FLASHBACK / Arry ► On ne m'avait encore jamais aimé de la façon dont tu m'aimes

† On ne m'avait encore jamais aimé de la façon dont tu m'aimes †

Arry †Je l'aimais. Oui, j'aimais Arthur Connor. J'en étais sure, j'en étais persuadée. C'était le seule qui avait réussi à faire battre mon coeur de cette façon. Le seule avec qui je n'avais pas peur d'être moi-même et de ressentir de l'amour. J'avais envie que lui et moi ça dure éternellement. Oui, j'étais naïve, oui je croyais au prince charmant, à l'amour, et je n'allais pas attendre très longtemps avant d'être désillusionnée... J'étais alors allongée sur lui, et j'avais commencé à l'embrasser. Il y avait cette pulsion en moi qui se manifestait à chaque fois que je commençais à être proche de lui. Oui, j'adorais faire l'amour avec lui. Oui, j'atteignais le 7ème ciel lorsqu'il me faisait l'amour. J'étais conquise avec lui, il faisait mon bonheur quotidien. Et alors qu'on commençait à devenir de plus en plus intime, sa gouvernante nous appela pour boire le thé. Il soupira alors, ce qui me fit rire puis il m'attrapa la main pour descendre. Nos thés servis, assis tous les deux sur le canapé en face de ses parents, son père me demande de lui parler de moi. J'étais vraiment mal à l'aise. Je ne savais pas vraiment quoi mentionner... Après un léger temps de réflexion je pris la parole " Et bien euh... je vais au Stirling High School. L'année prochaine je ne sais pas encore où je vais étudier. J'ai quelques options mais je ne pense pas quitter Londres. " Je savais très bien que mon discours allait faire très mauvaise impression... " Et puis euh et bien j'aime beaucoup les mathématiques et je pense me spécialiser dans cette matière. " Je ne savais pas du tout de quoi parler. Si je devais parler de mes études, de mes loisirs, de ma famille, de mes amis ...

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Cory répondit après un léger temps d'attente. Elle n'avait pas l'air d'être à l'aise face à mon père qui pourtant faisait tout pour apprendre à la connaître et la mettre à l'aise. Je concevais cependant le fait qu'elle ne se sente pas dans son élément vu l'attitude de ma famille. La grandeur de notre maison, les domestiques, les fringues de luxe etc... c'était du genre à impressionner les inconnus, surtout les gens issus de banlieues. Je n'avais jamais vraiment fait de distinction entre son mode de vie et le miens et j'avais tendance à oublier à quel point nos deux mondes étaient différents.
- Vous m'avez l'air d'être une personne intellectuelle et sérieuse Cory .
- Elle l'est.
Ma mère leva un instant les yeux de sa lecture et lâcha un léger rire. Je ne savais pas à quoi elle jouait mais toute cette blague commençait à m'agacer.
Mon père tourna alors son regard vers moi. Je connaissais ce regard, ça voulait dire "t'as bien trouvé mon grand!" et c'était d'une certaine façon un regard approbateur.
-Vous avez raison, les mathématiques sont une si belle science. C'est ce qui rapproche toutes les cultures.
Mon père marqua un léger temps de pause, bu une gorgée de son thé et reprit:
-Qu'en est-t-il de vos parents?
Je me mit à regarder Cory. Et à cet instant tout les yeux étaient rivés sur elle, même ceux de ma mère. Je me posais également la question, finalement je n'avais jamais trop entendu parler de ses parents. Elle n'avait jamais abordé le sujet et je ne m'étais jamais vraiment posé la question, du moins pas au point d'en faire une obsession.

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Arry †Je pense qui ne pouvais pas m'arriver pire... J'étais confronté aux parents d'Arthur devant un questionnaire interminable. Au fond, je détestais parler de moi et le pire arriva. Malgré les compliments de son père, on me posa une question qui me mit très mal à l'aise. Je bus alors quelques gorgées de ce thé à une vitesse folle, ce qui me brûla légèrement la langue. Je devais parler de mes parents. Alors quoi ? Je devais leur raconter la vérité ou bien tout inventer ? Après tout, il n'allait jamais vérifier, mais qui sait ? Je pris alors difficilement la parole, et répondis " Et bien mon père est à la retraite et ma mère est secrétaire ". Ce que j'avais dis n'était pas vraiment la vérité... Oui, mon père était retraité, et j'en avais un peu honte, mais ma mère quant à elle n'était pas secrétaire... Elle avait 18 ans lorsqu'elle m'a eu, j'étais un "accident de la nature" et on n'a jamais parlé ensemble. Elle ne m'a jamais rien dis sur elle... Je ne savais même pas quel métier elle exerçait. Et ça, c'était une réelle douleur que j'avais en moi depuis tout ce temps. Oui, mes parents me détestaient, oui je n'avais aucune idée de leur vie, et oui, j'avais honte de les avoir comme parents. J'aurais tellement voulu avec d'autres parents... J'étais donc là, avec Arthur, et je n'avais qu'une seule envie, partir... Je me levai alors et dis " Je suis désolée, je vais me rafraîchir ". Oui, c'était ce qu'on disait apparemment pour aller aux toilettes. Je savais très bien où elles étaient. Je marchai alors hors de la salle et me dirigeai vers les toilettes. Une fois dans la salle de bain, j'éclatai en sanglot. J'étais mal, je me sentais tellement conne. Qu'est-ce que je foutais là ?

