(+ Andreas) Panique à l'hopital

« Oui…Je crois que c’est ce qui compte ! » répondis-je avant de réfléchir quand il me retourna la question. Mon homme idéal ? J’ignorais si l’ancienne Mina en avait un mais dans mon cas, je crois que la réponse était toute trouvée « Un homme qui acceptera mon fils. Jack est toute ma vie désormais et je ne pourrais jamais rester auprès d’un homme qui n’aime ni les enfants ni ne veut s’impliquer dans la vie de mon fils » terminais-je par répondre avant de prendre un air bien plus rieur et malicieux. « Bien sûr, je veux un homme qui me fasse rêver ! » rigolais-je avant d’attendre qu’il ne revienne avec une chaise, ce qui eut le don de m’inquiéter. Je craignais tellement pour sa santé que je ne pus m’empêcher de me sentir totalement frustrée par la présence de cette fichue vitre. J’avais besoin de contact surtout avec Andreas alors ne pas pouvoir le toucher, c’était comme être enchaînée et le voir mourir loin de moi. C’était à m’en rendre dingue. « J’espère bien surtout que j’ai prévu de te faire un bon petit repas et te chouchouter. Je serais ton infirmière personnelle car je compte bien te remplumer et te faire reprendre des forces » déclarais-je avec un délicieux sourire sans comprendre pourquoi, mon cœur se mettait à battre bien plus rapidement à l’idée de me retrouver dans ses bras. Je délirais totalement ! « Bon question suivante : tu as le choix entre atterrir sur une île déserte avec des femmes toutes plus sublimes les unes que les autres et surtout prêtes à te satisfaire ou avec humm disons avec moi… Tu choisis quoi ? » éclatais-je de rire tant j’avais l’impression de poser des questions totalement débiles et gamines.

Je lui adresse un petit sourire, ravi que ma réponse lui plaise. J'ai toujours fonctionné au coup de coeur, soit ça passe tout de suite, soit non. J'aurai du mal à m'investir dans une relation où je n'ai pas accroché dès le départ, ce serait très bizarre pour moi. « Mina.. Qui n'accepterait pas Jack ? Il est génial, et en plus c'est mon filleul donc impossible de le détester. » Je lui adresse mon plus beau sourire de la matinée - ou de la soirée, en fait je n'en sais rien - j'adore parler de son fils. Ce petit garçon est un vrai ange, et j'aime le couvrir de cadeaux dès que je le vois, malgré qu'il soit tout jeune encore. En règle générale, j'adore les enfants, mais j'aime particulièrement Jack pour plusieurs raisons : c'est mon filleul, et sa mère est géniale. « Oh j'ai hâte ! Je vais scouater chez toi pendant des mois. » Rien que d'y penser, j'en frissonnais. J'adorais qu'on prenne soin de moi, ça me rappelait l'époque où je vivais encore chez ma mère. Etant fils unique, j'ai toujours été pouponné comme un roi.
Toujours installé de l'autre côté de la vitre, ce qui commence légèrement à me frustrer vu les questions qu'elle me pose, j'essaie de répondre le plus honnêtement possible. Si seulement Mina m'avait posé ses questions dans un autre contexte, ç'aurait été différent. Je me demande où elle veut en venir, mais c'est Mina, et je sais que c'est sans aucune arrière pensée - à moins que.. « J'irai sans hésiter sur l'île déserte, mais avec toi, évidemment. J'aime les femmes mais plusieurs à la fois, non merci. » Je joue avec humour sur ma dernière phrase, lui faisant comprendre que je n'étais pas le premier goujat venu. J'aime les belles femmes, qu'on me séduise, mais je ne suis pas pour autant un mec qui couche à droite à gauche. « A moi.. Tu aurais flashé sur un mec en ce moment ? » Non non, sans aucune arrière pensée - ou pas.

