(+ Fée) c'est plus graisseux que gracieux tout ça !

Thaïs n’avait décidément pas eu l’idée du siècle en proposant à sa Fée chérie de venir faire un essai de patinage… pour la réincarnation de Philippe Candeloro, on repassera ! En effet, la demoiselle attendait son amie Dunster avec impatience, patins déjà aux pieds, à galérer sur la glace de la patinoire où, à cette heure-ci du moins, il n’y avait pas âme qui vive. Ce n’était pas plus mal, Thaïs ne se repèrerait aux bruits alentours que plus facilement s’il n’y avait pas un brouhaha ambiant trop assourdissant pour son ouïe surdéveloppée. « Fée Clocheeeeette !! » s’exclama la jolie blonde tandis qu’elle venait de capter un bruit de pas tout près d’elle, sans lâcher le rebord de la patinoire avec lequel elle semblait limite vouloir se marier tant celui-ci l’empêchait de s’arracher son beau visage avec pertes et fracas. « Dis-toi que le patinage c’est un sport dangereux boudiiii ! J’ose pas lâcher la rambarde, je vais me refaire le portrait façon puzzle sinon… ça va bien ma biche ? Désolée, mon salut est pas forcément super gracieux mais attends d’être sur la glace pour comprendre ta douleur ! » pouffa-t-elle non sans oublier la sempiternelle bise de retrouvailles, à défaut de pouvoir l’accompagner du non moins sempiternel câlin. Si elle lâchait prise, c’était la fin des haricots !

Journée grandiose, époque beaucoup plus compliqué ; une épidémie faisait rage et je m'inquiétais pour mes proches. Je ne devais pourtant pas m’arrêter de vivre vu les efforts que je menais pour enfin revivre après tout ça. Je voulais réussir. Depuis mon arrivée ici, j'avais retrouvé mes amis d'enfance, mes connaissances d'ici et gardait ma meilleure amie de Yale qui était venue avec moi. Je ne pouvais que réussir mon retour à la vie. Aujourd'hui, je retrouvais mon amie d'enfance, Thais, nous étions comme deux sœurs, des jumelles, des meilleures amies et ceux depuis notre rencontre en Irlande il y a bien longtemps. Beaucoup de délires entre nous et trop de facilité à se comprendre, sans se prendre la tete pourtant elle n'était pas au courant de mon soucis, elle l'était la dernière de mes proches à ne pas le savoir et pour l'instant, je ne voulais pas lui faire de mal en lui disant connaissant son caractère atypique, folies et éléphants roses. Je ne voulais pas la sortir de son petit monde avec mon histoire et la rendre triste ; j'avais déjà trop fait trop de mal autour avec cette histoire. J'entrais dans l'enceinte de la patinoire et allait prendre des patins à ma taille avant de m'approcher de la patinoire où je la voyais. Elle cria mon surnom et je rigolais ne répondant pourtant pas tandis qu'elle me disait : « Dis-toi que le patinage c’est un sport dangereux boudiiii ! J’ose pas lâcher la rambarde, je vais me refaire le portrait façon puzzle sinon… ça va bien ma biche ? Désolée, mon salut est pas forcément super gracieux mais attends d’être sur la glace pour comprendre ta douleur ! » Je rigolais avant de lui répondre ; tu me tues toi ... En y repensant, Thais était surement la seule qui n'avait pas spécialement cherché depuis mon retour à savoir pourquoi tant de temps d'absence ... oui, elle m'avait reproché mais n'avait pas encore insisté pour savoir. Je me montrais souriante et je poursuivais ; J'arrive ! ATTENDS ... m’exclamais-je. J'enfilais les patins et posais un pieds sur la glace. Je m'accrochais à elle en disant ; Allez, tombons ensemble ...

