je me retrouvais à la porte de la chambre de Leandra, à toquer comme un dingue. J’étais vraiment dans un sale état.

J'avais mis du temps à m'endormir, ou disons que je ne l'avais pas vraiment fait. C'était plutôt les yeux rouges et fatigués d'avoir pleurer qu'ils l'ont fait. Cette.. dispute avec Jude m'avait toute retourner. J'arrivais pas à me dire qu'on pouvait continuer comme ça, et il avait pas l'air de le vouloir non plus. J'avais mal, juste mal. Mes yeux avaient été rouges et gonflés, et je m'étais finalement endormi sur un oreiller transformé en sorte d'éponge géante.
Deux heures du matin. On tape à la porte, comme armé d'un marteau. Je ne me lève pas dans un premier temps, j'ai pas envie. Finalement, je me lève, et va ouvrir. "Jude ?", j'arrive à peine à le voir, mais je le reconnais. Après tout, je le connaissais.

J’étais fatigué tout de ça. Ce que j’voulais, c’était être heureux. C’était trop demander putain ? J’aimais Leandra, et tout avait commencé avec cette dispute débile au parc trois semaines plus tôt. Elle m’avait envoyé chier comme une merde alors que je n’vais rien fait, du coup, je n’avais pas osé aller vers elle, même quand elle était malade. C’était pas contre elle. Je tenais à elle et j’l’avais perdu. Et ça m’rongeait de l’intérieur. Alors j’avais vu. Et j’me retrouvais là, à toquer comme un malade contre la porte de sa chambre quand finalement elle ouvrit. "Jude ?" Je m’avançais vers elle, vacillant un peu vers la droite, « Tu peux pas m’quitter.. », grognais-je en me rattrapant sur le mur. « J’te jure j’vais encore me foutre en l’air si tu m’quittes ! » C’était du pipot et j’étais pas trop conscient de ce que j’disais, mais franchement.. j’savais pas ce dont j’étais capable si elle me quittait vraiment.

Il s'avance et vacille, et je comprends pas la scène. Je n'arrive pas à comprendre ce qu'il se passe. Est-ce réellement lui ou bien est-ce que je rêve ?  « Tu peux pas m’quitter.. », il se rattrape au mur et sous un moment de peur, je m'avance d'un coup comme pour le retenir. « J’te jure j’vais encore me foutre en l’air si tu m’quittes ! », je sentais l'alcool, chose que j'avais déjà compris en ouvrant la porte. "T'a bu ?!" quelle idée.. Je soupirais et le faisais entrer dans ma chambre en refermant la porte derrière. "tu vas rien faire du tout, tu vas te reposer et.. et on verra demain." et qu'est ce que j'allais faire, moi, s'il pensais réellement ce qu'il disais ? hm.. de toute façon, avec de la chance, il aurait peut-être oublier demain matin.

Je savais bien que je devais avoir l’air complètement pitoyable. Mais ça avait été plus fort que moi. J’avais besoin d’oublier que la fille que j’aimais ne voulait plus de moi. Parce que c’était ça. Elle m’avait largué et… j’me sentais au fond du trou. Tout c’était écroulé en quelques minutes. "T'a bu ?!", demanda-t-elle en me faisant entrer. Je la laissais faire, arrivant dans sa chambre en m’appuyant toujours sur le mur. "tu vas rien faire du tout, tu vas te reposer et.. et on verra demain." Je secouais la tête en la regardant, « On verra quoi ? Hein ?! » Je parlais assez fort et ma tête tournait de plus en plus. « Tu peux pas me quitter ! Tu peux pas ! », continuais-je alors que les larmes me montaient aux yeux. « J’t’aime comme un dingue, t’as pas le droit d’me laisser toi aussi.. » J’étais blessé qu’elle me laisse aussi facilement..

« On verra quoi ? Hein ?! Tu peux pas me quitter ! Tu peux pas ! », il a l'air plus mal en point que ce que je pensais, et ça me faisais vraiment mal de le voir comme ça. « J’t’aime comme un dingue, t’as pas le droit d’me laisser toi aussi.. » je le regardais, sans savoir quoi dire ni même quoi faire. Je voulais éviter de le voir parce que je savais que ça allait me faire mal, de le voir, simplement de le voir face à moi. ça me rappelle tout ce que je peux perdre en le quittant. Ses yeux, ses lèvres, ses cheveux, et.. lui. Entièrement. "arrête.. tu sais pas c'que tu dis..", il était sous l'emprise de l'alcool, il ne se souviendrais de rien de tout ça demain. "arrête de crier et.. allonge toi..", allez; soit gentil, allonge toi et dors, parce que te voir comme ça me fait mal. En fait, c'est moi qui l'a rendu comme ça ? Soudain, une question se pose. Une question que j'aurais du me poser depuis bien longtemps, en fait. Je m'approche et le regarde, essayant d'avoir un peu de sa concentration l'espace de quelques secondes, le temps d'une simple réponse sincère. " T'a pris que de l'alcool ? Pas de drogue ?"

