(+ Samuel) I'm in trouble then !

Samuel avait fait tous les efforts du monde durant leur escapade romantique, tant et si bien que la jolie russe n’avait pas cessé de cogiter violemment sur son propre comportement. Anna se trouvait toujours sur la réserve, à ne plus rien oser, comme s’il allait la repousser… alors qu’il ne le ferait sûrement jamais. Cette peur panique de ne pas lui plaire ne la paralysait que depuis trop longtemps et aujourd’hui, elle était décidée à frapper un grand coup. Non sans l’aide précieuse de sa styliste de lingerie préférée, j’ai nommé Mina, Anna frappait fébrilement à la porte du bureau de Samuel, où il était normalement, en théorie, en train de corriger des copies. Pour l’occasion, elle ne s’était vêtue que d’un imper noir et… de sa surprise, en dessous. Elle avait revêtu un chignon relativement lâche et s’était même joliment maquillée… il ne restait plus qu’à espérer que Samuel apprécie la chose. « Bonjour chéri… j’avais envie de passer te voir et prendre le temps de le faire dans les règles » fit-elle d’un ton aussi encourageant que possible, contrastant avec les battements effrénés de son cœur. Subrepticement, cependant, elle ferma la porte à clef le plus silencieusement du monde afin qu’ils ne soient surtout pas dérangés. « Tu as quelques minutes à m’accorder ? Mais pfiooow c’est fou ce qu’il fait chaud chez toi, tu es au courant ? »

Je m’ennuie, je m’ennuie et je m’ennuie. Norah n’était pas là ce soir pour m’aider à corriger le monticule de copies qui me narguait sur le bureau et je craignais d’y passer la nuit tant je n’y mettais pas du miens. Etre prof, c’était génial, j’aimais mon métier autant peut-être qu’écrire des bouquins mais là pour le coup, je devais reconnaitre que je trainaillais comme ce n’était pas permis. Je haïssais la paperasse mais en même temps, la doyenne allait me faire la tête au carré si je ne donnais pas d’examens à mes élèves bien que j’étais plutôt du genre à vouloir mettre en pratique leurs connaissances dans des situations réelles que sur un bout de papier. J’en étais donc à mon énième soupire quand on frappa à la porte de mon bureau. « Entrez » invitais-je la personne sans grande conviction avant que mon sourire ne revienne côtoyer mes lèvres. Ma belle Anna se tenait devant moi et déjà, ma soirée s’embellissait. « Tu es la lumière dans mes ténèbres… J’aime pas les soirs de correction » boudais-je tandis que je notais mentalement que cette tenue la mettait particulièrement en valeur. « Tu sais très bien que j’ai toute la vie à t’accorder petit cœur… Tu trouves qu’il fait chaud ? je peux ouvrir la fenêtre si tu veux » lui dis-je en fronçant les sourcils, me relevant pour me diriger vers la fenêtre. C’était peut-être à cause de sa grossesse ! « Je croyais que tu travaillais ce soir ? »

Anna esquissa un sourire amusé alors que Samuel la qualifiait de « lumière dans ses ténèbres ». Détestait-il tant que cela les soirs de correction ? Il fallait croire mais justement, le plan de la jolie russe tombait on ne peut mieux et bientôt, elle espérait bien revoir cette étincelle provocatrice dans le fond des yeux bleus de son fiancé. « Justement je me disais que tu serais sûrement désespéré ce soir alors une petite pause détente ne peut que te faire le plus grand bien, non ? » demanda-t-elle avec malice, profitant du fait qu’il lui ait tourné le dos trente secondes pour mieux dégrafer sensuellement son imper noir. « J’ai pris ma soirée et ma journée de demain à vrai dire, j’avais un plan à mettre à exécution… » Anna semblait totalement différente de toutes les autres fois où Samuel avait pu la voir coincée, hésitante ou même froide. Lorsqu’il tourna son regard vers elle, la demoiselle se mit à s’avancer félinement, claquant ses talons contre le sol du bureau en dévoilant à moitié ledit plan à mettre à exécution tandis que son expression était diablement taquine, rien à voir avec son masque impénétrable ordinaire. « J’espère que tu es prêt à ce que je te donne une très bonne raison de faire la correction buissonnière… »