« Toi tu l’adores mais ce n’est pas le cas de tout le monde.. Soyons honnêtes, les hommes n’ont pas envie de s’encombrer d’une mère célibataire ! Dès que je parle de Jack, j’ai toujours la même réaction en face : je te rappelle bientôt… Bien sûr personne ne rappelle » boudais-je légèrement en réponse. Au moins, Andreas s’inquiétait sincèrement pour son filleul, je savais que je pouvais débarquer pour lui demander de l’aide à la moindre occasion ou même simplement pour passer du temps avec lui. Je ne savais pas si mon fils aura un jour un père après tout, j’ignorais toujours l’identité de ce malheureux mais peut-être qu’il pourrait compter sur mon italien préféré comme un modèle masculin. « Attends, on ira dans ton appart’, je te signale que je vis chez mes parents le week-end et je ne suis pas certaine que tu désires supporter toute la famille Frost au complet »éclatais-je de rire avant de secouer mes boucles brunes de droite à gauche avec un charmant sourire. « Mais tu vas être comme un coq en pâte entre mes doigts, je te ferais italien tous les jours etc… » prévoyais-je car il était hors de question que je laisse une inconnue prendre soin de lui à ma place. Non, hors de question ! Je ne comprenais pas trop d’où me venait cette possessivité à l’égard d’Andreas mais qu’importe, le résultat était le même dans le fond. « Donc si je comprends bien, il faudra que j’exauce tes moindres désirs si nous sommes seuls sur une île déserte ? » plaisantais-je non sans frissonner car des images non avouables me traversèrent l’esprit. Pas bien ! Contrôle toi bon sang Mina pensais-je en me mordillant la lèvre. « Je crois… Enfin je commence à me poser des questions mais de tout de manière, douée comme je suis, il me sera inaccessible »

Je fais la moue en écoutant ses paroles, c'est vrai qu'à notre âge, les hommes ne veulent pas se coltiner d'un enfant qui n'est pas le leur. Moi, j'ai toujours adoré les enfants -en même temps je filais sur mes vingt-cinq ans.. Je me fais vieux. « Tu trouveras bien quelqu'un qui l'accepte t'en fais pas, faut juste trouver le bon. » Et si c'était moi, le bon ? On ne sait jamais. Entre elle et moi, c'est une magnifique histoire d'amitié qui s'est tissé et elle me plaît. Certes, elle ne le sait pas, mais je finirais bien par lui dire un jour. Je ricane légèrement, il est vrai que dormir chez ses parents, c'était peut être un peu abusé. De plus, il ne les connaissait pas vraiment. « On ira chez moi alors, en plus y'a du ménage à faire.. » plaisantais-je en m'adressant à Mina. Heureusement que j'engageais une femme de ménage de temps en temps, car je suis plutôt bordélique quand je m'y met. Mes yeux pétillent subitement : la cuisine italienne et moi, une grande histoire d'amour. Je bave rien que d'y penser, en même temps, la nourriture de l'hôpital n'est pas réputée pour être bonne - et je confirme. « Han j'ai tellement hâte !! » Je me tortille sur ma chaise comme un gosse, mais je me rend compte que ça me fatigue plus qu'autre chose, je m'arrête donc. « Je te force à rien. » lui dis-je, toujours aussi souriant. Qu'elle était mignonne dans sa petite blouse d'infirmière, ça faisait plaisir à voir. Elle pique ma curiosité au vif, je hausse un sourcil. « Ooooh c'est qui ? » demandais-je, enjoué au possible, même si je redoutais sa réponse. Je craignais que ce soit un autre homme que moi, ce qui était complètement plausible, et ça m'agacerait je l'avoue.

J’ignorais si un jour, je trouverai une personne acceptant mon fils et je me préparais un peu à rester mère célibataire même si sans le vouloir, mes pensées commençaient dangereusement à tourner autour de mon ami. Je ne comprenais, est-ce parce que j’avais peur de le perdre que je commençais à ouvrir les yeux sur ce qui me liait réellement à cet homme ? Ou étais-je en train de me mentir à moi-même ? Aucune idée et cela me perturbait grandement. « Tu veux peut-être que je me fasse une tenue de soubrette pendant qu’on y est ? » rigolais-je avant de lui tirer la langue mais dans le fond, j’avais aussi hâte que lui qu’il ne sorte de l’hôpital. J’avais envie de pouvoir profiter de lui mais aussi de tout simplement retrouver la chaleur de son corps contre le mien, de sentir son étreinte… En somme, j’avais tout simplement envie de le retrouver pleinement même si ce que je m’apprêtais à lui révéler casserait peut-être l’ambiance. Après tout, je ne faisais que répondre à sa question seulement, je balisais un peu de sa réaction et pour une fois finalement, je me surpris à me dire que cette vitre était peut-être une bénédiction après tout. « Toi… » lâchais-je en lui lançant un regard timide et craintif. Je craignais tellement qu’il ne rigole ou que simplement, il me dise qu’il m’appréciait uniquement en tant qu’amie. Je ne sais pas, pour une fois, j’avais simplement envie d’essayer, de lâcher prise. « Je sais que c’est soudain mais je ne sais pas, le fait de te voir ainsi, cela m’a fait prendre conscience de certaines choses et je n’ai pas envie de me dire de la fermer. Je ne te demande rien hein… Je voulais simplement que tu le saches… Tu veux que je parte maintenant ? » demandais-je d’une petite voix en rougissant de honte. Je n’osais déjà plus croiser son regard.

