Aurore * Changement de valise

Mardi 28 Janvier. Soir. Sortie de l'avion. Une foule de gens se pressz en direction du bus censé leur faire quitter la piste d'atterissage. Elsy comme les autres se hâte de quitter l'appareil alors qu'elle pose le pied en Russie. Dans quelques jours c'est dans ce pays slave que la brune va devoir briller. Montrer que de toutes les patineuses olympiques c'est elle la meilleure. La plus doué. Si possible elle doit être l'incarnation même du patinage. Ambitieuse oui. C'est son rêve depuis toujours quoique la perfection n'existe pas, elle le sait bien. Elle veux surtout être reconnue pour cet art qu'elle adore. Deux fois championne du monde, la brune espère que l'on parlera d'elle un jour comme étant l'une des meilleures patineuses de son temps, sinon la meilleure. Pas pour les paillettes mais pour être sûre qu'elle a donné aux gens ce qu'elle rêve tant de leur faire connaître quand elle se mouvoie sur la glace. Pour l'heure cependant elle dois trouver l'arrivée des bagages. Pas simple vu le monde mais elle y parvient finalement. Sa valise arrive. Ou pas. Merde ce n'est pas son nom sur le bagages. En panique la jeune femme la voit s'éloigner au loin. Prenant la valise de l'inconnu avec elle la jeune femme court derrière en essayant de le faire se stopper.

La jeune femme devait se hâter. Les urgences n’attendaient pas. Elle avait été appelée à Sotchi pour un problème lié à une personne sévèrement défigurée, qui avait apparemment un ennui causé par sa dernière opération en date. Elle était l’une des meilleures et le patient était Américain. A vrai dire, elle l’avait déjà rencontré deux ans auparavant, quand elle était encore étudiante. Il l’avait expressément demandée. Flattée, comme on peut l’être dans ce genre de situation, la blondinette s’était donc hâtée de se faire réserver un billet et de s’envoler pour la Russie. Pays où les températures allaient sûrement la surprendre mais elle avait prévu le coup et garni sa valise non seulement d’une copie du dossier de son patient bien entendue, mais également de vêtements chaud qui lui seraient d’un grand secours au pays de la vodka. Puis elle était partie comme ça et se trouvait maintenant dans l’aéroport, à chercher son chemin.

Sa valise s’éloignait à l’horizon et la brune avait toujours l’impression qu’elle n’allait jamais pouvoir la rattraper, jamais pouvoir rattraper cette blondinette qui partait avec et qui allait sûrement se trouver fort surprise en ouvrant ce qu’elle pensait être sa valise. Non, la brune devait l’arrêter avant et procéder à l’échange de valise mais cela lui semblait impossible. D’ailleurs, la voilà qui se fait renverser par un jeune homme visiblement en retard, qui court dans les couloirs de l’aéroport. Et quand elle se relève, la blonde a disparue. Avec sa valise, naturellement. La hongroise pousse un juron. Ce n’est pas de veine. Vraiment pas de veine. Espérons en tout cas que son séjour à Sotchi ne soit pas ainsi une succession d’ennuis, d’infortunes. Elsy se demande si les jeux seront pour elle aussi catastrophique que son arrivée sur le sol du pays organisateur. Naturellement, elle ne l’espérait pas une seconde.

Inconsciente de ce qui se trame dans son dos, ignorant totalement qu’une brunette lui court derrière pour récupérer sa valise, Aurore continue d’avancer dans l’aéroport, à la recherche de la sortie. Tout étant écrit en russe, ce n’est pas très évident pour la demoiselle venue d’Autriche, qui ne sait parler que l’allemand, naturellement, l’américain puisqu’elle vie depuis de nombreuses années au pays des indiens et des cow-boys, l’anglais bien sûr et un peu de français. Se repérer dans ce dédale est compliqué, alors que la jeune femme ne croise aucun employé qui saurait parler la langue anglaise, ce qui ne manque pas de l’agacer. Mine de rien, c’est grand par ici, la demoiselle s’en rend compte tout à coup. Et cela ne manque pas de l’agacer encore un peu plus.

La jeune femme commence à désespérer de retrouver la blonde partie avec sa valise, mais continue tout de même à la chercher, avec l’espoir de réussir à finalement lui mettre la main dessus. Ce n’est qu’après une bonne demi-douzaine de minutes que la demoiselle se décide à s’asseoir sur un banc et à ouvrir la valise de l’inconnue, de sorte à voir si elle ne trouverait pas dedans une indication quelconque qui lui permettrait de joindre la personne. Elle tombe alors sur les vêtements de la blonde, qui ne l’intéressent pas, puis sur le dossier médical du patient. Rien d’intéressant, dans un premier temps. Puis elle a l’idée de regarder dans le dossier de l’homme. Et tombe sur le numéro d’un hôpital en Amérique, à Cambridge. Elle appelle alors le numéro et demande s’il serait possible d’avoir celui du médecin envoyé à Sotchi, expliquant sa situation. Après un refus, on finit par lui accorder ce qu’elle demande.

