(+ Lavender) i'm stuck with you.

JE VEUX SORTIR, JE VEUX SORTIR MAIN-TE-NANT ! pensais-tu sans relâche, devant presque folle. Vraiment, ce genre de situation ne te plait pas. Vraiment pas. Tu aurais préféré faire le voyage Italie-USA six fois en avion plutôt que de rester coincé ici. Et Dieu sait que tu as peur des avions, du coup c'est juste pour dire à quel point c'est pire en ce moment. Tu essayais de garder ton calme, mais tu y arrivais à peine. Lavender semblait si calme, si... raisonnable. C'était quasiment encore plus effrayant. La jeune femme reprit quand même la parole, s'adressant à cet humain invisible qui vous avait parlé quelques secondes plus tôt. « Nous sommes deux personnes coincées dans le seul ascenseur du Lorem Ipsum Books en centre-ville. Je vous redonne l'adresse, c'est au 1299 Cambridge Street, Cambridge MA 02139. Nous sommes bloquées quelque part entre le rez-de-chaussée et le premier étage, et la cabine est quasiment plongée dans l'obscurité » On dirait vraiment qu'elle avait toute sa tête, là. Alors que toi tu te retenais pour ne pas te rouler en boule et pleurer toutes les larmes de ton coeur. Bon Dieu ! « Depuis combien de temps ? » reprit la voix. Une lueur d'espoir traversa tes yeux et ton coeur se mit à battre à plein régime. Vous aviez une chance de sortir ! Enfin ! « Je dirais au moins 15 minutes » repris Lavender. Elle avait beaucoup plus la capacité à parler que toi, en ce moment. Alors que tu croyais le cauchemar terminé, la seule lumière de l'habitacle se mit à vibrer et s'éteignit malheureusement, plongeant toute la cabine dans un noir intense. Plus de bruit. Plus rien. Juste du noir. Et un peur immense remplissant ton coeur. « Tu... Tu as touché à quelque chose ? » demandas-tu, soudainement très inquiète. Espérant que ce soit bel et bien Lavender qui ait touché à quelque chose...

Lavender sentit une boule se former dans sa gorge mais ne pipa mot. Ce n'était pas le moment de renforcer les craintes d'Olyvia qui avait déjà du mal à contenir sa peur. Le cerveau de l'étudiante était également en proie à de nombreux questionnements, et même si elle savait qu'elles ne resteraient pas bloquer ainsi éternellement, le facteur temps la traumatisait quelque peu. Le constat était simple : les téléphones portables ne captaient pas, les lumières menaçaient de s'éteindre pour de bon et la soirée de dédicaces allait bientôt démarrer....sans Lavender et Olyvia dans les rangs. Lavender se forçait à ravaler ses doutes, elle avait vécu bien pire comme situation : la mort de son père alors qu'elle n'était âgée que de 10 ans, l'attentat à la bombe et son handicap temporaire, le hold-up au supermarché....Oui, elle avait vu bien pire. Le néon se mit à grésiller de plus en plus et la lampe lâcha purement et simplement quelques minutes plus tard, laissant les deux jeunes femmes dans les ténèbres. Lavender pouvait entendre la voix blanche d'Olyvia qui lui demandait : « Tu... Tu as touché à quelque chose ? ». Comme si Lavender gérait tout ce qui se trouvait dans cette cabine... « Non, je n'ai touché à rien. Le courant a juste lâché. ». Lavender contrôlait sa voix sans trop de problème. « Attends...j'ai une application sur mon téléphone... » et dire qu'elle s'était fichue de Casey lorsqu'il lui avait envoyé un lien pour télécharger l'application lampe-torche...L'étudiante posa son téléphone au sol, il diffusa aussitôt un mince halo de lumière au milieu de la cabine. Olyvia était prostrée quelques centimètres plus loin, toute trace de fierté ayant déserté son visage. « Ils vont venir. Ils ont notre localisation précise, ce n'est qu'une question de temps »