J'imaginais tout de suite Mina dans une tenue de soubrette, et bien que ce soit très sexy, ça ne lui irait pas. Même si j'appréciais grandement les femmes séduisantes, je ne cherchais pas le vulgarité loin de là. « Pourquoi pas ? » plaisantais-je en souriant, tandis que nous commencions un jeu qui s'avérait être très révélateur.. Je ne crus pas tout de suite à ce qu'elle venait de dire, c'est pourquoi je n'eus pas une réaction instantanée. Avait-elle vraiment dit moi ? J'étais très surpris, d'autant plus que je croyais être un simple ami à ses yeux. Après la surprise, je lui adresse enfin un beau sourire qui en dit long je l'espère. « Tu me surprends à chaque fois. » dis-je simplement, la voyant tout à coup intimidée par ce qu'elle venait de dire. Si cette vitre ne nous avait pas séparé, je l'aurai embrassé. « Non ne pars pas. » Sur ces mots, je me lève de ma chaise et plaque mes mains contre la vitre. Je plonge mon regard dans le sien, heureux et enthousiaste. Mon coeur bat la chamade, ça fait longtemps que je n'ai pas ressenti cela. « Je vais pas te mentir Mina, mais depuis un moment j'y pense et j'ai l'impression de te voir différemment. Tu es une amie géniale, j'adore ton fils mais je sens qu'il y a plus de mon côté.. » A priori, de son côté aussi, car elle venait de m'avouer qu'elle ressentait des sentiments nouveaux à mon égard.

Pour toute réponse à son pourquoi pas, je lui tirais la langue. Il l’aura bien cherché et il avait de la chance qu’une vitre nous sépare sinon je lui aurais mis une fessée ! Toutefois, le sourire me perdit rapidement alors que je me retrouvais coincée sans savoir quoi faire. Devais-je lui dire que je me posais énormément de question depuis que j’avais reçu ce fameux sms de l’hôpital ? J’avais tellement eu peur pour lui que cela m’avait fait prendre conscience d’une seule chose : j’étais perdu dès que son regard bleuté me quittait. « Je… » commençais-je avant de baisser la tête, les joues rouges de gêne. Il ne voulait pas que je parte mais que devais-je faire ? Je me sentais tellement idiote à rester plantée, raide comme la justice dans ma blouse d’infirmière. J’étais ridicule et il allait gentiment me le faire remarquer car après tout, Andreas était un gentleman. Aussi, je m’attendais à tout et je dois dire que le début de son petit discours me fit paniquer surtout le mais seulement, je redressais subitement la tête à la fin de sa phrase. Voulait-il dire ce que je pensais qu’il voulait dire ?! Je n’osais l’espérer et pourtant, j’avais beau fouiller dans son regard, je n’y lisais que de la sincérité. « Il y a plus de ton côté ? » répétais-je bêtement en m’approchant de la vitre pour poser mes mains sur les siennes même si le contact ne se fit pas pour des raisons sommes toutes physiques. « J’ai le droit de le dire maintenant que cette vitre me casse les couilles sévère ? » rigolais-je avec un léger reniflement signe que les larmes –d’émotions ; n’étaient pas très loin. « Mais Andreas… est-ce que tu pourrais aimer une…une addict au sexe ? » osais-je enfin lui avouer l’un de mes secrets. J’ignorais d’où me venait cette addiction mais elle était là et j’avais beau la combattre, j’avais l’impression de me battre dans le vent. « Autant que tu saches le boulet que je suis »