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Elle répondit a mon père, un peu gênée, sans trop entrer dans les détails. Je savais dors et déjà ce que mes parents allaient penser. Un père à la retraite? Quel fainéant, la retraite c'est pour les vieux sans énergies et un véritable homme ne s'arrête jamais de travailler, même une fois la richesse absolue atteinte. Une mère secrétaire? Quel métier précaire et vulgaire!
J'implorais intérieurement la compréhension de mes parents. Je les espérais capable de comprendre que tout le monde n'était pas plein aux as, et que même si mon père avait bâti sa fortune tout seul et à la sueur de son front, tout le monde n'avait pas la chance d'aller au bout de ses buts.
D'un coup je me sentis un soupçon coupable de n'apprendre que maintenant la profession des parents de Cory, et me sentis un brin égoïste de ne jamais avoir posé la question.
- Je suis désolée, je vais me rafraîchir. - lança Cory avait de se précipiter vers la salle de bain.
Mon père haussa les épaules puis bu son thé, ma mère leva les sourcils et se remit à lire. Je ne voulais pas lancer la discussion sur Cory car je craignais ce qu'ils allaient dire et ne voulait pas qu'elle entende si jamais ils réagissaient mal.
- Je vais me refaire du thé. dis-je alors en buvant cul-sec ce qu'il restait dans ma tasse.
En passant devant la porte de la salle de bain j'entendit des pleures. Ça ne pouvait être que Cory.
Je me mit alors à frapper doucement à la porte.
- Cory? S'il te plait ouvre moi et parle moi.

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Arry †C'était la première fois que je me rendais compte des fossés qui nous séparaient. Avant, j'étais très bien consciente qu'Arthur vivait dans un autre milieu que moi, mais ça ne me gênait pas, ça ne voyait pas autant que ça. Il faisait toujours attention à ne pas me sentir en position de faiblesse par rapport à lui. Il n'avait pas ces comportements à la con que tous ces gosses de riches avaient. Non, il était bien différent des autres. Mais cette fois-ci, chez lui, je me rendis compte ô combien nos univers étaient éloignés. Je n'aimais pas ça. Je me rendais compte à quel point ma vie était misérable, et c'est pourquoi que j'éclatais en sanglot dans sa salle de bain... J'entendis alors la voix d'Arthur, de l'autre côté de la porte - Cory? S'il te plait ouvre moi et parle moi. J'avais fermé la porte à clef, et avant de l'ouvrir, j'allumai le robinet de la salle de bain. Je me passais de l'eau sur mon visage afin qu'il ne remarque pas que j'avais pleuré et qu'il croit que mes pleurs avaient simplement été le bruit de l'eau, et je vins lui ouvrir. " Oui ? Il n'y a rien, t'inquiète pas, j'avais juste besoin de me rafraîchir, c'est tout. "

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Cory ouvrit la porte.
- Oui ? Il n'y a rien, t'inquiète pas, j'avais juste besoin de me rafraîchir, c'est tout .
Son visage était trempé. Je n'avais jamais vu une dame se rafraichir de la sorte, plonger sa tête sous le lavabo c'était quand même extrême comme rafraîchissement. Heureusement qu'elle ne portait pas de maquillage.
De toutes évidences nous étions en présence d'un affreux mensonge. J'avais entendu ses pleurs, et ses yeux étaient encore rouges. Elle ne voulait pas me montrer ses larmes, je voulais bien le comprendre, mais elle ne pouvait pas masquer ses sentiments. Je commençais à bien la connaître, je sentais quand elle était mal à l'aise ou triste, et là il y avait trop de preuves pour qu'elle nie les faits.
Je mit ma main sur sa joue.
- Tes yeux, Cory. Ils sont rouges. Je t'ai entendue pleurer. Qu'est-ce qu'il se passe? Pourquoi tu ne veux rien me dire?
J'appréhendais un peu sa réponse. Je crois qu'au fond j'avais peur qu'elle rejette ma famille. Je savais que si elle la rejetait alors nous ne pourrions plus être ensemble. Et surtout, je ne comprenais pas pourquoi elle ne voulait pas m'expliquer ce qui était en train d'arriver. Pourquoi si notre amour était réciproque avions nous des secrets l'un pour l'autre?