Thaïs avait beaucoup de défauts mais pas celle d’être intrusive dans la vie d’autrui. Dieu sait combien elle n’aurait pas apprécié que l’on se montre de cette façon envers elle… la jolie blonde traînait comme n’importe qui de nombreuses casseroles et c’est sûrement la raison pour laquelle, en dépit de toute l’inquiétude mêlée à la curiosité qu’elle pouvait éprouver à l’égard de son Ofelia unique et préférée, elle avait respecté sa vie privée et se disait qu’en cas de besoin, la belle Dunster trouverait très facilement le chemin de l’oreille de l’irlandaise pour une longue soirée confessions sur la comète. « Attendre ? Mais je fais que ça, attends tu crois que je peux me virer de là en mode sprint de déglingo ?! Moi y’en a être coincée de la vie sur cette rambarde pourrie ! J’arrive même à faire des rimes tiens, si elle est pas belle la vie ! » Thaïs éclata de rire à sa propre connerie avant d’opter finalement pour une grimace lorsque Fée s’accrocha à elle. Ben tiens, les deux compères devaient être magnifiques, pour la peine la jolie blonde éprouvait presque des regrets vis-à-vis de l’absence d’une potentielle caméra cachée capable d’immortaliser ce moment… inoubliable, oui, il n’y avait pas d’autre terme ! « On va se la jouer « qui se pète plus fort le coccyx yeah ! Attends, on va y aller douuuucement, touuuut doucement et peut-être qu’on arrivera à quelque chose… » A cœur vaillant rien d’impossible sauf qu’elles semblaient aussi peu expertes en patinage l’une que l’autre. A chaque glissage, Thaïs était tentée de faire de grands gestes pour se rattraper à quelque chose mais pour l’heure, personne n’était tombé… ça ne saurait tarder, c’était une certitude certaine !

« Attendre ? Mais je fais que ça, attends tu crois que je peux me virer de là en mode sprint de déglingo ?! Moi y’en a être coincée de la vie sur cette rambarde pourrie ! J’arrive même à faire des rimes tiens, si elle est pas belle la vie ! » Ma nana était vraiment trop drôle et ne manquait pas de me faire en toute circonstance ; je devais le dire que je l'aimais trop s'te fille, ma meilleure, c'est clair. Je me trouvais à présent sur la glace, les jambes gelés de peur et je me sentais presque sur le point de mourir d’effrois mais par le surnom qu'on me donnait en occurrence Fée ou Clochette pour Thais, je me dis en rigolant que si je réussissais pas à patiner ce serait honteux vu le dernier film Disney sur la fée portant ce meme prénom. Je rigolais à cette pensée tandis que mon amie se marrait et se tenait, elle aussi, à moi. Je tentais de lire dans son regard et geste ce qu'elle voulait parce que je la sentais en pleine recherche sans pour autant chercher et je me dis qu'il fallait immortaliser l'instant. Je sortais un instant de la glace avec difficulté déposant les mains de mon amie sur la rembarde pour pas qu'elle tombe et je cherchais dans mon sac en bandoulière mon gros appareil qui me faisait lourd d'où ma sortie parce que chercher sur la glace, j'avais trop peur. Je foutais alors le reste de mon sac dans un petit casier en bas dans les petites cases prenant mon téléphone dans une poche bien protégée et ma carte bleu puis je mis en bandoulière la sacoche de mon reflex. Je pris direct une superbe photo de mon amie alors qu'elle continuait à délirer ;« On va se la jouer « qui se pète plus fort le coccyx yeah ! Attends, on va y aller douuuucement, touuuut doucement et peut-être qu’on arrivera à quelque chose… » Elle rigolait et faisait de grands gestes me faisant éclater de rire et alors qu'une femme super doué passait près de nous, je remontais sur la glace me tenant par tous les moyens et lui demandait de nous prendre en photo. Je me plaçais comme auparavant et la dame nous prit. WHOUUUHOUUU ... le souvenir de ouf qu'on va avoir ... c'est comme capturer une fée des neiges en pleine été ! Je rigolais de ma connerie et retournais ranger mon appareil et reprendre mon sac que je remettais en bandoulière quitte à tomber sous son poids. Je remontais sur la glace et fonçais dans les bras de mon ami en rigolant : Sinon ça va comment au lieu de déconner là ?

On ne se demandait pas longtemps d’où Thaïs sortait le surnom « Fée Clochette » pour appeler Ofelia… de leurs trèèès nombreux délires sur Disney, bien sûr ! Peut-être que le fait que son amie ait fait un costume particulièrement réussi de la fameuse fée de Peter Pan n’y était pas étranger, également… la jolie blonde avait été tellement emballée ce jour là qu’elle en parlait encore des années après, bien qu’en l’occurrence, leurs délires photographiques et au niveau de leurs déguisements toujours plus réussis lui semblaient lointains soudainement. Là, elles se trimballaient toutes deux sur la glace, en bonnes non professionnelles qu’elles se trouvaient être… une catastrophe était à prévoir avant la fin de la journée mais si d’aventure elles venaient à tomber, sûrement le feraient-elles avec beaucoup de glace ! Ou pas… leur standing allait en prendre un coup dans les roustons à n’en point douter. « Attends j’te fais ma tête numéro trente-trois bis, celle juste avant de me péter la gueule comme une bouse ! » s’exclama-t-elle avant de faire THE expression collector. Ofelia allait pouvoir se payer sa tête pendant des semaines avec cette dernière mais qu’importe, Thaïs était purement et simplement immunisée contre le ridicule, au contraire elle en jouait aussi souvent que possible. Aujourd’hui ne faisait tout simplement pas exception. « J’espère que la photo tu vas la mettre dans notre album pour l’immortaliser, elle vaut son pesant de cacahuètes en or, en argent, en plomb, en cuivre bref en tout ce que tu veux ! Quant à moi bah… figure-toi que la Raiponce que je suis va avoir un beubeuuuu ! » Et oui. Ofelia, c’était Clochette, et Thaïs, c’était Raiponce !

