« On ne sera pas virés et tu auras même droit à ton câlin d’après si tu es sage » s’amusa-t-elle à le provoquer car si Anna avait réussi à mettre de côté sa froideur et son précieux contrôle pour demander à Mina de tels sous-vêtements, elle pouvait bien titiller Samuel et le provoquer légèrement verbalement sur son terrain de prédilection : le second degré. A croire qu’il finissait définitivement par déteindre délicieusement sur elle, au bout du compte. « Ça tombe bien… autre cadeau pour toi amour : je suis officiellement en congé maternité à partir de ce soir, donc on peut partir quand tu le souhaites » lui avoua-t-elle non sans cesser de les torturer avec cette danse sensuelle, jusqu’à ce que la jouissance ne les prennent en même temps et qu’ils puissent reposer dans les bras l’un de l’autre. Dieu sait combien Anna adorait se blottir dans ses bras pour mieux sentir les pulsations de son cœur redevenir plus normales après l’amour… « Semaine prochaine ? Ça tombe bien, j’ai déjà un costume de soubrette de prêt ! » rigola-t-elle de bon cœur.
« Je suis toujours sage ! » protestais-je tout en gémissant de plus belle tant elle me mettait au supplice avec cette danse lascive. Remarquez, j’étais loin de m’en plaindre bien au contraire avant de l’embrasser avec passion la seconde d’après alors qu’elle m’avouait être enfin en congé maternité. Je n’espérais plus une telle nouvelle tant elle était plongée dans son travail et mon cœur en fête prouvait à quel point, j’avais attendu ce moment. « Dès ce soir, je n’ai pas de cours avant quatre jours… par contre, on va confier Moïra à qui ? Je te signale que ma fille et son gendre sont en Inde pour le moment » marmonnais-je avant de tout simplement remettre la question à plus tard car je n’étais plus en état de penser ni même de parler jusqu’à ce que la jouissance ne vienne nous prendre tous les deux, nous lassant comblés et essoufflés dans les bras l’un de l’autre. Je n’avais tellement pas envie qu’elle s’éloigne que j’entourais son corps de mes bras, conservant ainsi sa chaleur contre la mienne. « De soubrette ? Ô malheur, je crois que je ne suis pas au bout de mes peines… J’adore ça ! » rigolais-je avant de déposer de légers baisers aériens sur ses lèvres.
Une fois leur étreinte terminée, et alors qu’Anna reposait paisiblement entre les bras puissants et protecteurs de Samuel, elle reprit le fil de leur conversation précédente. C’était plus appréciable pour discuter des détails. « Tu veux partir dès ce soir dans le Connecticut ? Mais chéri on a aucun vêtement à portée de main, il faudrait au moins repasser à la maison ! Et on peut confier Moira à ma voisine, je la connais depuis longtemps et j’ai toute confiance en elle. On a fait médecine ensemble et en ce moment, elle est en congés. » Cela réglait le problème de la petite, car il était évident que la jolie russe ne confierait pas la chair de sa chair à la première venue et surtout pas à sa sœur avec qui elle était justement en froid. Puisque leur idée même de la famille n’était pas la même… autant ne pas risquer le diable, merde à la fin. « Je confirme tu n’es pas au bout de tes peines mais c’est pour ça que tu as signé en voulant m’épouser, pas vrai ? D’ailleurs… ça fait un moment que la question me trotte dans la tête sans que j’ose te la poser mais quand voudrais-tu te marier Sam ? »
« Ben quoi, ça me paraissait être une bonne idée ! Tu sais, il se pourrait que j’ai oublié de vendre la maison dans le Connecticut… J’ai pas pu me résoudre à la laisser à de parfaits étrangers alors que nous avions passé de bons moments là-bas et puis, on avait refait toute la décoration » avouais-je tout penaud. « On aurait pu rapidement s’acheter des fringues à la boutique de Sally en ville. D’ailleurs, c’est elle qui s’occupe de la maison pendant notre absence » ajoutais-je en caressant son dos du bout des doigts, allant et venant le long de sa colonne vertébrale. « Oui, j’ai bien signé pour t’épouser » souriais-je avant de bloquer. Le mariage, nous n’avions jamais décidé d’une date et pour ainsi dire, je n’avais pas vraiment remit le sujet sur le tapis. Je voulais l’épouser, aucun doute là-dessus mais la cérémonie me foutait une trouille monstre. Trop de mauvais souvenir. « Tu voudrais quand ? » demandais-je un peu à contrecœur.