Tu pris une très grande inspiration, essayant de reprendre un peu confiance en toi. C'était purement impossible. Tu es une vraie trouillarde. Une vraie de vraie. Et pourtant, à ce moment précis, tu te moquais bien de ce que tu pouvais avoir l'air auprès de Lavender. C'est bien beau vouloir avoir l'air de celle qui n'a peur de rien et qui reste de marbre face à toute situation, mais là c'était un cas extrême. Vous étiez dans un ascenseur en panne... C'était déjà très troublant rien qu'à y penser. « Non, je n'ai touché à rien. Le courant a juste lâché. » répondit-elle calmement à ta question. Ouais, en fait tu aurais bien aimé que ce soit elle qui ait touché à quelque chose, mais à quoi ça sert de vouloir tout mettre sur le dos d'une personne ? La jeune femme se retrouvait dans la même situation chaotique que toi alors à quoi bon lui faire porter le blame ? Tu soupiras légèrement dans la pénombre. « Attends...j'ai une application sur mon téléphone... » reprit-elle en faisant quelques clics sur son écran de téléphone. Soudain, une légère lumière emplit l'habitacle. Ah ! C'était déjà beaucoup mieux ! « Merci. » dis-tu en designant le portable qu'elle venait de poser au centre de la cabine. Au moins, ça faisait un éclairage; vous n'étiez plus dans le noir total. C'est déjà plus rassurant. « Ils vont venir. Ils ont notre localisation précise, ce n'est qu'une question de temps ». Elle n'avait pas tord. Habituellement, les secours ne prennent jamais beaucoup de temps à arriver lorsqu'il se produit de tels évènements. Néanmoins, tu n'appréciais pas trop te retrouver au coeur d'une telle... tragédie ? Bref... « Est-ce que tu as suivi des cours de gestion de stress pour si bien réagir ? » demandas-tu gentiment, affichant un léger sourire. C'est vrai que Lavender était très bonne en ce moment. Tu l'enviais pour son courage, honnêtement.

Leur seul espoir résidait en peu de chose...quelques mots échangés avec un inconnu via un interphone qui venait de lâcher ! Décidément, elles jouaient de malchance depuis qu'elles avaient franchi les portes automatiques de cet ascenseur. En apercevant Olyvia en retrait, presque perdue dans un monde de détresse qu'elle-même ne percevait pas, elle se demanda juste comment la jeune femme aurait pu faire face à la situation si elle s'était retrouvée seule. Peut-être n'avait-elle jamais eu à gérer de réelles situations de stress. Lavender observa discrètement la jeune femme, faisait-elle partie de ce monde où le mot "besoin" n'existe pas, où l'on obtient ce que l'on veut en un claquement de doigt ? Venait-elle d'un milieu privilégié ? Après tout, les origines de la jeune femme ne l'intéressaient guère mais pour le moment, elle ne l'aidait pas beaucoup à se sortir du ce pétrin. Lavender n'était pas moins trouillarde qu'elle, elle savait juste se contrôler davantage. La vie qui faisait son chemin. Dans le noir, Lavender crût voir un sourire se dessiner sur le visage d'Olyvia « Est-ce que tu as suivi des cours de gestion de stress pour si bien réagir ? ». Lavender ne put réprimer un rire étouffé « Moi ? ça se saurait si je savais si bien gérer mon stress. » Elle repensa à son père, les paupières closes, un vague sourire flottant sur ses lèvres. La mort avait gagné.  « J'ai appris à...disons prendre du recul. ». Non seulement elle avait vécu la mort de son père mais elle l'avait également frôlé lors de l'attentat. Les sens en éveil, Lavender était au moins rassurée sur un point : la cabine n’émettait aucun bruit suspect, ce qui voulait dire que la cabine était en panne, bloquée, mais qu'elle n'avait pas prévu d'aller s'écraser quelques mètres plus bas...« Je ne sais pas combien de temps ça va leur prendre pour venir nous chercher, alors...dis m'en un peu plus sur toi. »