Oh bordel, Thaïs lâchait une bombe et bim, c’était Tchernobyl dans la patinoire ! Il fallait y comprendre que sa jumelle de cœur n’avait pas manqué de s’étaler sur la glace à l’entente de sa confession, probablement à cause du choc apporté par cette dernière mais par une chance incroyable, Ofelia n’avait même pas entraîné la jolie blondinette dans sa chute. A croire qu’elle soit définitivement devenu la fragilité incarnée, celle qu’il fallait protéger, choyer et préserver bien au-delà des mots. La donne fit éclater de rire l’irlandaise tandis qu’elle se baissait précautionneusement pour aider aussitôt sa Fée Clochette unique et préférée. « Hey, mais faut pas tester la dureté de ton cucul comme ça, ton coccyx il va po être d’accord ! » lui lança-t-elle, à moitié hilare parce qu’après tout, un croute, quoi qu’on en dise, c’est toujours drôle. Mais elle ne se moquait qu’à moitié de la belle Dunster, s’inquiétant bien avant de trouver cela fun : après tout, Ofelia aurait pu se faire extrêmement mal et ça Thaïs était loin de le laisser de côté tandis qu’elle l’aidait à se hisser à nouveau en position debout, pour mieux l’inciter à s’accrocher à la rambarde au moins pour quelques instants, le temps d’encaisser la nouvelle. « Pour moi aussi c’était soudain ! Un peu un cadeau de Noël après coup, on arrête vraiment pas le progrès comme quoi… » Mais Thaïs eut à peine le temps d’énoncer ces paroles qu’elle recevait la folie de sa jumelle de cœur entre ses bras ainsi que son gros bisouuu sur la joue, qui la fit éclater de rire de plus belle alors qu’elle tentait de rester aussi stable que possible sur ses patins tout en la conservant entre ses bras – et dieu sait combien la donne était… difficile en l’occurrence ! « Merci la plus belle ! J’espère que tu te considères VIP parce que t’es l’une des premières à qui je le dis… pis merde, j’veux que tu m’aides à faire du shopping pour le beubeu, je veux tout plein de layettes Disney et tout le toutim ! Pis imagine, si ça se trouve… y’a des déguisements pour femmes enceintes ? Comment ce serait le plus beau jour de ma viiiie !! »

Spoiler:

Et puis bien sur, elle se marra la bichette en me voyant tomber. C'était presque une évidence qu'elle me fasse le coup de rire et quand elle commença à parler de nouveau n'importe comment je voulus rigoler mais l'annonce était tellement choc que je n'en fis rien et me contentais de la regarder en me relevant tandis qu'elle continuait de rire. Elle riait, semblant presque se moquer de moi et je me grattais la tete tant j'étais pensive. Soudain, je me mis à la regarder, regarder son ventre, la détailler simplement. J'avais du mal à trouver la bonne réaction, je crois. Elle m'expliqua que pour elle aussi c'était soudain et surprenant mais je voyais la lueur de joie dans ses yeux et ça m'entraina à rejoindre ses bras pour lui faire un gros calin et ainsi la féliciter. Je vis que ça lui faisait plaisir et elle parla d'une traite : « Merci la plus belle ! J’espère que tu te considères VIP parce que t’es l’une des premières à qui je le dis… pis merde, j’veux que tu m’aides à faire du shopping pour le beubeu, je veux tout plein de layettes Disney et tout le toutim ! Pis imagine, si ça se trouve… y’a des déguisements pour femmes enceintes ? Comment ce serait le plus beau jour de ma viiiie !! » J'adorais sa façon de parler et meme si ça me choquait, j'étais bien heureuse pour elle, c'est juste que c'était trop étrange de voir son ami si jeune quand meme devenir maman et vous demander tout ça, de l'aider à trouver des choses pour le fameux bébé qui arriverait très vite vu le défilement du temps. Je me contentais hausser les épaules en souriant bêtement, revant déjà de ce moment où je verrais la joie de mon ami à son comble mais son coté enfantin me fit peur un instant quand j'y pensais et je ne pus m’empêcher de lui dire : Mais tu es sur de te sentir capable ? Je me rattrapais néanmoins rapidement ; Je dis pas que tu seras pas une bonne mère mais c'est dur ce role tu sais ...

