(+ Mei) thank God, you came !

La tête d’Anna allait exploser par avance et par principe et pourtant, elle avait tout de même demandé à ce que sa jeune sœur soit prévenue de sa présence dans la zone de quarantaine. Que ce soit raisonnable ou pas elle s’en moquait bien : connaissant Mei comme elle l’a connaissait, si elle ne l’avait pas prévenue et que cette dernière l’avait appris par ses propres moyens… bonjour la troisième guerre mondiale. « Mei c’est toi ? » lança-t-elle d’une voix épuisée par la fièvre, les courbatures et autres symptômes qui l’attaquaient actuellement, tandis qu’elle se rapprochait de la vitre la séparant du couloir pour mieux poser ses mains contre.

Je ressemblais à un cosmonaute en habit bleus ou une combinaison jaune de l’agence national de la santé. Je regardais donc ma sœur en me trouvant nez à nez avec elle. Je soufflais donc dans mon truc et j’avais l’impression d’avoir de la buée sur la vitre. « Dis, on n’a pas inventé les essuies glaces pour ce truc… » Je lui disais : « Bah oui c’est moi. Ce n’est pas le Pape que je sache…. »

« Il faut toujours que tu râles ! » lâcha Anna non sans lever les yeux au ciel, se relevant péniblement de son lit pour mieux s’approcher de la vitre la séparant actuellement de sa sœur, habillée en véritable cosmonaute. Si la jolie russe avait eu le cœur à rire, sûrement en aurait-elle rit mais pas aujourd’hui. Elle était trop inquiète pour sa santé et celle des jumeaux. « Peut-être que le Pape aurait été plus délicat avec sa sœur malade ? » reprit-elle d’un ton légèrement désapprobateur non sans secouer négativement la tête de droite à gauche.

« Eh, tu es dure là…Je suis venue te voir aussi vite que j’ai pu….Je voulais juste te faire sourire…C’est tout…. » Regardant ma sœur avec attention, je me demandais bien pourquoi est-ce qu’elle était comme ça. Mais bon, tout en regardant un peu plus devant moi, je me rapprochais d’elle, et je regardais les constantes. Cela irait mieux et pour le moment le médicament faisait son petit effet. Je lui disais : « Je voulais te donner une boîte de chocolat, mais ils n’ont pas voulu que je te la donne….Alors, je l’ai mise dans le tiroir de ton bureau. »

« Il ne faut pas m’en vouloir je suis à deux doigts de m’arracher la gorge, la poitrine, la tête… la totale ! Je m’inquiète pour les jumeaux, aussi » reprit-elle d’une voix légèrement moins froide et dure car Mei avait pleinement raison : elle avait fait le déplacement aussi vite que possible et était là pour lui tenir compagnie. « C’est adorable de ta part pour les chocolats… mais je compte bien sortir d’ici un jour alors compte sur moi pour la dévorer en ta compagnie, petite sœur. Comment te sens-tu, de ton côté ? Aucun symptôme j’espère ?! »

« Oui, je sais, je vais faire une échographie, ne bouge pas trop. » Mettant les linges pour que les autres ne le voient pas, j’amenais aussi l’appareil pour le faire. Je revenais avec l’appareil et je lui disais : « Bon je vais voir cela. » Enlevant le draps, je relevais doucement la blouse, et mettant le produit vert, je lui disais : « Bon regardons comment vont mes petits neveux. » Je souriais, et je devais donc répondre à ma sœur. « On verra si tu vas sortir demain.» Lui souriant, je lui disais : « Je suis sous antibiotiques et je ne m’approche que de toi. Donc, pour le moment ça va. »

« Tu es au courant qu’il y a un garçon et une fille ? Donc ton neveu et ta nièce » reprit Anna avec amusement non sans la laisser faire car Mei faisait partie du corps médical et avait donc accès à la zone de quarantaine, chose qui n’était pas pour rassurer sa sœur aînée, n’ayant que trop bien vu à quel point cette maladie pouvait être contagieuse. « Vu l’état de mes symptômes cela m’étonnerait que je sorte demain ! Je veux bien rester plus longtemps tant que les bébés n’ont rien, je t’avoue que c’est avant tout ça qui m’inquiète dans l’histoire. »

« Oh pardon, mais vu que tu as dis neveux au pluriels…. » Je continuais donc de voir la suite dans le bon sens, et tout en essayant de ne pas me tromper, je lui disais : « Oui, tu dois juste te reposer le plus possible. » Tout en regardant les petits bouts de vie, je disais : « Ah bah, voilà, ils sont vivants regarde. » Lui tournant l’écran pour qu’elle puisse les voir, je souriais : « Normalement, il devrait y avoir un docteur spécialisé. Mais vu que personne n’est au courant…Et j’ai pris l’option pour le dernier semestre. J’aurais la spécialisation en accélérée. »

« Vu comment ils boxent dans mon utérus je sais déjà qu’ils sont vivants, ce que je veux savoir c’est si tout est normal, leurs battements de cœurs et ce genre de choses » reprit-elle calmement en tâchant de se détendre bien que la donne soit très, très loin d’être aisée en la matière. « Tu veux que tu as pris l’option gynéco-obstétrique ? Tu aurais pu me le dire ! Je ne suis pas une cafteuse je suis ta sœur quand même, tu peux me dire ce genre de choses… » Anna avait beau être fière de Mei, le fait qu’elle lui fasses des cachotteries lui plaisait légèrement moins.

Ecoutant ma sœur, je mettais donc le moniteur sur le bon son, et je tentais donc d’écouter comme il le fallait. « Ta fille est un peu faible, je vais te donner un peu plus de vitamines. Elle est fatiguée un peu.» Je l’entendais me dire une chose et je lui répondais : « Bah…C’est pour que les gens ne le sachent pas pour toi…Oui, j’aurais tu de le dire, mais je n’avais pas encore eu le temps…D’ailleurs étant à la tête de ma promo…Il serait fort possible que tu sois encore plus fière de moi…Pas comme notre mère… »