« Moi ? ça se saurait si je savais si bien gérer mon stress. » Tu n'étais pas très sûre de comprendre ce que cela voulait dire. Sans doute une mystère qu'elle seule ne pouvait saisir. Cela étant dit, tu t'estimais très heureuse qu'une personne comme elle se soit retrouvée auprès de toi lors de cette malchance. Dire qu'en entrant de l'ascenseur, tu lui avais fait le coup de la dévisager... Ça allait t'apprendre une seconde leçon de vie ça : ne jamais juger les gens sans les connaître, parce qu'ils peuvent te surprendre. Au départ, la jeune femme t'avait semblé très... banale. Un peu trop à ton goût même. Et pourtant, maintenant tu réalisais que sans elle auprès de toi, tu serais peut-être couchée en boule en train de pleurer toutes les larmes de ton corps, sans avoir fait quoi que ce soit pour te sortir de là. À dire vraie, de telles situations ne t'étaient jamais arrivées. Toi, tu l'as eu très facile, étant jeune. C'est peut-être là que tu te rends compte que ça aurait été plus bénéfique pour toi si ça avait été autrement. « J'ai appris à...disons prendre du recul. » Tu souris légèrement, ne comprenant pas ce que ça voulait vraiment dire, une fois de plus. En tout cas, heureusement qu'elle est ce qu'elle est. Sinon, tu n'oses même pas imaginer ce qui te serait arrivé. « Je ne sais pas combien de temps ça va leur prendre pour venir nous chercher, alors...dis m'en un peu plus sur toi. ». Tu souris une nouvelle fois, essayant de reprendre une position plus adéquate. Tu passas les mains dans ton visage, histoire d'enlever cette couche de honte collé à ta peau. Oui, tu avais honte d'être la plus faible des deux. Mais la vie est ce qu'elle est, toi tu avais eu l'argent, pas le courage. « Je suis étudiante de quatrième année en Marketing. J'ai fait les trois premières à Milan... Je suis donc nouvelle à Cambridge. J'ai... 24 ans et... » tu cherchais un peu tes mots, ne sachant plus trop ce qui était bon à dire ou pas. « Disons que depuis que je suis arrivée ici, j'apprends vraiment à vivre par moi-même. Je me rends bien compte que l'argent ne fait pas tout... Oh ça non. » finis-tu par dire en ne mâchant pas tes mots... « Et toi ? » rajoutas-tu.

La lumière diffusée par le téléphone portable de la jeune femme dessinait deux ombres mouvantes, telles deux mascottes chinoises, sur les portes de la cabine qui semblait définitivement close. Lavender avait l'impression d'être soudainement devenue un personnage de fiction dans l'un de ces romans à huis clos. Si les deux jeunes femmes n'apprenaient pas à communiquer davantage, elles renforceraient l'inconfort de la situation actuelle. Elles étaient, bien que temporairement, piégées ensemble dans une cabine exiguë et si elles ne voulait pas perdre la raison, elles devaient nouer le dialogue...et se rassurer mutuellement même si Lavender sentait bien qu'elle allait devoir puiser dans ses réserves pour qu'Olyvia garde son calme. Cette dernière semblait pourtant être prête à laisser tomber le masque. Elle laissa naître un sourire sur son visage qui se détendit aussitôt. Lavender s'assit à son tour pour faire face à Olyvia. D'égal à égal.
- Marketing, répéta Lavender pour elle-même. Hochant la tête, elle ajouta en souriant, passer ses trois premières années de formation à Milan, ça doit être dépaysant, non ?Lavender eut un petit pincement, elle qui n'avait que rarement eu la chance de voyager. Ses finances étaient loin d'être extensibles. L'arrivée à Cambridge s'est bien passée ? demanda t-elle avec curiosité. Lavender avait une amie, Natalina, qui avait débarqué à la faculté après des années passées en Italie. Le changement avait été radical pour elle.
- L'indépendance est un bon point de départ. Lavender sourit à la grande brune. Elle parlait en connaissance de cause, elle avait appris à se gérer seule de bonne heure, après la perte de son père. L'étudiante ajouta avec enthousiasme, Comme on dit, l'argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue ! Le plus important ne pouvait se voir, se sentir ou même se toucher et donc, encore moins s'acheter.
- Je suis en troisième année de biologie, et il me reste encore beaucoup de choses à apprendre sur les microparticules, biomarqueurs et autres joies de la science, répondit Lavender avec entrain.