« Mais pourquoi tu ne m’as jamais dit que tu l’avais gardée ? On aurait pu y retourner bien plus tôt ! » s’amusa-t-elle non sans secouer négativement la tête de droite à gauche, une étincelle malicieuse dans le regard. Cela ne l’étonnait pas de Samuel, qui avait dû espérer qu’elle lui ferait cette proposition… mais pourquoi ne pas lui avoir dit ? « Sally, hein… je crois que nous n’avons plus aucune problématique qui nous empêche de partir ce soir dans ce cas là, un coup de fil à Maggie et je te suis ! » En tout cas c’est ce que la jolie russe avait eu en tête avant de sentir Samuel partir loin, ailleurs, et bloquer un moment sur sa question de la date de leur mariage. Cela la fit bien évidemment se redresser et le regarder à nouveau, sourcils froncés, n’aimant pas du tout la tournure que prenaient les choses. « Pourquoi j’ai l’impression que ma question t’ennuie et que si on ne se mariait jamais ce ne serait pas grave ? »
« J’avais peur que tu me taxes de sentimentaliste » répondis-je assez gêné. Je l’avais gardé pour tellement de raison mais principalement parce que nous avions vécu ensemble –même en colocation ; dans cette maison. A ce titre, elle représentait tout autant que ma maison en Irlande où Thaïs avait passé des étés à gambader dans le jardin. J’étais ainsi, j’aimais garder des traces du passé. Ce n’était certes pas des photos mais c’était ma façon à moi de conserver mes souvenirs. « Tu vas pas être jalouse de Sally quand même ! Elle a soixante balais ! »plaisantais-je avec un sourire amusé. Elle avait été comme une mère après le départ d’Anna, m’apportant des barquettes de repas pour que je survive même si, je finissais toujours par l’appeler ne sachant pas faire fonctionner ce foutu micro-onde. Je savais éviter des pièges Inca mais pas dompter l’électro-ménager. Toutefois, mon manque de réaction au sujet de notre mariage fut mal interprété, je soupirais. « Ce n’est pas que ça m’ennuie Anna. J’ai envie de t’épouser, que tu deviennes ma femme et que tu portes mon nom mais je ne peux pas m’empêcher de craindre la cérémonie. Tu ne sais pas ce que ça fait de devoir affronter tes proches et leur annoncer que le mariage ne tient plus car tu viens de surprendre ta fiancée en plein coït avec ton témoin dans la salle où elle était censée se préparer… Je ne dis pas que tu feras la même chose mais je peux pas m’empêcher d’avoir la trouille de te perdre ce jour-là »
« Je ne vois pas où est le crime d’être un sentimental ! Blâme ta fillette, elle me rend sentimentale… » A force de côtoyer Thaïs, à sa décharge, impossible que de rester de marbre. Elle savait attendrir n’importe qui d’un seul sourire et était parvenue à ce miracle huit ans plus tôt, pour ainsi dire. « Je ne suis pas jalouse ! Au contraire, ça me ferait plaisir de la revoir, tu déformes ma pensée chéri… » Anna aurait préféré que leur conversation s’en tienne à cette partie et ne déraille pas sur d’autres sentiers bien moins agréables mais hélas, on a pas toujours ce que l’on veut dans la vie. « Et toi tu ne peux pas comprendre comme c’est fatiguant d’avoir cette épée de Damoclès au dessus de ta tête comme si tu étais scrutée en permanence du genre : va-t-elle tromper son futur mari le jour de la cérémonie ? » Anna se releva brusquement, agacée. S’il ne pouvait pas passer outre… ils risquaient d’avoir un problème. « Je ne suis pas cette connasse, d’accord ? Je pense t’avoir donné suffisamment de raison de me faire confiance à commencer par les jumeaux. Mais si tu ne peux pas… pourquoi m’avoir demandée en mariage ? »
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