CESARCORY ► Tiens, ça faisait longtemps...

Bien sûr, j'avais quasiment pas de souvenirs de ma vie avant l'arrivée d'Olympe. Je ne savais que ce qu'on m'avait raconté, à savoir que j'étais pratiquement tout le temps avec ma mère, avant qu'elle reprenne un peu la compétition et que c'était reparti quand elle était tombé enceinte. Enfin, je me souvenais pas de mon statut de fils unique et j'étais tout aussi heureux maintenant que quand, quand j'étais pour ainsi dire un bébé, je collais mon oreille au ventre de ma mère. C'était bien, de ne pas être tout seul. Ainsi, je pris un air compréhensif en regardant Grace. J'étais désolé pour elle, mais je pouvais pas lui dire que je comprenais, car j'en étais justement incapable. Je ne répondis donc pas, ne voulant pas rabâcher sur ma famille et ma relation avec ma petite soeur. Je souris lorsqu'elle me fit part de la sensation de bien-être que lui conférait sa vie à Cambridge. C'était bien, j'étais content pour elle. On était pas forcément proche, mais n'empêche que je savais que c'était une gentille fille et qu'elle méritait d'être heureuse. C'est cool. Je suis content que ça roule pour toi. Lui dis-je avec un grand sourire communicatif. J'espérais qu'il en allait être de même de mon côté. Prenant conscience que je l'accaparais un peu, je jeta un regard autour de moi. T'attends des gens ? Qu'est-ce que t'as prévu ce soir ? Lui demandais-je par pure curiosité.

ps : oui oui, ça va, t'en fais pas. (: Merci pour ta compréhension.

(c) darkdreams/marine

J'avais jamais eu l'habitude de me confier Cory. Enfin, faut dire qu'à Londres, j'avais mis  un point d'honneur à ne pas aborder certains sujets et celui de la famille était au top de ma liste. C'était donc normal qu'elle savait rien de ma soeur avant quelques minutes. Seules mes petites amies avaient vaguement eu le droit à un récit de ma vie et uniquement parce qu'elles s'évertuaient à me tirer les vers du nez. Maintenant que j'avais retrouvé Olympe, j'avais plus de raison de passer mon enfance sous silence, aussi peu drôle soit elle. Mais avec Cory, j'avais l'habitude de m'amuser et se retrouver dans un bar, comme ça, ça me faisait remonter quelques souvenirs, pas franchement désagréables. Mais on était plus à Londres et j'avais retrouvé certaines responsabilités. J'allais pas pouvoir me lâché comme avant, même si techniquement, j'étais pas sûr d'avoir quoi que ce soit de mieux à faire ce soir. Je secoua la tête par la négative en guise de réponse. Non, j'attendais vraiment personne. Presque seulement ? Arguais-je en souriant. Je but à nouveau une petite gorgée, décidant d'y aller plus doucement. Et non j'ai rien à faire ce soir. Je suis en train de devenir un garçon raisonnable, je voulais boire un verre et rentrer dormir. Merci de me sauver de ça lui lançais-je, mon sourire toujours dessiné sur le visage. Je plaisantais. Enfin, à moitié.

ps : désolée.   

(c) darkdreams/marine

Il fallait bien que je reconnaisse que depuis mon arrivée ici, j'étais plutôt sage. A part ma petite attraction envers Deirde, je restais assez solitaire dans l'ensemble. Il faut dire aussi que j'étais pas là depuis très longtemps encore et que mon attention se tournait beaucoup vers ma soeur. Bien sûr, le fait qu'elle se retrouve en quarantaine n'avait clairement pas aidé. Je m'étais fais beaucoup de soucis pour elle et je m'en faisais toujours. C'était ce qui m'avait amené à Cambridge, cette inquiétude. Je crois que c'est le genre de truc qui ne vous lâche strictement jamais. Quand on aime quelqu'un très fort comme ça on est voué à s'inquiéter pour la personne en question, peu importe son âge et sa capacité à se débrouiller toute seule. Cory me demanda si je pouvais faire revenir le César de ses souvenirs. Le garçon, joyeusement niché dans un pub anglais, sifflant une bière entre deux cigarettes et quelques danses ou il se foutait bien d'avoir l'air ridicule entre les effluves d'alcool et sa tête qui tourne. Pas sûr que j'arrive à me lâcher autant qu'ici là-bas, mais j'étais pas non plus devenu un petit garçon, sage comme une image. J'haussa les épaules, une ébauche de sourire dessinée sur le visage. Il est encore là quelque part. A toi de le réveiller lui dis-je sur un air de défi.

ps : je sais pas trop :x c'est quand même une fête "Mather", je sais pas s'il osera, préférant aller la voir le lendemain, ou un truc du genre. (: 

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Même si je savais que j'étais plus libre de me laisser aller autant qu'après mon départ de la maison, en présence de Cory, j'avais envie de croire que les choses n'avaient pas tant changer et que j'avais pas à choisir entre le garçon fêtard, qui sait s'amuser et le fils de bonne famille, qui veut protéger sa soeur et porter dignement son nom de famille, faire la fierté des Jones même si mes parents ne m'adressaient plus la parole. Je pouvais être les deux. C'était ce que je voulais penser. Je pouvais bien desserrer un peu la bride non ? Et puis j'étais en terrain sympathique. C'était Cory que j'avais devant moi, pas une inconnue défoncée terriblement peu subtile et me malaxant la cuisse de façon suggestive. C'était une amie, une aventure d'un soir, un mélange de tout ça, mais surtout des bons souvenirs. Ainsi je me saisis du shooter et le leva en l'air, en souvenir du bon vieux temps. Santé ! Lançais-je avant de le descendre cul sec. Je me sentis revigoré tout à coup et bon sang, c'était bon. A croire que c'est comme le vélo, ça s'oublie pas lançais-je après avoir reposé le verre, faisant allusion à l'espèce de sentiment d'ivresse qui venait de germer en moi et qui grandissait depuis. Fallait que je fasse gaffe cependant, ce serait pas raisonnable de faire totalement n'importe quoi ce soir. Juste s'amuser un peu.

(c) darkdreams/marine

A mon arrivée en Angleterre, je ne me privais de rien lorsqu'il était question de s'amuser, puis mon acceptation à Oxford m'avait nettement plus rapproché du garçon sérieux que j'avais été chez mes parents, alors que je faisais ma scolarité à domicile. Avec Cory, cela avait été simple, bon pour le moral. Ca n'avait pas eut à être compliqué, y compris après le réveil, tous les deux nus dans le même lit. On avait décidé de pas en faire un fromage et, car la volonté humaine fait des miracles, c'est ce qu'on avait fait et ça avait marché. J'allais essayer de retrouver de façon éphémère cet état, même si je sentais que je pourrais pas me lâcher autant qu'avant. C'était différent, peu importe combien je voulais croire que c'était pas le cas, car ce serait vraiment plus simple pour moi. Elle me posa au défit en m'indiquant d'autres shooters. Whola. Calmos, César. J'en pris un autre que je descendis vivement. Ma tête commençait déjà à tourner un peu. Pwah. Je reposa le verre en faisant coulisser ma main libre sur ma nuque. Je t'avoue que je sais pas répliquais-je d'une voix joviale et un peu étouffée. Elle allait le voir sur mon visage de toute façon, que j'avais un peu perdu le coup. Je me mordis la lèvre, un peu maladroitement. Soudain, je repensa à la quarantaine. Toi, ça risque pas de poser problème avec ton traitement ? Lui demandais-je, un sourcil arqué.

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