« Je suis tout à fait d’accord avec toi, j’en étais arrivé au point de me dire que je me verrais bien devenir troubadour rien que pour avoir le plaisir de ne plus avoir de copie à corriger » plaisantais-je tandis que je me rapprochais de la fenêtre totalement inconscient de ce qui se tramait dans mon dos. Si je l’avais su, je pense que je lui aurais sauté dessus à peine arrivée dans mon bureau. « Un plan ? » lui demandais-je étonné et intrigué tandis que je me retournais vers elle en entendant le bruit de ses talons se rapprocher. Je n’avais qu’une envie, l’embrasser mais lorsque je lui fis face, cette envie s’envola. J’étais totalement sur le cul que ma mâchoire m’en tomba. « Je… Euh… plait-il ? » bafouillais-je en ayant du mal à la regarder dans les yeux. En même temps, elle avait de sacrés arguments à l’heure actuelle. « C’est pour moi tout ça ? » demandais-je bêtement avec un sourire niais avant de tout simplement l’embrasser passionnément car fallait être le plus grand des crétins pour ne pas en profiter… « Et je dois cette petite gaterie pour quelle raison ? » l’interrogeais-je tandis que mes lèvres glissaient dans son cou et mes mains le long de ses bras.

« Effectivement, si tu voulais devenir troubadour, il était grand temps que j’arrive ! » ironisa-t-elle car là, il y avait comme qui dirait péril en la demeure. Anna s’approcha encore et laissa échapper un petit rire en l’entendant bafouiller, car c’était bien la première fois qu’une telle chose lui arrivait devant elle. D’ordinaire, il dégageait un tel charisme, une telle confiance en lui qu’Anna elle-même en était presque jalouse… « C’est bien pour toi à moins que tu ne veuilles que j’aille dévoiler mes… arguments ailleurs » le taquina-t-elle non sans lui rendre passionnément son baiser, particulièrement ravie du petit effet qu’elle semblait faire à Samuel. « Et bien… j’ai été réservée trop longtemps il est donc grand temps que je reprenne le contrôle de la chose. Tu m’as offert plein de surprises il est normal que je te rende la pareille, non ? J’ai envie de te surprendre Sam… histoire que tu n’aies plus envie de devenir troubadour ! »

« Non, penses-tu ?! » plaisantais-je face à son ironie avant de perdre un dixième de mon sourire sous le coup de la surprise. Cela faisait bien longtemps qu’Anna n’avait pas osé pareille folie et mon cœur en restait totalement baba. « Fais ça et non seulement, tu te retrouveras mère célibataire mais en prime, tu devras expliquer à nos jumeaux pourquoi leur père est en prison pour meurtre… Je dis, je ne dis rien ! » lui souriais-je à la fois avec amusement mais aussi une certaine menace adjacente. Je n’aimais pas trop goûté de cette plaisanterie ayant un petit peu de mal avec l’infidélité. Un comble pour un séducteur qui avait trompé presque toutes ses maitresses mais en même temps Anna allait devenir ma femme… J’étais donc on ne peut plus sérieux. « A l’heure actuelle, ce n’est pas de devenir troubadour dont j’ai envie mais bel et bien de toi » murmurais-je avant de la soulever pour mieux la poser sur mon bureau, déballant mon cadeau avec délectation avant d’arquer un sourcil « La culotte, elle est vraiment en chocolat et bonbon ?? »rigolais-je en caressant ses cuisses tandis que je ne la quittais pas du regard.

