(+ Fée) c'est plus graisseux que gracieux tout ça !

Un étrange silence s’était installé entre les deux demoiselles et fatalement, il ne fallut guère de temps à Thaïs pour comprendre que quelque chose clochait. Au départ, la jolie irlandaise ne voulut en aucun cas briser le silence la première, comme si elle souhaitait qu’Ofelia se sente pleinement libre de s’exprimer quand bon lui semblait. Mais rapidement, l’attente lui parut insupportable, son esprit se mettant à imaginer le pire sans même avoir la plus petite idée de ce qui se passerait très bientôt sous ses yeux souvent vidés de toute expression. Par chance, son amie parvint à reprendre la parole, apaisant quelques unes des tensions se trouvant actuellement sur leurs épaules respectives mais ce que cette fameuse phrase impliquait la terrorisait sur place. Il fallut tout son self control à Thaïs pour ne pas craquer ici et maintenant, sous le coup des hormones de la grossesse… il fallait qu’elle tienne bon, et soutienne à sa façon Ofelia qui semblait en avoir plus besoin encore. « Je t’écoute chérie… tu sais que tu peux tout me dire rien ne sortira d’ici » fit-elle d’une voix douce, le visage marqué par la gravité de la situation. Quel était donc ce secret ?

Je devais le faire non pour l'attrister mais parce que je lui devais bien des explications, je lui devais trop. Je la sentais sensiblement triste parce que oui, on voyait pas dans ses yeux mais on contacte de sa main que je touchais, je le sentais, je le savais, je la connaissais trop bien pour ne pas le savoir et bien sur, elle me rassura directement de ses sympathiques paroles. Je lui souriais sahcant qu'elle le sentirait rien qu'à ma façon de respirer et de tenir sa main aussi parce qu'on se comprenait rien qu'en parlant mentalement, j'en avais toujours été sur. Je reprenais soupirant ; Si j'ai pas donné de nouvelles depuis Yales, pendant des mois ... Je soupirais, j'inspirais, je bougeais sur ma chaise tant j'étais stressée et je lâchais sa main sachant qu'elle la reprendrait surement violemment comme garder un pouvoir d'analyse sur moi. Je me suis faites viol...agresser par un inconnu violemment en janvier dernier et j'ai pas assumer ... j'ai rien fait et je suis resté des mois jusqu'à deux mois avant de venir ici en octobre, enfermé sans rien faire ! Une loque ... Je lâchais tout, respirant fort pour montrer que ça soulageait de plus lui cacher.

Thaïs s’attendait au pire, pour être honnête. Elle d’ordinaire si positive, si enthousiasme, elle vit tout cela s’envoler telle une nuée d’oiseaux en pleine migration face aux premiers propos d’Ofelia. Ceux-ci lui glacèrent aussitôt le sang, comme si la suite ne pouvait ni être simple, ni joyeuse. Mais la jolie irlandaise ne s’attendait en aucune manière à entendre de telles paroles… « Oh ma chérie… » fit-elle avec tristesse, sans l’accabler avec une compassion ou une pitié n’ayant pas lieu d’être et sans oser la toucher à nouveau de peur de commettre une bévue étant donné la façon dont la jolie Dunster avait précédemment lâché sa main. Il était difficile pour Thaïs de réagir d’une manière plutôt que d’une autre car dans un premier cas elle risquait de la blesser, et dans l’autre de l’attrister plus encore. Où se trouvait le bon chemin à emprunter dans un tel merdier ? Nulle part. Il fallait y aller à l’instinct et remonter en scelle comme si on venait de vivre une chute de cheval ou de moto. « Pourquoi tu ne m’as pas appelée ? Je serais venue, même jusque Yale… je ne t’aurais jamais laissée ! Tu as porté plainte, quelque chose ? Si je trouve cet enfant de salaud crois-moi il va bouffer avec une paille pour le reste de ses jours ! »

Je la sentais fébrile par rapport à mon annonce mais elle ne m'en voulait pas vraiment, je ne le sentais guère dans son ton lorsqu'elle montra son émotion ; non elle était triste mais aucune pitié... que je l'aimais pour cela ! Bien sur, elle devait être choquée mais si je voulais me montrer honnête, c'était ainsi que je devais dire les choses. Bien sur, elle voulait comprendre et n'hésite pas à me dire : « Pourquoi tu ne m’as pas appelée ? Je serais venue, même jusque Yale… je ne t’aurais jamais laissée ! Tu as porté plainte, quelque chose ? Si je trouve cet enfant de salaud crois-moi il va bouffer avec une paille pour le reste de ses jours ! » J'adorais sa façon d'insulter les gens, sa façon de parler en général et son envie d'éternelle présence, elle n'était pas ma meilleure amie pour rien ; on doit se l'accorder. Je souriais timidement avec peu d'envie puis je répondais : Je ne voulais pas, je pouvais pas, je sais pas .... j'suis désolé ! Je baissais la tete honteuse bien qu'elle ne me voyait pas, elle reconnaitrait mon émotion à la voix, je le savais et je savais surtout que mentir était impossible. je n'ai pas porté plainte, j'ai pas su le faire, j'ai pas eu la force ... J'ai tellement honte ! Avais-je dit alors qu'une petite larme de regret presque coulait sur ma joue.