Tu t'étais enfin lâchée et tu avais finalement laissé tomber le masque. À quoi ça sert de faire la gosse de riche, de continuer d'user de ses principes à la con, lorsqu'on se rend bien compte que c'est totalement inutile de le faire dans une telle situation ? Vous étiez toutes les deux prises dans une cabine d'ascenseur en panne alors ravale ta salive, ma grande, et libère-toi de ce poids qui pèse sur tes épaules. Les gens ont tendance à croire que la femme dure, intouchable et inébranlable est la vraie toi... C'est qu'ils s'en prennent plein la gueule lorsqu'ils découvrent cette facette aimable, douce et généreuse de toi. Lavender sembla alors très intéressée par tes propos. Ça te faisait plaisir de ne pas parler à une sourde oreille. Surtout pour les rares fois où tu te confis à quelqu'un. « Passer ses trois premières années de formation à Milan, ça doit être dépaysant, non ? » Tu souris légèrement. Tu n'avais peut-être pas été claire sur ce point. « Je suis née à Milan, en fait. Et j'y suis restée jusqu'à juin 2013. » rajoutas-tu alors pour mieux la situer dans ton parcours de vie. « L'arrivée à Cambridge s'est bien passée ? » Tu hochas la tête en guise de réponse. Ça avait plutôt bien été. Tu t'avais tout de suite bien fait intégrer à la Eliot House et niveau cours, tu n'avais pas à te plaindre. Les cursus étaient sensiblement les mêmes entre Milan et Cambridge. Puis pour l'anglais, c'était ta langue seconde alors ça aussi, ça allait bien. Tu trainais quand même ton application de traduction dans ton portable, au cas où. La jeune femme continua ses petits commentaires au fil de ton discours. C'est vrai que l'argent ne fait pas tout. Il apporte effectivement du confort, une certaine sécurité, mais... Ce n'est pas grâce à ça que tu pouvais te dire pleinement heureuse. Bien au contraire. Tu ne voulais pas faire comme à Milan et acheter tes amis... Après avoir demandé à la jeune femme ce qu'elle, elle étudiait, elle répondit très rapidement. « Je suis en troisième année de biologie, et il me reste encore beaucoup de choses à apprendre sur les microparticules, biomarqueurs et autres joies de la science » Son ton de voix était presque moqueur, comme si elle était sarcastique, ironique. Tu souris. « J'ai toujours été tellement nulle en biologie et tout ce qui se rattache aux sciences. J'ai toujours trouvé ça trop... nébuleux. Pas assez concret... » répliquas-tu. « Mais... Concrètement, tu étudies la bio pour faire quoi, plus tard ? » demandas-tu, curieuse.

Lavender avait l'impression que le sentiment d'étroitesse qu'elle avait ressenti en voyant les portes de la cabine se refermer sur elle diminuait à mesure qu'elle nouait le dialogue avec Olyvia. La faible lumière qui régnait dans l'habitacle créait un climat propice à la confidence et Lavender sentit à ce moment qu'Olyvia reprenait pied au fur et à mesure qu'elle lui exposait son histoire reléguant leur "problème technique" au second plan. Olyvia baissa la tête en souriant.
- Tu es italienne, pardon, je n'avais pas reconnu ton accent, le tien est assez léger en fait. Une silhouette brune élancée et des yeux couleur noisette, Lavender aurait pu se douter des origines de la jeune femme. Lavender tenta d'en apprendre un peu plus, même si son but n'était pas de forcer la main à Olyvia. Comment c'est, je veux dire, Milan ? Elle qui n'avait eu que très peu l'occasion de voyager avait presque l'impression de pouvoir imaginer les paysages italiens avec la seule description d'Olyvia. La future biologiste eut même peur de l'avoir "braquée" lorsqu'elle hocha simplement la tête en guise de réponse. Après tout, c'était loin d'être facile de se confier à une inconnue, surtout que ça devait être une première pour Olyvia qui ne devait pas avoir l'habitude de côtoyer le même monde que Lavender.
- On peut penser que les biologistes passent leur temps à faire des études ou écrire des bouquins, à faire des expériences en tout genre. C'est avant tout une forme de médecine. On étudie plus précisément les maladies infectieuses, ce qui induit des prélèvements, des études de réaction chimique, des tests de médicaments...La médecine était également un domaine dans lequel la jeune femme se serait vue exercer mais elle savait qu'elle ne serait jamais assez forte pour tenir un scalpel dans sa main devant un patient allongé sur une table d'opération. Elle préférait de loin l'espace sécuritaire de son laboratoire et de ses éprouvettes. J'aimerais rejoindre les recherches en cours pour tester de nouveaux remèdes contre le cancer ou Alzheimer. On peut appeler ça des chercheurs s'il faut leur donner un nom.