"arrête.. tu sais pas c'que tu dis.." Je savais pas ce que je disais ? Bien sur que je savais. Ça n’était pas parce que j’étais bourré que je disais n’importe quoi. J’voulais vraiment pas la perdre, je m’étais pas mis dans cet état pour rien non plus. . "arrête de crier et.. allonge toi.." Je secouais la tête en reniflant. Vraiment, j’avais envie de pleurer comme un bébé. Ça devait être les nerfs qui lâchaient. Mais alors que j’allais aller vers son lit, elle s’avança pour s’approcher de moi, me demandant alors, " T'a pris que de l'alcool ? Pas de drogue ?" Je la regardais en fronçant les sourcils. « Qu’est-ce que ça peut te faire de toute façon ? » Je soupirais et je m’avançais vers la porte, mais je manquais de me casser la gueule et je me rattrapais sur la chaise de son bureau. « J’aurais pas vu venir.. », murmurais-je. J’nous faisais du mal à tous les deux là..

Il secoue la tête, renifle. Je lui faisais vraiment du mal.. et je m'en voulais de lui faire ce mal. Pourquoi est-ce que je faisais ça ? je pouvais juste simplement l'aimer comme n'importe qui l'aurait fait ? l'aimer comme il était, avec ses qualités et ses défauts. ça me paraissait faisable, et pourtant je trouvais toujours quelque chose pour tout gâcher. « Qu’est-ce que ça peut te faire de toute façon ? » ça m'inquiétais.. je ne voulais pas qu'il prenne de drogue. Il avança vers la porte et se ratait, se rattrapant à la chaise. J'allais rapidement à la porte, que je fermais à clef, et gardait la clef avec moi. « J’aurais pas du venir.. », je m'approche et passe mon bras autour de lui, le redirigeant vers le lit avec moi, "dis pas de bêtise..", en ce moment même, je remerciais le seigneur de l'avoir envoyer à la porte de ma chambre et pas.. ailleurs. "tu vas t'asseoir et te déshabiller et je vais.. te chercher un verre d'eau" je pouvais pas le laisser repartir dans cet état là.. c'était Jude et malgré ce qu'il pensais, je l'aimais.

C’était débile de venir ici. Parce que j’étais bourré et je disais des trucs pas forcément cool.. certes, je m’étais bourré la gueule à cause d’elle, à cause des disputes, de ses crises… mais même bourré, je voyais bien qu’elle n’allait pas très bien. Elle avait les yeux gonflés : elle avait du pas mal pleurer. Alors le mieux, c’était que je parte et que je la laisse. Mais rapidement, elle alla prendre la clef pour la retirer de la porte et elle m’aida à aller jusqu’à son lit. "dis pas de bêtise.." Je secouais la tête, m’asseyant sur le bord du lit. tu vas t'asseoir et te déshabiller et je vais.. te chercher un verre d'eau" Je secouais à nouveau la tête en attrapant son bras, « Non… j’peux pas rester Leandra… » Je déglutis et je la regardais, « Me laisse pas… s’te plais… » C’était un peu contradictoire tout ce que je disais mais… j’étais bourré quoi.

Il secoue la tête, attrape mon bras. Il avait besoin de ce verre d'eau.. je l'avais jamais vu aussi mal en point, aussi.. triste. Sauf peut-être quand Aaron a été pris à l'hôpital.. « Non… j’peux pas rester Leandra… » j'avais du mal à comprendre la situation.. dans tout les cas, la porte est fermée et je ne le laisserais pas partir, surtout pas dans cet état. C'est impensable de laisser partir comme ça quelqu'un à qui l'ont tiens. « Me laisse pas… s’te plais… » J'étais complètement perdue.. il parlait de notre relation ou.. du fait d'être ici ? J'ai favorisé la solution simple. "J'te laisse pas.. tu vas dormir ici ce soir, okay ?", et on verra le reste demain. J'attrapais le bas de son pull, le levant doucement, "allez, enlève ça", j'enlevais son pull, et le poussait doucement pour qu'il s'allonge, "faut que tu dorme.."