Aurore * Changement de valise

Sotchi était une ville magnifique, la demoiselle s'en apercevait au fur et à mesure de sa visite de la ville, au fur et à mesure que les minutes passaient dans ces rues. C'était un joli coin, vraiment. Même si naturellement c'était aussi un peu inquiétant. Elle allait vivre tellement de choses par ici... Peut-être beaucoup de joie. Peut-être aussi beaucoup de déception. Elle ne le savait pas mais la ville serait, pour l'une des athlètes russes, en ski cross, un véritable cauchemar. Ce ne serait pas le cas pour Elsy. Mais ce qui attendait certains des athlètes dans cette ville magnifique n'était pas enviable. Sotchi serait le théâtre des réussites. De la joie. De la peine. De l'échec. Du combat. Et parfois même du désespoir ... Mais cela n'enlevait rien au charme fou de cette ville. Même si a vrai dire la jolie hongroise ne se voyait pas y vivre.

Les rues de Sotchi manquaient un peu d'animation mais ce n'était pas bien grave. Ainsi la jeune femme avait d'avantage de temps pour penser. Pour songer à des choses et d'autres mais surtout, pour penser avec chaleur à son bébé, sa fille, qui attendait probablement impatiemment son retour. Depuis la veille au soir elles ne s'étaient plus vues et pour une mère c'est clairement un temps beaucoup trop long. Une véritable torture. Mais bon. Elles ne tarderont plus à se revoir maintenant, c'est le principal. c'est ce que la jeune maman doit se dire pour tenir le coup ainsi éloignée de sa petite fille. Elle l'appellera bientôt, quand elle sera sûre que c'est l'heure de le faire, pour ne pas réveiller sa puce en pleine nuit. C'est la galère, le décalage horaire.

Dans les rues de Sotchi, Elsy avait cette impression d’être tombée dans un autre monde. Rien ici ne lui rappelait l’Amérique. Ni même sa Hongrie natale. C’était très dépaysant, de voir un environnement différent de celui dans lequel on a l’habitude d’évoluer. Cette eau à perte de vue, ce ciel bleu… Mais il faisait si froid que la jolie princesse pouvait difficilement se croire en vacances. Surtout que ce n’était pas le cas. Elle était dans ce pays pour le travail. Pour gagner une ou plusieurs médailles aux jeux olympiques. Elle n’avait pas vraiment le temps de prendre son temps, de songer aux vacances, encore moins à se baigner dans cette eau qui devait probablement être glaciale. Elle n’avait pas de temps à perdre pour songer au soleil des Bahamas, au sable blanc, à l’air marin. Ce n’était vraiment pas temps pour des choses comme ça. Ce n’était pas le moment de songer à des futilités pareilles.

La blondinette songeait à sa fille, sa petite Rebecca, restée en Amérique et gardée par sa baby sitter habituelle. Cette dernière adorait voyager et sa maman aimait la voir émerveillée de ses découvertes. Rebecca adorait voir de nouveaux pays, découvrir de nouvelles cultures. Pour son jeune âge elle était très éveillée et cela faisait la fierté de sa mère qui leur avait d’ailleurs réservé des vacances à Venise pour Pâques. Et elles avaient déjà visité un peu du brésil, du canada, de l’Espagne… Elles iraient même en France cet été. Mais visiter Sotchi lui faisait penser comme sa fille aurait adoré visiter la Russie, découvrir la culture de ce si beau pays. Becca se serait beaucoup amusée ici, dans ces rues. Un jour sa mère l’emmènerait à Moscou voir un vrai ballet à la russe, qui plaisir sûrement à sa fille.

Tout à coup, alors que la jeune femme flâne dans les rues de la ville tout en songeant à sa chère petite fille, sa princesse, sa Rebecca, une demoiselle vient dans sa direction tout en lui adressant la parole. Il faut un petit temps à Aurore mais la jolie blondinette reconnait finalement cette personne. C’est la fille de ce matin. La jeune femme qui lui a rendu sa valise. La fille de l’échange de bagages. Aurore lui adresse un fin sourire tout en lui rendant ses aimables salutations. « Salut. Oui merci je vais bien. Mon opération s’est bien passée alors ça ne peut que bien aller n’est-ce pas ? Et vous mademoiselle, comment allez vous ? » lance la jeune femme qui ignore encore totalement les raisons qui font que la demoiselle ait entreprit ce voyage en Russie.