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Arry †J'étais mal, très mal. Je savais très bien que l'eau sur mon visage n'allait pas passer inaperçu, mais je voulais quand même tenter. Arthur me connaissait trop bien pour voir que ça n'allait pas.. - Tes yeux, Cory. Ils sont rouges. Je t'ai entendue pleurer. Qu'est-ce qu'il se passe? Pourquoi tu ne veux rien me dire? Je passai mes mains dans les cheveux, histoire de les plaquer à nouveau et lui répondis " - C'est pas ça, c'est juste que je redoutais vraiment de venir ici... Tes parents sont formidables et dieu sait comme tu as de la chance de les avoir. Mais moi, j'ai l'impression de faire tâche, de te faire honte, d'être juste une malpropre... " Oui, c'était exactement ce que je ressentais. Je passais mes mains autour de son cou et me mit sur la pointe des pieds pour m'approche de son oreille. " Mais je t'apprécie beaucoup, vraiment beaucoup, et je ne veux pas tout gâcher car je suis moi... J'aimerais vraiment faire bonne impression, mais j'ai l'impression de faire n'importe quoi... "

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Cory n'était clairement pas dans son élément et je me sentit con de ne pas l'avoir remarqué avant. Elle m'expliqua qu'elle ne se sentait pas à sa place et qu'elle avait l'impression de me faire honte. Je n'avais jamais entendu quelque chose d'aussi ridicule, dans le sens où une personne qu'on aime autant que j'aimais Cory ne peut pas nous faire honte.

- Ne réagit pas comme ça s'il te plaît. Tu te fais des films, je sais que mon père t'adore déjà. Quant à ma mère ne t'occupe pas d'elle, elle s'habituera à toi qu'elle le veuille ou non. Personne n'a honte de toi, tu n'as pas à te sentir gênée. Dans cette maison c'est surement toi la personne la plus honnête, intègre, et aussi la plus belle. lui dis-je avant de l'embrasser.

Sa réaction me faisait de la peine mais je commençais à comprendre ce qui la dérangeait.

- Allez viens dans mes bras.

Il n'y avait rien de plus efficace qu'un câlin pour la calmer, et j'espérais qu'elle reprenne ses idées au plus vite.

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† On ne m'avait encore jamais aimé de la façon dont tu m'aimes †

Arry †Arthur savait comment me rassurer. Il avait toujours sur comment s'y prendre. Ses paroles me firent du bien. Je me sentais moins bête que toute à l'heure. C'est vrai, j'étais parano, je me posais bien trop de questions, et me faisais trop vite un jugement.. Arthur m'embrassai et c'est ça que j'aimais. Il savait vraiment me consoler et je ne pu m'empêcher de sourire quand ses lèvres se posèrent sur les miennes. Quand il eut fini, il me prit dans ses bras. Je le serrai alors fort et posai ma tête sur son épaule. " Merci Arthur... " lui murmurai-je alors dans l'oreille. Il était là pour moi, en ce jour important, et c'était tout ce qui comptait.

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Cory posa sa tête sur mon épaule et me murmura à l'oreille:

- Merci Arthur...

Je comprit que la meilleure chose à faire n'était peut être pas de retourner au salon avec mes parents, mais j'étais à court d'idées. Je préférais donc lui demander son avis et faire ce qu'il lui plaisait.

- Dis moi ce que tu veux faire, on peut sortir, monter dans ma chambre, retourner voir mes parents si tu te sens... Ou bien aller nous faire à manger et sauter le diner ..? Dis moi ce que tu veux nous le feront, qu'est-ce qui pourrait te remonter le moral?

J'entendit mon portable sonner depuis ma chambre en haut. Cette sonnerie était incroyablement forte. Je pu deviner qu'il s'agissait de Madame Smith car je lui avait mit une sonnerie bien particulière. Elle était au courant pour Cory et moi, je le savais, et elle m'envoyait continuellement de messages pour vérifier si j'étais avec elle ou non, et dès que je ne répondais pas elle devenait folle et incontrôlable. J'avais peur de perdre le contrôle de la situation.

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