« En prison pour meurtre ? Chéri, tu sais très bien que ce n’est pas mon genre de manger à plusieurs râteliers alors que mon estomac est tout à fait satisfait avec toi ! Et pas que mon estomac d’ailleurs… » Anna n’était pas une fanatique inconditionnelle de l’infidélité non plus même si elle n’en n’avait pas fait les frais au point de Samuel. Mais il n’aurait jamais à s’en faire pour cela tout de même. « Pourquoi serais-je venu en mode cadeau à déballer et à déguster sur place dans le cas contraire ? » le provoqua-t-elle légèrement car si elle s’était donné tant de mal, au point d’aller trouver Mina en désespoir de cause, ce n’était pas pour s’entendre dire qu’elle n’était pas appétissante, bien au contraire… ceci étant, elle sourit avec malice avant d’être soulevée et déposée contre le bureau de Samuel, son imper noir n’étant qu’une vague histoire ancienne puisqu’il jonchait désormais le sol. « Chocolat noir pâtissier trésor, ton préféré… et puis les bonbons, c’est plus fun. Je suis prête à être consommée, en somme ! » Qui êtes-vous et qu’avez-vous fait de la froide et rationnelle Anna Ivanova ?

Je ne savais pas réellement ce qui poussait Anna à agir de la sorte en cette soirée mais j’étais suffisamment égoïste et profiteur pour ne pas trop me poser la question. Je voulais simplement savourer cet instant, d’avoir la chance de retrouver un peu la Anna du Connecticut avec qui je me faisais des délires bien souvent épiques. Oui, cette femme me manquait même si j’appréciais énormément celle qui partageait mon quotidien, elle avait quelque chose de rassurant qui me plaisait également. « Tu as intérêt car je ne sais pas si je survivrais à l’idée que d’autres bras t’accueillent » grommelais-je avec une moue boudeuse tandis que je la soulevais pour l’asseoir sur mon bureau sans prendre la peine de ramasser mes copies. Au pire, j’annulerai l’examen, je m’en foutais tellement à vrai dire. « Je ne sais pas ce que tu as consommé pour en arriver à cet état-là mais… t’arrête surtout pas » la taquinais-je tandis que j’envoyais paitre tout ce qui était sur mon bureau pour pouvoir l’allonger dessus le plus confortablement. « Tu sais, il ne faudrait pas que ça fonde… Ce serait dommage de gâcher un si bon chocolat non ? » murmurais-je tandis que je couvrais une de ses cuisses de baisers, remontant légèrement vers ce sous-vêtement comestible.

« Ne te mets pas Martel en tête : je n’ai pas la moindre envie que d’autres bras m’accueillent » avoua-t-elle d’un ton si sérieux qu’il n’était clairement pas possible de ne pas la croire. Samuel était le seul à avoir ravi son cœur, mettant ainsi un terme à des années de cavale endiablée et Anna ne voulait pas qu’il en soit autrement. « Je n’ai rien consommé… je redeviens juste moi-même ! » Il fut un temps où ce genre de choserie était quotidien chez la jolie russe mais déménager à Cambridge et obtenir deux postes importants avait quelque peu relativisé les choses. Désormais, dans l’intimité de ce bureau, plus rien ne la retenait et surtout pas une quelconque crainte… non, Anna n’avait jamais été aussi sûre d’elle-même tandis qu’elle se laissait allonger sur le bureau fraîchement déblayé du professeur. « Minute… tu ne veux pas la manger ? Non parce que c’est ça l’intérêt… »

« ça me plait… ça me plait même beaucoup je dois avouer » lui confiais-je quant au fait qu’elle était redevenue elle-même. J’aimais bien trop délirer dans la vie pour rester sérieux mais je n’osais pas ou je n’osais plus en sa présence de peur de paraitre un gamin à ses yeux ou tout simplement de l’ennuyer. Je crois que je m’étais mis un peu trop la pression. « Qui a dit que je n’allais pas la manger ? Au contraire, je vais la manger avant qu’elle ne fonde » murmurais-je tandis que je me glissais entre ses jambes pour avoir un meilleur accès, déposant mes lèvres sur son ventre rebondi par la grossesse, descendant jusqu’à la couture. Je ne savais pas du tout par quel pout l’entamer tant elle me paraissait délicieuse –notamment avec le fruit défendu qui se cachait en-dessous mais je décidais de croquer dans le chocolat tandis que je plaçais ses jambes sur chacune de mes épaules pour plus de confort pour elle. C’est que je savais me montrer attentif à son bien être également !