(Lukalicia) ∆ They try to make me go to rehab ...

"J'ai pas eu l'occasion de le faire." Mensonge, depuis que j'étais sorti, il y a une semaine, j'aurai largement eu le temps d'aller lui parler. Je connaissais parfaitement le chemin de chez lui, à Cambridge, et j'y passais fréquemment. Il y avait souvent sa moto devant la porte, mais étrangement, j'arrivais pas à m'arrêter pour aller lui parler. Il me devait des excuses. Sans ça, ça serait terminé. Si ça l'est pas déjà, terminé. Je pense que les papiers du divorce, c'était surtout un truc pour lui faire peur. Le fait qu'il n'ait pas cherché à me contacter quand il la su, c'est ça qui m'a tué au fond. En relevant la tête, je vis la jeune femme partir en direction du placard, prendre un cachet. "Si jamais tu sais qui l'as, demande lui de me la rendre, s'il te plait." J'avais le regard fatigué, attristé. Je savais que si j'allais voir Lassa sans, il allait probablement péter un câble.

Pas eu l'occasion, mon cul. Il me faisait pitié, là à quémander sa bague. Et moi j'avais gagné un délais pour la retrouvé, en tout cas une chose est sur c'est qu'une fois que je lui aurai redonné, je veux plus entendre parler de lui, ni de Lassa, qu'ils me laissaient loin de leur histoire tout les deux, j'avais déjà fait la wonder-woman en sauvant Lassa de son premier suicide, j'en avais fait de même avec Luke, la dernière chose que je ferai pour eux, ça sera d'essayer de les faire parler entre eux. "Lassa sais qui à ta bague, c'est la seule chose que je sais. Va lui parler et il te dira dira où la récupérer, c'est tout ce que je peux faire toi." J'étais fatigué, il n'aurai pas du revenir, ni maintenant ni même en décembre il aurai mieux fait de rester chez sa mère soit disant pour l'aider.

"Pourquoi il l'aurait …." Il n'avait aucune raison d'avoir cette alliance. Il n'avait pas les mêmes amis que moi. Et il n'avait pas les clé de chez moi pour la récupérer. Alors sa version de l'histoire, j'y croyais pas trop. Je devenais même septique sur le fait que ça ne soit pas elle qui l'ai, au fond. Je soupirais longuement, me décollant enfin du mur. "Oh et puis laisse tomber, j'ai l'air de te souler, j'vais y aller." Je ne jetais même pas un regard à mon amie. J'avais l'impression qu'il n'y avait plus rien, comme amitié, entre nous. Pourtant j'aimais beaucoup Alicia, peu importe ce qu'elle choisissait d'être.

"J'ai pas dis qu'il l'aurai j'ai dis qu'il le saurai et au moins comme ça vous vous parlerez" Jouer sur les mots ne me donnait pas l'avantage, et au pire je lui dirai que j'ai vus Lassa entre temps ou je sais pas quoi, on est plus à un mensonge près maintenant. J'étais fatigué de tout ça. Puis il voulait partir, j'allais pas le retenir. "Je suis fatiguée Luke, c'est tout je rentre à peine de l'hosto, et à chaque fois que je te vois je te ramasse à la petite cuillère, j'en aie marre c'est tout. " Oui s'était certainement égoïste, mais tant pis il devait régler ses problèmes avant tout, ses problèmes, avec Lassa en particulier qui lui bouffait la vie, ça les bouffait tout les deux.

"J'en sais rien, au fond … Au fond, j'ai même pas envie de lui parler. Ça va finir mal, encore une fois, et on sait très bien où ça mène quand ça fini mal." Alicia avait une histoire particulière avec Lassa et moi. C'était elle qui avait trouvé Lassa lors de sa tentative de suicide bien avant que je sois avec, et c'était aussi la jeune femme qui m'avait trouvé sur le sol, comateux quand j'avais fait la mienne. Je comprenais son agacement face à la situation. "Je suis désolé, Alicia … C'est juste … C'est juste que voilà … C'est pas pour rien si j'ai passé mes premiers mois de cinquième année à l'hosto … J'suis malade, réellement malade." C'était la première fois que je faisais ce genre d'aveux à quelqu'un. Même Lassa n'était pas au courant de ma maladie, il savait que j'étais quelqu'un de plutôt sensible, mais ça s'arrêtait là. La bipolarité était souvent mal jugé, on prenait les bipolaires pour des fous furieux, alors qu'on pouvait très bien vivre une vie à peu près normale si on suivait bien notre traitement et qu'on abusait pas de diverses substances. Autant dire que j'étais pas forcément au point sur ces deux trucs.

"Arrête Luke, putain! Je sais que ce qu'il a fait il aurai jamais dus le faire. Mais tu peux pas laisser tomber comme ça. Parce que ça va te bouffer, autant si ce n'est plus qu'avant. Si tu veux mettre un terme très bien. Mais dis lui en face et pas en l'évitant. Fait pas la même connerie que lui. Fuis pas... Et s'il faut je serai là une fois que tu lui aura tourné le dos. Mais je te laisserai pas tout laisser tomber de cette façon, je te l'interdis." Je m'étais rapproché, je sais même pas ce que je faisais, pourquoi j'essayé de remettre de l'ordre dans sa vie à lui, alors que la mienne était loin d'être un paradis. On avait chacun nos démons mais les siens l'avais conduit à faire une tentative de suicide, sauf que s'était pas la première. Puis il s'excusais de son absence, il était à l'hôpital. Bien entendu qu'il était à l'hôpital, j'étais pas dupe non plus, fallait pas croire, mais par contre l'air grave qu'il prenait en disant qu'il était malade était plutôt effrayant. "Qu'est ce que tu raconte, qu'est ce que tu as?" Comme si j'allais pouvoir y changer quelques chose, en sachant ce qu'il a. S'était plus fort que moi, je me devais de tout savoir, me mêler de tout et que ça changerai quelques chose, mais nan au finale, j'étais au courant de beaucoup trop de chose sur mes amis et ça m'avait bouffé une fois, il fallait que j'arrête, mais s'était plus facile à dire qu'a faire.