Pour moi, la question ne se posait même pas. Bien entendu qu'il y avait plus de mon côté, sinon je n'agirais pas ainsi avec elle. Même si j'étais attentionné avec mes amis, je l'étais d'autant plus quand une fille me tapait dans l'oeil - et c'était le cas pour Mina. Depuis quelques mois, je ne pouvais m'empêcher de penser à elle plus souvent, de la contacter dès que possible ou de passer chez elle pour jouer avec son fils. Je ne saurais dire si c'était de l'amour, mais ça ressemblait grandement à des sentiments naissants. « Je crois que oui, mais je voulais pas t'en parler après tout ce que tu as traversé. » Oui, je n'étais pas du genre à bousculer les sentiments de quelqu'un, surtout après une période difficile. Même si Mina me plaisait, je voulais las garder près de moi comme une amie si elle n'en désirait pas plus. Apparemment, ce n'était pas le cas et ça me rendait bizarrement heureux et comblé. Je ris à ses paroles, cherchant la chaleur de ses mains à travers cette vitre, en vain. « Je le pense aussi t'inquiète pas ! » Suite à cela, elle m'avoue être terriblement attiré par tout ce qui touche au sexe. Je ne suis pas surpris, après tout, c'est humain et j'aime ça également. Il est vrai que l'ancienne Mina en était vraiment dépendante, mais je me contente de hausser les épaules en souriant. « Je suis un homme tu sais.. ça ne me gêne pas du tout. » Je lui fais un petit clin d'oeil, tentant de la rassurer.

La peur me nouait le ventre car j’ignorais comment Andreas réagirait face à ma semi-déclaration. Ce n’était pas tous les jours que je me sentais attirée psychiquement par un homme. J’étais habituée à ressentir ce désir dévorant, cette envie de sensualité mais avec lui, tout était différent et je prenais conscience qu’une partie de moi, désirait bien plus que de l’amitié de sa part. Il avait fallu qu’il soit aux prises d’une peste virulente pour que je m’en rende compte. Aussi, apprendre qu’il en allait de même pour lui, c’était comme remporter le gros lot à la loterie et mon sourire ne pouvait pas être plus radieux. « Tu as toujours fait en sorte de me protéger » murmurais-je car c’était ainsi qu’il était avec moi et ainsi que je l’appréciais tant. Toutefois, une ombre planait sur ce joli tableau : ma nymphomanie. J’en avais honte et je la combattais de toute de mes forces mais j’ignorais si Andreas aurait à cœur de m’aider avec cela ou si justement, cela le refroidirait. « Tu dis ça maintenant mais quand je t’aurais épuisé toute une nuit, tu verras peut-être pas les choses sous le même angle » plaisantais-je tandis que je ressentais la cruelle frustration de ne pas pouvoir me blottir dans ses bras. « Quand est-ce que tu sors ?! » couinais-je à moitié tant c’était frustrant de parler de tout ça sans pouvoir ne serait-ce que le toucher, l’embrasser ou tout simplement sentir son étreinte comme pour me dire : hey tu ne rêves pas. « Dis… tu ne vas pas changer d’avis hein ? Je veux dire quand tu vas sortir…il se passera quoi entre nous deux ? » lui demandais-je timidement en remettant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Voilà le problème, à cause de cette vitre, je ne me sentais pas du tout assurée concernant la suite à donner à ses aveux.

J'étais comme ça, protecteur envers les personnes que j'aime et qui comptent à mes yeux. Je n'aurais pas pu me résoudre à laisser tomber Mina dans une période si difficile, ç'aurait été un acte très très égoïste de ma part et cette façon d'être ne faisait pas parti de mes valeurs. Pendant tout ce temps, nous nous étions évidemment beaucoup rapproché et des sentiments s'étaient développés de chaque côté. Maintenant que tout était plus ou moins clair, j'avais l'impression de voir les choses d'une manière plus simple pour nous. Pourtant, elle m'avouait le secret de sa nymphomanie et bizarrement ça ne me faisait pas plus peur que cela. Je ne voulais pas qu'elle s'inquiète pour une telle chose, et si c'était le cas, je voulais que nous combattions cela ensemble. « On va y aller tout doucement, si tu y arrives bien sûr. Et je pourrais t'aider et t'apaiser en cas de besoin. » Sur ces mots, je lui adresse un petit sourire heureux et compatissant. Elle a l'air tellement gênée par ça que je ne veux pas la mettre mal à l'aise davantage. Mina compte tellement à mes yeux. « J'en ai malheureusement aucune idée.. » Je soupire, moi aussi très pressé à l'idée de sortir de ce trou à rat. Je voulais la serrer dans mes bras et l'embrasser, pour lui prouver que tout ça était bien vrai. Pour l'instant, je n'étais pas encore guéri et le remède n'allait pas tarder à être découvert - je l'espérais. « Bien sûr que non voyons ! » Je m'exclama en la regardant telle une enfant qui n'arrêtait pas de dire des bêtises. Ça faisait assez longtemps que je n'avais pas été aussi sûr de moi pour le coup. « On verra ma puce, mais je serais là promis. »