(+ Alejandro) Let's see what you like...

Bambi laissa échapper un petit rire amusé, pensant justement qu’il lui ferait remarquer que le mot « monseigneur » était un peu exagéré ou au contraire pas assez fort… il allait sans dire que la belle blonde ne comptait pas le dire : elle n’était décidément pas professionnelle ès salamalecs, il lui faudrait s’y faire. Par la suite, la jeune femme comptait l’appeler par son prénom et point final. « On se connaît depuis très, très longtemps » avoua-t-elle avec malice tandis que le barman préparait leurs deux cocktails, non sans envoyer de petits regards amusés vers la demoiselle. « Son père connaissait ma mère et donc on a un peu grandi ensemble. Ceci dit on s’est retrouvés par hasard ici, quand il a ouvert ce club, parce qu’il se trouve que tu te trouves en face de l’heureux propriétaire ! Je crois qu’il aime un peu trop les trip de vampires pour se flanquer dans un sous sol mais c’est un style… » lui expliqua-t-elle non sans une large dose de sincérité avant que l’intéressé ne puisse s’empêcher de se manifester de son côté également. « Elle a juste oublié de vous dire qu’elle se baignait nue dans ma piscine dans le temps ! » Bambi écarquilla deux yeux choqués car ce genre de détail, il pouvait le garder pour lui. « Tu n’avais pas plus flatteur comme image, non ? Je précise que j’avais cinq ans alors bon… pas de quoi choper des cauchemars ! Enfin bref ne l'écoute pas Alejandro, il dit que de la merde ! »

Non seulement Bambi connaissait le barman, mais cela remontait à loin, très loin même. L'Hispano les écoutait tous les deux, un petit sourire en coin, les coudes sur le comptoir, il se tournait bientôt de dos pour voir un peu l'état du club, de l'ambiance, tandis que la Mather mentionnait l'affection qu'a le propriétaire des lieux pour les vampires.

-C'est un style, en effet...

L'Espagnol détaillait de son regard attentif le lieu, que ce soit le plancher de danse, les canapés, les endroits où se poser quoi, s'il y en avait, le style aussi des gens présents. Des étudiants, des citadins, des jeunes, des vieux? En tout cas, il n'avait jamais entendu parler de cet endroit.

Puis, la phrase du barman a de quoi l'intrigué et il jetait un regard amusé à Bambi, qui avait tôt fait d'expliquer qu'elle avait cinq ans au moment de ce que parlait le barman. Alejandro jeta un regard vers ce dernier. C'est un petit rigolo celui-là. Il se retourna vers le comptoir.

-Merci pour le gin tonic. Je vous dois combien pour les deux?

Alejandro avait accompagné son merci d'un petit clin d’œil, avant de payer pour les consommations. Après quoi, il prenait une gorgée de son verre, histoire de se désaltérer. Il jetait aussi un coup d’œil au vodka martini de Bambi.

-Alors, ton vodka martini?

Le style vampire pouvait plaire, après tout pourquoi pas mais si Bambi venait dans ce club, c’était avant tout pour le gérant, parce qu’elle appréciait sa folie furieuse mais aussi parce qu’elle le connaissait depuis si longtemps qu’ils n’avaient plus vraiment besoin de se parler pour se comprendre. Ceci étant, la belle blonde laissa échapper une légère expression de surprise en voyant Alejandro payer leurs consommations : elle n’était décidément plus une habituée de ce genre de galanterie et si c’était absolument plaisant, elle ne pouvait pas s’empêcher d’en être étonnée. « Merci à toi » articula-t-elle alors qu’ils s’éloignaient légèrement du bar, Bambi ayant levé son verre au préalable à la santé du barman histoire de le remercier pour son cocktail toujours au top avant de reporter son attention sur son interlocuteur et compagnon de la soirée. « Extraordinaire ! Au moins aussi bons que ceux que s’enfilent James Bond dans les bouquins de Fleming… et le tien ? » s’amusa-t-elle à rétorquer non sans reprendre aussitôt avec malice : « Tiens je me demandais… est-ce que tu saurais danser le Flamenco par hasard ? Tu me diras si tu sais le danser ce n’est pas par hasard ! »