La fuite, ça toujours été le moyen le plus rapide de régler les soucis, non ? Enfin, Lassa lui l'a choisi. Autant lui rendre la pareil. Mais j'étais pas lâche. Non, j'étais le petit gars des quartiers pauvre de Londres qui avait du se battre pour ses convictions. Qui s'était assumé homosexuel malgré les critiques. "BON OK, j'irai lui parler dans la semaine." Il me faudrait bien du courage pour affronter ce vieux démon. Mais il le fallait. C'était une situation où il n'y avait pas d'autres issues que celle là, alors à quoi bon lutter. Il fallait qu'on parle, Alicia et moi, de mes absences répétées. J'en avais assez des mensonges maintenant. Je m'assis sur son lit et lui demanda de prendre place à coté de moi. "J'étais pas chez ma mère en octobre dernier …. J'étais dans le même hôpital qu'il y a quelques semaines … Depuis mes seize ans, je suis sous traitements pour … Mes excès d'humeur on va dire … Je suis bipolaire. J'fais pas mal de séjours à l'hôpital pendant les vacances, pour me remettre d'aplomb. Lassa m'a fait complètement décompenser avec sa mort, puis son retour."

A voir comment il réagissait, je pouvais croire qu'il le ferait en tout cas je l’espérais du fond du cœur qu'il le ferai. De toute façon il le fallait. Puis il se dirigea vers le lit, à vrai dire son histoire de maladie me faisait un peu plus peur que tout les autres chose qu'il avait pus me faire jusqu'à maintenant. Des dizaines de scénarios me passait à travers la tête sans jamais savoir quoi penser. Je m'installa à côté de lui le regard intrigué. Pour me confesser qu'il n'était pas chez sa mère, oui bah ça je le savais fallait pas être devin non plus, surtout quand tu connais le phénomène. Je me doutais bien qu'il était parti en cure ou que y avait une histoire de substance derrière tout ça mais cette histoire de bipolarité, j'étais loin de m'imaginer une chose pareil. Je savais pas quoi dire, mais bon je comprenais mieux pourquoi il en avait pas parlé, quoi que dire simplement qu'il partait, je l'aurai moins mal pris. "Et tu... enfin y a moyen que ça s'arrête un jour?" Je savais pas trop comment réagir quoi dire, tout ce que je pouvais espérer c'est qu'il aille mieux.

La réaction d'Alicia ne m'étonnait même pas. Ces paroles, je les avais entendus, des années plus tôt, dans la bouche de ma mère. Guérir. Cette notion de curabilité. Quand on est psychotique, on comprend très bien qu'on le sera toujours. Même quand la psychose est plutôt silencieuse comme la mienne. Je n'ai quasiment jamais eu d'hallucinations. Le peu que j'ai eu sont apparut avec les abus de drogue. Je suis plutôt chanceux dans mon malheur, au fond. "On en guérit pas, on apprend à l'apprivoisé. J'ai eu beaucoup de mal ces derniers temps. Tous ces évènements, c'était trop pour moi. Y'a des jours, où je rêve d'une vie tranquille, à Londres, en temps que j'sais pas … agent d'entretien informatique, un boulot minable, mais plus tout ce stress de Harvard. Mais plus Lassa non plus. Quand j'étais avec, il me calmait pas mal, il m'apaisait même. J'me sentais mieux Ali. Mais là, c'est juste descente aux enfers, grosse période d'euphorie, pour redescendre ensuite. J'suis fatigué de tout ça Alicia. Tellement fatigué. C'est une des choses qui m'a poussé à vouloir me foutre en l'air il y a quelques semaines. Bien sur que mon histoire avec Lassa n'y ait pas pour rien, mais j'voudrai juste … J'voudrais juste être normal parfois."

Bien sur que ma question était débile les maladies mentales, ça se guéris pas comme ça, ça s'atténue avec des doses et des doses y a rien d'autre. Mais le fait qu'il m'aie rien dis passait pas, il passait très mal. Je l'écoutais en silence me raconter ses derniers mois, où je me suis inquiéter, je vais pas dire pour rien parce que j'ai suffisamment passé de temps avec lui pour savoir qu'il était, est fragile, ça n'expliquait pas pourquoi il était parti sans rien dire. "J'ai toujours été là pour toi Luke. Pourquoi tu m'a rien dis? Je t'ai jamais jugé, je le ferai jamais, j'ai toujours tout fait pour t'aider et je le ferai toujours. Je doute pas que ce soit difficile à vivre, j'ose même pas imaginer, mais y a des gens qui tienne à toi Luke. Et même si ce que Lassa t'as fait subir est inexcusable, tu dois te battre pour ce que tu veux et si ce que tu veux c'est de retourner à Londres fait le, mais tire pas un trait sur ta vie, pas comme ça, plus de cette façon. J'te jure que la prochaine fois je serai pas là." Nan, je pourrai pas toujours être là, mais je voulais pas non plus le perdre, parce que j'avais tout donné pour le maintenir en vie à la disparition de son mari, qui avait tout détruit avec son retour, bien sur je le savais, même si j'avais pas connaissance de sa maladie. Et ses derniers mots me dire durcir le visage. "Luke t'es aussi normal que moi, ou que n'importe qui. Y a pas de norme, y a juste des gens unique. T'es unique et c'est ce qui fait qu'on tient à toi. Malade ou pas."