Le temps semblait passer plus vite maintenant que Lavender et toi faisiez la conversation. Dire que quand tu es entrée dans cet ascenseur, tu arborais une personnalité toute autre. Ton masque, ton double-jeu. Quand tu sortiras de cette cabine maudite, tu serais une toute autre personne. Tu serais sans doute toi-même... Oui, là est là chose. La personne sociable que tu es, généreuse de nature et toujours de bon coeur s'était fait ravaler par la société richissime dans laquelle tu vivais depuis toute petite. Les qualités ne valent plus rien une fois que tu as l'argent, c'est ce que ta mère t'a malheureusement enseignée. « Tu es italienne, pardon, je n'avais pas reconnu ton accent, le tien est assez léger en fait. » Tu souris. Tu n'as pas tellement d'accent, en fait. Tu parles couramment l'anglais alors tu passais souvent incognito. « Comment c'est, je veux dire, Milan ? » reprit-elle alors. Un grand sourire se dessina sur tes lèvres. Milan était parfait, mais les gens qui y habitent -ceux que tu connais- sont répugnants. « C'est parfait. L'Italie, c'est vraiment parfait. C'est vivant, c'est pleins de culture. C'est... ancien ! Je n'ai absolument rien à redire contre ce bout de pays. Seulement, il était temps pour moi de partir. Je pense que j'avais fait mon temps là-bas et honnêtement, j'avais bien envie de voir autre chose. » C'est vrai. Il avait été temps pour toi, en 2013, de quitter ta routine et foncer dans le vide. Trouver tes propres repères, faire ta propre vie. Après quoi la jeune femme près de toi répondit à tes interrogations quant à son domaine d'étude. « On peut penser que les biologistes passent leur temps à faire des études ou écrire des bouquins, à faire des expériences en tout genre. C'est avant tout une forme de médecine. On étudie plus précisément les maladies infectieuses, ce qui induit des prélèvements, des études de réaction chimique, des tests de médicaments.. » Tu l'écoutas attentivement, vraiment très intéressée par ce qu'elle disait. « J'aimerais rejoindre les recherches en cours pour tester de nouveaux remèdes contre le cancer ou Alzheimer. On peut appeler ça des chercheurs s'il faut leur donner un nom. ». Wow. C'est vraiment très honorable, très beau de sa part de vouloir venir en aide aux gens comme ça. Trop peu de gens dédient leurs vies aux autres... Tu étais heureuse de voir que Lavender faisait partie de la minorité. Ça te redonnait foi en l'humanité. « Je trouve ça très honorable de ta part, Lavender. Je te souhaite tout le succès du monde. » dis-tu simplement. Quoi rajouter de plus ? Ses déclarations t'émouvaient. En plus qu'elle était du genre no-stress, elle allait devenir une wonderwoman pour la future génération.

Assise ainsi dans le noir, Lavender avait l'impression que ses sens étaient tous en éveil, à l'affût du moindre tintement qui annoncerait la reprise de le leur ascension et du grésillement d'un néon d'où jaillirait de nouveau de la lumière. Bien évidemment, rien de bougea. Tout était résolument calme et silencieux. Lavender écoutait le flot de paroles d'Olyvia et s'imaginait voguer dans les contrées italiennes. Elle se voyait arpenter les rues pavés sous un soleil de plomb en entrant dans les musées déjà fortement fréquenté par les touristes. Elle n'avait jamais eu l'occasion de penser aux voyages qu'elle aimerait effectuer lorsqu'elle en aurait enfin l'occasion, mais l'Italie était un coin qui la tentait définitivement.
- Tu as beaucoup voyagé, tu as vu d'autres pays que l'Italie ? Lavender était avide de détails sur le périple effectué par Olyvia avant de fouler le sol de Cambridge.
- C'est bien la première fois qu'on me présente les choses de cette manière, Lavender n'avait pas l'impression de passer à côté de sa vie ou de faire l'inimaginable en souhaitant travailler sur des remèdes devenus indispensables. Elle le faisait par pure conviction et parce que son parcours personnel l'avait aidée à trouver sa voie. Mais j'aime à croire que ça marchera et que l'on trouvera une molécule miracle d'ici quelques années. Lavender savait que le combat contre le cancer avait déjà été engagé des années auparavant, mais la fin justifiait les moyens. Elle était le moyen. Lavender s'arrêta soudain de parler, elle avait l'impression d'étendre un son étouffé provenant de l'extérieur.
- Tu entends ? souffla t-elle à Olyvia. Il s'agissait certainement des chaises et des bruits de pas qui résonnaient à l'étage...où la séance de dédicace battait son plein.