Que ce soit choquant pour les autres, Thaïs pouvait très bien l’entendre. Elle-même, si elle s’était trouvée dans la position d’Ofelia à ce moment précis, sûrement aurait-elle été choquée et incapable de trouver un discours disons convenable à sortir. Mais malgré sa cécité, la jolie blonde s’était jusqu’ici montrée parfaitement à même de se débrouiller, même seule, et cela sans se plaindre et en conservant un tempérament extraordinairement positif. Cette grossesse, ce n’était qu’un challenge de plus, qui la conduirait doucement mais sûrement vers un bonheur qu’elle n’aurait jamais cru possible avant de croiser la route de Caleb. Le bel allemand avait rendu tout cela possible et elle ne l’en aimait que plus chaque jour en sachant cela. « Hey je ne vais pas te sauter à la gorge parce que tu me poses la question tu sais ! Tu n’es pas la seule à me la poser et j’imagine que c’est logique… disons que je voulais déjà une grande famille avant de perdre la vue. Je suis passée par beaucoup de merdes, je te l’avoue, ça n’a pas été facile de réapprendre totalement à vivre comme je l’ai fais mais je me dis que si j’ai pu accomplir tout ça, et en solo en prime, alors… fonder une famille avec Caleb c’est l’évidence même » reprit-elle d’un ton mi amusé mi sérieux tout de même, car ce n’était pas un sujet anodin dont les deux demoiselles discutaient et que Thaïs souhaitait pleinement laisser entendre son assurance et sa sincérité. « Je dis pas que je ne suis pas morte de trouille ! Mais je ne suis pas seule… Caleb veut ce bébé autant que moi et crois-moi, c’est un papa poule déjà avec moi ! T’es au courant qu’il m’a interdit le saumon fumé à Noël parce que les aliments crus sont interdits pendant une grossesse ? J’ai cru que j’allais le zigouiller ! »

Je l'écoutais m'expliquer sa vision des choses mais surtout m'expliquer que je n'avais pas à m'excuser et qu'on lui posait par principe la question pour le peu de personne qui lui posait. Moi je lui posais car bien que je ne faisais jamais attention à son problème de cécité, là, je me le posais ; je ne voulais pas qu'elle soit malheureuse de ne pas voir son enfant et de pas pouvoir assurer pour tout parce que elle était géniale mais pas devin pour certains trucs quoi. J'étais néanmoins très heureuse d'entendre que son mari était consentant, voulait se bébé plus qu'autre chose et prenait soin d'elle. Elle parlait de l'envie de celui-ci avec joie et ça me tira un grand sourire : « Je dis pas que je ne suis pas morte de trouille ! Mais je ne suis pas seule… Caleb veut ce bébé autant que moi et crois-moi, c’est un papa poule déjà avec moi ! T’es au courant qu’il m’a interdit le saumon fumé à Noël parce que les aliments crus sont interdits pendant une grossesse ? J’ai cru que j’allais le zigouiller ! » Ces dernières paroles me tirèrent un éclat de rire tant c'était drôle qu'elle s'attache à ses détails. Je riais à pleine dent, m’appuyant à présent contre la barrière pour lui parler et tirant sa main pour qu'elle me rejoigne et s'appuie contre la barrière fallait pas tomber. D'ailleurs, je reprenais la parole d'une voix douce et prévenante : Il est attentionné c'est bien mais moi aussi, tu restes soit là contre la bar soit tu sors de la piste, c'est dangereux pour ton bébé chérie ... Je bougeais le doigt devant moi face à elle, menaçant comme jamais. Je souriais ensuite et me décidais à l'emmener au bar de la piste pas loin pour boire un chocolat chaud et l'inviter pour parler, féter ça aussi. J'attrapais donc sa main pour l'emmener jusqu'à la sortie de la patinoire. On enlevait nos patins, les rendant et nous nous rendions pas loin au café/bar. Je choisissais une table et nous commanda les chocolats chauds ; Tu es enceinte de combien ? Tu veux une fille ou un garçon ? je devenais presque aussi impatiente qu'elle devait l'etre.