Alejandro avait payé les deux consommations sans la moindre hésitation. Bambi ne manquait pas de le remercier, l'air un peu étonné. La galanterie se perd donc à ce point chez les Américains ou les hommes en général? Que c'est dommage. Puisque la blonde s'éloignait un brin du bar, il faisait de même et marchait avec elle. Entretemps, elle faisait signe au barman. De son côté, l'Espagnol n'était pas si impressionné. Oh le cocktail était bon, mais ce n'était rien de si extraordinaire non plus. Bambi de son côté semblait comblée par ce qu'elle avait. C'est sans doute la différence entre eux. Si la blonde peut arriver à se contenter et à être heureuse même des choses simples, Alejandro de son côté a tendance a toujours en vouloir plus, ce n'est jamais assez. C'est ce qui coule dans le sang des Ortega, que voulez-vous.

-Il est bien, juste ce qui faut de dosage. Il connait son métier ton ami.

Puis, la Mather posait une question qui l'intriguait légèrement. S'il savait danser le flamenco? Un peu, mais il y a un bail qu'il n'a pas fait de cette danse. Heureusement qu'Alejandro croit se souvenir des pas. À ce qu'elle ajoute, il a un léger sourire. C'est certain que le fait de connaître une danse, ce n'est pas dû au hasard! Mais que les deux connaissent la même danse.

-Un peu, j'ai déjà dansé en tout cas. Pourquoi?

C'était le plus intrigant, pourquoi poser cette question? Est-ce que tout à coup, un groupe folklorique espagnol allait surgir de sous le plancher, avec une dame en grande robe rouge pour danser? On est dans un club cacher au sous-sol d'un édifice, disons qu'Alejandro ne s'attend pas à danser du flamenco ici.

La galanterie était une qualité perdue corps et bien depuis de très nombreuses années mais pas uniquement aux USA. Bambi avait été traitée comme quantité négligeable dans de nombreux pays, dès l’instant où elle quittait ses tenues extravagantes d’illusionniste pour redevenir une simple étudiante et que le feu de l’intérêt semblait aussitôt s’effacer d’un même temps. On n’enseignait plus la galanterie, à part à des jeunes hommes comme Alejandro, peut-être, qui pouvait se targuer d’être une belle exception du moins en la matière. Mais avec le temps, la belle blonde n’accordait plus autant de crédit à ce genre de qualité, bien que cela l’ait touchée ce soir… sûrement était-ce plus la surprise qui s’exprimait plutôt qu’un frisson de délice. Il fallait dire que si elle avait tant de mal à se lier aux autres, ne serait-ce qu’amicalement, ce n’était pas pour de petites raisons, bien au contraire. « Je lui dirais, ça lui fera plaisir ! Mais il gère sa propre affaire depuis des lustres, comme tu peux le voir il est assez « caché » mais il a sa clientèle et j’ai tendance à penser que c’est ça l’important » répliqua-t-elle, un joli sourire aux lèvres avant que la curiosité d’Alejandro ne l’amuse plus encore. Pour un espagnol, le Flamenco, c’est tout un folklore du moins Bambi se le figurait-elle ainsi. Alors forcément, il aurait toujours plus de maîtrise qu’elle mais la blondinette possédait grâce et habitude de représentations publiques… ça aussi, cela pouvait aider à sauver les meubles. Sans oublier le fait qu’elle connaisse bien évidemment les pas. « J’aime bien cette danse. Je ne dis pas juste ça parce que tu es espagnol ou pour tomber dans un poncif mais si tu es d’accord, je serais curieuse de tester. Facile de trouver une musique pour danser dessus en plus… » Rien qu’en faisant signe au DJ, Bambi pouvait faire changer l’ambiance du tout au tout et c’est cela qui lui plaisait justement…

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