Le téléphone de la demoiselle se met à sonner mais elle n’y accorde aucune attention et continue sa progression dans les couloirs de l’aéroport. Mais les sonneries insistent et la blonde finit par se dire que l’appel est peut-être important, voire urgent. Elle se décide donc à sortir l’appareil de sa poche et observe le numéro qui s‘affiche. Ce dernier ne lui dit rien. L’autrichienne a beau chercher à qui il peut bien appartenir, elle ne trouve pas la plus petite indication et décide finalement de décrocher tout de même alors que l’engin sonne de nouveau, tout en espérant que ce en soit pas Zéphyr qui cherche à la joindre. Mais en même temps pourquoi le maître de sa fille chercherait à la voir ?

«- Bonjour mademoiselle excusez-moi mais je crois que vous êtes partie avec ma valise. J’ai dans la mienne le dossier d’un certain monsieur Williams. J’ai appelé l’hôpital à Cambridge, c’est eux qui m’ont donné votre numéro après que je leur ait expliqué la situation. Y’aurait-il un moyen de se retrouver mademoiselle, de sorte à ce que nous puissions nous échanger de nouveau nos valises de sorte à récupérer chacune la nôtre ?» A vrai dire, Elsy est pressée et l’autre jeune femme étant de toute évidence chirurgien, la brunette se doute que ce doit être plus ou moins la même chose pour elle quoique la princesse ignore tout à fait la spécialité de la jeune femme en question, n’ayant pas fourré son nez plus que nécessaire dans le dossier médical qu’elle avait donc encore entre les mains et que, tout en finissant de parler, elle prit soin de ranger dans la valise.

Drôle de coup de fil que celui-là. A mesure que la blonde écoute elle ouvre des yeux ronds et en même temps, elle se demande bien comment son interlocutrice a ainsi pu avoir son numéro privé. Toutefois, cette affaire lui fait subitement penser qu’à l’avenir il serait peut-être bien pour elle de prendre le soin d’attacher à son bagage un petit marqueur à son nom, avec son numéro de téléphone comme le font les gens normaux, au cas où ils viendraient à perdre leurs valises. «- Euh d’accord. Je vous attends euh… devant le euh… dans le hall H, cela vous irait ? Excusez-moi mais je me perd là-dedans et je ne sais pas parler le russe alors il m’est difficile de demander mon chemin…» s’excuse la jeune femme.

«- D’accord pas de soucis, je vois parfaitement où est le hall H ne vous en faîtes pas, j’arrive.» lance Elsy avant de raccrocher et de faire demi-tour pour retourner au hall H qu’elle a dépassé quelques minutes auparavant. IL y a foule. Retrouver la blonde n’est pas aisé mais la jeune femme parvient finalement à en voir une qui semble attendre alors elle avance en se demandant si c’est bien celle-là qu’elle veut voir, n’ayant vu la concernée que de dos quelques instants. « Bonjour. C’est avec vous que j’ai un problème de valise mademoiselle ?» questionne Elsy pour s’en assurer en adressant à cette dernière son plus charmant sourire comme pour s’excuser de la déranger alors qu’au fond, ce n’est pas elle la responsable de ce malheureux incident qui les confronte toute deux à un léger contretemps qui ne saurait durer désormais plus de quelques minutes, songe la hongroise.

Patiemment, la jeune femme attend que l’autre demoiselle vienne à elle, pour ne pas aller se perdre dans les couloirs de cet immense aéroport. Toute cette histoire la met quelque peu en retard mais à vrai dire elle n’a pas vraiment d’autre choix que celui d’attendre l’arrivée de la fille qui vient de l’appeler. Puisque sans son matériel et sans le dossier du patient, elle ne peut pas vraiment aller bien loin. Elle attend donc, immobile, de voir la femme censée la retrouver pour l’échange des valises. Mais comment se reconnaitront-elles donc, alors qu’elles ne se sont jamais vues ? La demoiselle espère qu’elles ne vont pas perdre encore des heures à essayer de se retrouver au milieu de la foule des passagers. A vrai dire elle ne sait pas que l’autre demoiselle l’a déjà vue de dos, ce qui peut clairement aider cette dernière à retrouver la trace de la chirurgienne et de ses cheveux blonds. Rapidement d'ailleurs la fille l'aborde et Aurore acquiesce avec un sourire.