Il aurait été très mal avisé de la part de Thaïs de dévoiler une pitié quelconque à l’égard de la confession d’Ofelia. La jolie irlandaise ne supportait pas davantage qu’on la considère comme une pauvre petite chose fragile à cause de sa cécité, ce n’était donc pas pour agir différemment face à sa meilleure amie… qui avait surtout besoin de soutien et de présence. Quoi qu’il en soit, la blondinette sentait son cœur se déchirer petit à petit face à la détresse de Fée, ne sachant que dire ou que faire pour apaiser ses tourments qu’elle imaginait… insupportables. Personne ne devrait avoir à supporter cela, et surtout pas seul. « Pourquoi tu t’excuses Fée ? Tu n’as pas à t’excuser tu avais toutes les raisons du monde de vouloir te protéger ! » Thaïs entendait par cela également s’isoler. Combien de fois s’était-elle isolée à l’annonce de la perte progressive de sa vue ? C’était cent fois pire lors des dernières semaines, elle en était littéralement devenue oursonne grognant dès qu’on l’approchait. Mais elle n’aurait pas pu reprendre du poil de la bête sans ses amis, c’était une certitude… « Qu’est-ce que tu veux que je fasse pour toi ma belle ? Dis-moi, guide-moi. Je t’aiderai autant que je le peux à aller mieux ! » fit-elle avant de la serrer tendrement dans ses bras, la berçant un peu comme une maman bercerait sa fille. Quelque chose lui disait que Fée en avait bien besoin.

Je la voyais se décomposer pas la peine de voir ses yeux pour tout comprendre, rien que ses mains qui étaient un peu tremblantes malgré elle montrait qu'elle était triste pour moi mais je ne voulais pas de ça ; pauvre Thais. Je respirais profondément, ne voulant plus me laisser abattre et la demoiselle me fit comprendre qu'elle refusait que je m'excuse et me montrait sa compréhension dans mon choix d'action. J'avais choisi cette option c'était un choix c'est tout. Je me contentais alors de répondre à la demoiselle : Oui, tu as surement raison et j'ai surement fait une erreur mais je sais pas ce que j'aurai fait sinon ... Je souriais difficilement mais je tentais l'effort. Thais venait ensuite vers moi, se levant et je m'inquiétais réellement de ses agissements. Mais en réalité, elle s'approchait pour mieux me dire qu'elle voulait m'aider, me demander ce dont j'avais besoin et dire qu'elle serait là avant de me serrer dans les bras. Je participais activement à l’étreinte pour la remercier puis je reprenais en l'aidant doucement à se rassoir en face de moi devant ses fraises. Oh tu es gentille mais plus rien, juste rester la personne formidable que tu es ma belle ... j'ai fais mon truc, je vais mieux meme si ça fera toujours mal mais voilà, c'est ainsi ! Je souriais définitivement refusant de gacher encore un truc puis je terminais rapidement mon chocolat en voyant qu'elle avait fini en réalité puis je me levais et allait la prendre par le bras. Hey ma raiponce aux fraises, je propose qu'on rentre et qu'on se prévoie très vite une autre sortie .... shopping pour bébé raiponce ! Je rigolais en emmenant avec moi mon amie.

Thaïs ne jetait doublement pas la pierre à Ofelia car elle ne savait pas si, de son côté, elle aurait été capable de porter plainte et d’aller jusqu’au bout pour faire enfermer ce salopard. Une bataille juridique signifiait faire face à toute la douleur ressentie, à la peur aussi, et revivre la chose de nombreuses fois durant tout le procès, et dieu sait combien la justice pouvait être lente… pas étonnant que beaucoup de victimes comme Fée n’ait pas envie de vivre pareil enfer, ça ne vendait pas du rêve loin s’en faut. « Dis-toi en tout cas que tu n’es pas seule princesse. Moi je suis là, il y a Jax aussi, tu peux compter sur nous deux, je ne pense pas me tromper pour Jax, tu le connais, c’est un vrai papa poule ! Et tu sais très bien que tu peux m’appeler à n’importe quelle heure du jour comme de la nuit, je répondrai toujours présente. Toujours. » Cela pouvait paraître facile de dire ça, mais Thaïs pensait chacun de ses mots. Elle l’avait déjà prouvé à Fée, tout comme l’inverse était vrai, surtout depuis le retour de la jolie Dunster de Yale. Elles ne s’étaient plus quittées depuis lors. « Je dis OUI OUI OUI ! Je crois que je vais définitivement me ruiner en layette mais je m’en fous, j’aime trop faire du shopping pour bébé… on y va absolument quand tu veux ma biche, tu sais, bientôt je vais être en repos forcé j’aurais pléthore de temps !! »