"- Oh c'est parfait alors, si votre opération s'est bien passée ! Je suis très heureuse de l'apprendre en tout cas. Et je vais moi-même très bien je vous remercie de vous en soucier mademoiselle. Je me suis installée au village Olympique et je comment donc maintenant à faire un petit repérage des lieux. Le palais des glaces Iceberg est gigantesque ! Quand je pense que je vais y patiner bientôt ! Cela ne manque pas de m'émoustiller. De me mettre en hâte. Je suis tellement impatiente, j'ai tellement enfin d'être enfin rendue au moment des épreuves ! J'espère que tout va bien se passer pour moi, comme pour vous pour votre opération !" lance la jeune femme avec un sourire à l'attention de son interlocutrice. De par ces dires elle révèle donc à la jeune femme aux cheveux blonds qu'elle est l'une des concurrentes aux jeux olympiques.

Elle parlait de village Olympique , cela ne manqua pas d'interpeller l'oreille de la jeune femme. Etait-elle donc une concurrente aux jeux de Sotchi ? Aurore ne prêtait pas vraiment attention à l'actualité sportive aussi elle ne savait pas du tout qu'elle pouvait être la discipline de la jeune femme qui lui faisait face mais malgré tout, quoi qu'il en soit elle était épatée. Ce n'était pas tout les jours que l'on avait devant soit une sportive de haut niveau. Si bien sûr Aurore avait bien compris et que cette dernière était réellement une sportive, évidemment. Elle n'en était pas encore sûre aussi elle chercha à voir si c'était bon. "Village Olympique ? Vous voulez dire que vous êtes une des participantes aux jeux ?"

"- Oui je suis effectivement une athlètes des jeux Olympiques. Je représente la Hongrie en patinage artistique. Couple tout d'abord puis danse sur glace. Et surtout, surtout, en patinage dame en solo. J'espère que j'aurai une médaille dans cette catégorie. Je l'espère plus que pour les deux autres parce que ce serait une véritable réussite personnelle. Enfin soit." la demoiselle dessine sur ses lèvres un énième sourire à l'attention de son interlocutrice et se tait pour laisser à cette dernière le temps de comprendre, d'assimiler ce qu'elle vient de lui dire. Parce que ce n'est pas toujours évident à encaisser. Des fois cela surprend pas mal la personne que l'on rencontre ou cela lui laisse croire que l'on a la grosse tête que l'on se prend pour davantage que l'on est en réalité. Elsy veux que cette fille voit qu'en ce qui la concerne ce n'est pas le cas.

Ainsi donc la jeune femme était vraiment une athlète des jeux olympiques et elle faisait du patinage artistique. Probablement la discipline qui était la plus gracieuse de ces compétitions des jeux olympiques. A vrai dire la demoiselle trouvait ça plutôt cool comme discipline. Elle n'en ferait pas par peur de se casser la figure, de se briser le cou mais ce devait être quelque chose de cool à faire. Mais elle trouvait tout de même que ce devait être un sport assez intéressant à pratiquer.? Elle en était même sûre et certaine mais ce n'était pas pour elle. Trop peur de se casser quelque chose, de se faire gravement mal. "C'est fun ça ! Et tu patine depuis longtemps alors ?"

«- Et bien je patine depuis mon enfance à vrai dire. Mais je n’en fait dans un but olympique que depuis mes vingt-huit ans. C'est-à-dire depuis presque dix ans. Enfin, davantage neuf que dix a vrai dire. C’est… une amie, qui m’a poussée à vraiment me lancer là-dedans.» sourit la jeune femme. Mais évidemment la demoiselle ne dit pas tout. Elle ne dit pas que ce n’est pas une amie qui l’a poussée dans la voie du patinage artistique. Elle ne dit pas qu’en réalisé c’est sa psychologue, devenue petite amie, qui l’a poussée à faire du patinage de manière plus poussée. Parce que cela n’appartient qu’à elle, elle ‘na pas l’intention de le dévoiler aux autres personnes. Pas l’intention de le crier sur tous les toits. Pas l’intention d’en parler avec cette quasi inconnue. Bien sûr il y avait des gens au courant. Mais cette demoiselle, Elsy ne la connaissait pas suffisamment pour lui parler de ça.